Faux souvenirs: La Recherche internationale...
Dernière mise à jour le 30 avril 2015
Les travaux scientifiques sur les faux souvenirs
Fabriquer des faux souvenirs, en trois séances de 40 minutes.
Julia Shaw est maître de conférence et
chercheuse en psychologie à l'Université London South Bank en Grande BretagneLe Journal Psychological Science(1) en date du 14 janvier 2015 publie un article intitulé : « Constructing Rich False Memories of Committing Crime » repris par P. Barthélémy (2) le 3 février 2015.
L’étude, réalisée par une psychologue britannique Julia Shaw, est la première à fournir des preuves suggérant que de faux souvenirs d’avoir commis des crimes peuvent être générés dans un cadre expérimental contrôlé.
Ces travaux, menés par des psychologues de l'université de Bedfordshire (Royaume-Uni), montrent en effet qu'en choisissant soigneusement les questions qui sont posées à un individu, il est possible de l'entraîner à fabriquer des souvenirs d'un crime qu'il n'a jamais commis, et ce en trois heures seulement.
La mise en condition
• L'interviewer encourage son interlocuteur à fouiller sa mémoire tout en faisant, gentiment mais réellement, pression sur lui. Il peut glisser de faux indices comme "Dans le questionnaire, vos parents ont dit que...».
• L'expérimentateur recourt aussi à une certaine forme de pression sociale en assurant que, "si elles font de gros efforts, la plupart des personnes sont capables de retrouver les souvenirs perdus".
• Ajoutons quelques ficelles plus ou moins subtiles (acquiescements, sourires, longues pauses pour inciter le sujet à ajouter quelque chose pour rompre de silence, faire semblant d'être déçu quand cela ne vient pas...),
• Ainsi qu'un décor adéquat (une étagère complète pleine de livres sur la mémoire pour laisser penser que l'on a, affaire à un expert) et on obtient une mise en condition du "cobaye".
Bref on se croirait dans une séance chez un vrai psy !
Les résultats sont assez impressionnants. Sur la base des détails "remémorés" lors des séances et sur les déclarations des sujets eux-mêmes, plus des deux tiers des participants ont effectivement cru avoir vécu la fausse histoire.
Quand on vous dit que faire retrouver des faux souvenirs c’est facile ! Même sans hypnose.
Notes : (1) Constructing Rich False Memories : ...ici
(2) Comment convaincre aisément quelqu’un qu’il a commis un crime : ...ici
Les travaux recensés par le CNRS-INIST
Frank Arnould dans Psychotémoins (CNRS-INIST) a rassemblé toute une série de travaux récents et moins récents sur ce thème dans la rubrique : Faux souvenirs et suggestibilité..
Voici les plus récents :
- le 21 novembre 2013 : Faux souvenirs : même les plus doués y succombent
Les personnes ayant une mémoire autobiographique exceptionnellement performante ne sont pas immunisées contre les faux souvenirs. En 2006, l’équipe dirigée par Elizabeth Parker, du département de neurologie de l’Université de Californie, aux États-Unis, a décrit le premier cas d’une personne possédant une mémoire autobiographique tout à fait exceptionnelle. La jeune femme en question pouvait se souvenir avec une précision incroyable des détails de son passé dès qu’une date particulière lui était soumise. (La personne ayant tenu des journaux intimes pendant de nombreuses années, la précision de ses souvenirs a pu être vérifiée).
Intuitivement, on pourrait penser que les personnes présentant ce profil mnésique extraordinaire seraient moins vulnérables à la formation de faux souvenirs. Or, selon les résultats d’une nouvelle étude dirigée par Lawrence Patihis* et Aurora LePort, du département de psychologie et du comportement social de l’Université de Californie. ce n’est pas du tout le cas. Lawrence Patihis a déclaré "C'est un paradoxe fascinant. En l'absence de désinformation, ces personnes ont ce qui semble être une mémoire autobiographique détaillée presque parfaite, mais elles sont vulnérables à des distorsions, comme n'importe qui d'autre." [...] Cela pourrait aider à éduquer les gens - y compris ceux qui utilisent les souvenirs comme des preuves, tels que des psychologues cliniciens et les professionnels de la justice - sur l'existence des faux souvenirs ".
L'équipe californienne estime que ces nouvelles connaissances permettront un jour de prévenir la formation des faux souvenirs. Le détail de ces travaux est publié dans les Proceedings of the National Academy of Sciences.
* Lawrence Patihis travaille dans le groupe de recherche d'Élizabeth Loftus.
- Le 19 novembre 2013 : Un nouveau regard sur la fiabilité des témoignages d’enfants
Contrairement à une idée couramment admise, une série de travaux récents indiquent que, dans certaines circonstances, les jeunes enfants produisent moins de faux souvenirs que les enfants plus âgés et les adultes.
Jusqu’à récemment, un consensus s’était forgé chez les experts scientifiques et les acteurs du monde judiciaire : les enfants sont des témoins moins fiables que les adultes parce qu’ils sont plus sensibles aux suggestions et aux distorsions de la mémoire. Cette idée est ancienne et remonte notamment aux travaux du psychologue français Alfred Binet (Binet, 1900).
Plusieurs équipes de recherche ont observé que les jeunes enfants produisaient parfois moins de faux souvenirs que leurs camarades plus âgés et les adultes ! Pour qualifier cette évolution contre-intuitive des faux souvenirs avec l’âge, les chercheurs parlent d’inversion développementale (Brainerd, Reyna, & Ceci, 2008). Le phénomène a été observé maintenant dans plus de quatre-vingts expériences.
Pour Charles Brainerd, les recherches récentes sur l’inversion développementale des faux souvenirs remettent en cause les idées classiques sur la fiabilité de la mémoire des enfants par rapport à celle des adultes : « […] il est maintenant bien établi que les faux souvenirs peuvent augmenter de manière spectaculaire avec l’âge et, par conséquent, le principe selon lequel les témoignages d’enfants sont intrinsèquement plus contaminés par les faux souvenirs que les témoignages d’adultes n’est plus tenable », conclut-il.
- Le 6 septembre 2013 : Les conversations entre mère et enfant : une source de faux souvenirs ?
Une étude révèle que la propension de jeunes enfants à intégrer dans leurs souvenirs des informations suggérées par leurs mères dépendrait de la manière dont celles-ci leur parlent du passé.
C’est au cours de conversations avec leurs parents que les enfants apprendraient à raconter et à structurer le passé. Le style conversationnel qu’adoptent les mères avec leur enfant quand ils se partagent des souvenirs pourrait ainsi prédire le développement de la mémoire autobiographique. Ce style perdure dans le temps, est identique avec tous les enfants de la fratrie et ne serait pas lié au niveau d’éducation de la mère ou à son degré de loquacité.
…D’ailleurs, d’un point de vue légal, l’étude de l’influence des conversations mère-enfant sur la précision des témoignages oculaires mériterait davantage de considération de la part des chercheurs. En effet, les auteurs de l’expérience ont décrit plusieurs affaires judiciaires montrant que des mères avaient été incitées à discuter avec leur enfant de faits qui se sont avérés inexacts concernant des actes d’agression sexuelle.
Les mères d’origine américano-européenne ont un style de réminiscence plus élaboratif que les mères d’origine asiatique. Dans les cultures asiatiques, les adultes auraient moins de souvenirs de leur enfance que les enfants issus d’un milieu américano-européen. De plus, les adultes des cultures asiatiques ont un premier souvenir autobiographique plus tardif que les adultes des cultures occidentales.
