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ACTUALITÉ DES FAUX SOUVENIRS INDUITS de 2011 à 2020
Dernière mise à jour le 23 novembre 2019.
Les faux souvenirs "retrouvés" en thérapie:
SOMMAIRE DE LA PAGE: cliquez sur l'année.
Année 2020: L'actualité des faux souvenirs induits en 2018
Année 2019: L'actualité des faux souvenirs induits en 2018
Année 2018: L'actualité des faux souvenirs induits en 2018
Année 2017: L'actualité des faux souvenirs induits en 2016
Année 2015: L'actualité des faux souvenirs induits en 2015
Année 2015: Affaire Jacques Masset (4 ans de prison ferme).
Année 2014: L'actualité des faux souvenirs induits en 2014
Année 2014: Délai de prescription.Projet de loi repoussé.
Année 2014: Affaire Benoit Yang Ting (1 an de prison avec sursis).
Année 2013: L'actualité des faux souvenirs induits en 2013
Année 2012: L'actualité des faux souvenirs induits en 2012
Année 2012: Affaire Benoit Yang Ting (premier verdict).
Année 2011: L'actualité des faux souvenirs induits en 2011
L'actualité des faux souvenirs induits en 2020
Le cannabis augmente la susceptibilité aux faux souvenirs
Les auteurs : Lilian Kloft, Henry Otgaar, Arjan Blokland, Lauren A. Monds, Stefan W. Toennes, Elizabeth F. Loftus, and Johannes G. Ramaekers ont publié dans la revue Actualités des neurosciences du 11 février 2020 une étude intéressante sur le sujet.
Dans cette étude spécifique, les psychopharmacologues de l'Université de Maastricht M, Lilian Kloft et Jan Ramaekers, ont mené des expériences liées à la production de faux souvenirs chez 64 consommateurs occasionnels sains de cannabis. Dans chaque expérience, les sujets ont inhalé la vapeur d'une dose unique de cannabis ou d'un placebo, et ont effectué des tâches de mémoire immédiatement après, puis une semaine plus tard.
Les chercheurs ont également mené deux expériences distinctes avec leurs sujets de test en utilisant la réalité virtuelle (RV). Dans l'une des expériences de RV, les participants ont agi comme témoins oculaires d'une bagarre dans une gare. Dans l'autre scénario de crime virtuel, les sujets d'expérience étaient eux-mêmes responsables de la commission d'un crime.
En comparaison avec le groupe placebo, les membres du groupe sous l'influence du cannabis étaient beaucoup plus susceptibles de former de faux souvenirs à partir d'informations incorrectes. Une semaine plus tard, lorsque les consommateurs de cannabis étaient sobres, aucune différence de ce type n'a été observée.
Leurs conclusions montrent qu'il serait préférable que les policiers et les enquêteurs reportent l'interrogatoire des témoins oculaires et des suspects qui sont sous l'influence du cannabis jusqu'à ce qu'ils soient sobres", a déclaré Jan Ramaekers. Les personnes sous l'influence du cannabis devraient en fait être traitées comme un groupe vulnérable dans une enquête criminelle, comparable aux enfants et aux personnes âgées".
Référence : PNAS March 3, 2020 117 (9) 4585-4589; first published February 10, 2020 https://doi.org/10.1073/pnas.1920162117
L'actualité des faux souvenirs induits en 2019
La Miviludes placardisée, le gouvernement prévoit de... détruire ses archives
La Miviludes, privée du quart de ses effectifs, quittera le 1er janvier prochain le giron de Matignon pour intégrer le ministère de l’Intérieur.
Au sein de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), mais aussi dans les milieux associatifs, au Sénat et à l’Assemblée nationale, on s’interroge : pourquoi supprimer un organisme qui, en dix-huit ans d’existence, a prouvé son efficacité malgré un budget n’excédant pas les 500.000 euros ? Pourquoi réduire son personnel déjà peu étoffé pour le faire passer de 14 à 9 membres, alors que les 3 000 signalements de mouvements sectaires recensés l’année dernière traduisent une hausse de 23 % par rapport à 2017 ? « Personne ne comprend le sens de cette dissolution de fait », glisse à Marianne un proche de la Miviludes.
Plus étonnant encore, le site internet de la Miviludes serait également condamné. « Sans site dédié, plus de visibilité », résume un proche de cette structure. « Sur Google, la Miviludes est très bien référencée. La plupart des victimes nous contactent par ce biais », témoigne un proche de l’institution. Mais la nouvelle qui a créé le plus de remous est la destruction programmée de vingt-trois années d’archives. Une documentation ô combien précieuse, ultra-sensible et utile par exemple aux policiers spécialisés dans la lutte antisecte : « Pour nous, c’est une source irremplaçable qui concentre un nombre colossal d’informations », témoigne l’un d’eux. « Quand je suis amené à enquêter sur un individu ou une organisation, je commence par examiner les archives de la Miviludes. On perd des décennies de travail, c’est tout simplement honteux. »
Chez les acteurs de ce combat, la question revient avec insistance : « Pourquoi dissoudre la Miviludes ? » Selon un policier qui travaille sur le sujet, « il y a probablement une infiltration au sein de l’État. »<
Notes :
- Créée en 2002, la Miviludes a accompli un travail considérable. Ses treize membres, professionnels de l’éducation, de la santé, du droit ou de la finance, conjuguaient leurs compétences pour analyser les dérives sectaires, effectuer un travail de pédagogie et de formation tout en menant un combat de premier plan contre diverses formes de dérives sectaires, dont au moins de 500 000 Français seraient victimes.
- « Je vois plutôt dans la dissolution de la Miviludes le symptôme d’un processus de modification de la laïcité, destiné à se calquer sur une vision anglo-saxonne, fondée sur une définition extensive de la liberté de conscience, quitte à assurer une visibilité inédite aux dérives sectaires », juge Didier Pachoud, président du GEMPPI (Groupe d’étude des mouvements de pensée en vue de la prévention des individus), une association parmi les plus actives.
- On s’interroge : pourquoi fragiliser une structure unique au monde, scrutée à l’international pour son efficacité, et dont le budget inférieur à 500 000 euros, en baisse constante, représente une goutte d’eau dans le budget de l’État ?
Source: Marianne le 13/12/2019
- (Le 14.12.2019) La publication de cet article a semble-t-il fait bouger quelques lignes. Sollicité à plusieurs reprises par Marianne, le gouvernement nous a adressé les précisions suivantes dans la soirée qui a suivi sa mise en ligne, ce vendredi : le site internet de la Miviludes fera l’objet d’une « remise à niveau technique en 2020 » qui ne remet pas en cause son existence. Dont acte. Au centre de toutes les inquiétudes, les archives de la Mission « seront transférées en toute sécurité au SG-CIPDR [Secrétariat général du Comité interministériel de la prévention de la délinquance et de la radicalisation, NDLR]. » En résumé, « il n’est évidemment pas question de détruire les archives ». Cette remarque n’avait cependant rien d’évident selon plusieurs témoins des réunions préparatoires au déménagement de la Miviludes, pendant lesquelles la « destruction des archives » a été évoquée pour pallier le manque d’espace.
Il en va de même pour les locaux exigus originellement accordés à la Miviludes : « Il n’a jamais été question de limiter à ce point l’espace dévolu à la Miviludes, assure le service communication de Matignon. Celle-ci disposera de l’espace suffisant pour que les agents puissent travailler, recevoir les personnes et entreposer les archives. L’identification des surfaces et locaux concernés est en cours et les décisions sur ce point seront prises dans les semaines à venir. » Des éléments plutôt rassurants aux airs de rétropédalage… Affaire à suivre.
Le retour du refoulé : Les allégations persistantes et problématiques des traumatismes oubliés de longue date **
"Le passé n'est jamais mort. Ce n'est même pas du passé".
William Faulkner
Les chercheurs du monde entier se mobilisent pour dénoncer le retour du refoulé chez les cliniciens dans un article publié en juin 2019 dans Perspectives of Psychological Science. En voici les extraits principaux :
Henry Otgaar1,2, Mark L. Howe1,2, Lawrence Patihis3, Harald Merckelbach1, Steven Jay Lynn4, Scott O. Lilienfeld5, et Elizabeth F. Loftus6
1 Université de Maastricht, Pays-Bas
2 City, Université de Londres, Royaume-Uni
3 Université du Mississippi méridional
4 Université de Bighamton
5 Université Emory
6 Université de Californie, Irvine
Sous presse, Perspectives sur la science psychologique
La correspondance doit être envoyée à : Henry Otgaar, Henry.Otgaar@maastrichtuniversity.nl,
Faculté de psychologie et de neurosciences, section Psychologie légale, Université de Maastricht.
** The Return of the Repressed: The Persistent and Problematic Claims of Long-Forgotten Trauma
http://openaccess.city.ac.uk/id/eprint/22336/
Résumé Un traumatisme purement psychologique peut-il conduire à un blocage complet de la mémoire autobiographique ? Cette question de longue date sur l'existence de souvenirs refoulés a été au cœur des préoccupations de l'un des débats les plus animés de la psychologie moderne. Ces soi-disant guerres de mémoire ont pris naissance dans les années 1990 et de nombreux chercheurs ont supposé qu'elles étaient terminées. Nous démontrons que cette l'hypothèse est incorrecte et que la question controversée des souvenirs refoulés est vivante et bien vivante et peut-être même à la hausse. Nous passons en revue les recherches et les données convergentes tirées d'affaires juridiques qui révèlent ce qui suit que le sujet des souvenirs refoulés demeure actif dans les milieux cliniques, juridiques et universitaires. Nous démontrons que la croyance dans les souvenirs refoulés se produit sur une échelle non triviale (58%) et semble être avoir augmenté chez les psychologues cliniciens depuis les années 1990.
Nous démontrons également que le concept scientifiquement controversé d'amnésie dissociative, qui, selon nous, est un terme de substitution pour le refoulement des souvenirs, a gagné en popularité. Enfin, nous passons en revue les travaux sur les aspects négatifs les effets de certaines techniques psychothérapeutiques, dont certaines peuvent être liées à la récupération de la des souvenirs "refoulés". Les guerres de la mémoire n'ont pas disparu : Ils ont continué à perdurer et contribuent à des conséquences potentiellement dommageables dans les contextes clinique, juridique et universitaire.
Mots-clés : Guerres de la mémoire ; Mémoire refoulée ; Refoulement ; Faux souvenirs ; Mémoire récupérée ; ThérapieSouvenirs refoulés et amnésie dissociative dans le prétoire (au tribunal)
En 2017, un rapport ministériel français a été publié proposant de porter de 20 à 30 ans le délai de prescription des poursuites pour abus sexuels (Flament & Calmettes, 2017). Goodman, Brown et coll., 2013 ; voir aussi Connolly et Read, 2006), les victimes ont quand même le droit d'avoir leur journée en cour.
Cependant, une raison plus controversée d'augmenter le délai de prescription donné dans le rapport était que les expériences traumatisantes d'abus pouvaient conduire à une amnésie dissociative (Dodier & Thomas, 2018). Dodier et Thomas ont fait remarquer à juste titre que l'utilisation d'un terme aussi controversé dans un rapport officiel du gouvernement pourrait amener les personnes ayant des antécédents de traumatisme à croire que leurs souvenirs traumatiques sont atypiques et que pour découvrir d'autres souvenirs, elles devraient se fier à des méthodes comme la thérapie de la mémoire récupérée qui pourrait entraîner de faux souvenirs.
Certes, les victimes peuvent prendre de nombreuses années pour révéler leurs expériences traumatisantes, mais comme nous l'avons déjà mentionné, il existe des explications plus plausibles que l'amnésie dissociative pour expliquer le retard à signaler la violence, comme le fait d'avoir honte du traumatisme et la réinterprétation de la violence (p. ex. Goodman-Brown, Edelstein, Goodman, Jones et Gordon, 2003, Schooler, 2001).
Cette question de la divulgation tardive est particulièrement pertinente en ce qui concerne le stress, car on accorde actuellement beaucoup d'attention aux cas historiques d'abus sexuels, comme ceux qui ont émergé de la discussion #MeToo, dont la grande majorité n'a rien à voir avec la répression de la mémoire ou le rétablissement (voir aussi Goodman et al. 2017).Conclusion Les affirmations de certains auteurs ont l'effet contraire, le sujet controversé des souvenirs refoulés et de l'amnésie dissociative continue d'être très vivant dans les contextes cliniques, juridiques et universitaires. Des sources de données convergentes suggèrent que les préoccupations concernant la croyance répandue dans les souvenirs refoulés sont loin d'avoir été résolues après les guerres de la mémoire des années 1990.
Parmi de nombreux professionnels différents (p. ex. les psychothérapeutes), le pourcentage de ceux qui croient aux souvenirs refoulés demeure élevé, généralement au-dessus de 50 %. De plus, l'idée de souvenirs refoulés n'est devenue populaire que sous un autre nom - amnésie dissociative - qui partage de nombreuses caractéristiques avec la mémoire refoulée et qui a le cachet supplémentaire d'être associée au manuel de diagnostic d e l'American Psychiatric Association (2013). De plus, la recherche indique la possibilité que certaines techniques thérapeutiques exercent des effets indésirables en augmentant potentiellement la probabilité d'avoir de faux souvenirs. Enfin, la question des souvenirs refoulés continue d'être abordée dans la salle d'audience et dans la documentation scientifique. Pris ensemble, ces différents éléments de preuve impliquent que les faux souvenirs retrouvés de mauvais traitements continuent de poser un risque important dans les milieux thérapeutiques, ce qui peut mener à de fausses accusations et à des erreurs judiciaires connexes.
Une question pertinente est de savoir comment corriger les idées erronées concernant le fonctionnement de la mémoire. Le fait que la mémoire refoulée inconsciente est encore acceptée avec peu de qualification et reste populaire parmi de nombreux professionnels de la santé mentale peut s'expliquer en partie par le fait qu'il est maintenant difficile de corriger les croyances erronées, une constatation qui est maintenant bien reprise. Plus précisément, lorsque les gens sont confrontés à toute forme de désinformation (p. ex., fausses nouvelles), il est difficile de corriger ces erreurs, un phénomène appelé effet d'influence continu (Lewandowsky, Ecker, Seifert, Schwarz, & Cook, 2012 ; voir aussi Lilienfeld, Marshall, Todd, & Shane, 2015) ou la persévérance des croyances (Anderson, Lepper, & Ross, 1980).
Cependant, des études récentes suggèrent que le fait d'informer les gens que leurs croyances fermement ancrées sont incorrectes (" prébunking "), et même de leur fournir l'information alternative correcte (démystification), peut souvent être efficace pour corriger ces croyances (p. ex. Blank & Launay, 2014 ; Crozier & Strange, sous presse). Outre l'application de ces méthodes provisoires mais prometteuses, il est crucial d'éduquer les individus, en particulier les professionnels du droit et les cliniciens, à la science de la mémoire. Cet effort est d'autant plus essentiel que ces professionnels sont souvent en contact étroit avec les victimes, les patients, les témoins et les suspects. De telles interactions sont une excellente occasion de contamination accidentelle de la mémoire. Par conséquent, la sensibilisation aux croyances potentiellement nocives au sujet des souvenirs refoulés devrait être une priorité dans les travaux cliniques et juridiques, ainsi qu'une priorité pour les psychologues en général.
Enfin des recherches sur les faux souvenirs induits sont effectuées en France.
Un article est publié dans la revue Mémory en Août 2019 par Olivier Dodier(a) , Lawrence Patihis(b) et Mélany Payoux(c) * sous le titre : Reports of Recovered Memories of Childhood Abuse in Therapy in France. Il s'agit d'une recherche menée en collaboration franco-américaine.
Voici le résumé :
Résumé
Les souvenirs retrouvés d'abus en thérapie sont particulièrement controversés si les clients ne savaient pas été qu'ils ont été maltraités avant d’entrer en thérapie. Dans le passé, une telle récupération des souvenirs a conduit à des poursuites judiciaires. ainsi qu'a un débat sur la question de savoir si de tels souvenirs pourraient être refoulés, oubliés ou de faux souvenirs. Plus de deux décennies après le point culminant de la controverse, il n'est pas clair que dans quelle mesure de tels souvenirs sont encore retrouvés aujourd'hui et dans quelle mesure ils se manifestent en France.
Dans notre enquête en française auprès de 1 312 participants (Mage = 33 ; 53 % de femmes), 551 ont déclaré avoir suivi une thérapie à un moment donné. De ce nombre, 33 (6 %) ont indiqué qu'ils avaient retrouvé des souvenirs d’abus dans la thérapie qu'ils ne connaissaient pas avant la thérapie. Les abus sexuels étaient les plus fréquents ont été récupérés pendant le traitement (79 %).
Comme dans les recherches antérieures, la discussion sur le la possibilité de souvenirs refoulés avec les thérapeutes a été associée à des rapports de souvenirs d'abus retrouvés.
Étonnamment, la récupération des souvenirs s'est tout autant produite dans les thérapies comportementales et les thérapies cognitives que dans celles les thérapies focalisées sur le traumatisme.
Nous avons trouvé des souvenirs retrouvés dans une proportion de clients qui ont commencé une thérapie récemment. Les souvenirs retrouvés au cours de la thérapie semblent donc être une préoccupation actuelle en France.
Mots-clés : mémoire refoulée, mémoire retrouvée, traumatisme, abus, psychothérapie, guerre des souvenirs, thérapie de la mémoire retrouvée, psychanalyse
Extrait de la procedure
Les deux questions suivantes étaient au cœur de nos objectifs :
Type de violence, sexe et contexte du rappel des souvenirs
- "Au cours du soutien psychologique ou au cours de la thérapie, votre thérapeute a-t-il déjà discuté de la possibilité que vous ayez été victime de violence dans votre enfance, mais que vous ayez réprimé vos souvenirs ? et
- " Au cours de la thérapie, vous êtes-vous souvenu d'avoir été victime de violence dans votre enfance, alors que vous n'en aviez aucun souvenir auparavant ?
Ils ont eu l'occasion de répondre "Oui", "Non" et "Je ne sais pas/je ne suis pas sûr".
Après la question sur la discussion sur les souvenirs refoulés, nous avons posé une question de suivi afin de déterminer qui avait abordé le sujet en premier : le thérapeute ou le client ( deux autres modalités de réponse ont été proposées : "Je ne me souviens pas", et "Autre").
Thérapeute et types de thérapie
Nous nous attendions à ce que les thérapies proposant spécifiquement de travailler sur les traumatismes psychologiques (p. ex., EMDR, thérapies axées sur les émotions) seraient davantage associées
i) aux discussions signalées sur les souvenirs refoulés, ainsi que
ii) aux souvenirs retrouvés dans les thérapies, qu'aux thérapies fondées sur des données probantes ne portant pas sur les traumatismes passés (p. ex., thérapies cognitivo-comportementales).