- Le 14 novembre 2012 : Les faux souvenirs fabriqués intentionnellement
Une étude révèle les différences entre les faux souvenirs autobiographiques intentionnellement fabriqués et les vrais souvenirs autobiographiques.
La mémoire nous conduit parfois à nous souvenir d’évènements ou de faits que nous n’avons, en réalité, jamais vécus. C’est en toute sincérité que nous rapportons ces souvenirs inexacts que nous tenons pour vrais. C’est cette forme de faux souvenirs qui est la plus étudiée par les psychologues scientifiques depuis maintenant une quarantaine d’années.
Les chercheurs se sont moins intéressés à une autre forme de faux souvenirs, ceux que nous fabriquons délibérément, en sachant très bien qu’ils ne correspondent pas à la réalité. Une équipe de psychologues britanniques a observé des différences entre les faux souvenirs autobiographiques fabriqués et les vrais souvenirs autobiographiques. Leur étude a également révélé la manière dont les faux souvenirs fabriqués étaient générés.
Quand les souvenirs étaient fabriqués, les sujets ont utilisé un plus grand nombre de mots décrivant des mouvements et ont produit un plus grand nombre d’hésitations dans leurs discours.
Les différences décrites entre les deux catégories de souvenirs, étaient la conséquence des efforts cognitifs nécessaires pour fabriquer un faux souvenir. De plus, un entretien réalisé en fin d’expérience avec les sujets a aussi révélé qu’ils avaient inventé des souvenirs à partir de connaissances autobiographiques à leur disposition dans leur mémoire.
Pourquoi les psychologues cliniciens résistent à la pratique fondée sur les preuves.
Scott O. Lilienfeld, Lorie A. Ritsche, Steven Jay Lynn, and all publieront dans le numéro de novembre 2013 de la revue Clinical Psychology Review Volume 33, Issue 7, November 2013, Pages 883–900 The Future of Evidence-Based Practice in Psychotherapy un article intitulé:
Why many clinical psychologists are resistant to evidence-based practice: Root causes and constructive remedies.
Pourquoi de nombreux psychologues cliniciens résistents à la pratique fondée sur les preuves: Les causes profondes et les remèdes constructifs.Dans cet article les paragraphes 7.1 et 7.2 sont consacrés à la pratique des faux souvenirs induits.
7.1. Les mythes sur la mémoire et la récupération des souvenirs
7.2. Les mythes concernant la primauté donnée aux évènements de l'enfance(d’expériences précoces)
Ils rappelent notamment la métaphore du "mammouth laineux" pour caractériser le rôle des évènements de l'enfance dans les thérapies psychodynamiques traditionnelles. Selon cette métaphore largemnt utilisée, les douloureux souvenirs d'enfance sont enfouis dans l'inconscient sous leur forme primitive originale (un peu comme les mammouths laineux conservé intact dans la glace de l'Arctique) et continuent d'affecter négativement le comportement actuel des patients. Les psychanalystes traditionnels croient ainsi que les thérapeutes doivent revisiter l’enfance de leurs clients pour traiter ces souvenirs d'enfance et éradiquer ainsi l'influence des souvenirs funestes sur le fonctionnement actuel du patient. Les auteurs écrivent :
Au milieu des années 1990, plusieurs enquêtes (Polusny & Follette, 1996; Poole, Lindsay, Memon, et Bull, 1995) ont révélées que près d'un quart des psychothérapeutes au niveau doctorat utilisaient deux ou plusieurs techniques suggestives, pour sonder les souvenirs refoulés d'abus, incluant l’hypnose, l'imagerie guidée, et le questionnement répété comme :
- Êtes-vous sûre que vous n'avez pas été abusée?
- Je vous encouragerais à continuer à y penser..
On peut douter que les cliniciens contemporains connaissent plus qu’auparavant les risques de création de faux souvenirs avec les procédures suggestives. D'ailleurs deux études récentes démontrent que les croyances douteuses concernant la mémoire et les techniques de récupération de souvenirs sont toujours utilisées par de nombreux professionnels de la santé mentale. Dans une étude sur 220 praticiens professionnels de la santé mentale du Canada, incluant 76 psychologues, Legault et Laurence (2007) ont trouvé que :
- 41% des psychologues étaient d’accord avec la phrase "l'hypnose permet aux gens de se souvenir des choses dont ils ne se souviendraient pas autrement" (p. 121) et que de façon plus remarquable
- 67% des psychologues conviennent que "l'hypnose peut être utilisée pour récupérer des souvenirs ou des événements réels remontant à aussi loin que la période de leur naissance"(p. 121).
- 27% des psychologues ont souscrit à l'opinion que "les souvenirs récupérés doivent être fiables parce que personne ne veut avoir été abusé comme enfant" (p. 122).
Le travail pour corriger ces croyances erronées est donc immense, en France aucune étude de ce type n'est faite, mais on imagine les résultats dans un pays où l'idéologie freudienne est aussi prégnante.
Ils concluent leur article en écrivant :
"En fait, les traitements avec un focus principal sur l'ici-et- le maintenant, comme les thérapies comportementales, cognitivo-comportementale et interpersonnelle, sont incontestablement efficaces pour un large éventail de problèmes psychologiques (Butler, Chapman, Forman, et Beck, 2006; Chambless & Ollendick, 2001; Tolin, 2010). En outre, elles sont généralement plus efficaces que l’approche psychanalytique et que la plupart des autres approches pour l'anxiété, l'alimentation et les troubles du sommeil, et plus efficace que les autres traitements pour les enfants et les adolescents ayant des problèmes de comportement, comme le mensonge, le vol, la provocation extrême et l'agressivité physique (Lilienfeld et al, 2010; Weisz, Weiss, Han, Granger, et Morton, 1995)."
Elizabeth Loftus : La justice fondée sur les preuves, la mémoire corrompue
- Elizabeth Loftus a passé des décennies à exposer les failles dans les témoignages de témoins oculaires. Ses idées gagnent du terrain dans le système judiciaire américain. La revue Nature du 14 août 2013 lui consacre un article. Dans une carrière de quatre décennies, E.Loftus, psychologue à l'Université de Californie, Irvine, a fait plus que tout autre chercheur pour documenter le manque de fiabilité de la mémoire dans un cadre expérimental. Et elle a utilisé ce qu'elle a appris pour témoigner comme expert dans des centaines d'affaires criminelles - Pacely était sa 101e - informer les jurys que les souvenirs sont flexibles et que les témoignages sont loin d'être de parfaits enregistrements d'événements réels.
Son travail lui a valu des applaudissements de ses pairs, mais il lui a aussi fait des ennemis. Les critiques l’accusent que, dans son zèle à contester la véracité de mémoire, E.Loftus a nuit aux victimes et aidé des meurtriers et des violeurs. Elle a été poursuivie et agressée, et a même reçue des menaces de mort. «Je suis allé dans un stand de tir pour apprendre à tirer», dit-elle, notant qu'elle garde quelques cibles utilisées dans son bureau comme un point de fierté. Maintenant, la recherche de cette scientifique de 68 ans commence à apporter des changements durables dans le système juridique américain. [...]
Pourtant, Loftus a tracée une limite envers certains accusés, comme John Demjanjuk, qui en 1988 était accusé en Israël d'être "Ivan le Terrible", un gardien qui a fait fonctionner des chambres à gaz au camp de concentration de Treblinka en Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale. Loftus, elle-même juive, a refusé de témoigner parce qu'elle a craint que cela ne bouleverse sa famille et ses amis. [...]
E. Loftus a acquis la conviction que des psychothérapeutes bien intentionnés pouvaient implanter de faux souvenirs dans l'esprit des patients, et ses témoignages ultérieurs ont conduit à une bagarre entre les thérapeutes qui croyaient que leurs patients récupéraient souvenirs perdus et des chercheurs qui pensaient que quelque chose n'allait pas, ce fut ce qu'on a appelé "la guerre des souvenirs".
Sa recherche s'est aujourd'hui déplacée dans de nouvelles eaux controversées. Prenant en compte la leçon que les souvenirs peuvent être fabriqués, elle a étudié la possibilité d'utiliser ces souvenirs pour modifier le comportement. "Nous avons montré que vous pouvez implanter le souvenir d'être tombé malade lorsque vous mangiez certains aliments étant enfant", dit-elle, "et on peut amener les gens à penser qu'ils ont été malade en buvant de la vodka , donc ils ne veulent pas en boire autant par la suite. " Il n'existe aucune preuve que tout cela va se transférer avec succès du laboratoire au monde réel. Même si c'est le cas, ce serait violer le code de conduite des thérapeutes, et pourrait avoir des conséquences imprévues.... Pour lire l'article original en anglais : cliquer...ici
La création de faux souvenirs chez des souris fait encore le buzz dans la presse.
Une équipe internationale de chercheurs a réussi l’incroyable prouesse de créer de faux souvenirs dans le cerveau de souris. Une avancée qui permettrait de mieux comprendre le mécanisme de faux souvenirs chez l’humain. Ces travaux ont étés publiés dans la revue américaine Science du 27 juillet 2013. "Ces expériences sur ces souris représentent le premier modèle animal dans lequel la formation de faux et de vrais souvenirs peut être étudiée au niveau des engrammes, les traces laissées dans le cerveau par tout événement passé", explique Susumu Tonegawa, professeur de biologie et de neurosciences au Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Boston.
"Les humains sont des animaux très imaginatifs et, tout comme ces souris, une expérience déplaisante peut être attachée à une autre expérience antérieure à laquelle la personne pense au même moment, créant ainsi un faux souvenir", poursuit le professeur Tonegawa, prix Nobel de médecine en 1987.
"Le rappel de ce faux souvenir active les mêmes centres de la peur dans le cerveau, ce qui ne permet pas de le distinguer de la mémoire d'une expérience bien réelle de frayeur", note le Dr. Xu Liu, chercheur au MIT et coauteur de cette recherche. Selon lui ce mécanisme de formation de faux souvenirs serait similaire quand un psychanalyste fait ressortir par la persuasion un souvenir enfoui d'une expérience traumatisante dans l'enfance qui est souvent fictive. Lire l'un des articles :cliquer...ici
Nous sommes étonnés de constater que 2 fois, à 1 mois d'intervalle, toute la presse s'intéresse...enfin...aux faux souvenirs induits ( cf.l'étude de Miriam Lommen et de ses collègues de l'Université d'Utrecht aux Pays-Bas, réalisée auprès de soldats néerlandais en Afghanistan.)
Une étude scientifique, faite en dehors du laboratoire, sur les faux souvenirs induits fait le « buzz ».
Le 2 juin 2013 une étude a été publiée* par la psychologue néerlandaise Miriam Lommen et collègues de l'Université d'Utrecht aux Pays-Bas. Cette étude a été réalisée auprès de soldats néerlandais qui ont été envoyés en Afghanistan. Les psys ont introduit un évènement fictif dans la mémoire des soldats avec de simples questions. Au bout de 9 mois, un total de 26% des participants ont déclaré qu'ils avaient connu l'événement fictif, alors que sept mois plus tôt, ils affirmaient qu'il ne s’était pas produit. Ce résultat est très proche de celui obtenu en laboratoire par Elizabeth Loftus.
Il est intéressant (et inquiétant) de constater que la fausse information a été présentée dans le cadre d'une question, et pas d’une affirmation. Le simple fait d'être interrogé sur quelque chose peut, dans certains cas, conduire à des souvenirs d'avoir vécu cette chose.
Ce procédé est utilisé par de nombreux thérapeutes de "la mémoire retrouvée" pour induire chez des patientes des souvenirs d’abus soi-disant subis dans l’enfance. Environ un tiers de leurs patientes (34%) "retrouvent" des faux souvenirs fictifs.
Lire l'article très complet de Mme Brigitte Axelrad sur le site de l'AFIS: cliquer...ici.
Plusieurs blogs ont repris l’information et notamment Pierre Barthélémy sur le blog du Monde, et 93 commentaires. cliquer...ici.
Libération et d’autres journaux ont repris l’information. Pour lire l'article en anglais: cliquer...ici
* Lommen, M., Engelhard, I., & van den Hout, M. (2013). Susceptibility to long-term misinformation effect outside of the laboratory European Journal of Psychotraumatology, 4 DOI: 10.3402/ejpt.v4i0.19864
Un marqueur physiologique du faux souvenir.
- L'excellent site Psychologie Psyblogs (2) publie, en avril 2013, un article sur ce sujet, on peut y lire:
"Notre mémoire n'est pas aussi efficace qu'on se plait à le croire. De précédentes recherches, initiées dans les années 1970, montrent combien il est aisé de modifier le souvenir d'un évènement réel, voire de créer de nouveaux souvenirs à partir d'une simple suggestion (voir le dossier Manipuler la mémoire (1) ...ici). Chaque souvenir n'est pas le reflet fidèle de l'évènement auquel il correspond, mais se présente davantage comme un processus de reconstruction d'une représentation mentale de l'évènement. Cet évènement laisse une trace en mémoire, et cette trace est par la suite modifiée par les nouvelles informations qui y font référence.[...] Si dans la plupart des cas, notre mémoire se montre efficace, il arrive ainsi que des souvenirs dont on est sûr et certain, se révèlent faux, soit parce qu'ils ne décrivent pas précisément la réalité (souvenir flou, aspects modifiés) soit parce qu'ils ont tout bonnement été implantés, et nous donnent le souvenir d'un évènement qui n'a en fait jamais eu lieu. [...] Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les faux souvenirs sont très facilement créés : le souvenir d'évènements historiques peut être modifié grâce à de simples photos, le souvenir d'évènements personnels peut être altéré par la seule suggestion verbale. Des faux souvenirs peuvent être implantés, ce qui fut le cas de plusieurs rapports concernant l'implantation de souvenirs de viols et de rites sataniques par des psychiatres, dans la mémoire de leurs patients. Les faux souvenirs représentent ainsi actuellement l'explication la plus plausible dans les cas rapportés d'enlèvement par des extraterrestres.[...] Jusqu'à présent, il n'existait aucun moyen efficace d'indiquer si un souvenir décrivait précisément la réalité, ou s'il était faux. Des chercheurs de l'Institute for Frontier Areas of Psychology and Mental Health de Freiburg, d'Allemagne, pensent avoir trouvé le moyen de le déterminer, à l'aide d'un simple test physiologique."
Lire la suite de l'article ...ici.
(1) Nous avions déjà mentionné le dossier Manipuler la mémoire, très bien fait et très complet, sur notre site. A lire donc et à télécharger.
(2) Note des auteurs du site : En tant que psychologues cliniciens, nous nous devons de partager expériences et connaissances acquises au fil du temps… Ce site conçu à partir de Décembre 2011 a pour but de présenter simplement et efficacement la psychologie dans sa diversité, ainsi que les spécificités du métier de psychologue clinicien. Il a également pour but de suivre une partie de l'actualité de la recherche, sur le modèles des nombreux sites et blogs anglo-saxons, qui réalisent un travail formidable pour rendre accessible tant aux initiés qu'aux amateurs, récentes avancées et concepts-clés de la psychologie et des disciplines proches.