De plus, nous nous attendions à des taux plus élevés de discussions et de souvenirs retrouvés avec des thérapeutes orientés vers la psychanalyse.
Les cas signalés, la couverture médiatique ou les livres et articles portant sur les souvenirs retrouvés mettent aussi généralement l'accent sur la violence sexuelle et physique subie pendant l'enfance (voir Bass et Davis, 1988 ; Freyd, 1994 ; en France, voir Salmona, 2018). Nous avons donc prédit qu'un nombre important de souvenirs retrouvés concerneraient des abus sexuels et physiques.
Les résultats d'une enquête largement diffusée sur les violences sexuelles menée en France montrent que les femmes sont significativement plus exposées aux violences sexuelles que les hommes et que 2 femmes sur 5 ont subi leur premier abus sexuel avant 15 ans (Debauche et al., 2017). Ainsi, nous nous attendions à ce que les thérapeutes discutent davantage de l'hypothèse de souvenirs refoulés d'abus sexuels avec des femmes qu'avec des hommes. De même, nous nous attendions à ce que plus de souvenirs d'abus sexuels soient retrouvés chez les femmes que chez les hommes. Les quatre contextes de récupération de mémoire les plus fréquemment rapportés dans Patihis et Pendergrast (2019) étaient des flashbacks, des crises de panique, des souvenirs corporels et des images guidées. Nous nous attendions alors à des contextes de récupération similaires et, comme eux, à ce que les souvenirs soient récupérés pendant et en dehors de la thérapie.Conséquences des discussions et souvenirs retrouvés
**(a) CNRS, LAPSCO, 34, Université Clermont Auvergne, Clermont-Ferrand, France;
Nous avons trouvé un lien très fort entre le fait de discuter de la possibilité de souvenirs refoulés et le fait d'avoir retrouvé des souvenirs d'abus en thérapie. Cependant, comme l'ont suggéré Patihis et Pendergrast (2019), il s'agit d'un résultat corrélationnel et certains paramètres peuvent être absents pour suggérer une relation causale. C'est pourquoi, à la suggestion des auteurs, nous avons ajouté une question de suivi pour déterminer lequel du patient ou du thérapeute avait abordé le sujet des souvenirs refoulés en premier. Nous avons constaté que les participants ont fait état d'un plus grand nombre de souvenirs retrouvés de violence en thérapie lorsqu'ils ont d'abord parlé à leur thérapeute de souvenirs refoulés que lorsqu'ils ont parlé de souvenirs refoulés plutôt que du contraire. Les personnes qui commencent une thérapie en raison d'une psychopathologie potentielle peuvent être particulièrement motivées à trouver des explications à leur état mental.
Comme l'ont suggéré des recherches antérieures, ces personnes pourraient alors être particulièrement suggestibles (Scoboria et al., 2017). Cela pourrait alors expliquer pourquoi nous avons trouvé (i) que ce sont principalement les clients qui ont entamé la discussion sur le refoulement, et (ii) une association entre la discussion sur le refoulement et les souvenirs retrouvés pendant la thérapie. Bien que nous n'ayons pas observé d'association entre la croyance dans les souvenirs refoulés et la fréquence des souvenirs récupérés en thérapie, nous avons observé un lien entre ces derniers et la croyance en l'efficacité de la thérapie de mémoire récupérée, comme nous l'avions supposé. Il est donc possible que des techniques de récupération des souvenirs aient été initiées à la demande des clients, puisque ceux qui ont récupéré des souvenirs semblent avoir d'abord fait cette hypothèse.
Encore une fois, il s'agit là de premiers résultats, et il faut poursuivre les recherches sur les liens de causalité entre la thérapie, les croyances sur les souvenirs refoulés et les souvenirs retrouvés.
Près de 25 % des participants qui ont déclaré avoir retrouvé la mémoire pendant le traitement ont également déclaré avoir coupé les liens avec leur famille ou leurs connaissances. Nous avions prédit une telle conséquence, mais le pourcentage que nous avons observé était inférieur à celui observé par Patihis et Pendergrast (2019).[...]
Comme nous l'avons mentionné ci-dessus, compte tenu de la taille de notre échantillon et de sa diversité en termes d'âge et de sexe, nous pouvons spéculer qu'il peut y avoir beaucoup d'individus en France qui récupèrent des souvenirs d'enfance d'abus, en thérapie. Pour donner un aperçu aux lecteurs, 2,5 % des personnes âgées de 18 ans et plus auraient les caractéristiques suivantes représentent près de 1 300 000 personnes en France (soit, en 2018, 50 949 347 en France) étaient âgés de 18 ans ou plus). [...]
Il est à noter que, dans la présente étude, aucun des participants qui ont rompu le contact n'a déclaré qu'il avait repris le contact complet. Cela peut être lié au fait qu'environ 90 % des participants qui ont récupéré des souvenirs pendant la thérapie croient que leurs souvenirs sont exacts.
Une conséquence que ni Patihis et Pendergrast (2019) ni cette étude n'ont explorée est celle des conséquences juridiques. Les prochaines études pourraient porter sur la fréquence à laquelle les participants déclarent qu'ils ont déposé une plainte en se fondant sur les souvenirs qu'ils ont retrouvés des mauvais traitements qu'ils ont subis dans le passé.
*(b)Department ofPsychology, University of Southern Mississippi, USA, (il a travaillé plusieurs années dans le laboratoire d'Élisabeth Loftus à Irvine)
*((c)Laboratoire de Psychologie des Pays de la Loire, Université de Nantes, France
La traduction du texte anglais est de Psyfmfrance, Signalez-nous les erreurs éventuelles, merci.
La vidéo de la conférence de B. Axelrad sur les faux souvenirs à Paris est disponible.
Dans le cadre des « Mardis de la Science » de la Mairie du 5ème, l’Association Française pour l’Information Scientifique (AFIS) avait organisé le Mardi 25 septembre 2018 une conférence sur le thème : Mémoire retrouvée ou faux souvenirs ? par Brigitte Axelrad.
Vous trouverez la vidéo de la conférence sur la chaîne You Tube Afis cliquer sur le lien ci-dessous:
La conférence en entier sur Youtube (1H35')
Cette vidéo d'excellente qualité vous donne le point le plus actuel sur le sujet
Connaissances et croyances des psychologues et psychiatres experts judiciaires concernant le fonctionnement de la mémoire (suite)
Des chercheurs français se sont penchés sur les connaissances des experts auprès des tribunaux. Leurs conclusions sont étonnantes.
Olivier Dodier et Mélany Payoux ont publié dans la revue l'Année Psychologique* l'étude citée en titre.
Résumé
"La mémoire est un concept central pour la justice. Enquêteurs et magistrats se basent en partie sur des témoignages afin de reconstruire la chronologie des faits, et que la vérité se manifeste. Pourtant, de très nombreuses études ont mis en avant la fragilité de la mémoire humaine. Ainsi, lors de l’instruction, il revient aux experts psychologues et psychiatres de souligner tous biais mnésiques de nature à influencer les décisions de justice. Nous avons donc évalué les connaissances et les croyances desdits experts (n = 120) sur la mémoire, en les comparants à celles de psychologues et psychiatres non-experts (n = 101), et à celles d’individus du grand public (n = 402). Les experts avaient moins de connaissances, le même niveau de croyances et plus d’incertitudes concernant la mémoire que les deux autres groupes. L’implication pratique de ces résultats est discutée et des recommandations sont formulées."* L’Année psychologique / FirstView Article / September 2017, pp 1 – 33 DOI: 10.4074/S0003503317000483, Published online: 12 September 2017
En voici les pricipaux extraits :
Les études internationales
"Les différentes études internationales ont mis en avant le peu de connaissances et les croyances (c’est-à-dire, des conceptions erronées et contraires aux consensus scientifiques) qu’ont les professionnels de la justice (c’est-à-dire, juges, enquêteurs) concernant la mémoire de faits criminels ou délictuels (par ex., Benton, Ross, Bradshaw, Thomas, & Bradshaw, 2006 ; Chaplin & Shaw, 2015 ; Kask, 2011 ; Magnussen et al., 2008 ; Wise, Safer, & Maro, 2011) ; celles-ci n’apparaissent pas beaucoup plus développées que celles d’individus issus du grand public, à savoir, de potentiels jurés (Magnussen et al., 2006 ; Magnussen, Melinder, Raja, & Stridbeck, 2010).
Toutefois, les magistrats, enquêteurs ou jurés peuvent se reposer sur les conclusions des experts psychiatres et psychologues. En effet, il est attendu d’eux qu’ils aient et mobilisent les connaissances scientifiques concernant les différents processus mnésiques en jeu lors d’affaires criminelles. Pourtant, une étude menée en Norvège, comparant les connaissances de psychologues et psychiatres experts à celles de psychologues et psychiatres ne réalisant pas de missions d’expertises, a montré que le fait d’être expert judiciaire ne garantissait pas plus de connaissances théoriques sur la mémoire. Cette étude a aussi révélé que ces connaissances ne semblaient surpasser ni celles des autres professionnels de la justice, ni celles du grand public (Melinder & Magnussen, 2015).
Plus inquiétant, cette étude révélait également que certains professionnels avaient des croyances allant à l’encontre des consensus scientifiques. À titre d’exemples, un tiers des participants estimait que les enfants avaient des capacités de récupération et de rappel de souvenirs épisodiques égales à celles des adultes; près de deux tiers considéraient que, lors de psychothérapies, les souvenirs retrouvés d’atteintes sexuelles étaient pour la plupart vrais et avaient fait l’objet d’un refoulement; et un tiers admettait que des meurtriers qui déclaraient ne pas se souvenir de leur crime pouvaient l’avoir refoulé dans leur inconscient.
Dans cette recherche, les répondants étaient majoritairement des cliniciens, pour lesquels une formation à l’application des connaissances scientifiques au champ pénal et judiciaire n’est pas obligatoire. Or, plusieurs études de cas ont mis en avant l’intérêt et l’apport considérable de spécialistes du fonctionnement de la mémoire dans des affaires judiciaires."
Quelles sont les spécificités de la justice française ?
(i) les potentiels jurés français considèrent le contenu des expertises comme un facteur motivant la décision de déclarer un individu coupable des faits qui lui sont reprochés (Niang, Leclerc, & Testé, 2016) ;
(ii)les experts psychiatres et psychologues utilisent régulièrement les concepts issus de la psychanalyse dans leurs expertises (Combalbert, Andronikof, Armand, Robin, & Bazex, 2014 ; Guivarch et al., 2017), alors que la communauté scientifique rejette les explications de cette discipline relatives aux processus mnésiques (par ex., McNally, 2012 ; Patihis, Ho Tingen, Lilienfeld, & Loftus, 2014) ;
(iii)les experts français ne sont généralement pas commissionnés par les magistrats selon leur spécialité (c’est-à-dire, ce pourquoi ils ont été précisément formés), et il n’existe donc pas formellement de catégorie d’expert spécialiste du fonctionnement de la mémoire;
(iv)aucune étude française, à ce jour, ne s’est intéressée à (a) la façon dont la mémoire est considérée dans les expertises, ainsi qu’aux (b) connaissances qu’ont les experts psychologues et psychiatres français sur le fonctionnement de la mémoire humaine, et plus spécifiquement la mémoire des faits criminels; enfin,
(v)la France possède une procédure judiciaire dite « inquisitoire », c’est-à-dire une procédure dont la maîtrise des décisions de justice appartient à un(e) juge caractérisé(e) par son indépendance. Il (elle) lui revient alors de procéder aux investigations nécessaires afin que la vérité se manifeste. Pour cela, elle peut, au besoin, commettre des experts qu’il (elle) choisit au regard de la problématique technique soulevée par l’enquête. Ainsi, tout travail d’expertise – y compris psychologique ou psychiatrique – se fait en totales indépendance et neutralité, ceci pouvant alors augmenter le poids de leurs conclusions dans les décisions de justice (Combalbert et al., 2014).L'Étude
Dans la présente étude, nous avons comparé les connaissances des experts psychologues et psychiatres à celles de leurs confrères n’ayant jamais produit d’expertise judiciaire, ainsi qu’à celles d’individus du grand public.
Discussion
Cette étude révèle que les psychologues et psychiatres experts au tribunal ont des connaissances limitées concernant le fonctionnement de la mémoire, notamment celle des faits criminels. Plus précisément, les experts ont moins de connaissances que les praticiens non-experts [...]
La particularité de notre étude venait de la comparaison directe avec des individus issus du grand public, qui avaient plus de connaissances que les experts. Nous avons aussi observé un niveau de croyances (c’est-à-dire, réponses incorrectes) similaire entre les trois groupes de participants. Ces résultats sont problématiques puisque le titre et la pratique des psychologues et des psychiatres exigent d’eux qu’ils s’appuient sur des connaissances solides issues de la science afin d’éviter au maximum le recours aux croyances.
L'actualité des faux souvenirs induits en 2018
Une conférence : Faux souvenirs ou mémoire retrouvée ? à Nice
Le Centre d'Analyse Zététique organise le Vendredi 19 octobre 2018 à 18h30 à l'Espace Associations Garibaldi à Nice une conférence de Madame Brigitte Axelrad: Faux souvenirs ou mémoire retrouvée ?
Tarif : 4 euros, Gratuit pour les adhérents
Uniquement sur réservation : Centre.Analyse.Zetetique@gmail.com
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Connaissances et croyances des psychologues et psychiatres experts judiciaires concernant le fonctionnement de la mémoireConférence de B. Axelrad sur les faux souvenirs à ParisDans le cadre des « Mardis de la Science » de la Mairie du 5ème, l’Association Française pour l’Information Scientifique (AFIS) a organisé le Mardi 25 septembre 2018 une conférence sur le thème : Mémoire retrouvée ou faux souvenirs ? par Brigitte Axelrad. La salle de la Mairie était pleine. L'UNADFI était représentée par sa Présidente Madame Catherine Picard et plusieurs de ses membres, l'ADFI Paris par son Président Daniel Sisco, le CCMM, la Miviludes, etc...Plusieurs familles concernées par le problème étaient aussi présentes.
Connaissances et croyances des psychologues et psychiatres experts judiciaires concernant le fonctionnement de la mémoire
Des chercheurs français étudient les connaissances des experts judiciares français concernant la mémoire. Olivier Dodier et Mélany Payoux publient dans L’Année psychologique de Septembre 2017 une étude sur ce sujet. Cette étude a montré que les psychologues et psychiatres experts judiciaires possèdent non seulement des connaissances restreintes en ce qui concerne le fonctionnement de la mémoire humaine, mais que ces dernières sont aussi moins nombreuses que celles des psychologues et psychiatres non-experts et que des individus issus du grand public.
Une étude menée en Norvège, comparant les connaissances de psychologues et psychiatres experts à celles de psychologues et psychiatres ne réalisant pas de missions d’expertises, a montré que le fait d’être expert judiciaire ne garantissait pas plus de connaissances théoriques sur la mémoire. Cette étude a aussi révélé que ces connaissances ne semblaient surpasser ni celles des autres professionnels de la justice, ni celles du grand public (Melinder & Magnussen, 2015). Plus inquiétant, cette étude révélait également que certains professionnels avaient des croyances allant à l’encontre des consensus scientifiques. À titre d’exemples, un tiers des participants estimait que les enfants avaient des capacités de récupération et de rappel de souvenirs épisodiques égales à celles des adultes; près de deux tiers considéraient que, lors de psychothérapies, les souvenirs retrouvés d’atteintes sexuelles étaient pour la plupart vrais et avaient fait l’objet d’un refoulement; et un tiers admettait que des meurtriers qui déclaraient ne pas se souvenir de leur crime pouvaient l’avoir refoulé dans leur inconscient. Dans cette recherche, les répondants étaient majoritairement des cliniciens, pour lesquels une formation à l’application des connaissances scientifiques au champ pénal et judiciaire n’est pas obligatoire. Or, plusieurs études de cas ont mis en avant l’intérêt et l’apport considérable de spécialistes du fonctionnement de la mémoire dans des affaires judiciaires. En effet, de tels experts ont pu expliquer à magistrats et jurés des phénomènes scientifiquement reconnus tels que les faux souvenirs chez les jeunes enfants (Brackmann, Otgaar, Sauerland, & Jelicic, 2016), la suggestibilité chez les jeunes enfants (Otgaar, de Ruiter, Howe, Hoetmer, & van Reekum, 2017), les erreurs d’identification de suspects (Loftus, 2013), un faux souvenir d’avoir commis un crime (Brainerd, 2013), la suggestibilité chez les adultes (Gudjonsson, 1995), etc.
L'étude
Afin de garantir un maximum de participants, nous avons choisi de ne pas demander aux participants les assises théoriques sur lesquelles leur pratique est basée (par ex., neurologique, psychologique, psychanalytique). En effet, nous craignions que, face à une telle question et considérant les débats parfois hostiles entre les scientifiques et les psychanalystes concernant le fonctionnement de la mémoire (voir McNally, 2003, pour un résumé), les experts en déduisent un objectif de l’étude autre que l’objectif principal, qui était d’évaluer les connaissances des experts.
Cependant, il semble que la psychanalyse soit l’assise majoritaire des experts judiciaires français (Combalbert et al., 2014 ; Guivarch et al., 2017).
CONCLUSION
Cette étude préliminaire permet d’instaurer un débat sur la qualification des experts judiciaires de la santé mentale en France. En effet, en ce qui concerne d’autres champs d’expertise, tels que les analyses ADN, les empreintes digitales, analyses de cheveux, les analyses balistiques ou la médecine légale, la rigueur scientifique est obligatoire et cruciale.
L’expertise mentale, elle, semble faire l’objet d’une acceptation institutionnelle en ce qui concerne l’apport de théories infondées, dépassées, et parfois contredites par les données scientifiques. Pourtant, ces théories ne garantissent aucune probabilité d’occurrence (par ex., en fonction du contexte) ou de marge d’erreur. Il est donc difficile pour les juges ou les jurés d’évaluer le poids à attribuer à une expertise. À l’inverse, la psychologie et la psychiatrie scientifiques peuvent apporter des éclairages précis et mesurés en ce qui concerne le fonctionnement de la mémoire, et permettre ainsi d’apprécier la prudence nécessaire à toute conclusion d’expertise.
D’ailleurs, comme le soulignait Brainerd (2013), « l’étude scientifique de la mémoire est aussi importante pour la justice que la biologie l’est pour la médecine » (p. 547, notre traduction).
Psyfmfrance vous en dit plus: Enfin une étude de chercheurs français!