Parution d'un livre de chercheurs français sur les faux souvenirs... en Belgique
Le site Psychotémoins du CNRS-INIST signale une nouvelle parution:
Depuis les années 1970, la recherche psychologique sur les faux souvenirs a connu une explosion considérable. Cependant, les travaux sont publiés majoritairement en anglais dans des revues scientifiques internationales, destinées aux spécialistes et auxquelles le grand public n’a pas un accès aisé. Les articles et ouvrages en français faisant le point sur l’état actuel des connaissances dans ce domaine sont encore peu nombreux.
Le public francophone peut désormais découvrir ce champ de recherche, ses paradigmes, ses résultats et ses approches théoriques dans un ouvrage publié récemment aux éditions de Boeck par Yves Corson et Nadège Verrier, deux enseignants-chercheurs à l’université de Nantes, experts de ces questions. Concis et rédigé dans un langage accessible, le texte constitue une excellente introduction à la littérature scientifique sur les faux souvenirs..
Les 50 grands mythes de la psychologie populaire
Un de nos correspondants universitaires nous a signalé ce livre paru en 2010, en anglais aux Éditions Wiley-Blackwell. Scott O. Lilienfeld et al. détaillent les 50 mythes de la psychologie populaire.
Nous en avons extrait et traduit en français les mythes 11, 12 & 13 qui se rapportent aux faux souvenirs induits "retrouvés" en thérapie.
Mythe 11 : La mémoire humaine fonctionne comme un magnétophone ou une caméra vidéo. ...ici
Mythe 12 : L'hypnose est utile pour récupérer des souvenirs d'événements oubliés. ..ici
Mythe 13 : Les individus refoulent communément les souvenirs d'expériences traumatiques. ...ici
Les travaux des chercheurs suisses et belges sur les faux souvenirs arrivent en France…
Les étudiants en psychologie de l’Université d’Aix Marseille, UFR Psychologie et Sciences de l’Éducation, ont planché en examen (le 10 janvier 2012) sur le thème des faux souvenirs. Ce sujet s’appuie sur la publication d’Hedwige Dehon, Martial Van den Linden and all. « Emotion and false memories » de 2010.
C’est un progrès…les étudiants en psychologie auront ainsi entendu parler des faux souvenirs produits dans le paradigme DRM et l'association sémantique.
Lire le sujet d'examen: ...ici
Rappelons ici, qu'une lycéenne suisse de 17 ans, Jessica Mossaz, avait produit en 2003 un travail remarquable sur les faux souvenirs. Elle avait parfaitement saisi et expliqué, en termes simples, cette dérive des thérapeutes. Elle avait rencontré et interrogé le Professeur Martial Van den Linden, cité et commenté le cas de Lynn Price Gondolf décrit par Élizabeth Loftus dans son livre.
Sa rencontre avec un psychiatre-psychanalyste suisse et son commentaire vaut bien des analyses. Ce fut l'un des premiers écrits en français sur le sujet, il est toujours très actuel. Les principaux extraits sont dans notre page "Techniques de suggestion"
Vous pouvez imprimer faire lire le document complet à vos proches il est ...ici
"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années." Pierre Corneille.
Les techniques d’imagerie cérébrale pourraient être utilisées pour distinguer les vrais des faux souvenirs
Le site Psychotémoins publie le 27 février 2013 un article sur ce sujet.
Dans un article publié dans le numéro de février de la revue Nature Neuroscience, deux chercheurs, Daniel Schacter, du Département de psychologie de l’Université de Harvard, et Elizabeth Loftus, du Département de psychologie et du comportement social de l’Université de Californie, réfléchissent sur les contributions possibles des neurosciences cognitives de la mémoire, notamment celles de la neuroimagerie fonctionnelle, dans le déroulement d’affaires judiciaires.
Les techniques d’imagerie cérébrale pourraient ainsi être utilisées, nous disent-ils, pour aider à distinguer les vrais des faux souvenirs. Si de nombreux travaux indiquent que vrais et faux souvenirs activent des structures cérébrales identiques, des différences sont aussi observées.
Les cartographies cérébrales des vrais et faux souvenirs sont le résultat de traitements statistiques à partir de données recueillies sur des groupes de sujets et sur plusieurs essais, donc la neuroimagerie n’est pas encore capable de distinguer les vrais des faux souvenirs à un niveau individuel.
Les deux psychologues préfèrent utiliser les neurosciences cognitives de la mémoire pour informer une cour de justice sur le fonctionnement et les erreurs de la mémoire. Par exemple, informer sur le fait que vrais et faux souvenirs activent des régions cérébrales identiques permettrait à un jury de mieux comprendre pourquoi les faux souvenirs peuvent être vécus subjectivement comme de vrais souvenirs.
Lire l'article complet de Psychotémoins, CNRS-INIST: ...ici
L'article d'Elizabeth Loftus publié en français en ... 1997.
- Un lecteur attentif nous signale l'article d'Élizabeth Loftus, publié dans la revue "POUR LA SCIENCE" N° 242 de décembre 1997, intitulé : "Les faux souvenirs, la suggestion et l'imagination créent des souvenirs d'évènements qui ne se sont jamais produits". Il s'agit d'un document exceptionnel en français, qui n'a pas pris une ride. Les cas emblématiques de Nadean Cool et Beth Rutherford sont décrits. E. Loftus alors Présidente de l'Association Américaine de Psychologie (APA) mettait déjà en garde les professionnels de la santé mentale contre la suggestion qui vise la "résurgence de souvenirs supposés perdus".
On y trouve aussi un encadré de Michel Topaloff, psychiatre, intitulé "Faux souvenirs et psychanalyse". Il défend, comme on pouvait s'y attendre, le complexe d'Oedipe pour expliquer les fantasmes, mais ignore la manipulation et la suggestion que des psychanalystes exercent sur leurs patientes.
Ceci ne nous étonne pas quand on sait que 64,6% des psychiatres sont acquis aux thèses de la psychanalyse (voir l'étude de la revue "Nervure, Journal de psychiatrie", de juin 2005 dans notre page sur les dérives des thérapeutes : ...ici.
Lire l'article d'Élizabeth Loftus ...ici
Classer les souvenirs retrouvés d’agressions sexuelles infantiles ?
Le site Psychotémoins publie le 17 janvier 2013 un article sur ce sujet sous la plume de Frank Arnould.
La psychologue Linsey Raymaekers *, et ses collègues de la Faculté de psychologie et de neuroscience de l’Université de Maastricht, aux Pays-Bas ont proposé une nouvelle classification des souvenirs retrouvés :
- Les souvenirs retrouvés spontanément : les personnes affirment avoir oublié des souvenirs d’agressions sexuelles infantiles et les avoir retrouvés spontanément, en dehors de toute forme de thérapie, sans y avoir été incitées par quiconque, et sans avoir voulu rechercher consciemment de tels souvenirs, (les souvenirs retrouvés spontanément sont plus souvent corroborés par des preuves externes que les souvenirs retrouvés au cours d’une thérapie)
- Les souvenirs retrouvés en thérapie : les personnes racontent avoir retrouvé graduellement des souvenirs de sévices au cours une thérapie suggestive (interprétation des rêves, hypnose, imagerie guidée, etc.), et s’être engagées activement pour reconstruire le passé ;
- Souvenirs continus réinterprétés : à première vue, les personnes rapportent des expériences de souvenirs retrouvés, mais ne sont pas certaines du degré d’oubli avant cela. Ces souvenirs retrouvés doivent être considérés comme des souvenirs continus (sans période d’oubli) qui sont réinterprétés ;
- Souvenirs mixtes : remémoration composée de différents types de souvenirs (p. ex., des souvenirs continus pour un évènement A et des souvenirs retrouvés pour un évènement B) ;
- Suggestion, en dehors d’une thérapie : souvenirs retrouvés et suggérés par une personne tierce, en dehors d’un cadre thérapeutique.
* Raymaekers, L., Smeets, T., Peters, M. J. V., Otgaar, H., & Merckelbach**, H. (2012). The classification of recovered memories : A cautionary note. Consciousness and Cognition, 21(4), 1640 1643. doi:10.1016/j. concog.2012.09.002
Lire l'article complet de Psychotémoins, CNRS-INIST: ...ici
** Harald Merckelbach est un universitaire engagé dans la lutte contre les faux souvenirs.
- Il est professeur titulaire de psychologie et ancien doyen de la Faculté de psychologie et des neurosciences, de l'Université de Maastricht, mais il détient aussi une chaire de «psychologie et droit» à l’Ecole de droit de l'Université de Maastricht.
- Il est le coauteur avec Hans Crombag psychologue et professeur de droit du livre court et simple (malheureusement en néerlandais) : Faux souvenirs retrouvés et autres idées fausses. Cet ouvrage donné aux juges, policiers, avocats et aux médias a eu une importance considérable. Il a contribué à l’éradication des faux souvenirs induits aux Pays-Bas. Voir notre document : ...ici
Un nouvel ouvrage sur la recherche concernant les faux souvenirs
- Hedwige DEHON publie en décembre 2012 un nouveau livre* sur ses travaux : Recollection illusoire et faux souvenirs d’évènements. En voici le résumé :
La qualité des souvenirs d’évènements que nous avons personnellement vécus peut varier considérablement d’un souvenir à l’autre. Certains souvenirs peuvent contenir une multitude de caractéristiques (perceptives, contextuelles, émotionnelles, cognitives,…) tandis que d’autres s’accompagnent simplement d’un vague sentiment de familiarité. De façon troublante, cependant, de par son mode de fonctionnement, notre mémoire peut nous induire en erreur et nous nous rappelons parfois d’évènements de façon inexacte, déformée ou nous pouvons même avoir le souvenir d’un évènement qui ne s’est jamais produit. Plus étonnant encore, certains de ces « faux souvenirs » s’accompagnent d’un véritable sentiment de « recollection illusoire », au cours duquel nous sommes capables de récupérer une foule de détails liés à l’occurrence supposée d’un évènement qui ne s’est pourtant jamais produit. Le but de ce chapitre est de décrire différentes procédures qui permettent d’induire et d’étudier des faux souvenirs en laboratoire et de fournir un modèle explicatif général des faux souvenirs et du sentiment de « recollection illusoire » qui les accompagne.
* Dehon, H. (2012). Recollection illusoire et faux souvenirs d’évènements personnellement vécus. In S. Brédart & M. Van der Linden, « Identité et cognition : Apports de la psychologie et de la neuroscience cognitives (pp127-140) ». Deboeck, Bruxelles.Rappelons que cette jeune enseignante effectue un travail remarquable sur le sujet. Elle a publié de nombreux articles et présenté sur ce thème des conférences, même chez nous, à l'Ecole Nationale de la Magistrature à Paris en Décembre 2010**. L'Université de Liège vient de publier, en août 2011 et en français, un dossier pour le grand public: «Faux et usage de faux souvenirs / Faux et forgé ». Vous le trouverez ...ici
** Dehon, H. (2010). « Des faux souvenirs et autres choses qui remettent assez sérieusement en cause la valeur du témoignage, au moins dans certaines circonstances ». Conférence invitée, formation sur le témoignage, Ecole Nationale de la Magistrature, Paris, Décembre 2010.
Lancement d'un projet de recherche français sur les faux souvenirs
- Fabienne COLOMBEL, Frédérique ROBIN Maîtres de Conférences de psychologie cognitive et Nadège VERRIER Enseignant-chercheur, à l'Université de Nantes ont lancé une action sur les faux souvenirs qui vise à développer les collaborations scientifiques entre les chercheurs et les acteurs sociaux régionaux. Elles souhaitent mettre en place des liens avec d'autres universités françaises (Montpellier, Rennes 2, Paris 5), internationales (Louvain, Genève, Davis, Irvine, NY).
Une première journée d'étude sera organisée en 2013 et aura pour objectif de réunir ces différents partenaires nationaux voire internationaux afin de préparer la réponse à un appel à projet à l'ANR*.
Dans la présentation les chercheurs écrivent : " Les faux souvenirs sont des constructions mnésiques déconnectées de la réalité historique. Il s'agit soit de souvenirs qui présentent des déformations par rapport à l'expérience réelle, soit de manière plus dramatique des souvenirs d'événements jamais advenus. [...]
L'objectif scientifique de cette action est d'étudier les mécanismes psychologiques impliqués dans l'existence des faux souvenirs et identifier les facteurs responsables de l'augmentation ou de la réduction de leur production. L'investigation de ces facteurs pourrait alors contribuer à améliorer d'une part les prises en charge des populations concernées et d'autre part les techniques d'audition dans le cadre du témoignage judiciaire."
* ANR: Agence Nationale de la Recherche sélectionne et finance les projets de recherche.
Des faux souvenirs de faits traumatisants
- Un article de Psychotémoins du 30 octobre 2012 présente les travaux récents de l'équipe de recherche de Strange & Takarangi* sur le sujet.
Les psychologues scientifiques considèrent aujourd’hui que la mémoire ne fonctionne pas comme un appareil photographique ou une caméra vidéo. Quand nous nous souvenons, nous ne rejouons pas le film exact des expériences que nous avons vécues, mais nous reconstruisons notre passé. Une nouvelle expérience confirme que cette reconstruction peut parfois conduire à de faux souvenirs, même quand les personnes se souviennent de faits traumatisants.
Les résultats suggèrent que les personnes se sont parfois souvenues d’un évènement comme étant encore plus traumatisant qu’il ne l’a été en réalité. Elles indiquent aussi que même les faits les plus choquants et les plus critiques d’une situation pouvaient faire l’objet de faux souvenirs, alors que les études antérieures montraient plutôt que les faits périphériques étaient les plus sensibles aux erreurs de mémoire.
Lire l'article CNRS-INIST: ...ici* Le Dr Mélanie Takarangi enseigne à l'Université Flinders, d'Adelaide en Australie. Ses travaux de recherche portent notamment sur la mémoire autobiographique, et aussi sur les convictions erronées. Elle s'intéresse également aux implications légales des distorsions de la mémoire. Elle a publié avec Elizabeth Loftus et prépare un article avec elle intitulé: Suggestion, placebos and false memories. Mind-Body Regulation. Takarangi, M. K. T., & Loftus, E. F. (sous presse).
La connaissance des faux souvenirs avance....
- Vrais et faux souvenirs coexistent dans le cerveau (INIST juillet 2012)
Les psychologues savent aujourd’hui que la mémoire est malléable. L'effet de désinformation est maintenant un phénomène bien établi dans la littérature scientifique des faux souvenirs depuis les travaux d'Elizabeth Loftus, bien que les mécanismes sous-jacents soient encore débattus.
Lors d'une opération de désinformation, certains pensent que le souvenir original est purement et simplement détruit et remplacé par le faux souvenir induit. D’autres estiment plutôt que vrai et faux souvenir coexistent. Une nouvelle étude, publiée par des psychologues américains, vient confirmer la seconde hypothèse (Gordon & Shapiro, 2012)*. À l’aide d’une méthodologie inédite, les chercheurs ont confirmé l’hypothèse selon laquelle un vrai souvenir ne serait pas détruit et remplacé par un faux souvenir suggéré. En réalité, les deux formes de souvenir peuvent coexister.