Olivier Dodier1,2* et Mélany Payoux3
1 Université Clermont Auvergne, CNRS, LAPSCO, F-63000 Clermont-Ferrand, France
2 Laboratoire CLLE-LTC, Université Toulouse-Jean Jaurès, Toulouse, France
3 Laboratoire de Psychologie des Pays de la Loire, Université de Nantes, Nantes, France
Olivier Dodier et Madame Brigitte Axelrad ont été auditionnés Mardi 12 juin 2018 par la sénatrice Marie Mercier, rapporteur de la commission des lois, en prévision de l’examen au Sénat du projet de loi sur l’allongement du délai de prescription de 20 à 30 ans après l’âge de la majorité.
Alerte aux « victimes » imaginaires de l'amnésie traumatique
Dans le N° 99 de la revue Cerveau et Psycho le psychiatre Gérard Lopez* a publié en mai 2018 un article intitulé Alerte aux « victimes » imaginaires. Article réservé aux abonnés.
En voici les extraits principaux :
L’ACTUALITÉ
Les médias et les réseaux sociaux véhiculent en boucle des informations expliquant qu’un viol ou un traumatisme de l’enfance peuvent provoquer une amnésie durable.
Certaines personnes en souffrance psychique s’imaginent que cela leur est arrivé, et que cela expliquerait leurs difficultés. Les centres d’accueil pour victimes de traumatismes sexuels voient leur nombre enfler.
LA SCIENCE
Le pouvoir suggestif du battage médiatique et de certains thérapeutes peu vigilants, conduit certaines de ces personnes à construire de faux souvenirs d’agressions hypothétiques.
Elles réclament parfois des scanners fonctionnels pour montrer que leur cerveau a subi ce processus dit de dissociation. Mais il n’existe aucun test psychobiologique permettant de prouver un traumatisme.
L’AVENIR
Les psychiatres doivent être formés pour distinguer les plaintes imaginaires des véritables situations d’agression, et porter une attention extrême aux éléments complémentaires :
– témoignages, photos, lettres ou cadeaux
– qui accompagnent la plainte.
Sans quoi la cause des vraies victimes courrait le risque d’être décrédibilisée.
ATTENTION À UNE POSSIBLE ÉPIDÉMIE DE SOUVENIRS «DISSOCIATIFS»
Aujourd’hui, le matraquage des réseaux sociaux, Facebook en particulier et plus généralement la surinformation concernant la fréquence des amnésies dissociatives (qu’aucune étude épidé miologique ne confirme), renforcée par la campagne «Balance ton porc», me semble de nature à induire, par militantisme parfois dogmatique, une nouvelle épidémie de faux souvenirs. Et, par voie de conséquence, une augmentation vertigineuse de plaintes pour viols en abus de faiblesse. En raison de la fascination suggestive de cette campagne médiatique, de plus en plus de sujets fragiles ou en difficulté, après avoir surfé sur des sites internet ou avoir vu ou lu une émission ou un article consacrés au sujet, acquièrent le sentiment – voire la certitude – d’avoir été violés dans leur enfance. Ils consultent des professionnels de santé parfois imprudents qui valident leurs allégations. Ils citent des sites internet qui expliquent à profusion, en les simplifiant et en leur accordant parfois un rôle exagéré, voire unique, les bases neurobiologiques de la dissociation entre le cerveau émotionnel et le cortex préfrontal, même s’il est incontestablement prouvé que le risque de résurgence d’un souvenir traumatique peut entraîner un trouble dissociatif.
Note : L'amnésie traumatique est invoquée pour justifier l'allongement du délai de prescription, en discussion actuellement.
Nous sommes reconnaissant à ce médecin de dire enfin la vérité sur ce concept, non prouvé scientifiquement, de l'amnésie traumatique
* GÉRARD LOPEZ, Psychiatre, président-fondateur de l’Institut de victimologie de Paris, vice-président du Conseil national professionnel de médecine légale-expertise médicale.
Florence Rault décrit " Les trois théories féministes les plus absurdes"
Dans la revue Causeur datée du 10 janvier 2018 l'avocate Florence Rault revient sur les 3 théories féministes les plus absurdes.
" - Le patriarcat du steak
Les hommes se sont accaparé la bonne bouffe, ne laissant que des rogatons à leurs conjointes. Par conséquent, ainsi affamées les femmes deviennent toutes maigres et toutes petites, et mettent au monde des garçons costauds et des filles toutes malingres.
- Il y a ensuite la fameuse écriture inclusive.
Le principe en est simple, la langue française qui au contraire de beaucoup d’autres n’a pas de genre neutre, utilise alternativement le genre masculin ou le genre féminin pour l’exprimer. Et c’est ainsi qu’une sentinelle peut être un homme. Ah oui, mais non, vous dit-on, la langue française est affreusement patriarcale et sexiste puisque, lorsqu’on est en présence de plusieurs mots de genres différents, les accords s’effectuent sur le masculin. Mais cette convention de grammaire qui n’exprime qu’une commodité vous est présentée comme une agression atroce visant à l’infériorisation de la femme. On va alors essayer de vous imposer un graphisme grotesque, illisible et incompréhensible.
- L'amnésie traumatique ou le danger des faux souvenirs
Il y a, enfin, le délire de la théorie de l’amnésie traumatique. Qui prétend que la survenance d’un traumatisme peut affecter la mémoire de l’événement qui ressurgira ainsi parfois des dizaines d’années plus tard. Un certain nombre d’études ont été menées grâce aux progrès considérables des sciences cognitives dotées aujourd’hui des outils comme l’IRM. Aucun scientifique ne peut prendre ces thèses au sérieux. Et ce d’autant plus que la question était particulièrement sensible aux États-Unis, qui ont connu il y a près de 30 ans maintenant ce que l’on a appelé « la guerre des souvenirs ». Un certain nombre de pratiques sectaires ont permis de populariser cette théorie en France, et à des gourous sans scrupule de gagner de l’argent. La pratique des souvenirs induits, qui consiste à convaincre que les problèmes que l’on rencontre dans sa vie sont dus à un traumatisme, en général un viol dont on ne se souvient pas, a provoqué un nombre très important de tragédies dans des familles. Nous en avons eu un exemple récent avec l’épisode ou l’animatrice de télévision Flavie Flament a prétendu s’être brusquement souvenue d’avoir été violée par le photographe David Hamilton. Celui-ci âgé de 83 ans n’ayant pas supporté le lynchage médiatique dont il a alors été victime s’est suicidé. Ce drame terrible où l’honneur d’un homme a été jeté aux chiens sur la simple accusation d’une personne la faisant reposer sur une théorie non scientifique, n’a pas beaucoup ému Laurence Rossignol alors ministre qui lui a confié une mission d’étude sur la prescription en matière d’infractions sexuelles ! Cette soumission à la société du spectacle ayant pour but de mettre à bas des principes fondamentaux qui gouvernent la procédure pénale, comme celui de la prescription, l’infraction sexuelle devenant imprescriptible à l’égal de la Shoah.
On peut considérer que les deux premières dérives analysées sont inoffensives. C’est une erreur, le triomphe de l’ignorance et de la pensée magique ne peut déboucher que sur de graves mécomptes. Mais surtout, en ce qui concerne le mensonge des souvenirs retrouvés, l’activisme de militants sectaires, le relais inconséquent des médias et la complaisance ignorante des politiques pour ces thèses folles présentent des risques considérables pour nos libertés. Elizabeth Loftus, psychologue mondialement connue, nous a prévenus : « Si les Français doivent traverser le même épisode tragique que les Américains lors de la guerre des souvenirs, je les plains sincèrement ! ».
Essayons d’éviter d’être à plaindre."
L'actualité des faux souvenirs induits en 2017
FAUX SOUVENIRS PROVOQUÉS OU AMNÉSIE TRAUMATIQUE ? SCIENCE OU PSEUDO-SCIENCE ?
Dans une Tribune libre, du 8 novembre 2017, JEAN-PIERE FLEURY (docteur en sociologie de l’Université de Nantes) revient sur viol présumé de Flavie Flament par le photographe David Hamilton, et le débat sur l'allongement du délai de prescription. Il cite notamment Martine Moscovici, avocate, Brigitte Axelrad, Florence Rault ,avocate, et... notre site Psyfmfrance ,...
Il dit :
"Autrement dit, il n’existe aucun mécanisme de mémoire connu où la remémoration soudaine de souvenirs oubliés depuis longtemps peut se produire. De nombreuses études démontrent que les personnes qui ont subi un traumatisme terrible, […] ne les oublient pas. En fait, comme le trouble de stress post-traumatique le démontre amplement, la plupart du temps ces gens ne se rappellent ces expériences que trop bien." ou encore " Il faut savoir que l’Affaire Flament qui a abouti à la mort d’un homme – David Hamilton – qui jusqu’à plus ample informé était innocent et le demeurera (que ça plaise ou non)".
Le blog: ici
Conférence de Secticide sur les faux souvenirs induits à Verdun
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Secticide organise une conférence à: Verdun le 15 septembre 2017 de 18h00 / 20h00
À la salle des fêtes de Belleville / Meuse
ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE
Le thème : Faux souvenirs et manipulation mentale
Conférencière: Madame Brigitte Axelrad
Après la conférence elle répondra aux questions de l’auditoire.
Contact :
SECTICIDE
14bis, avenue Miribel
55100 VERDUN
Tél. 03 29 86 30 32
secticide@orange.fr
Numéro hors série de "La Recherche" sur la mémoire.
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La Recherche publie en Juillet-Août 2017 le N° 22 consacré à la mémoire. Procurez-vous le vite.
Des neurologues, neuropsychologues, neuroscientifiques, neurobiologistes, etc... vous expliquent tout sur le sujet.
Le neurologue Bernard Croisille répond notamment à 10 questions:
- Comment les souvenirs se forment-ils ?
- La mémoire de l'enfant est-elle différente de celle de l'adulte ?
- Pourquoi retient-on seulement certains souvenirs ?
- L'oubli est-il nécéssaire ?
- Les émotions jouent-elles un rôle ?
- Nos capacités sensorielles influencent-elles nos souvenirs ?
- Pourquoi certains ont-ils plus de mémoire que d'autres ?
- Le sommeil aide-t-il à mémoriser ?
- Peut-on améliorer ses capacités de mémorisation ?
- Quand faut-il s'inquiéter des ses trous de mémoire ?
Vous trouverez aussi:
- Le parcours d'un souvenir expliqué par Pierre Gagnepain, neurobiologiste,
- Le mystère de l'amnésie infantile se dissipe,
et enfin page 76 l'article sur les faux souvenirs induits :
- Opération manipulation par Julia Shaw.
Vous n'y trouverez nulle part les notions sans fondement scientifique de "refoulement", de "mémoire traumatique" ou "d'amnésie traumatique".
Une kiné condamnée à un an de prison avec sursis pour avoir induit de faux souvenirs
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Nous reproduisons ci-dessous des extraits de l'article, très complet, de la rédaction d'Allodocteur.fr de France Télévision, publié le 23 mai 2017.
Une kinésithérapeute a été condamnée ce 23 mai à un an de prison avec sursis, 20.000 euros d'amende et plus de 300.000 euros de dommages et intérêts, pour avoir soutiré des sommes considérables à des patientes. Celles-ci ont décrit un mécanisme d'emprise mentale via de "faux souvenirs induits".
Marie-Catherine Phanekham, 44 ans, a été reconnue coupable d'abus de faiblesse par le tribunal correctionnel de Paris. Sa peine de prison est assortie d'un sursis avec une mise à l'épreuve, qui comprend notamment une obligation d'indemniser les victimes. Le tribunal a également prononcé contre elle une interdiction d'exercer sa profession de kiné pour une durée de trois ans. Au total, la prévenue a été condamnée à verser plus de 310.000 euros de dommages et intérêts aux victimes ou à leurs proches qui se sont constitués parties civiles. Le tribunal l'a également condamnée à verser un euro aux conseils départemental et national des masseurs-kinésithérapeutes, et 1.000 euros de dommages et intérêts à l'ADFI (Association de défense des Familles et de l'Individu) Paris Ile-de-France. Son président, Daniel Sisco, a jugé "très important" que la culpabilité de la prévenue ait été reconnue.[...]
La kiné vient de faire appel du jugement le 02 juin 2017. A suivre donc...
Faux souvenirs induits ?
La mémoire est modelable, modifiable, falsifiable. C’est la raison pour laquelle des thérapies spécialement conçues pour faire ressurgir des "souvenirs enfouis" sont interdites par de nombreuses associations professionnelles de psychologues, outre-Manche ou outre-Atlantique.
Les faux souvenirs induits, qui peuvent émerger dans des situations particulières de fragilité psychologique et de soumission à l’autorité (séances d’hypnose, de psychanalyse, voire dans une autre mesure lors d’interrogatoires policiers…) ont une réalité avérée par de très nombreuses recherches en psychologie. Les "thérapies de la mémoire retrouvée" ne sont pas à confondre avec les situations dans lesquelles d’authentiques souvenirs ressurgissent brutalement dans certains contextes (retour sur les lieux de son enfance, par exemple).
Donner l'argent "malsain" pour le "libérer des ondes"
Dans le cas des patients de la kinésithérapeute, les faux souvenirs concernaient le plus souvent des faits d'inceste ou de maltraitances soi-disant subis durant l'enfance. C'est ainsi que l'une des plaignantes a accusé à tort son père de l'avoir violée. La thérapeute "m'a fait comprendre que ma mère avait cherché à me tuer, quand j'étais dans son ventre", a déclaré une autre…
Outre les 100 euros en espèces à chaque consultation, certaines patientes ont donné beaucoup d'argent à leur thérapeute. L'une lui a par exemple versé la totalité de son indemnité de licenciement: 75.000 euros.
Selon le récit d'une autre patiente, qui avait également été licenciée, la prévenue lui avait demandé de se débarrasser de cet argent "qui représentait la "sécurité" et l'empêchait d'avancer. Et si elle voulait le donner à des associations, il fallait qu'elle lui donne cet argent "malsain" pour le "purifier", le "libérer des ondes".
Difficile d'admettre que l'on est victime
L'une des membres du "groupe" gravitant autour de la thérapeute, décrit comme sectaire, lui avait cédé son appartement pour 61.000 euros, revendu deux ans plus tard sept fois plus cher, sans qu'elle ne trouve rien à y redire (cette personne n’est pas partie civile).
L'une des patientes avait remis de fortes sommes d'argent en liquide à la thérapeute, issues de la vente de stock-options, qui avoisineraient 750.000 euros. Cette femme s'est, elle, constituée partie civile, mais refuse d'être considérée comme une victime. Elle avait accusé ses parents d'être à la tête d'un réseau pédophile, a parlé d'orgies, de sacrifices d'enfants, d'avortements forcés, d'expériences sur le cerveau, de magie noire...
A l'issue des investigations sur le patrimoine de la prévenue, eu égard à son train de vie élevé, les enquêteurs pensent, compte tenu de ses nombreux voyages en Thaïlande et au Laos, que l'argent a été investi ou conservé à l'étranger.
La rédaction d'Allodocteurs.fr, avec AFP
De faux souvenirs peuvent être induits dans de nombreux contextes, y compris… lors d'interrogatoires de police : des demandes insistantes, des suggestions destinées à créer des doutes dans le déroulé des évènements, peuvent bouleverser un témoignage. Policiers, juges et avocats sont théoriquement sensibilisés à ces questions, afin que les faits remémorés soient le plus fidèles à la "trace mnésique" originale des témoins.
Faux souvenirs : Des gendarmes connaissent bien le sujet, ils sont consciencieux et efficaces...
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Nous avons reçu le témoignage du père d'une victime. Nous gardons bien entendu l'essentiel de ce témoignage confidentiel.
Mais l'attitude remarquable de la Gendarmerie française mérite d'être soulignée.
Voici une partie du courrier échangé :
- Seriez vous d'accord pour que nous mettions sur le site un texte décrivant votre cas, de façon anonyme ?
- "Tout à fait d'accord sur le texte que vous me proposez. J'ai une telle reconnaissance envers le gendarme qui s'est occupé de notre affaire que je serais heureux que la Gendarmerie ait ce témoignage de reconnaissance."
Voici un résumé de son cas :
Sa fille avait consulté une thérapeute qui avait réussi à la convaincre que son père l'avait carrément violée dans son enfance. Après une longue période de latence (plus de 15 ans) et de rupture avec sa famille, la jeune femme a décidé de déposer une plainte pour viol auprès de la Gendarmerie. Elle a été auditionnée pendant plusieurs heures et le lendemain matin, a eu lieu une confrontation avec son père qui a duré toute la matinée. Et là ...
"Le gendarme qui a commencé à auditionner une partie de ma famille semble avoir compris la situation. Il a, parait-il, par conscience professionnelle, lu un des deux livres, "les ravages des faux souvenirs" de Brigitte Axelrad ou le "syndrome des faux souvenirs" d'Elisabeth Loftus, je ne sais pas lequel, mais me voici donc un peu rassuré.[...]
Et voici la suite :
Le gendarme chargé de l’enquête avait une connaissance approfondie du dossier, instruit avec énormément de soin et de professionnalisme. Ce gendarme s’est révélé d’une efficacité redoutable, réussissant l’exploit, avec beaucoup de tact et de diplomatie, à convaincre ma fille qu’elle s’était totalement trompée[...]
Tout est merveilleux. Merci encore pour vos conseils judicieux qui m'ont été très profitables.
Maintenant commence le travail difficile de la "déprogrammation".
Merci à ce père de nous avoir écrit, et a ce gendarme très "pro". Cela redonne espoir aux parents en désarroi.
Note : Nos lecteurs savent déjà qu'une unité de la Gendarmerie s'est spécialisée sur les dérives sectaires. Sur le plan local, la gendarmerie dispose d'un réseau de « référents » dérives sectaires. Un des groupes d'enquêtes criminelles de l'Office Central pour la Répression des Violences aux Personnes – OCRVP – a été chargé depuis septembre 2009, de centraliser les informations et de traiter les dossiers judiciaires relatifs aux sectes en créant une cellule d'assistance et d'interventions en matière de dérives sectaires : CAIMADES. La cellule d'assistance et d'intervention en matière de dérives sectaires (CAIMADES) de la direction centrale de la police judiciaire, elle est armée de fonctionnaires de police et de militaires de la gendarmerie.
Faux souvenirs et vraie emprise : les étranges pratiques d'une ostéo en procès.
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Une kinésithérapeute comparaît à partir du lundi 20 février devant le tribunal correctionnel de Paris pour abus de faiblesse sur plusieurs de ses patientes. Elle est accusée d'avoir manipulée leur mémoire pour leur soutirer des sommes d'argent considérables. Six femmes victimes de leur soignante témoignent depuis lundi des séances d'« emprise » et de « lavage de cerveau » que leur faisait subir leur kiné.
Une patiente à accusé son père de viol, une autre a soutenu que sa mère dirigeait un réseau d'"orgies pédophiles"... Toutes ont décrit le même mécanisme d'emprise. Les séances de kinésithérapie se muaient en une sorte de psychothérapie sauvage. Fragiles avant leur rencontre avec la thérapeute, les patientes ont sombré dans un état de dépendance psychologique après avoir rompu avec un entourage qui leur était présenté comme à l'origine de tous leurs maux.
Âgée de 44 ans, la kinésithérapeute, poursuivie pour abus de faiblesse, nie ces accusations en bloc.
Comme le note la juge d'instruction, cette affaire se distingue par le profil des plaignantes et témoins : "Pour la plupart issus de milieux socio-professionnels privilégiés", ayant fait des études, "autant d'atouts qui auraient pu leur donner les outils intellectuels pour résister aux stratégies d'emprise qu'ils reprochent" à celle qui devaient les soulager.
Outre les 100 euros en espèces à chaque consultation, certaines patientes ont donné beaucoup d'argent à leur thérapeute. L'une lui a par exemple versé la totalité de son indemnité de licenciement : 75.000 euros. Selon le récit d'une autre patiente, qui avait également été licenciée, la prévenue lui avait demandé de se débarrasser de cet argent qui représentait la "sécurité" et l'empêchait d'avancer. Et si elle voulait le donner à des associations, il fallait qu'elle lui donne cet argent "malsain" pour le "purifier", le "libérer des ondes".
L'une des membres - qui n'est pas partie civile - du "groupe" gravitant autour de la thérapeute, décrit comme sectaire, lui avait cédé son appartement pour 61.000 euros, revendu deux ans plus tard sept fois plus cher, sans qu'elle ne trouve rien à y redire. L'une des patientes avait remis de fortes sommes d'argent en liquide à la thérapeute, issues de la vente de stock-options, qui avoisineraient 750.000 euros. À l'issue des investigations sur le patrimoine de la prévenue, eu égard à son train de vie élevé, les enquêteurs pensent, compte tenu de ses nombreux voyages en Thaïlande et au Laos, que l'argent a été investi ou conservé à l'étranger. Le procès doit se tenir jusqu'à mercredi devant la 13e chambre du tribunal correctionnel de Paris.
Côté parties civiles, neuf victimes ou familles de victimes défileront à la barre pour raconter comment la thérapeute s’est peu à peu immiscée dans leur vie (Libération du 24 août 2016). Le point commun entre ces différents témoignages : la révélation, au cours des séances avec Marie-Catherine P., d’un supposé souvenir jusqu’ici enfoui, et présenté par la guérisseuse comme la source de tous leurs maux. Un souvenir toujours violent, souvent incestueux, qui se transforme dans certains cas en d’inquiétants délires paranoïaques.
Les premiers signalements visant la thérapeute remontent à 2003, mais la justice ne s’en saisit que cinq ans plus tard, après une série de plaintes pour «abus de faiblesse». Au cours de l’enquête confiée à l’Office central de répression de la violence aux personnes (OCRVP), les victimes de Marie-Catherine P., toutes des femmes, ont longuement raconté le déroulement de ces séances de kiné ou d’ostéopathie, réglées systématiquement 100 euros en espèces. Des psychothérapies sauvages au cours desquelles finissent toujours par affleurer, tôt ou tard, de faux souvenirs.
Sources: Orange, Libération.
Source FR5_Allodocteurs.fr
Faux souvenirs induits ?
La mémoire est modelable, modifiable, falsifiable. C’est la raison pour laquelle des thérapies spécialement conçues pour faire ressurgir des "souvenirs enfouis" sont interdites par de nombreuses associations professionnelles de psychologues, outre-Manche ou outre-Atlantique.
Les faux souvenirs induits, qui peuvent émerger dans des situations particulières de fragilité psychologique et de soumission à l’autorité (séances d’hypnose, de psychanalyse, voire dans une autre mesure lors d’interrogatoires policiers…) ont une réalité avérée par de très nombreuses recherches en psychologie. Les "thérapies de la mémoire retrouvée" ne sont pas à confondre avec les situations dans lesquelles d’authentiques souvenirs ressurgissent brutalement dans certains contextes (retour sur les lieux de son enfance, par exemple).[...]
Des faux souvenirs peuvent être induits dans de nombreux contextes, y compris… dans des interrogatoires de police : des demandes insistantes, des suggestions destinées à créer des doutes dans le déroulé des évènements, peuvent bouleverser un témoignage. Policiers, juges et avocats sont théoriquement sensibilisés à ces questions, afin que les faits remémorés soient le plus fidèles à la "trace mnésique" originale des témoins.
Source : l'ADFI Paris.
Hier à 20h fin du procès de Marie Catherine Ph., accusée d'avoir implanté chez ses patients des faux souvenirs.Le verdict sera rendu le 23 mai.
Source : Le public qui a assisté au procès.
Malgré un Président attentif et compétent, les réquisitions de Madame la Procureure ont laissé les victimes et le public en total désarroi. Décidément l'abus de faiblesse ne suffit pas à sanctionner, comme il se doit, la manipulation mentale.
Lire aussi l'article de La Croix ici
Un procès rare en France – ce type d’accusation se multiplie depuis les années 1990 aux États-Unis – qui se distingue aussi par le profil des plaignants, la plupart issus de milieux socio-professionnels privilégiés.
Reportage sur les faux souvenirs induits dans l’émission « 7 à 8 Life » sur TF1
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Le reportage sur les faux souvenirs induits sera présenté dans l’émission « 7 à 8 Life » sur TF1 à partir de 17H15 le dimanche 19 Février 2017.
Deux femmes Laetitia et Sophie seraient victimes de faux souvenirs induits. La souffrance psychologique qu’elles éprouvent provient d’un traumatisme dont elles ne se souviennent plus mais qui en fait n’a jamais existé. La thérapeute mise en cause va être jugée la semaine prochaine.
A voir donc en direct ou en replay.
Nous avons vu un reportage assez classique de 12 minutes, qui évoque des accusations de parents sans fondement, montre la détresse des parents, des victimes perturbées et naïves qui se laissent convaincre, en croyant que la guérison sera au bout, une kiné qui refuse de parler aux journalistes et qui nie toute action d'emprise sur ses patientes devant les magistrats, des sommes d'argent importantes (1 million d'euros) qui auraient été données à la thérapeute. On vous le dit, rien que de très classique, mais quelques millions de téléspectateurs alertés sur cette dérive.
Entendre des voix, peut-il signifier avoir été maltraité ou abusé sexuellement dans son enfance ?
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Le Professeur John Read de Psychoologie Clinique de l'Université de East London, a publié un article le 2 février 2017, dans la revue "Conversation" sous le titre : Hearing voices is more common than you might think , Entendre des voix est plus fréquent qu’on ne le croit.
Quand on se réfère aux bibles des diagnostics psychiatriques, le DSM-5 américain ou l’ICD-10 de l’Organisation Mondiale de la Santé, les hallucinations auditives sont décrites comme les symptômes d’une maladie mentale, la schizophrénie. Bien que moins d’1 % de la population soit diagnostiquée comme « entendant des voix », des enquêtes internationales menées sur différentes populations dans le monde montrent qu’une personne sur huit a déjà expérimenté une hallucination auditive au moins une fois dans sa vie. Les entendeurs de voix ont un point commun, cependant : la plupart d’entre eux, quand on leur pose la question, attribuent un sens aux voix.
Les voix négatives, quant à elles, sont souvent associées à des événements difficiles. Quatre études menées sur des adultes soignés pour une maladie mentale ont prouvé qu’au moins la moitié des personnes qui entendent des voix ont été maltraitées ou abusées sexuellement, ces voix sont en lien avec leur agression. On a découvert en étudiant les dossiers psychiatriques de personnes ayant subi un inceste l’exemple d’un homme et d’une femme qui avaient été abusés sexuellement dans leur petite enfance, elles entendaient des voix les accusant de se comporter bizarrement.
L’une de ces recherches évoque quelqu'un qui subissait les agressions sexuelles d’une personne de sa famille, et qui entendait la voix de ce parent lui intimer l’ordre de se suicider. Dans ce genre de situation, il est généralement bien plus efficace de demander aux personnes ce qui leur est arrivé plutôt que de balayer la voix du revers de la main en disant qu'elle n’est que le symptôme vide de sens d’une maladie mentale.
Dans une publication dès 2003, Read J, Agar K, Argyle N, Aderhold V. indiquaient que l'abus sexuel des enfants était un prédicteur important des hallucinations auditives et tactiles, même en l'absence d'abus chez les adultes.
Eleanor Longden a fait une présentation au TED Talk 2013 intitulée The voices in my head. Diagnostiquée avec de la schizophrénie, hospitalisée, droguée, E. Longden a été rejetée par un système qui ne savait pas comment l'aider. E.Longden raconte l'histoire émouvante de son voyage de plusieurs années de son retour à la santé mentale, et apporte la preuve que c'est en apprenant à écouter ses voix qu'elle a été capable de survivre. Elle a obtenu un master en psychologie, elle est maintenant chercheuse en psychologie et publié Learning from the Voices in My Head (TED Books Book 39).
On se crée facilement de faux souvenirs.
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Le journal suisse Dimanche Matin du 22 janvier 2017 publie un article de Geneviève Combi intitulé : " On se crée facilement de faux souvenirs". Elle rapporte les résultats d'une étude britannique récente, co-écrite par le Dr Kimberley Wade, du Département de psychologie de l’Université de Warwick, et publiée dans la revue scientifique "Memory".
Plus de 400 participants ont collaborés à des études (au nombre de 8) sur l’implantation de souvenirs qui ont donné lieu à des événements autobiographiques fictifs suggérés. Pour paraître convaincants et manipuler la mémoire des cobayes, les chercheurs se sont notamment appuyés sur l’utilisation d’informations propres à chacun des participants, sur l’élaboration d’un récit relativement détaillé, le tout avec la complicité de proches, qu’il s’agisse de parents ou de frères et sœurs.
Les évaluateurs indépendants ont codé les transcriptions en utilisant sept critères:
– accepter la suggestion,
– l’élaboration au-delà de la suggestion,
– l’imagerie,
– la cohérence,
– l’émotion,
– les énoncés des souvenirs (memory statements) , et
– ne pas rejeter la suggestion.
Résultats:
• environ 50% des participants croyaient, dans une certaine mesure, qu'ils avaient vécu ces événements.
• 30% des participants semblaient «se rappeler» l'événement - ils ont accepté l'événement suggéré, ont élaboré sur la façon dont l'événement s'est produit, et ont même décrit des images de ce à quoi l'événement ressemblait.
• 23% supplémentaire ont montré des signes qu'ils ont acceptés l'événement suggéré à un certain degré et ont cru qu'il s'est vraiment passé.
• Lorsque la suggestion comprenait des informations pertinentes, une procédure d'imagination et n'était pas accompagnée d'une photo représentant l'événement, le taux de formation de souvenirs était de 46,1%.
Le Dr Wade commente l'importance de cette étude:
Nous savons que de nombreux facteurs influent sur la création de fausses croyances et de souvenirs - comme demander à une personne d'imaginer à plusieurs reprises un événement faux ou de voir des photos pour « rafraichir » leur mémoire. Mais nous ne comprenons pas comment tous ces facteurs interagissent. Des études à grande échelle comme notre méga-analyse nous en rapprochent un peu plus.
Le document intitulé «Une méga-analyse des rapports de souvenirs émanant de huit études, évaluées par des pairs, d'implantation de faux souvenirs» est publié le 9 novembre 2016 dans Memory. Il est co-écrit par le Dr Kimberley Wade à l'Université de Warwick, au Royaume-Uni, le Dr Alan Scoboria à l'Université de Windsor, au Canada, et le Professeur Stephen Lindsay à l'Université de Victoria, au Canada.
Affaire Jacqueline Sauvage: les souvenirs retrouvés et l'amnésie traumatique mis à contribution pour expliquer son geste.
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L'avocat Régis de Castelnau publie le 2 janvier 2017 une chronique dans "Causeur" pour dénoncer l’hégémonie du féminisme victimaire des groupuscules parisiens qui "obéit à la même logique en mettant en avant l’image d’une femme mineure et éternelle victime soumise sans pouvoir s’en émanciper un patriarcat oppresseur".
Il écrit :
"Le combat pour l’élargissement de Jacqueline Sauvage au nom de la lutte contre les violences faites aux femmes est une mauvaise cause. Simplement parce que l’histoire que nous assène jour après jour la propagande médiatique, est fausse. Jacqueline Sauvage n’a pas été la victime pendant 47 ans d’un mari violent, qu’elle n’a pas abattu froidement de trois balles dans le dos pour se protéger. Le dossier, et tous ceux qui ont eu à en connaître racontent une autre histoire, celle d’une femme de caractère qui dominait sa famille et n’a pas supporté de la voir en échec. [...] Jacqueline Sauvage n’a rien dit pendant 47 ans, personne n’a remarqué chez les gens qui la fréquentaient la moindre trace de coup, on vous répond : emprise, femme soumise, amnésie traumatique, mémoire retrouvée, et toutes les imbécillités issues du commerce des psychologues charlatans. 35 magistrats et jurés ont eu à connaître de son dossier et l’ont cependant condamnée."
Lire aussi l'article de l'avocate Florence Rault, elle écrit en janvier 2016 :
"Le traitement de «l'affaire Sauvage», illustre jusqu'à la caricature ce qu'est devenu le débat public. Approximations, ignorance, inculture juridique, androphobie, hystérie, se marient pour imposer UNE vérité et la mettre au service d'UNE cause. [...] En ce qui concerne le passage à l'acte, il faut rappeler que Jacqueline Sauvage a abattu son mari avec son propre fusil alors qu'il était immobile sur sa terrasse, de trois balles dans le dos. Et qu'elle pratiquait la chasse en tireuse expérimentée.
À cela, les militants répondent: «souvenirs post-traumatiques». Si l'on comprend bien, à la suite d'une nouvelle altercation Jacqueline Sauvage aurait brutalement été confrontée aux souvenirs de 47 ans de martyr jusqu'alors refoulés. [...] Le phénomène des souvenirs induits ou mémoire retrouvée commence à être connue de la justice pénale et certains ne se laissent plus leurrer.
- La théorie de la mémoire retrouvée fait partie des fables que l'on retrouve souvent dans les affaires d'allégations d'abus sexuels.
- C'est alors que l'on entend trop souvent que la preuve de l'abus résidait justement dans le fait de ne pas s'en souvenir.
- Ah bon? Et qu'un «flash» miraculeux aurait révélé les causes d'un mal être et permis de «commencer à se reconstruire».
- Quand ce flash est favorisé, parfois même imposé par des thérapeutes auto-proclamés, il y a vraiment de quoi s'inquiéter."
L'émission sur ARTE Scientifilms "Je me souviens donc je me trompe" du 10 Décembre 2016 consacrée à la mémoire et aux faux souvenirs.
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L'émission d'ARTE du samedi 10 décembre à 22h35, en co-production avec CNRS Images, consacrée aux faux souvenirs est remarquable (notamment les 23 premières minutes). Visionnez-la vite en replay.
Les plus grands scientifiques mondiaux de la mémoire :
- américains : Prof. Élizabeth Loftus, Prof. Daniel Schacter, Thomas Ryan (MIT); Prof. Suzumu Tonegawa;
- allemands : Prof. Jan Born (Univ. Tübingen);
- japonais : Prof. Hinomu Tanimoto (Univ. Tohoku à Sendaï);
- français : Prof. Pascal Roulet (neurobiologiste CNRS), Karim Benchenane (CNRS), Prof. CHU Philippe Birmes, Romain Bouvet (CNRS);
Ont aussi contribués : Élisabeth Phelps, Martin Kroes, Prof. Patrick Chauvel, Prof. William Hirst, Denis Peschanski (CNRS), Pierre Gagnepain (INSERM), Valentina Lacorte (Psychologue INSERM).
Ils vous expliquent en français l'état de la connaissance scientifique sur la mémoire.
Vidéo FLV
Comme le rêve la mémoire dilue les couleurs, modifie les images, et falsifie les histoires. C'est un secret troublant que les laboratoires du monde entier sont en train de mettre au jour. Nos souvenirs sont fragiles, influençables. Quelle confiance accorder à ces souvenirs qui vous sont si précieux ? Pour quelle raison saugrenue notre cerveau nous raconte-t-il toutes ces salades ? Bienvenue dans le monde déroutant de la mémoire falsifiée. Le reportage est une enquête sur les infidélités de notre mémoire. On va suivre en 52 minutes la brigade scientifique des faux souvenirs.
Élizabeth Loftus a été la première à débusquer les faux souvenirs en 1974. Pour elle tous les souvenirs sont suspects et en particulier ceux de notre petite enfance. Si vous chérissez particulièrement les vôtres alors n'écoutez pas ce qu'elle va vous dire. Les images qui vous trottent dans la tête vous les avez reconstruites. Et vos souvenirs plus récents sont truffés d'approximations, d'inventions, d'erreurs et de détails rajoutés à postériori. Notre mémoire peut être contaminée de toutes sortes de façons. N'allez pas croire que vous êtes immunisés contre les faux souvenirs, ils s'immiscent partout et chez chacun d'entre nous. En cause le fonctionnement même de notre cerveau, probablement la machine la plus complexe jamais inventée par le vivant. Le mécanisme de la mémoire commence à peine à se dévoiler. Elle dit: "Je suis convaincue que les faux souvenirs constituent un problème majeur dans notre société, j'en suis persuadée en partie à partir du nombre d'erreurs judiciaires qui ont été découvertes, des tests ADN ont étés pratiqués et ont permis d'innocenter plusieurs centaines de personnes. Des gens ont passé 10, 15, 20 ans en prison pour des crimes qu'ils n'ont pas commis, on le sait aujourd'hui. Quand vous vous intéressez à ces cas, vous constatez que c'est en général une mémoire défaillante qui a conduit à de telles erreurs"
Daniel Schacter, à Harvard, l'un des membres éminents de la brigade des faux souvenirs, s'est donné pour mission de prendre notre cerveau en flagrant délit de falsification à l'aide de l'imagerie cérébrale, car une IRM ne ment pas. Il a scanné de nombreux cerveaux pour tenter de découvrir la signature des faux souvenirs. Par l'imagerie cérébrale il tente de voir le cerveau se tromper en temps réel. Il trouve que le cerveau fait bien la différence entre un vrai et un faux souvenir, mais il discrimine le vrai du faux à notre insu. Pourquoi n'en avons nous pas conscience ? Quel phénomène entretient la confusion entre le vrai et le faux ? Pour Daniel Schacter la réponse est aussi dans l'imagerie cérébrale. Il a découvert que notre conscience ne faisait pas vraiment la différence entre se souvenir pour de vrai et imaginer quelque chose de très proche. Dans les 2 cas les mêmes zônes du cerveau sont activées, l'origine des caprices de notre mémoire se trouve peut-être là. Il dit: "La mémoire a beaucoup en commun avec l'imagination, imaginer et se souvenir sont 2 choses très similaires. Dans nos expériences beaucoup des régions activées sont les mêmes dans les 2 cas. Cette similarité de l'activité du cerveau quand il se souvient et quand il fait appel à l'imagination pourrait en partie expliquer les faux souvenirs". Notre cerveau serait donc coupable de qui pro quo, de confondre l'imagination et la mémoire. Comment se fait-il que les millions d'années d'évolution de l'homme n'ait pas conduit à une machine à souvenir plus fiable ? Un ordinateur, lui, stocke définitivement et sans erreur des milliards de données. Sommes-nous condamnés à être trahis par notre cerveau ?