* Département de psychologie, Université de Tufts, 490, avenue de Boston, Medford, Massachusetts USA. Lire l'article CNRS-INIST: ...ici
Comment éviter les faux souvenirs produits par la suggestion ?
Le travail des chercheurs français Gaën Plancher, Serge Nicolas, Pascale Piolino du Laboratoire de Psychologie et de Neurosciences Cognitives, Université Paris Descartes, CNRS est publié en juin 2012.
Rappel: Les faux souvenirs sont le rappel ou la reconnaissance conscient(e) d’un événement ayant jamais eu lieu. La suggestion est un facteur qui provoque souvent des faux souvenirs (Loftus,2003)
Voici leurs conclusions:
- Premièrement, nos résultats confirment ceux observés dans le paradigme de fausse information (Loftus, 2003). Même avec un matériel verbal simple, la suggestion forte provoque des faux souvenirs.
- Deuxièmement, nous confirmons les résultat qui montrent que la fausse information suggérée est davantage associée à un sentiment de familiarité « Je sais K » (Roediger et al., 1996). Ces résultats montrent que les participants n’ont pas de sentiment de reviviscence avec la fausse information, même avec un matériel verbal simple.
- Troisièmement, nous avons observés qu’un matériel riche contextuellement mène à une diminution de la confiance accordée aux faux souvenirs quelque soit la suggestion.
- Nous suggérons qu'un moyen d'éviter les faux souvenirs est de porter son attention davantage sur les détails perceptifs du matériel et ceci quelque soit la manière dont ils sont induits. Lire le poster qui décrit leur travail: ...ici
Cessez le feu dans la guerre des souvenirs...
La controverse scientifique sur les faux souvenirs induits en thérapie entre les deux camps a été particulièrement vive, déclenchant une véritable « guerre des souvenirs » aux États-Unis. L’Université de Nebraska-Lincoln a organisé, en avril 2010, dans le cadre de ses symposiums sur la motivation, une rencontre entre plusieurs experts de la question. Leurs communications sont rassemblées dans un ouvrage collectif (en anglais) paru en 2012 aux éditions Springer. Robert Belli, qui a coordonné la rencontre, reconnaît qu’aucun consensus ne s’est vraiment dégagé concernant la nature des souvenirs retrouvés. Toutefois, les spécialistes ont enfin pu discuter de leurs points de vue de manière ouverte et apaisée. Il cite le commentaire de l’un des participants qui notait « qu’après des années de batailles dans la guerre des souvenirs, c’était un soulagement bien venu d’être capable de discuter de sujets controversés d’une manière ouverte et collégiale, en étant seulement guidé par les données empiriques et par des arguments raisonnés ».
Lire l'article de Psychotémoins ...ici
Note de Psyfmfrance: Nous tenons à remercier Frank Arnould du CNRS-INIST qui rassemble depuis de nombreuses années toute l'information scientifique sur les faux souvenirs induits.
Les faux souvenirs induits résistent au temps
- Un an et demi après avoir été formés, certains faux souvenirs persistent toujours.
PsychoTémoins INIST publie le 24/04/2012 un article sur le sujet. Dans ce domaine de recherche, l’une des questions toujours en suspens est de savoir si ces faux souvenirs induits résistent au temps. Sont-ils toujours présents dans la mémoire des témoins plusieurs mois après avoir été formés ? Une expérience dirigée par Bi Zhu, de l’Université normale de Pékin, et à laquelle a d’ailleurs participé Elizabeth Loftus, répond par l’affirmative à cette question (Zhu et al., 2012). Les chercheurs constatent en effet que 53 % des faux souvenirs, formés chez les participants peu de temps après avoir été induits, sont toujours présents un an et demi plus tard, ce taux de persistance étant similaire à celui des vrais souvenirs.
Les traces mnémoniques de certains faux souvenirs, induits chez les participants après avoir été exposés brièvement à de fausses informations, seraient donc aussi robustes que les traces de vrais souvenirs. Les chercheurs pensent même que leur étude a pu sous-estimer cette résistance.
Lire l'article: ...ici
Les faux souvenirs implantés chez l’enfant sont-ils des souvenirs ?
- Frank Arnould publie dans Psychotémoins du 20 février 2012 un intéressant article sur ce sujet.
Les psychologues Elizabeth Loftus et Jaqueline Pickrell ont été les premières à réussir l’implantation d’un faux souvenir autobiographique complet chez des adultes**. L’une des questions que soulève ce type d’étude est de savoir si les faux souvenirs implantés correspondent bien à des distorsions de la mémoire ou si les participants sont sensibles à l'influence sociale de l'expérimentateur. Cette interrogation est encore plus vive concernant les enfants, en raison de leur plus grande sensibilité aux influences sociales.
Les chercheurs néerlandais des Universités de Maastricht et d'Amsterdam (Henry Otgaar et Bruno Verschuere) ont mené une expérience auprès d’enfants âgés de 8 à 10 ans. Les résultas de cette étude indiquent que les faux souvenirs implantés sont semblables aux vrais souvenirs et ne sont pas le résultat d’un conformisme des enfants envers l’expérimentateur. D’ailleurs, malgré le débriefing en fin d’expérience, 65 % des enfants ayant formé un faux souvenir sont restés convaincus qu’ils avaient bien vécu l’évènement fictif !
Lire l'article complet, ... ici
** Bugs Bunny chez Disney World, Perdu dans un centre commercial ou Le voyage en montgolfière.Par ailleurs le site Psychotémoins du CNRS INIST contient une liste assez complète des articles et publications sur le thème des Faux souvenirs que nous reproduisons ...ici.
La recherche universitaire en Belgique sur les faux souvenirs
- La recherche universitaire en Belgique sur les faux souvenirs est soutenue, plus spécialement à l'Université de Liège au Département de Psychologie: Cognition et comportement (Cognitive Psychology Unit). Nous connaissions déjà les travaux des Professeurs Serge Brédard et Martial van der Linden, mais une jeune enseignante Hedwige DEHON effectue un travail remarquable sur le sujet. Elle a publié de nombreux articles et présenté sur ce thème des conférences, même chez nous, à l'Ecole Nationale de la Magistrature à Paris en Décembre 2010. L'Université de Liège vient de publier, en août 2011 et en français, un dossier pour le grand public: «Faux et usage de faux souvenirs / Faux et forgé ». Vous le trouverez ...ici
La pression de la psychanalyse et des psychanalystes semble moins forte en Belgique que chez nous, ce qui donne une plus grande liberté pour entreprendre ces recherches.
Les souvenirs retrouvés d’agressions sexuelles infantiles sont-ils authentiques ?
Article publié dans "Psychotémoins" (CNRS-INIST), par Frank Arnould - 28/06/2007
Les souvenirs retrouvés d’agressions sexuelles infantiles sont-ils réels ou suggérés ?
L’étude présentée par Elke Geraerts et ses collaborateurs, dans un article paru dans Psychological Science (Geraerts, Schooler, Merckelbach, Jelicic, Hauer, & Ambadar, 2007) est une étape importante du débat...
Différence entre les souvenirs continus ou spontanés et les souvenirs retrouvés en Thérapie
...Des preuves confirmant les agressions sont trouvées dans 37 % des cas de souvenirs spontanés, et dans 45 % des cas de souvenirs continus (la différence n’est pas statistiquement significative). Aucune preuve n’a pu être trouvée pour corroborer les cas de souvenirs d’agressions retrouvées au cours d’une thérapie.Cette étude indique qu’il est désormais nécessaire de distinguer les souvenirs d’agressions sexuelles retrouvés spontanément de ceux récupérés au cours d’une thérapie. Les premiers sont corroborés par des preuves externes aussi fréquemment que les souvenirs continus. Sans conclure définitivement que les souvenirs retrouvés en thérapie sont systématiquement faux, leur réalité serait plus souvent sujette à caution.