Pascal Roulet, qui mène ses recherches à l'Université de Toulouse, sonde depuis des années les mécanismes à l'origine de cette imperfection. Il a fait une découverte incroyable : nous modifions nos souvenirs quand nous les utilisons, se rappeler change le souvenir. Il appelle cela le syndrome du pécheur marseillais. " Le pécheur a pris un poisson de 10 centimètres, le lendemain si quelqu'un l'interroge sur ce qu'il a pris la veille, comme il est marseillais il va avoir tendance à exagérer un petit peu, donc il va répondre 20 centimètres. Le problème c'est qu'il va mémoriser l'information initiale plus l'exagération donc il va mémoriser en mémoire à long terme un poisson de 20 centimètres. Quand une semaine plus tard on va lui demander : qu'avez-vous pris il y a une semaine ? Il va se souvenir d'un poisson de 20 centimètres et comme il est marseillais il va rajouter un petit peu et donc ça va faire un poisson de 30 centimètres et il va stocker cette information de nouveau dans la mémoire à long terme. Donc ce qui est intéressant ici c'est que y a une évolution progressive du souvenir. A chaque fois qu'on va réactiver le souvenir, eh bien on va ajouter des petits éléments et le souvenir initial et le souvenir final peuvent être très différents."
A chaque fois qu'on se souvient d'une situation, une modification, un nouveau détail est susceptible de se glisser dans le souvenir. Il y a 15 ans Pascal Roulet et d'autres chercheurs ont découvert le mécanisme qui explique cette étrange propriété de notre mémoire; en remontant à la surface un souvenir redevient momentanément fragile et malléable. (16'14) La fragilisation et la reconsolidation du souvenir sont des phénomènes parfaitement inconscients, nos souvenirs se transforment donc complètement à notre insu, comment se fier, alors, à un témoignage, même sincère ? Voir la suite dans le reportage...
Vous assisterez aussi à la formation des futurs juges, à l'ENM à Bordeaux, sur la fragilité des souvenirs et des témoignages. La sincérité d'un témoignage ne suffit donc pas à approcher la vérité. Le faux souvenir est une réalité qui empoisonne la justice depuis toujours. Pour pallier à ce problème en France, l'Ecole Nationale de de la Magistrature a mis en place un atelier entièrement consacré à la fiabilité de la mémoire et des témoignages. L'objectif : sensibiliser les futurs magistrats au problème des faux souvenirs.
La conclusion de l'émission : "La découverte de la malléabilité des souvenirs constitue aujourd'hui une formidable opportunité pour pallier les défaillances de notre cerveau."
L'émission de France Inter Grand bien vous fasse du 7 décembre 2016 intitulée "Les violences sexuelles sur mineurs"
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Émission de France Inter, Grand bien vous fasse du 7 décembre 2016
L’émission a été animée par Ali Rebeihi, ont participé à l’émission :
- Cécile Guéret, gestalt-thérapeute et journaliste au magazine Psychologies,
- La Dr.Muriel Salmona , psychiatre, psychothérapeute,
- Flavie Flament , animatrice radio et auteur du livre La Consolation.
Voici ci-après les propos, mot à mot, des intervenantes :
Les affirmations fantaisistes ou sans preuve.
- Cécile Guéret (6’55) : Moi je dois dire que j’ai plongé dans cette enquête sans du tout réaliser ce que l’allais y trouver je n’avais pas conscience, je n’avais pas du tout connaissance de l’ampleur des conséquences psychotraumatiques mais aussi sur la santé physique qui sont, mais, édifiantes, c’est absolument incroyable, quand on voit par exemple qu’il y a un un risque de 20% de développer un cancer à l’âge adulte en plus….
- Muriel Salmona (18’24) : dans notre enquête c’est 96% des personnes victimes de violences sexuelles qui disent avoir un impact important voire très important sur leur santé mentale et 70% sur leur santé physique, les grandes études montrent ( !) que avoir subi des violences sexuelles dans l’enfance c’est 50 ans après c’est possiblement 20 ans de vie en moins…
- Rachel présidente d’un collectif inter associatif qui a un site internet Le déni ça suffit.com (23’12) :
Vous savez la pédocriminalité, parce que moi je parle de pédocriminalité, touche chacun de nos arbres généalogiques. Quand on a dit ça on a tout dit je crois…
Les faux souvenirs induits ça n'existe pas...
- Ali Rebeihi (25’30) : Et puis après le procès d’Outreau la parole des enfants abusée a été discréditée et pour soutenir le délit de violence sexuelles certains évoquent les faux souvenirs induits… le syndrome d’aliénation parentale, selon lequel un enfant dénoncerait sur ordre d’un de ses parents
- Muriel Salmona (25’49) : Tout ça c’est des théories d’agresseurs, en fait, ça n’existe pas, ça été démontré (!) … c’est un peu comme si tout le monde était colonisé par les paroles des agresseurs par les arguments des agresseurs… tout le monde véhicule des idées… ou les enfants vont mentir ou être influencés c’est vraiment les agresseurs qui génèrent cette pensée de tout un chacun, en fait.
- Cécile Gueret (40'44) : non les faux souvenirs induits ça n'existe pas il est grand temps que les psys se forment c'est indispensable. Les médecins, les psychiatres qui sont en première ligne ne sont pas formés à la psychotraumatologie c'est scandaleux.
L’amnésie traumatique
- Flavie Flament (37'25) : J’ai été victime non seulement d'un viol mais j'ai été victime ou alors sauvée je ne sais pas véritablement par ce qu'on appelle l'amnésie traumatique et ça je pense que c'est quelque chose dont il faut absolument parler et expliquer.
L'amnésie traumatique (38'09) qui nous dépossède quelque part d'une partie de notre histoire c'est quelque chose de magique en fait grâce à elle on survit et moi j'ai recouvré l'intégralité de mes souvenirs en 2009 après la mort de mon grand-père certains souvenirs reviennent sous forme de flashes il faut préciser quand même que l'amnésie traumatique c'est, moi j'explique ça à mes enfants, c'est comme une boite au fond de moi qui recèle des souvenirs qui n'ont pas été polis par le temps quand à l'âge de 38 , 40 parfois 50 ans des enfants violés recouvrent des souvenirs ce sont des souvenirs identiques au moment où ils les ont vécus, l'effroi est le même, les odeurs sont insupportables on est terrassé par des émotions dont on ne savait pas qu'on les avait déjà éprouvées.
La dissociation traumatique
- Muriel Salmona (39'47) : C’est un mécanisme de sauvegarde neurobiologique mis en place par le cerveau ce n'est pas la victime elle-même qui met ça en place, ça se met en place quand les personnes continuent à être exposées à des violences quand elles sont protégées elles sortent de l'amnésie traumatique elles sortent de cette dissociation et c'est à ce moment-là que la mémoire traumatique intacte (40'04) les envahit. … C’est 40% des enfants qui présentent de l'amnésie traumatique.
Conclusion
Il est regrettable qu’une radio de service public serve à ce point de relai à des intervenantes militantes qui développent des affirmations non prouvées et des théories contredites par la communauté scientifique internationale, les chercheurs sur la mémoire humaine et cela sans faire appel à des spécialistes moins partisans.Psyfmfrance vous en dit plus:
Que dit la science sur l'amnésie ?
L'amnésie post-traumatique qui s'observe parfois à la suite d'un choc physique à la tête, mais aussi à la suite d'un choc émotionnel important. Elle se caractérise par un état confusionnel après l'incident. On distingue :
- l'amnésie antérograde qui est souvent liée à un mauvais encodage des informations et
- l'amnésie rétrograde affectant les souvenirs les plus récents et moins consolidés. Ce type d'amnésie correspond à l'oubli d'un fait précis désagréable ou traumatisant teinté d'une surcharge émotionnelle, comme la perte d'un être cher.
Dans les cas les plus graves, l'amnésie post-traumatique peut s'étendre à plusieurs jours, voire plusieurs semaines, mais jamais sur des décennies.
Le vocable d’amnésie traumatique entretient une confusion (volontaire ?) avec l'amnésie post-traumatique .
L'amnésie dite traumatique et qui dure plusieurs décennies est une croyance de certains thérapeutes et n’est pas étayée par des preuves scientifiques. Richard McNally* dit :
Ce terme implique que quelqu’un encode une ou des expérience (s) traumatique (s), puis devient incapable de rappeler le souvenir du traumatisme parce qu’il a été trop traumatisant. En fait, la notion que l’on peut être gravement traumatisé et totalement ignorant d’avoir été traumatisé – grâce au « refoulement » – est un morceau de folklore dénué de tout fondement scientifique convaincant.
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* Richard McNally est Professeur de psychologie à l’Université Harvard, expert des troubles de l’anxiété. Il a effectué des recherches sur le fonctionnement cognitif des adultes qui rapportent des histoires d’abus sexuel infantile. Il a publié notamment un ouvrage non traduit en français Remembering Trauma
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Nota Bene
La violence faite aux enfants, le viol et les abus sexuels sur les mineurs sont inacceptables et doivent être combattus avec vigueur. Les agresseurs doivent être lourdement sanctionnés lorsque les preuves sont là. Par contre il faut également combattre les théories sans preuves scientifiques comme l’amnésie dissociative traumatique, et la mémoire traumatique.
L'émission sur ARTE "28 minutes" du 29 Novembre 2016 consacrée à l'allongement de la prescription.
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Un des thèmes traité :"Faut-il rendre imprescriptibles les crimes sexuels sur mineurs" a la suite du suicide du photographe David Hamilton accusé de viol par Flavie Flament, 30 ans après les faits présumés. Pour en parler une juriste Virginie Duval, Présidente de l'Union Syndicale des Magistrats, et le Dr Violaine Guérin Présidente de l'Association Stop aux Violences Sexuelles, qui avait témoigné au Sénat en 2014 pour obtenir l'allongement du délai de prescription justifié, selon elle, par "l'amnésie traumatique" qui empêche la victime de se souvenir plus tôt de la violence subie.
Sans surprise la magistrate explique que la justice a besoin de preuves et ne peut pas se contenter de souvenirs retrouvés. "Rendre imprescriptible, ce serait mentir aux victimes si on leur fait croire qu'elles feront condamner leur agresseur des décennies après les faits. Faute de preuves tangibles beaucoup bénéficieront d'un non-lieu. Il faut en effet établir le lien entre les conséquences sur la victime et les faits commis ou non par la personne accusée, le lien de causalité est extêmement important. Si on fait croire aux gens que 40 ou 50 ans après les faits ils pourront porter plainte contre celui qu'ils disent être l'auteur, on crée un espoir. Si la personne est acquitée, la justice n'aura pas cru la "victime", je me demande si ce n'est pas pire encore. ...
Le recueil de preuves par des techniques scientifiques cela doit avoir lieu tout de suite après les faits."
Contre toute logique le Docteur Violaine Guérin affirme : "Le problème de carence de preuve ou délitement des preuves est une méconnaissance du sujet au contraire, plus le temps avance plus y a de preuves, plus y a de choses possibles à récupérer"
L'autre affirmation, sans preuve, du Docteur Violaine Guérin (voir à 27'36") :" Aujourd'hui la médecine est en train de s'apercevoir que les cancers du sein sont des conséquences de violences sexuelles ainsi que les pathologies auto-immunes et autres", est bien entendu une contre-vérité scientifique.
Mais les journalistes présents sur le plateau d'ARTE, Claude Askolovitch ou Élisabeth Quin, sont restés sans réaction. Dommage ! D'ailleurs les théories farfelues de la "mémoire traumatique" et "l'amnésie dissociative traumatique" sont aussi dénuées de toute preuve scientifique. Les chercheurs sur la mémoire, du monde entier, le confirment.
L'avocat Régis de Castelnau s'indigne, le 1er décembre 2016, de la couverture médiatique de cette affaire dans Causeur.
Une mission sur le viol confiée à Flavie Flament
"Venons-en enfin à ce lynchage médiatique qui a abouti sans que cela gêne grand monde à la mort d’un vieillard de 83 ans. Une animatrice people d’émissions de télévision et de radio publie brusquement à l’automne 2016 un livre dans lequel elle accuse de façon transparente un photographe en vue dans les années 70 de l’avoir violée alors qu’elle avait 13 ans. Puis au cours des bruyantes opérations de promotion, elle jette son nom en pâture aux médias et aux réseaux qui s’en emparent avec gourmandise. Naturellement, pour expliquer un silence trentenaire, que l’on rompt bien après la prescription pénale acquise, ressortent à tout propos les théories de la mémoire traumatique , de la terrible difficulté à libérer la parole, pour justifier que l’on jette brutalement l’honneur d’un homme dans le caniveau. Les membres de sa famille disent leur stupéfaction devant ce qu’ils considèrent parfois comme des affabulations. David Hamilton âgé de 83 ans rejette véhémentement ces accusations. Et pourtant les médias embrayent et présentent en violation de toutes les règles les accusations de Flavie Flament comme avérées. Ce qui, comme d’habitude, réveille brutalement les souvenirs enfouis depuis des dizaines d’années d’autres accusatrices.
La ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol qui n’en rate pas une décide de lui confier une mission sur l’allongement des délais de prescription. Pas à des universitaires, des psychiatres, des spécialistes sur une question essentielle qui concerne les principes du droit pénal applicable dans notre pays, non, non, à l’animatrice d’émissions de télé réalité car « elle, c’est une victime mais c’est une experte de ce sujet également.»
Une victime ? Mais qu’en savez-vous Madame le ministre ? Une experte ? Mais depuis quand ?
Je ne sais pas ce qui s’est passé il y a 30 ans, et il est aujourd’hui impossible de le savoir. Mais il y a des règles qui s’appliquent dans un État de droit, et dans ce lynchage médiatique elles ont été foulées aux pieds. David Hamilton a compris que son innocence judiciaire pourtant définitive ne le protégerait de rien. Le vieillard a préféré quitter ce monde. Ce qui n’a pas provoqué le moindre remord chez l’accusatrice tardive et ceux qui ont aboyé derrière elle. Flavie Flament a dit être « dévastée », non par la mort de l’homme qu’elle a jeté aux chiens, mais parce que sa disparition « allait la condamner au silence ». Le même que celui qu’elle avait gardé pendant 30 ans ?
La société du spectacle a parfois très vilaine figure."
Sans commentaire.
L'Université Paris-Diderot lance en 2017 un DU d'expertise psychologique bien spécial..?
Notre expert "enseignement universitaire" nous signale que des psychologues et psychiatres vont être formés, de janvier à juillet 2017, à l'expertise judiciaire selon une approche psychanalytique. Ce DU "Expertise psychologique" démarrera le 5 Janvier à Paris. ici
Responsable universitaire :
- Christian HOFFMANN, Psychanalyste, Professeur et directeur de l’école doctorale, Université Paris Diderot-Paris 7.
Responsables pédagogiques :
- Amal HACHET, Psychanalyste, Psychologue expert judiciaire près la Cour d’appel de Paris, Maître de conférence HDR Université de Poitiers, Directrice de recherche au CRPMS, Université Paris Diderot-Paris 7
- Bertrand PHESANS, Psychanalyste, Psychologue expert agréé par la Cour de cassation et près la Cour d’appel de Paris, Docteur en anthropologie et écologie humaine de l’Université Paris 5, ancien praticien hospitalier
Ce DU offre une formation spécialisée aux psychologues cliniciens à la pratique de l’expertise judiciaire en matière psychologique ( art. R120-2 du CPP rubrique psychologie légale), notamment pour l’évaluation du préjudice psychologique des victimes, l’examen des victimes d’infraction sexuelle, l’analyse des auteurs d’infraction à caractère sexuel et, d’une façon générale, des auteurs d’infraction au code pénal mais aussi des examens dans le cadre des affaires familiales (divorce, garde) et enfin dans le registre infanto-juvénile (juge des enfants, assistance éducative).
Avec des experts ainsi formés d'autres fiascos comme le procès "d'Outreau" sont à prévoir.... la mémoire dissociative traumatique et les faux souvenirs induits seront aussi de la fête...
Le frère de Flavie Flament: "Cette façon de réécrire l'histoire, c'est de la folie pure."
La mise au point d’Olivier Lecanu, le frère de Flavie Flament
Flavie Flament a écrit que ce n'est que lors d'une séance chez un psy, en voyant une photo d'elle datant de cette fameuse époque, que son souvenir lui est revenu. Le frère de Flavie Flament remet en cause ses propos sur son enfance abusée : “Ma sœur ne va pas bien”.
Il ajoute : « Contrairement à ce qu’elle dit, tout cela ne lui est pas revenu subitement, on en parle dans la famille depuis longtemps. On savait qu’il s’était passé quelque chose. Elle évoque aujourd’hui un viol. À l’époque, Flavie s’est plainte de gestes déplacés à ma mère et mes parents ont aussitôt interrompu les séances chez ce photographe.[...] C’est pour nous totalement hallucinant! Elle entremêle des faits réels et des passages complètement romancés. Cette façon de réécrire l'histoire, c'est de la folie pure. »
Il poursuit : "Je l'ai revue avec ce type des années plus tard. Pourquoi traînait-elle à nouveau avec lui, si elle en avait été dégoûtée ? À 17 ans, Flavie demandait à passer des week-ends en dehors de la maison, maman lui donnait l'autorisation."
Le 25 octobre, quand le journaliste du magazine Gala lui demande : “Pensez-vous que ses souvenirs aient été manipulés?”, Olivier Lecanu répond : ”Flavie est certainement une bonne cliente pour les psys.” Sa mère Catherine ajoute : "J'espère que ma fille trouvera le bon médecin qui lui donnera le bon traitement. Ma famille, mes amis pensent tous la même chose."
Lettre au thérapeute de ma sœur
Nous reproduisons ci-dessous la lettre reçue par la BFMS (British False Memory Society), nous l'avons traduite pour nos lecteurs francophones.
C'est une sœur ainée qui s'adresse au thérapeute de sa soeur plus jeune, tombée sous son emprise.
De nombreuses familles de victimes des thérapies de la "mémoire retrouvée" se reconnaitront dans cette lettre émouvante.
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12 Juillet 2016,
Chèr(e) thérapeute ...
Je n'ai aucun moyen de savoir qui vous êtes et où vous vivez, mais j'espère que cette lettre vous parviendra. Vous êtes devenu(e) une grande partie de la vie de notre famille au cours des sept dernières années, et pourtant bizarrement je ne sais pas qui vous êtes ni à quoi vous ressemblez.
Il y a sept ans, ma petite sœur impulsive, drôle, intelligente, belle, créative, est sortie presque complètement de notre vie. Elle est devenue renfermée, instable et craintive et brûlait d’une chaude colère blanche. Elle n’offrait aucune explication à son éloignement ou à ce changement de comportement et est devenue paranoïaque et violente si elle pensait que quelqu’un la famille discutait d’elle.
Dans les années qui ont suivies ma mère, avec qui ma sœur avait été très proche, a souffert d'une hémorragie cérébrale, une perte partielle de la vue et a été diagnostiqué avec la démence vasculaire, elle est morte en 2014. Elle et mon père étaient un couple dévoué, papa s’occupait de maman avec une aide familiale résidente. Ma petite sœur leur manquait chaque jour. Comme sa confusion et l’égarement se sont détériorés, maman demandait encore et encore,
- «Pourquoi nous déteste-elle ?
- Qu'avons-nous fait?
- Penses-tu qu'elle a une dépression?
- Penses-tu qu'elle va venir? ».
Je veux que vous appréciiez le chagrin et la douleur que ma maman a traversés alors qu'elle luttait pour comprendre, jour après jour après jour pendant des heures. Vous lui avez enlevé les dernières années de leur temps avec ma sœur et maman et papa tous les 2 sont passés par un deuil pour elle, et non, bien sûr, malgré les protestations de ma sœur, maman n’avait aucune idée de pourquoi ils « ont été punis. »
Maintenant, apparemment avec vos encouragements, ma sœur a parcouru la longue distance pour nous faire savoir pourquoi elle a été aliénée. Elle a dévasté notre vie, déchiré notre famille et efficacement tué mon vieux père de 96 ans avec ses allégations historiques d'abus sexuels d'enfants. Elle croit clairement tout ce qu'elle dit, les allégations impliquant des viols répétés, la torture, des groupes d'étrangers en de multiples lieux, impliquant d'autres membres de ma famille, mes parrains et les enseignants de notre école. Elle reste angoissée et paranoïaque.
Je travaille dans l'éducation des jeunes enfants, je participe à des cours de sauvegarde, je connais les effets physiques et psychologiques de la maltraitance des enfants. Je sais qu'il n'y a pas personne en tant que personne qui peut être tenue comme ci-dessus de toute suspicion. Je ne réfute pas seulement ces allégations fantaisistes parce qu'elles pourraient être nuisibles à penser que cela aurait pu se passer avec les gens que je connais et en qui j’ai confiance, je réfute ce non-sens parce que j'y étais! Toute personne qui partage tous les moments avec ma sœur à l'écoute de ces «souvenirs» devrait savoir qu’ils sont clairement impossibles.
J’ai donc demandé à ma sœur,
- as-tu demandé de l'aide lorsque tu as commencé à avoir ces «flashbacks» inquiétants?
- As-tu parlé à ton médecin?
- As-tu pensé que tu devais demander de l'aide psychiatrique?
«Oh oui, j’ai un(e) thérapeute», un(e) thérapeute qu'elle a trouvé sur Google, un(e) thérapeute qui lui a dit qu'il, ou elle, était «un expert dans la maltraitance des enfants». Un thérapeute, dont elle dit, qu'il lui a expliqué tout au sujet de la façon dont les souvenirs d'enfance de traumatismes sont refoulés, que tout ce qui vous arrive dans la vie plus tard, votre faible estime de soi, votre incapacité à faire des relations de travail, sont tous dus à l'abus que vous avez subi enfant.
Je ne savais pas grand-chose sur les souvenirs retrouvés alors. Je ne savais pas beaucoup sur les théories de Freud dénoncées sur la mémoire refoulée. Je n'avais jamais entendu parler de la BFMS Société des Faux Souvenirs ni lu le travail d'Elisabeth Loftus, Richard McNally ou de Julia Shaw ou lu le livre de Meredith Maran qui détaille la nature insidieuse de cette fixation des mensonges dans l'esprit des personnes vulnérables qui viennent donc chez de soi-disant «thérapeutes», comme vous, pour demander de l'aide.
Des gens, comme ma sœur, sont la proie des gens comme vous, une dépendance qui se construit, qu’il est dans votre intérêt financier d’exploiter. Elle n'a pas beaucoup d'argent mais elle devient une «jolie source de revenu» pour vous alors que pour sa part, elle est encouragée à se débarrasser de ces gens qui l’aiment réellement, elle, et se soucient profondément de son bien-être.
Je veux que vous sachiez que nous aimons tous beaucoup ma sœur et nous continuerons à le faire malgré tout ce non-sens que vous inculquez dans sa conscience. Nous sommes sa famille et nous ne l’abandonnerons jamais.
- Ce n’est pas vers elle que je dirige mes sentiments dans cette lettre.
- Ai-je des problèmes de colère?
- Vous pariez ! - et pas parce que j’ai subi un quelconque abus d’enfance non plus.
Ma mère était une combattante et je le suis aussi. Si jamais je trouve une façon de vous tenir responsable de ce que vous avez fait, soyez assuré(e) que je vais le faire.
Nos lecteurs, qui sont les parents de victimes d'un thérapeute des faux souvenirs, peuvent prendre exemple sur cette jeune femme et comme disent les anglais : "Never give up!", n'abandonnez jamais.
Faux souvenirs, vraie emprise
Le journal Libération, sous la plume d’Emmanuel Fansten, en date du 23 août 2016 décrit une vaste affaire de faux souvenirs induits mise à jour par les gendarmes de la Section de recherches de Lille.
Une ancienne cadre chez BNP Paribas, Emeline A. (les prénoms ont été modifiés), 35 ans à l’époque, qui vient les voir et leur explique calmement : «Je suis ici pour vous dire tout ce que je sais sur les agissements d’un réseau de pédophilie qui tue des enfants.» Aucune de ces accusations n’étant étayée par un début de preuve, les gendarmes pensent aussitôt au phénomène des «faux souvenirs induits». Rapidement, les enquêteurs font le rapprochement avec d’autres dossiers étrangement similaires.
Au cours des mois précédents, plusieurs plaintes pour «abus de faiblesse» enregistrées à Paris présentent en effet de nombreux points communs avec le récit livré devant les gendarmes lillois. Les victimes, des femmes pour la plupart, décrivent toutes le même scénario : des séances de kiné ou d’ostéopathie prodiguées par une certaine Marie-Christine P., qui glissent peu à peu vers des psychothérapies sauvages. Au fil de ces rendez-vous hebdomadaires, réglés 100 euros en espèces, la thérapeute conduit invariablement ses patientes à raconter des souvenirs qu’elles n’ont jamais vécus, toujours en lien avec des abus sexuels prétendument subis durant l’enfance. A chaque fois, la «rupture» avec l’environnement familial et amical est présentée par Marie-Christine P. comme la seule voie possible vers la «guérison». Les patientes sont alors incitées à faire un «procès» à leurs parents, voire à les «briser» par tous les moyens.
Un cas d’école de faux souvenirs induits.
Mais plus encore que la paranoïa aigue. Ce sont les sommes colossales versées par Emeline A à sa guérisseuse qui intriguent les enquêteurs. En à peine un an, la patiente de Marie-Christine P. a retiré près de 800 000 euros en liquide. Une somme repérée grâce à un signalement de Tracfin, le service anti blanchiment de Bercy. Lors des perquisitions menées au domicile parisien et dans la résidence secondaire de la thérapeute, les gendarmes mettront la main sur de grosses sommes en espèces.
A l’époque, en dehors d’Emeline A., une dizaine de personnes gravitent en permanence autour de la thérapeute. L’une s’est retrouvée «complètement dépouillée» de ses biens et de ses bijoux qui recelaient de «mauvaises ondes». Une autre a cédé son appartement parisien pour 66 000 euros à sa bienfaitrice, qui le revendra sept fois plus cher deux ans plus tard. Une troisième ira jusqu’à lui verser intégralement sa prime de licenciement de 75 000 euros.
«Une des particularités de la présente procédure est le profil social des plaignantes et des témoins qui sont pour la plupart issus de milieux socio-culturels privilégiés», souligne la juge dans son ordonnance de renvoi.
Une dizaine de personnes se sont constituées partie civile, dont Emeline A. Mais contrairement aux autres, cette dernière l’a fait uniquement pour accéder au dossier judiciaire et ne se considère pas comme victime. Elle a beau avoir rompu avec toute sa famille, puis été licenciée après l’affaire Artegy, (lire l’article de Libé pour les détails) Emeline A. considère toujours celle qui lui a révélé son véritable passé comme une «femme intègre et brillante». Prévu début septembre à Paris, le procès de la thérapeute vient à nouveau d’être renvoyé de trois mois. Selon nos sources le procès est reporté le 20 21 et 22 février prochain.
Le journaliste de Libé poursuit:
"Cela représente des milliers de victimes", se désole Claude Delpech, présidente de l’Afsi (Association des faux souvenirs induits). Les premières plaintes remontent à 2008, à la suite d’un rapport de la Mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Mais depuis, plusieurs plaintes ont été classées sans suite et la lutte contre les dérives sectaires traditionnelles a été balayée par celle contre l’islamisme radical.
Notes :
(1) Les prénoms ont été modifiés
(2) Les condamnations pour "abus de faiblesse" sont rares et peu dissuasives
(3) Nous relevons avec satisfaction la perspicacité et la connaissance, par les gendarmes, du phénomène des faux souvenirs induits.
Il s'agit, en France, d'après les professionnels et les médecins généralistes, des milliers de thérapeutes (plus de 20 000) pratiquent ces techniques de récupération des souvenirs d'enfance pour retrouver des "abus présumés" et dizaines de milliers de patient(e)s en sont victimes, chaque année. (plus de 100 000 par an selon le calcul des spécialistes français du secteur médical). Notre page détaille Le nombre de victimes.
(4) Cette affaire a été mise à jour par la CAIMADES (Cellule d’assistance et d’intervention en matière de dérives sectaires) créée en septembre 2009. Cette Cellule, créée au sein de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ, est placée sous l’autorité de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP).
(5) Nos amis britanniques de la BFMS (British False Memory Society) racontent en détails cette affaire sous le titre : “False Memories and Bewitchment in France”, Faux souvenirs et ensorcellement en France.
Faux souvenirs induits: La bataille judiciaire de Guy Vaxelaire est enfin terminée
Malgré l’acharnement judiciaire des 2 filles de Guy Vaxelaire contre leur père, l’ancien maire de La Bresse est mis définitivement hors de cause en juin 2016 après 6 ans d’un combat judiciaire. Voici son histoire :
Sources : L’Est Républicain, Vosges Matin, et d’autres publications.
Une accusation en public
« Alors que tout allait très bien (sans un seul litige) avec nos trois enfants et petits-enfants, avec des rencontres partagées, malgré les distances chaque deux mois maximum et des contacts téléphoniques une ou plusieurs fois par semaine, tout a basculé la semaine qui a suivi le décès de ma belle-mère en mars 2010 », écrivent à six mains Guy Vaxelaire, son épouse et son fils David. Ils font allusion à des faits graves qui leur sont reprochés, à eux trois. L’accusation publique a eu lieu le jour de leurs 60 ans en présence de 180 invités.
Note : Cette pratique de "confrontation" en public est recommandée par les 2 thérapeutes américaines Ellen Bass et Laura Davis, dans leur livre « The Courage to Heal, A Guide for Women Survivors of Child Sexual Abuse », publié en 1994. Les auteures n'ont aucune formation en psychologie, elles ont fait des millions de victimes aux Etats-Unis. Le film « Festen » de Thomas Vinterberg, (1998) rend bien compte de cette pratique.
Les accusations initiales
Tout commence en 2010 lorsqu’un psychologue effectue un signalement à la justice, soit plus de 20 ans après les faits reprochés. La première fille de M. Guy Vaxelaire, âgée de 36 ans, bientôt suivie par sa sœur cadette affirme avoir des flashs relatant des abus sexuels qui remonteraient milieu des années 80, flashs mettant en cause son père. Elles affirment qu’elles n’avaient plus le souvenir de ce qu’elles avaient subi à l’époque. Tout était enfoui au plus profond d’elles-mêmes jusqu’à ce que ces actes reviennent à leur esprit par le biais de ces flashs. La mère est accusée d’être au courant des agissements de son mari sans pour autant le dénoncer.
Depuis le 2 juin 2010, ses deux filles ont déposé plainte contre leur père, auprès respectivement des commissariats de police de Grasse et de Thonon-les-Bains. Les investigations des enquêteurs ne permettront pas de corroborer les affirmations des deux filles alors que le couple nie en bloc. La plainte a d’abord été classée sans suite par le Procureur de la République près le TGI d’Epinal. Pour Guy Vaxelaire et son épouse, ces accusations sont un véritable choc. Mais...
Les accusations évoluent
Elles passeront pourtant un autre stade, quelque temps plus tard, lorsque ses deux filles déclareront que l’élu se serait livré à des agissements similaires sur ses petits-enfants (deux garçons et deux filles âgés de cinq mois à trois ans et demi au moment des faits reprochés, en 2009). Ensuite, les deux filles se sont constituées partie civile auprès du doyen des juges d’instruction d’Épinal ainsi qu’au nom de leurs quatre enfants. Les deux filles ont chacune deux enfants.
Un premier classement sans suite
Mais leurs déclarations resteront approximatives, à l’image d’ailleurs de celles données par les filles de l’ex-édile. Des conditions de révélation qui interrogent, des explications qui restent très floues et aucun élément concret qui vienne étayer tout cela, sans oublier l’absence de témoins font que l’affaire est classée sans suite en octobre 2011. Sauf qu’un mois plus tard, une plainte, avec constitution de partie civile, est déposée auprès du doyen des juges d’instruction. Et, début 2012, une information judiciaire est ouverte pour viols et agressions sexuelles par ascendant sur mineur de moins de 15 ans.
Plus de deux ans vont ainsi s’écouler au gré de nombreuses investigations qui ne permettront, à aucun moment, d’étayer les déclarations des filles.
Une ordonnance de non-lieu en 2015 suivie d’un appel
Faute d'éléments et de preuves tangibles, une première ordonnance de non-lieu est prononcée en 2015. On pouvait alors se dire que cette ordonnance marquait la fin d’une sordide affaire ayant déchiré toute une famille. Eh bien non… car les plaignantes feront appel de l’ordonnance de non-lieu. Guy Vaxelaire et sa femme devront encore attendre plusieurs mois pour que la chambre de l’instruction rende une décision finale, juste avant les vacances d’été.
Enfin un non-lieu général et définitif en juin 2016
La décision finale est tombée fin juin 2016. Cette fois, elle est incontestable. Les charges sont insuffisantes pour poursuivre l'ancien élu qui vient de gagner ce marathon judiciaire.
« La chambre d’instruction a confirmé le non-lieu général dans ce dossier ce qui est également conforme aux réquisitions du Parquet général. Le juge d’instruction n’a jamais considéré qu’il y ait des charges suffisantes pour envisager des poursuites contre M. et Mme Vaxelaire. Etant donné qu’il n’y a pas eu de pourvoi en cassation, cette décision devient définitive », explique le procureur de la République d’Epinal, Etienne Manteaux. La décision de la chambre de l'instruction de Nancy vient de mettre un terme au marathon judiciaire engagé, il y a six ans.
Une famille dévastée
Pour Guy Vaxelaire et son épouse, la bataille judiciaire qu’ils avaient engagée se conclut par une victoire mais au prix d’une famille probablement dévastée à jamais.
Quand au psychologue, il continue certainement sa pratique sans être inquiété...
Flavie Flament témoigne des "abus dont elle aurait été victime enfant"
Télé Star rapporte le 16 septembre 2016 :
Flavie Flament, qui officie sur RTL dans On est fait pour s’entendre, est en train de finaliser un livre témoignage, La consolation ( Ed. JC Lattès), qui paraîtra le 19 octobre 2016. Une chronique dixit son éditeur de "la trahison des adultes qui lui ont ravi son corps et son innocence."
Dans Gala, Flavie Flament raconte "Je n'aurais jamais imaginé l'enquête sur ma propre vie. J'ai fait un long voyage [...] le trajet fut long, solitaire, douloureux et angoissant."
Le périple que l'ancienne animatrice de Stars à domicile est "un voyage dans une mémoire enfouie, quelque part, au fond de moi, un coffre à secrets scellé du sceau de la honte, de la protection, des mensonges et des aveuglements. On l'appelle la mémoire traumatique. C'est un fantôme qui vous poursuit, assaillant invisible de vos nuits blanches et de vos bonheurs troublés."
Flavie Flament poursuit : "J'ai laissé remonter les images de l'enfance dans un désordre fou [...] assurée par des gardiens de la psychiatrie, j'ai recomposé ce film dont la projection m'était, depuis mes 12 ans, interdite.(ndlr. elle en a 42 aujourd'hui) J'ai assemblé une à une les séquences du saccage d'une innocence, comme on recompose une photo que les coupables ont un jour sciemment déchirée."
Note :
La présentatrice de RTL imite ses consœurs américaines avec 25 ans de retard. Les "révélations" des stars de la télé et du cinéma concernant des abus sexuels présumés et oubliés pendant 20 ou 30 ans étaient monnaie courante aux États-Unis dans les années 90. Voici à titre d'exemple : la présentatrice télé Whitney Houston, l'actrice Roseanne Barr, la présentatrice télé Oprah Winfrey, la journaliste Meredith Maran, ... La plupart sont revenues sur leurs accusations après que l'hystérie médiatique soit retombée (voir le livre de Meredith Maran My Lie).
La vague atteint maintenant semble-t-il la France, on peut donc s'attendre à bien d'autres "révélations" de ce type. Ces "révélations" croustillantes rapporteront probablement beaucoup d'argent à leur auteure. Le (ou la) thérapeute qui a pratiqué cette thérapie a certainement perçu de confortables honoraires. Un bonne façon en prime de relancer le débat sur l'allongement du délai de prescription pour les "abus" oubliés.Le CCMM (Charente-Maritime) anime aussi une cellule de déradicalistion
Pour éviter que des jeunes vulnérables tombent dans les bras de Daech. Une cellule de déradicalisation a été créée dans chaque département depuis 2015. En Charente-Maritime, une quinzaine de jeunes est prise en charge. La directrice de cabinet du préfet, Véronique Isart, (ex-juge des enfants) dit : "Notre cellule a vocation de suivre et soutenir les familles confrontées à la dérive de leur enfant" […] "Notre objectif est d’aider ces jeunes à rebondir et à se réinsérer dans la société".
La majeure partie des signalements provient de familles totalement dépassées. Dounia Bouzar, l’anthropologue du Centre de prévention des dérives sectaires liées à l’islam (CPDSI avec la Mivilude, met sur pied une théorie: "la radicalisation s’apparente à une dérive sectaire." Elle est perçue comme le symptôme d’un mal-être profond.
La concurrence pour remporter l’appel à projet émis par la préfecture n’a pas été rude : le CCMM était le seul organisme à se porter candidat. Si le cas est jugé sérieux, il est alors pris en charge par l’équipe du Centre contre les manipulations mentales (CCMM). Cette association s’est lancée il y a tout juste un an dans la déradicalisation. Elle prend sous son aile des jeunes tentés par un départ en Syrie. Le CCMM est la première association spécialiste du déconditionnement des victimes de sectes et de l’emprise mentale, notamment des victimes et des familles victimes des faux souvenirs induits en thérapie. Me Daniel Picotin (président du CCMM à Bordeaux) a notamment étudié aux États-Unis les techniques d'"Exit Counceling". Le CCMM s’apprête même à recruter un psychiatre pour traiter les pathologies les plus graves.
Source(20/06/2016):http://m.france3-regions.francetvinfo.fr/poitou-charentes/charente-maritime/charente-maritime-une-quinzaine-de-personnes-suivie-par-la-cellule-de-deradicalisation-1028433.html
L'émission de FR2 "Toute une histoire" du 9 juin 2016
Encore une bonne émission qui traite des faux souvenirs induits sur FR2. Les 2 experts consultés: la psychothérapeute, Frédérique Farigoux et l'avocat Jean Pierre Jougla. Vous trouverez la réponse (intelligente) de Frédérique Farigoux à 7 questions sur ce sujet (Comment peut-on se faire embrigader par un thérapeute ?) et les 3 conseils de la psychothérapeute. Lire ...ici. Elle dit encore :" ce qui est important c'est de garder le lien, et pour garder ce lien d'amour ce n'est pas de tenter de convaincre la personne, cela peut induire une coupure, et ça peut renforcer la conviction. Donc c'est important de ne pas s'opposer, par contre par des petites phrases, des remarques assez pragmatiques, c'est d'inviter la personne à réviser son sens critique et à introduire une petite faille dans le système, pour qu'elle puisse, elle, à nouveau, s'interroger sur le système dans lequel elle est prise, mais ne pas culpabliser car la seule personne responsable et coupable c'est le gourou . C'est le lien affectif qui permettra cette brèche ".
Me J.P. Jougla a traité brièvement des problèmes que rencontre la justice avec l'abus de faiblesse et avec la notion d'emprise mentale, il dit notamment :"ce qui est difficile pour un magistrat c'est d'aborder la question de l'emprise parce que ça renvoie à la dimension de l'irrationnel alors que tout le travail de la justice repose sur l'échange du consentement éclairé, la théorie du contrat". Il revient sur ce qui fait la différence entre un thérapeute abusif et un vrai thérapeute : "ils utilisent les mêmes méthodes mais dans un but diamétralement opposé, le thérapeute authentique a pour objectif de redonner à chacun une liberté, de retrouver une autonomie alors que le thérapeute abusif amène les gens à vivre dans une vie numéro 2 qui a plus de réalité que la vie réelle". On évoque aussi le déclic qui a permis à Sophie Poirot de sortir de l'emprise du thérapeute : elle a rencontré celui qui allait devenir son mari, "qui est médecin, les pieds sur terre, il a eu des doutes, mais la chance c'est de ne pas attaquer le système, s'il avait attaqué directement cela m'aurait renforcée et comme on raconte tout à son gourou, celui-ci m'aurait dit, ben tu vois, il ne pourra jamais t'aimer telle que tu es, il ne va pas comprendre, tu ne vas pas pouvoir faire ta vie avec lui."
Bref, une émission passionnante qui met en garde le public contre ces thérapeutes "gourous".
Le Congrès de L'AFTCC à Deauville s'est intéressé aux faux souvenirs induits en thérapie.
Le Congrès de L'AFTCC organisé par Normantecc les 3 et 4 juin 2016 à Deauville a été un succès, malgré les difficultés de déplacement liées à la grève SNCF. Il a été suivi par plus de 200 participants (psychologues, psychothérapeutes et psychiatres). Les thèmes traités, ainsi que l’approche résolument dynamique des Thérapies Comportementales et Cognitives, ont beaucoup intéressé. Madame Axelrad a présenté pendant 1H30 les faux souvenirs "retrouvés" en thérapie, les techniques utilisées, le credo des thérapeutes des TMR ( thérapies de la mémoire retrouvée), les origines de cette dérive et les ravages chez les patients et leurs familles. Elle a ensuite répondu aux questions de l'assistance, dont l'une particulièrement intéressante d’une psychologue :
– "Une de mes patientes, après une séance d’hypnose me dit avoir retrouvé un souvenir d’abus « subi » dans son enfance. Dois-je la croire et comment dois-je réagir ?"
Sa réponse :
– la plupart des chercheurs considèrent que la mémoire est un processus de construction, quand on récupère un souvenir on va récupérer ce qui correspond à nos buts , à nos croyances à nos valeurs. On est loin de la métaphore de l’ordinateur ou de l’appareil photographique. On construit nos souvenirs. Le souvenir ainsi retrouvé pourrait être vrai ou faux et il n’y avait aucun moyen de différencier un vrai souvenir d’un faux souvenir, en l’absence de corroboration extérieure.
– en ce qui concerne la deuxième question, elle a dit qu'elle n’était pas thérapeute et ne pouvait donc pas répondre à ce titre, mais elle leur a fait part d’une image qu'affectionne le psychologue belge Jacques Van Rillaer : "plutôt que de donner une pelle au patient pour creuser davantage, il vaut mieux lui donner une échelle pour l’aider à sortir du trou."
En conclusion, 200 professionnels de la psychothérapie qui ont eu une connaissance plus approfondie de ce fléau!
Les souvenirs enfouis de viol et d'inceste seraient localisés dans les talons...
Un thérapeute délire sur ce sujet grave lors d'une interview avec Lilou. Nous vous laissons apprécier !
Une fois que le thérapeute a enlevé les "manteaux", par des massages, les souvenirs enfouis, "dans les talons", remontent...
Ce monsieur était un scientifique avant de choisir d'être thérapeute.
Merci à notre ami Christophe Michel, de l'OZ, de nous avoir fait découvrir ce morceau d'anthologie...
La Manipulation Mentale (Quand la thérapie dérape) diffusée sur FR5 (suite)
"La mémoire comme la liberté est une chose fragile." Elizabeth Loftus
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L’enquête sur la Manipulation Mentale (Quand la thérapie dérape) de Stéphanie Trastour diffusée sur FR5 a été largement suivie et a provoqué un afflux de visites sur notre site. Nos lecteurs ont apprécié cette émission tout en regrettant que la parole ne soit donnée longuement qu’à une psychanalyste pour tenter de dédouaner la psychanalyse de ce fléau. Il aurait été plus judicieux de donner d’abord la parole au professeur de psychiatrie Philippe Jean Parquet spécialiste de l’emprise mentale qui aurait pu expliquer les techniques utilisées par les thérapeutes de la mémoire « retrouvée » et la facilité d’implanter des faux souvenirs chez une personne. L’interview d’Elizabeth Loftus était, à cet égard, intéressante et parfaite.
Les chiffres révélés dans l’émission sont intéressants :
- 800 procès aux États-Unis contre les thérapeutes et des millions de dollars de dommages et intérêts versés aux victimes et à leurs familles, avec pour conséquence la quasi-disparition, là-bas, du phénomène (les thérapeutes sont devenus prudents), et quelques procès en France et des condamnations légères pour « abus de faiblesse », et il y a encore des tribunaux en France qui condamnent des pères à de la prison sur la seule foi de souvenirs "retrouvés" sous hypnose !!!
- 2500 signalements par an de thérapeutes de la mémoire « retrouvée » envoyés à la Miviludes, une goutte d’eau dans l’océan des cas en France comme le montrent les témoignages que nous recevons chaque semaine, et il n’est n’a pas dit ce que deviennent ces signalements,
Nous regrettons que le reportage n’ait pas évoqué les dizaines de milliers de cas ordinaires en France pratiqués par des milliers de thérapeutes et qui détruisent à la fois des patientes et des familles sans avoir le côté spectaculaire des viols en thérapie pratiqués par ces 2 ou 3 thérapeutes pervers décrits dans ce reportage. Mais on suppose que c’est meilleur pour l’audimat. Pour conclure : une bonne émission.
Un petite vidéo pour comprendre les thérapies de la "mémoire retrouvée"
Le jeune Pedro Sanchau a réalisé et mis en ligne le 16 avril 2016 une vidéo de 7'40". Regardez et vous aurez tout compris des thérapies de la "mémoire retrouvée". ...ici
Bravo à ce scientifique qui sait si bien vulgariser ses connaissances. Il a fait toute une série de clips sur la psycho. A voir...
Viol, abus, manipulation… Quand certains thérapeutes sont déviants
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Le Figaro Magazine, du 13 avril 2016, annonce l'émission de France 5 consacrée notamment aux faux souvenirs induits sous le titre : " Un passionnant documentaire sera diffusé le 19 avril à 20H45 sur France 5 il a été réalisé par Stéphanie Trastour." Marion Dupuis écrit :
" Chaque année, en France, plusieurs milliers de patients seraient victimes de ces spécialistes autoproclamés de l’âme, parmi lesquels on trouve des psychanalystes agréé(e)s, des psychologues diplômés et même de vrais médecins. Cible de ces derniers ? Des personnes en souffrance psychique ou physique à qui on a fait croire, entres autres, que leur enfance n’était que souffrance, pour mieux les contrôler et abuser d’eux." [...] En France, contrairement à celui de psychothérapeute, l’usage du titre de psychanalyste n’est toujours pas réglementé. Elizabeth Loftus raconte : "Ce n’est pas parce qu’un évènement est raconté de manière détaillé avec beaucoup d’assurance et d’émotion qu’il faut en déduire qu’il s’est réellement produit. Rien ne ressemble autant à un vrai souvenir qu’un faux souvenir".
A voir absolument : la journaliste Stephanie Trastour auteur du documentaire connait bien les faux souvenirs induits. Elle a notamment rencontré Élizabeth Loftus, travaillé avec Brigitte Axelrad le sujet des faux souvenirs induits par les thérapies de la "mémoire retrouvée", et enregistré des témoignages de victimes.
Résumé :Plus de 2500 plaintes contre les thérapeutes déviants sont enregistrées chaque année. Ils seraient en réalité des dizaines de milliers à exercer une emprise mentale sur leurs patients. Un vide juridique a favorisé l'émergence de thérapies conçues par ces gourous pour manipuler leurs patients, en induisant par exemple l'emergence de faux souvenirs. Leur motivation : l'argent, le sexe ou le pouvoir. Jusqu'en 2010, l'exercice de la psychothérapie n'était pas réglementé. C'est toujours le cas pour la psychanalyse. Ce documentaire tente de comprendre les mécanismes en jeu et donne la parole aux victimes et à ceux qui luttent contre ces gourous.
Témoignage : Mon parcours en thérapie de 2009 à 2016, les dérives de l’EMDR.
A l’origine, une mère fragile perd son mari et se retrouve avec deux adolescentes aux caractères opposés. L’aînée s’impose, prend, s’immisce, la cadette tente désespérément de dire mais on ne la croit pas !
En 2009, à la recherche d’une solution miracle à mes échecs sentimentaux et professionnels, une kinésithérapeute me conseille une psychothérapeute qui l’a démarchée. Elle vient de s’installer dans la rue, elle est en séparation de son conjoint. Elle vit dans un minuscule studio, mal insonorisé ou le fauteuil fait office de siège, de lit … de tout. Je ne lui pose aucune question, je m’abandonne, je veux être sauvée ! Elle est inscrite à la FF2P. J’avance, comme à ma grande habitude, seule puisque de toujours je n’ai jamais trouvée d’oreille pour m’écouter ni me conseiller. Ainsi, durant un an je la verrai de mémoire, à raison d’une séance tous les 15 jours au prix de 50€/h.
J’entame une reconversion professionnelle, je quitte Paris à la fin de l’année et de ce fait l’accompagnement.
L’EMDR au centre de la thérapie
Avant mon départ, elle me fera une 1ère séance d’EMDR ou je verrais une soupière ….cela me laisse perplexe.
Je vis ma vie dans l’Est, compte y rester, je n’ai plus de contact avec elle. Vers la fin de ma formation, elle me téléphone et me met en contact avec une de ses cliente sur Pau, lieu où elle exerçait avant ; cette personne étant aussi en reconversion, je peux sûrement la conseiller. Elle flatte ma capacité au changement….et discrètement recrée un lien.
La relation avec l’homme que j’avais rencontré, ne se met pas en place, je reviens à Paris. Le premier emploi n’est pas évident, fragilisée, je la recontacte en septembre 2011, les séances deviennent hebdomadaires.
Mars 2012, 2ème EMDR qui induit l’inceste de mon père, que faire à part y croire et lui faire confiance !
De là, commence ma descente aux enfers, la thérapie est centrée la dessus elle a défini mon but !
L’annonce de l’inceste à ma famille
J’annonce la «trouvaille», à ma famille, etc., ils ont du mal à me croire et je pars dans des courriers vindicatifs à l’encontre de tout le monde. La seule personne avec qui un lien subsiste est ma mère qui encaissait mes courriers et en même temps m’a poussée à creuser dans son passé. Ainsi, j’ai bâti un génosociogramme, découvre l’histoire familiale et fait des liens dans mon coin ….
Spontanément, je commence à lire intensément à faire de nombreuses recherches ; avec facilité, j’acquière du savoir, qui me rendra bien service par la suite.
Janvier 2013, 3ème séance d’EMDR, la psy dit ne pas aimer faire cela, qu’elle le fait que quand il y a des cas graves, je suis en fracture professionnelle, je viens de démissionner …Ce sera la plus destructrice avec la 4ème. Cette séance porte sur la parole comme une incapacité à parler avec ma mère qui me terrorisait.
Mon isolement s’installe
Je demande du soutien à ma famille, me heurte aux « NON » qui accroissent ma peine et mon isolement….
Avril 2013, la thérapeute me conseille un groupe mensuel ou me le suggère fortement, à raison de 95€, toujours chez elle dans son antre, sur son canapé qui lui sert désormais de lit, on se tutoie, on se fait la bise. … Au début, nous sommes 4, 2 filles dont la fille de la kinésithérapeute qui me l’a conseillée et 2 hommes.
Je suis mal, n’arrive pas à parler de façon structurée, je perds mes mots, suis dans la même incapacité que celle réveillée par la dernière séance d’EMDR. Sans m’en apercevoir je vis un calvaire mais crois au miracle !
En conflit professionnel, en sus, je fais deux séances individuelles : elle me demande de fixer un objet, je choisi une image, je vois une tête de mort alors qu’il s’agit d’un oiseau…ma perception est faussée… Les thèmes de cette thérapie ont été : la «mauvaise » mère et l’inceste donc le mauvais père.
Le décès de mon père à l’âge de 11.5 ans n’a jamais été abordé, ni les liens compliqués avec ma sœur.
Elle a imposé ses thèmes, l’essentiel a été remplacé par l’implantation/réactivation de fausses croyances, souvenirs, avec la promesse de la transformation, mais impossible car basée sur des mensonges!
En juin 2015 ma mère fait un AVC, je descends en province, je serais donc moins isolée, car au fil du temps je n’ai plus d’emploi, ai perdu toutes mes relations, aux prises de colères je vois tout le monde en ennemi….
Je la préviens que j’annule le groupe ce qui semble la contrarier. Elle me reçoit, je règle le tarif horaire de50€ et elle me dit : vous me donnerez les 45€ la fois suivante, ainsi je suis en dette, il y a un lien…
(Les conditions orales sont de prévenir 3 séances avant le départ ou de remplacer par deux séances individuelles.) Lors de ce rendez-vous, j’insiste pour changer de place, car celle qu’elle m’attribuait faisait que j’étais éblouie par le soleil et ne la voyait pas ….mais elle me voyait.
La fin de la thérapie de groupe
Les groupes auront duré 3 ans, 3 cycles à espérer la libération impossible. A la fin nous étions 6, deux filles et que des hommes, je n’arrive plus à parler clairement, je vis l’enfer…mais ai besoin d’y aller, elle a su devenir mon seul lien d’attachement !
Le dernier groupe.
Toujours incapable de structurer une phrase, j’arrive à dire que j’ai rencontré quelqu’un qui était médecin du monde et là, j’ai vécu une scène inimaginable. Comme les chats qui à leurs heures s’agitent brusquement, la thérapeute à miner cette posture, sentait-elle ma perte ? Je n’ai rien compris sur le coup….
Suite à mes propos, elle a pris à partie un jeune homme, dont j’étais régulièrement sujette aux projections, ils m’ont bien répété tous les deux que je venais de dire mon désir de rompre avec ma mère et ma famille….
C’était début octobre 2015.
L’idée de quitter ce groupe germait, je doutais encore de perdre le lien magique….
Ainsi, sur les conseils d’une amie, je lui ai envoyé un sms lui indiquant «que je prenais une pause… » qui dure…
A ma grande surprise, elle s‘est trahie, le sms à peine envoyé, elle a répondu affolée sans bonjour « Que se passe-t-il ? » Je n’ai pas répondu.
C’est ainsi, à force de ténacité, d’observations, connaissances, savoirs acquis silencieusement que le lien avec : Mme B. B. , thérapeute humaniste, xx avenue yyyy 750zz PARIS (EMDR, Hypnose Ericksoniene…) a été rompu, Désormais elle a obtenu un DU de psycho traumatologie à Paris Diderot* et a posé une plaque sur rue.
* Note de la rédaction :Université de Paris VII, Paris Diderot, UFR Études psychanalytiques, parmi les intervenants on retrouve Mme Muriel Salmona, Psychiatre, Psychotraumatologue, Responsable de l’Institut de Victimologie du 92, Présidente de l’Association Mémoire Traumatique et Victimologie. Cette psychiatre est une adepte militante des "thérapies de la mémoire retrouvée".
Ce que j’en conclus :
Lorsque j’ai rencontré le médecin je le voyais avec «une tête de mort » ce qui m’intriguait, j’ai compris que c’était l’image implantée de la dernière séance d’EMDR… .Lorsque je lui ai raconté que j’avais été victime d’inceste il m’a de suite dit c’est une pulsion.… Cette rencontre m’a permis de me libérer d’une psy toxique, s’en est suivi une séparation que j’ai vécue brutale. Mais il a pris soin avant d’aborder les vérités et c’est cette préparation par les mots justes qui amène la transformation, de là j’ai commencé à dessiner intuitivement…
Je parle et écrit plus clairement, ai informé la psy de ce que je pense, ainsi je romps 7 années de chaînes …
J’ai des retours positifs quant au son de ma voix qui retrouve sa force, mes mots semblent un peu mieux s’emboîter donc les effets de la 3éme séance se résolvent.