L'article à lire ici
Faux souvenirs: Les vrais et les faux souvenirs ne sont pas localisés au même endroit dans le cerveau.
L’ADIT* publie dans son Bulletin Electronique du 1er Septembre 2009, un travail de recherche intitulé : Faux-souvenirs, vraies impressions : la matière blanche nous joue des tours, dont voici un extrait :
"Une étude, issue de la collaboration de l'Instituto de Investigación Biomédica de Bellvitge (IDIBELL) et de l'Universidad de Barcelona, lève enfin le voile sur les zones cérébrales impliquées.... Ils ont ainsi découvert que les vrais souvenirs sont "localisés" dans la substance blanche reliant l'hippocampe et le para-hippocampe, alors que les faux-souvenirs sont "situés" dans la substance blanche reliant les structures frontaux-pariétales....
...Beaucoup reste encore à faire, mais cette découverte, publiée dans la fameuse revue "The Journal of Neuroscience", pourrait présenter nombre de perspectives d'applications intéressantes. Par exemple, le système judicaire pourrait vérifier si, bien que de bonne foi, un témoin ne raconte pas des faits réels, mais de faux-souvenirs. Dans un autre domaine, on pourrait également imaginer vérifier la véracité des aveux incestueux suite à une "thérapie de mémoire retrouvée" (ou TMR) délivrée par nombre de psychothérapeutes peu scrupuleux. En effet, s'appuyant sur un pseudo-freudisme, ils prétendent faire ressurgir à la mémoire des patients des "souvenirs refoulés" de traumatismes enfantins, généralement d'ordre sexuel, qui ne sont pourtant que de faux souvenirs sans réalité et qui, à l'image de la pièce de théâtre "Souvenirs fantômes" de Arnold Wesker, détruisent des familles entières."
Source :
- "Difference in True and False Memory Retrieval are related to white matter brain microstructure." - J.Neurosci. 2009 Jul.8; 29(27):8698-403.
* L’ADIT est l’Agence pour la Diffusion de l'Information Technologique, créée par l’Etat en 1992, devenue en 2003 Société Nationale. Au cœur d’un Etat stratège et partenaire du tissu économique, l’ADIT est le partenaire de confiance des décideurs français. Elle réalise les études de Prospective et de veille technologique mondiale au profit des acteurs économiques français, informe par ses publications, les ministères, les organismes de recherche, les élus etc…Un organisme sérieux et écouté qui débusque les faux souvenirs…une première en France.
le bulletin de l'ADIT:à lire ici
L'article (en anglais) à lire ici
* L’ADIT est l’Agence pour la Diffusion de l'Information Technologique, créée par l’Etat en 1992, devenue en 2003 Société Nationale. Au cœur d’un Etat stratège et partenaire du tissu économique, l’ADIT est le partenaire de confiance des décideurs français. Elle réalise les études de Prospective et de veille technologique mondiale au profit des acteurs économiques français, informe par ses publications, les Ministères, les organismes de recherche, les parlementaires et les élus etc...Un organisme sérieux et écouté qui débusque les faux souvenirs... Une première en France.
Nous sommes honorés que l’ADIT utilise pour ses synthèses des articles et des données publiés sur notre site.
Les travaux de Ken Paller à la NWU aux Etats-Unis
Les travaux de recherche de Ken Paller, de la Northwestern University (NWU) aux Etats-Unis,ont permis d'identifier, grâce à l'imagerie par résonance magnétique (IRM), les régions différentes du cerveau où sont localisées les souvenirs d'évènements réels et les régions où se situent les images fabriquées par l'imagination, les faux souvenirs.
Vous trouverez le texte de l'interview (traduit en français) de Ken Paller et d'Elisabeth Loftus de l'Université d'Irvine en Californie dans notre page "Recherche", ainsi que le document audio original en anglais (facile) Vous pourrez aussi faire le test de la NWU pour évaluer votre aptitude à générer de faux souvenirs.
L’ADIT* publie dans son Bulletin Electrnique du 1er Septembre 2009, une synthèse de travaux de recherche intitulée : "Faux-souvenirs, vraies impressions : la matière blanche nous joue des tours" :
« Abus sexuels pendant l'enfance ou enlèvement par les extraterrestres, le syndrome des faux souvenirs peut prendre de multiples formes, allant même jusqu'à l'aveu, lors d'interrogatoires, de faits dont on n'a pas la culpabilité. Le faux-souvenir est en fait le souvenir d'un élément qui ne s'est jamais produit, ou bien le souvenir altéré d'un évènement réel. Les sciences cognitives estiment que 30% des individus se remémorent de faux-souvenirs, mais les mécanismes mis en jeu sont très peu connus actuellement.
Les travaux de Ken Paller sur la mémoire et le cerveau : Les travaux de recherche de Ken Paller, de la Northwestern University, ont permis de localiser les régions du cerveau différentes, où sont localisées les souvenirs d'évènements réels et les régions où se situent les images générées par l'imagination, ce sont les faux souvenirs.
La base biologique des faux souvenirs est révélée
(Biological Basis for False Memories Revealed)
par Michelle Trudeau, National Public Radio, News, le 23 octobre 2004
( transcription et traduction par Psyfmfrance )Pour écouter l’original en anglais cliquer sur le lien :
Les travaux de Ken Paller et de ses collègues, chercheurs au Department of Psychology and Multimedia Learning Center, de la Northwestern University et le point de vue d’Elisabeth Loftus.
Ken Paller et ses collègues ont entrepris un travail de recherche pour identifier les parties du cerveau concernées par le souvenir d’un évènement réel et celles d’un évènement imaginé, appelé « faux souvenir ». Leur travail consiste à rechercher comment les souvenirs sont stockés puis plus tard récupérés.Ken Paller et ses collègues ont recruté des volontaires, qui ont reçu des instructions par téléphone alors qu’ils étaient allongés dans un scanner par résonance magnétique, qui produit des images de leur cerveau. On leur présente des mots et des images d’objets sur un écran vidéo toutes les 4 secondes. Après certains mots, ils verront l’image de l’objet réel sur l’écran, mais après d’autres mots, ils verront un rectangle blanc, et pour ces mots on leur demande de visualiser cet objet et imaginer si cet objet est grand ou petit.
Quand ils sortent du scanner on leur donne un test de mémoire qui leur présente les images qu’ils ont vues et les mêmes mots. Les participants sont priés de dire quelles images ont été appariées avec des mots et celles qui ne l’ont pas été. Ils font quelques erreurs ou oublient certaines images mais, de façon plus intéressante parfois, ils disent avoir vu l’image d’un objet qu’ils ont seulement imaginée et qu’ils n’ont pas réellement vue sur l’écran.
Ces faux souvenirs représentent environ un tiers des objets qu’ils ont seulement imaginés lorsqu’ils étaient à l’intérieur du scanner. Apparemment, ils ont fabriqué un souvenir de quelque chose qui ne s’est pas produit dans la réalité. Le scanner à résonance magnétique montre alors où ces faux souvenirs ont été produits dans le cerveau.
- Ken Paller : « Nous avons trouvé que l’activité du cerveau est localisées dans 3 régions que nous pensons faire partie des circuits qui génèrent l’imagerie de la vision, un circuit qui est central pour le rappel des images remémorées ou imaginées. ».