J’ai annoncé à l‘ami de ma mère que je n’ai jamais subi d’inceste, il m’a dit : « je l’avais flairé, que tu te faisais embrigader », la 2ème séance est en début de verbalisation et se règle.
Ainsi ces « charlatans» font remonter les/des mémoires ce qui est une bonne chose, mais c’est un art de savoir les gérer et sans ce savoir inné c’est la mort sociale de l’autre assurée. Leur mission consiste à ouvrir la boîte de pandore à en être aveuglée, nous sommes bien loin de la sagesse…
C’est le jackpot assuré pour l’un et la paupérisation pour l’autre.
Le plus grave ce ne sont pas les erreurs car elles sont humaines et heureusement que nous en commettons pour voir nos limites, maintenant oser les entendre est une autre démarche.
Ainsi les fragilités des uns enrichissent les autres, est-ce cela l’humanisme ?
En est-elle consciente? En tout cas elle en a été informée…….Note Psyfmfrance : L'EMDR a été imaginé par Francine Shapiro pour le traitement du syndrome de stress post-traumatique pour lequel il aurait une certaine efficacité, mais les médecins américains avertis du risque de création de faux souvenirs font signer à leurs patients un document de consentement éclairé à la thérapie EMDR. Ce n'est pas le cas en France.
Maintenant je dessine de nouveau...
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"Diabolique" ou la manipulation mentale
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Excellente émission, le 5 avril 2016, sur France 3 sur la manipulation mentale, suivie par 3,4 millions de téléspectateurs. Le film est basé sur l’histoire vraie des Reclus de Monflanquin manipulés et ruinés par un manipulateur habile. Le débat qui a suivi était intéressant, nous en avons tiré les éléments suivants :
- La technique de manipulation mentale et de mise sous emprise repose sur l’isolement de la ou des victimes et coupure avec les amis et les parents.
- Les victimes sont souvent des personnes issues d’un milieu aisé « à la recherche de sens » et pas spécialement fragiles.
- Le manipulateur observe habilement sa ou ses victimes pour détecter un angle d’attaque possible. En thérapie, la victime qui consulte est déjà en souffrance psychologique, elle recherche un sens à ses troubles et a envie de guérir, c’est son point faible.
- La motivation du manipulateur est la plupart du temps financière, mais elle repose aussi sur la jouissance que lui procure le pouvoir exercé sur les autres. Le thérapeute de la "mémoire retrouvée" est en outre convaincu par l’existence chez la victime du "refoulement" ou de "mémoire dissociative traumatique".
- La personne victime, une fois sous emprise, n’est plus la même qu’avant, elle est devenue inaccessible à une argumentation logique et toute discussion la renforce encore plus dans sa croyance.
- Les proches qui n’adhèrent pas à la croyance sont exclus et traités en ennemis.
- La loi About-Picard sur l’abus de faiblesse est insuffisante pour agir en justice vis-à-vis d’adultes consentants. L’abus de faiblesse est en outre très difficile à prouver.
- La victime qui a été manipulée ne va pas le dire facilement, sous peine d'être considérée comme influençable et sûrement en partie responsable de ce qui lui est arrivé.
- L’emprise peut durer plus de 10 ans ou plus, la sortie en est très difficile.
- La famille et les proches ne peuvent pas grand-chose mais doivent rester présents en leur écrivant des lettres ou des cartes postales qui manifestent leur amour.
- La sortie de l’emprise est souvent due à une rencontre inopinée : un film ou un reportage sur des cas semblables au sien. Elle est facilitée si un proche a gardé le contact par des manifestations d’amour.
- La sortie de l’emprise est plus facile au début du processus, lorsque la victime se rend compte qu’elle est manipulée (selon les témoignages reçus ici, le cas de la victime d’un hypno-thérapeute piégé par un micro dissimulé sur le conseil de son mari, ou encore du psychanalyste de Haute Savoie qui parle trop vite d’abus sexuel infantile à une patiente sur ses gardes et qui raconte la séance à son compagnon.)
- La présence d’un proche, auprès de la victime, (mari ou compagnon) aide beaucoup à la prise de conscience de la manipulation.
- Conclusion : Les intervenants ont tous affirmé qu'il ne faut jamais désespérer, la sortie de l'emprise est toujours possible.
Nous regrettons que la réalisatrice n’ait pas trouvé une victime sortie de l’emprise d’un thérapeute de la « mémoire retrouvée ». Il est vrai que la victime est animée parfois d’un sentiment de honte qui l’empêche de témoigner.
Conférence du CCMM Centre Val de Loire sur les faux souvenirs induits
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Le CCMM Val-de-Loire organise une conférence à: VIERZON le 11 mars 2016 de 18h30 / 20h30
Centre de Congrès – 16 rue de la Société Française
Lire l'annonce dans le Petit Berrichon ...ici
Le thème : Faux souvenirs et manipulation mentale
Conférencière: Madame Brigitte Axelrad
Après la conférence elle répondra aux questions de l’auditoire.
Contact : CCMM Centre Val-de-Loire
email: ccmm8cvdl@wanadoo.fr
Tel: 06 33 15 15 82
La tournée des conférences d'information continue après : Paris, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Valence, Viuz-en-Sallaz, Fontaine, Vizille… Madame Brigitte Axelrad sera dans le centre de la France à l'invitation du CCMM.
N'hésitez pas à venir écouter et participer à cette conférence passionnante !
Les faux souvenirs induits: un résumé en 4 pages.
A la demande de nos visiteurs qui souhaitaient un document explicatif simple, nous avons produit un document de 4 pages qui dit l'essentiel sur ce phénomène. Il peut être distribué à vos interlocuteurs : parents, amis, votre médecin généraliste, avocat,...Faites en bon usage!
Pour le lire ou l'imprimer cliquer ...ici.
Faites-nous part de vos remarques et améliorations possibles. Merci de votre coopération.
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Médecines alternatives et faux souvenirs d'abus sexuels.
La radio RTL ...ici, le journal gratuit 20 Minutes ...ici et Femme Actuelle ...ici rapportent, le 22 février 2016, que le Service Central du Renseignement Territorial(SCRT, ex-Renseignements Généraux) vient d'écrire une note sur les médecines alternatives, qui alerte sur les dérives liées à ces pratiques. Cela concerne concrètement une multitude de thérapeutes regroupés sous l'appellation "pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique".
Si ces praticiens sont nombreux, c'est souvent parce qu'ils se forment vite et beaucoup plus rapidement que les médecins traditionnels. Par exemple, pour devenir hypno thérapeute et pratiquer l'hypnose ericksonienne, qui a pour but d'amener conscient et inconscient à travailler ensemble (sic: c'est du langage de journaliste), seulement quelques heures d'apprentissage suffisent et quelques milliers d'euros pour le formateur.
Ce sont justement ces hypno thérapeutes qui sont au centre de cette note des renseignements. Car bien que cette médecine alternative se développe, elle n'est pas sans risque. Les policiers rappellent notamment que l'hypnose modifie l'état de conscience du patient et qu'elle peut provoquer des faux souvenirs. Mais cela peut aussi amener à des abus plus graves sur le patient, surtout lorsque cette hypnose peut être pratiquée par à peu près n'importe qui. C'est par exemple le cas de cet ancien commercial automobile de Châteauroux, cité dans la note, qui est devenu spécialiste en traitement des abus sexuels et des maladies lourdes avant de se tourner vers l'hypnose. Femme Actuelle précise: "« certains praticiens expliquent le surpoids par des antécédents familiaux, allant jusqu’à créer de faux souvenirs chez le patient pour l’entraîner à couper les liens avec ses proches » affirme le SCRT".
La note des services de renseignement rappelle que les sectes adorent recruter chez les adeptes de ce type d’univers. En effet, 40% des signalements d'embrigadement en France le sont en relation directe avec le domaine de la santé.Note de Psyfmfrance: On ne peut que se féliciter de cette mise en garde,... bienvenue.
Enlèvement par des extra-terrestres, refoulement et faux souvenirs
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Le journal Paris Match publie sous la plume de David Ramasseul un article ...ici, daté du 9 février 2016, sur les témoignages de personnes qui prétendent avoir été enlevées par des extra-terrestres. Des femmes affirment avoir subis des examens médicaux puis avoir été fécondées et utilisées comme mères porteuses d’enfants hybrides humains-extraterrestres.
" Depuis quelques décennies, des témoignages d’enlèvements sont signalés sur tous les continents. La plupart de ces témoignages ont été recueillis sous hypnose selon la technique employée par le psychiatre qui a suivi le couple Hill (le premier couple « enlevé » en 1961) car les souvenirs d’enlèvements semblent avoir été refoulés dans l’inconscient.
L'opinion dominante chez les médecins et les psychologues est que les récits d’abductions sont le résultat de troubles psychologiques associés à des phénomènes comme la paralysie du sommeil. L’hypnose régressive, souvent menée par des praticiens, eux-mêmes convaincus de la réalité des enlèvements extraterrestres, contribuerait à forger de faux souvenirs."
A la suite de ces récits des milliers de personnes dans le monde ont souscrit une assurance contre les enlèvements extraterrestres (150 euros le contrat).
Les chercheurs sur la mémoire comme Élizabeth Loftus, Scott Lilienfeld, Richard McNally et tant d'autres avaient déjà noté la similitude des méthodes utilisées pour recueillir les "témoignages des enlevés" avec celles des thérapeutes de la "mémoire retrouvée" qui créent des faux souvenirs d'abus sexuels. Le journaliste de Paris-Match peut être remercié pour le sérieux de son travail.
L’affaire Sauvage et la théorie de la mémoire retrouvée
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L’avocate Florence Rault* publie dans le Figaro du 29 janvier 2016 un article intitulé : « Affaire Sauvage : «Ne pas confondre justice et féminisme». Elle dénonce le traitement médiatique de cette affaire :
- "Le traitement de l'affaire Sauvage», illustre jusqu'à la caricature ce qu'est devenu le débat public. Approximations, ignorance, inculture juridique, androphobie, hystérie, se marient pour imposer UNE vérité et la mettre au service d'UNE cause. [...]
- L'histoire que l'on nous raconte est effectivement épouvantable. [...]
- Le récit que la clameur vient de nous infliger est tout simplement faux.
- Deux cours d'assises successives n'ont pas retenu ce récit."
Cet article explique comment le monde politique, celui des médias, et celui de la culture se sont mobilisés de façon moutonnière et dans des proportions assez stupéfiantes pour nous sommer de prendre parti. Elle dénonce aussi l'utilisation de la théorie de la mémoire retrouvée dans cette affaire :
- Jacqueline Sauvage aurait brutalement été confrontée aux souvenirs de 47 ans de martyr jusqu'alors refoulés.
- On entend trop souvent que la preuve de l'abus résidait justement dans le fait de ne pas s'en souvenir.
- Et qu'un «flash» miraculeux aurait révélé les causes d'un mal être et permis de «commencer à se reconstruire.
- Concernant les accusations d'inceste, celles-ci n'ont été formulées que plus de trente ans après les faits allégués.
- La théorie de la mémoire retrouvée fait partie des fables que l'on retrouve souvent dans les affaires d'allégations d'abus sexuels.
- Le phénomène des souvenirs induits ou mémoire retrouvée commence à être connu de la justice pénale et certains ne se laissent plus leurrer.
- C'est toute mon expérience professionnelle qui me le démontre. Oui, on peut mentir sur ces choses-là.
Elle conclut :
[…] Lorsqu’on essaye d'enrôler le juge, cela ne peut se faire qu'au détriment à la fois de la vérité, et du respect des libertés publiques. Le juge n'est pas là pour faire triompher une cause, aussi honorable soit-elle. Il est là pour juger des faits de transgression de l'ordre public. Et dans une démocratie, c'est lui qui est légitime à le faire. »
Un excellent article à lire ...ici, écrit par une avocate spécialiste de la "mémoire retrouvée". Nous l'avons également enregistré sur le site en pdf ...ici.
*Florence Rault est avocate pénaliste inscrite au Barreau de Paris depuis 1984. Spécialisée en défense des affaires de délinquance sexuelle sur mineurs (fausses allégations, aliénation parentale, faux souvenirs induits ou mémoire retrouvée...). Elle est l'auteur avec Paul Bensussan du livre "La dictature de l'émotion"."Les avocats et les juges réagissent à la grâce partielle accordée par le Président de la République, à l'instar de Philippe Bilger (Juge d'instruction, puis avocat général, resté au service de la justice pendant près de quarante années). L'avocat Régis de Castelnau écrit notamment sur le site Causeur ...ici :
"La malheureuse Jacqueline Sauvage, deux fois condamnée par deux cours d’assises successives à dix ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son mari vient de rejoindre cette cohorte étrange (ndlr. celle des "coupables innocents"). Et d’obtenir une « remise de peine gracieuse » qui foule aux pieds l’autorité de la justice.
Ayant cherché à comprendre et eu accès indirectement à ce dossier, j’ai constaté que la plupart des éléments indiscutables établis par la procédure faisaient voler en éclats la construction que l’on essaie de nous imposer.[...] Les conditions du meurtre sont claires. Madame Sauvage, chasseuse émérite, avait gardé dans sa chambre son propre fusil qu’elle avait chargé. Elle s’en est servie pour abattre son mari de trois balles dans le dos sur leur terrasse au moment où celui-ci ne la menaçait en rien. La préméditation fut discutée mais pas retenue.[...]
Mais je relève que comme d’habitude, on assiste à un emballement considérable, où l’on voit chacun venir faire son marché pour défendre des intérêts très particuliers.
- Les lobbys féministes se sont emparés de cette affaire pour en faire leur emblème,
- les médias qui raffolent des faits divers que l’on peut monter en épingle font leur beurre
- les politiques, font assaut de démagogie irresponsable à l’image des gesticulations de NKM et de beaucoup d’autres.
Comment comprendre qu’un minimum d’esprit critique n’ait pas amené à se demander pourquoi 21 citoyens jurés, 6 magistrats professionnels saisis d’un dossier ayant fait l’objet d’une instruction minutieuse et contradictoire où la défense a pu user de toutes ses prérogatives, aient pris une telle décision ? Simplement, parce qu’en France, la vérité judiciaire ne compte pour rien. [...]
Mais la responsabilité de ceux dont le premier réflexe aurait dû être d’exercer leur esprit critique est entière."
Entretien avec l’avocat général Luc Frémiot
- Que pensez-vous de la « remise gracieuse de peine » dont vient de bénéficier Jacqueline Sauvage sur décision du Président de la République ? Sa condamnation aux assises n’était-elle donc pas méritée ?
Luc Frémiot: Je n’ai pas accès au dossier et il ne m’appartient pas de commenter une décision de la Cour d’assises.
- La campagne médiatique orchestrée autour de l’affaire Sauvage ne risque-t-elle pas de substituer une dictature de l’émotion au libre exercice la justice ?
Luc Frémiot: L’opinion raisonne en effet de façon affective sans tenir compte des détails du dossier, des éléments rassemblés par la juge d’instruction, de ce qui s’est passé à l’audience, du droit, etc. Tout cela échappe à l’opinion médiatique.
- Comment les magistrats distinguent-ils les cas de légitime défense des simples crimes ?
Luc Frémiot: J’aimerais rappeler que l’autodéfense est la négation du droit, une véritable forme d’anarchie sociale. En tant qu’avocat général représentant les intérêts de la société, j’y suis fermement opposé.
Un "abus sexuel historique", rappelé par un de nos lecteurs.
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Le 3 octobre 1793, Marie-Antoinette comparaît devant le Tribunal révolutionnaire, mené par l’accusateur public Fouquier-Tinville. Si le procès de Louis XVI devant la Convention avait conservé quelques formes de procès équitable, ce n’est pas le cas de celui de la reine. Le dossier est monté très rapidement, il est incomplet, Fouquier-Tinville n’ayant pas réussi à retrouver toutes les pièces de celui de Louis XVI.
Pour charger l’accusation, il parle de faire témoigner le dauphin contre sa mère qui est alors accusée d’inceste par Jacques-René Hébert, le substitut du procureur de la Commune. Il déclare que la reine et Mme Élisabeth ont eu des attouchements sur le jeune Louis XVII.
Marie-Antoinette ne répond rien et un juré en fait la remarque. Marie-Antoinette se lève et répond : « Si je n’ai pas répondu c’est que la nature elle-même refuse de répondre à une telle accusation faite à une mère. J’en appelle à toutes celles qui peuvent se trouver ici ! ». Pour la dernière fois, la foule (et surtout les femmes) applaudit la reine qui va émouvoir et transformer l’atmosphère du tribunal, sans pour autant atteindre les jurés.. Une fois la séance terminée, celle-ci demande à son avocat « N’ai-je pas mis trop de dignité dans ma réponse ? ». Malgré l’ardeur de ses avocats qui opposent à la gravité des accusations l’absence de preuves, le sort de la reine est déjà fixé.
Merci à notre lecteur "historien" pour cet épisode entré dans l'oubli.
Nous avons des lecteurs fidèles , aussi en Californie
Bonne et heureuse année 2016 à tous nos lecteurs.
Happy New Year to our visitors.
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Le nombre de lecteurs journaliers, depuis le début 2016, de notre site s'établit entre 200 et 250 (dont 76,1% de France).
Le nombre de pages lues par jour s'élève à 394.
Depuis quelques semaines nous avons des visiteurs assidus du site dans la région de San José en Californie. La rédaction souhaiterait beaucoup entrer en contact avec eux, afin de mieux comprendre la raison de leur intérêt pour les faux souvenirs "retrouvés" en thérapie. Chers lecteurs utilisez la page "Contact", nous vous remercions à l'avance.
In recent weeks we have regular visitors of our website in the San Jose area of California. The editors would appreciate to establish a contact with them, to better understand the reason for their interest in false memories "recovered" in therapy. Dear readers please make use of our "Contact" page to contact us, we thank you in advance.
The Scientific Committee.
L'actualité des faux souvenirs induits en 2015
Quatre ans de prison ferme pour le psychanalyste d'Ugine (Savoie)
Selon MYTF1News...ici en date du 18 décembre 2015 le psychanalyste a été condamné à 4 ans de prison ferme par le tribunal d'Albertville pour abus de faiblesse. Le tribunal lui a également interdit d'exercer toute profession en relation avec l'infraction pendant cinq ans et a prononcé la fermeture d'un de ses établissements pendant cinq ans.
Une de ses patientes à la barre, citée dans Le Dauphiné Libéré a dit : "En interprétant un de mes rêves, il m'a sorti que j'avais été abusée à 12 ans et que c'était moi le monstre, alors j'ai perdu pied et je suis tombée sous son emprise", affirmant avoir déboursé 20.000 euros pour son