Ken Paller a découvert quelque chose de plus : plus l’activité cérébrale dans ces régions est élevée et plus il est probable que des faux souvenirs seront générés. Par exemple, si vous voyez le mot « réfrigérateur » vous pouvez imaginer cet objet dans votre tête et décider que c’est un objet de grande taille. Quand vous faites cela, vous activez un ensemble de régions de votre cerveau impliquées dans la génération dans le cerveau d’images très visuelles, qui, de façon erronée, vont vous faire souvenir que vous avez vu le réfrigérateur auparavant, même si cela n’a pas été le cas.
La psychologue Elisabeth Loftus de l’Université Irvine en Californie est l’une des pionnières dans le domaine des recherches sur la mémoire.
- E. Loftus : « J’ai travaillé sur les faux souvenirs depuis longtemps, je sais que des gens font parfois confiance à leurs faux souvenirs, donnent des détails, et même parfois sont émus par leurs faux souvenirs. »
Cette nouvelle recherche sur l’imagerie cérébrale révèle la base biologique des faux souvenirs.
- E. Loftus : « Apprendre ainsi qu’il y aurait une activité cérébrale qui peut vous conduire à prévoir qu’une personne pourrait avoir de faux souvenirs d’un évènement, je pense que c’est un excitant complément pour l’ensemble du domaine des faux souvenirs. »
Le chercheur Ken Paller pense que la raison pour laquelle nous nous souvenons si fortement d’objets imaginés comme de quelque chose que nous avons vraiment vu, vient de ce que la région du cerveau liée à l’imagination visuelle recouvre en partie celle de la perception visuelle.
- K. Paller : « Et c’est donc ce recouvrement de la région de l’imagerie avec celle de la perception qui rend particulièrement difficile de se souvenir plus tard si on vraiment vu cette chose ou si on l’a seulement imaginée. »
Le chercheur affirme qu’il est prématuré d’utiliser cette recherche dans une situation du monde réel pour discerner par exemple la validité du témoignage d’un témoin oculaire. Mais l’étude donne la preuve que les distorsions de la mémoire et les faux souvenirs sont une part fondamentale et normale de la façon dont travaille notre mémoire.
Michelle Trudeau, National Public Radio, News
Le test d’aptitude à la génération de faux souvenirs
Vous pouvez vous-même faire le test en vous connectant à l’adresse sur le site de la Nothwestern University :
http://www.mmlc.northwestern.edu/external/paller/memory-demo_content.html
Note
Le test est en anglais relativement simple, et vous pouvez recommencer autant de fois que vous le voudrez. Le résultat vous est donné à la fin du test. Vous pourrez ainsi évaluer votre aptitude à générer des faux souvenirs.
« Have fun ! » : Amusez vous bien !
Faux souvenirs: La recherche fait reculer les faux souvenirs
Le syndrome des faux souvenirs aux États-Unis s’est développé de façon spectaculaire de 1985 à 2000 puis a fortement régressé. On peut se demander ce qui a provoqué ce reflux brutal.
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Le graphique ci-contre représente l’évolution du nombre de cas par an sur un échantillon de 1440 adhérents de la FMFS, qui ont participé à l’enquête.
La FMFS a soutenu des dizaines d’équipes universitaires de recherche sur le sujet.
Des chercheurs comme E. Loftus, E. Kandel (Prix Nobel pour ses travaux sur la mémoire à court terme et à long terme), R. Ofshe, M. Pendergrast, R.J.McNally, D. L. Schacter ...ont fait avancer de façon significative les connaissances dans ce domaine. Le graphique ci-contre montre l'effort de recherche illustré par le nombre de publications aux États-Unis.
En France, la recherche sur le phénomène des faux souvenirs induits a du mal à démarrer.
Enfin, la FMSF a entrepris des campagnes d’information vers les médecins, les thérapeutes, les juges, les médias et le grand public. Plus personne aux États-Unis n'ignore le « Syndrome des faux souvenirs » et les thérapeutes sont devenus très prudents.
Des procès à l'encontre de thérapeutes intentés par des victimes et gagnés ont enfin stoppé l'épidémie.Tout ceci a contribué à cette régression du phénomène.
Les travaux scientifiques sur les faux souvenirs en 2010
- Le CNRS INISTdans ses pages Psychotémoins a mis en ligne le 16 septembre 2010 une étude sur la: Découverte d’une nouvelle source de faux souvenirs. Pour accéder a ce dossier cliquer ici:
Les psychologues constatent que les sujets ont tendance à se souvenir à tort d’avoir accompli une action alors qu’ils n’ont fait qu’observer l’autre personne la réaliser à leur place! Ces faux souvenirs sont résistants : ils ne disparaissent pas quand l’expérimentateur insiste auprès des participants de se focaliser sur les actions qu’ils ont personnellement réalisées. Ce phénomène est notamment décrit par Meredih Maran dans son livre récent My Lie, elle écrit: Vingt ans plus tard...j'ai fait face à la vérité que mon accusation était fausse. Je me suis excusée auprès de mon père et de ma famille, j’ai quitté l'inceste-thérapie...mon père me le pardonnera-t-il?- Le CNRS-INIST dans ses pages Psychotémoins a mis en ligne le 28 juillet 2010 deux nouvelles études intéressantes sur Psychothérapie et risques de faux souvenirs lire ici.
et Inégalités cognitives face aux faux souvenirs lire ici..
Preuve que la recherche sur les faux souvenirs aux États-Unis continue de façon soutenue dans les universités.- Le CNRS INIST répertorie les dossiers et articles récents sur le syndrome des faux souvenirs, la manipulation mentale, les personnalités multiples : Pour accéder aux dossiers cliquer ici:
- Une étude conduite par Cara Laney et Elisabeth Loftus montre qu’il est difficile de distinguer les souvenirs authentiques des faux souvenirs sur la base de leur contenu émotionnel subjectif. Autrement dit, les faux souvenirs peuvent aussi être de nature émotionnelle. Le site Psychotémoins du CNRS-INIST animé par Frank Arnould en fait la synthèse en français. A lire ici.
- Une étude du professeur d'Harvard, Richard McNally vient d'être publiée en 2009.
Son titre : "COMPRENDRE L'EXPERIENCE VECUE DES SOUVENIRS RETROUVES. Une solution nouvelle au débat la mémoire retrouvée." McNally, R.J. & Geraerts, E. (2009) Perspectives on Psychological Science 4 (2), 126-134. lire la publication en anglais ici.
Au cours des dix dernières années, le professeur à Harvard, Richard McNally et ses collègues Susan Clancy et Elke Geraerts ont grandement accru notre compréhension des souvenirs retrouvés et des faux souvenirs... Les auteurs soutiennent que l'hypothèse du "refoulement n'a pas de fondement scientifique convaincant." et ils notent que les partisans de l’amnésie dissociative ont commis des erreurs importantes dans l'interprétation des études sur lesquelles ils s'appuient...
Nous avons noté que les travaux sur les faux souvenirs de la jeune professeure Elke Geraertz aux Pays-Bas, ont reçus des dotations de recherche et des prix importants de 2007 à 2010. Un exemple à suivre. Le C.V. instructif d'Elke Geraertz est accessible ... ici.
Richard McNally et ses collègues listent enfin les facteurs qui augmentent la probabilité qu’un souvenir d’abus sexuel infantile retrouvé, soit authentique. C'est aussi une première.- La Newsletter de l'Observatoire Zététique du 13 Février 2010 publie un historique des recherches sur les faux souvenirs. Pour lire la lettre OZ cliquer ici: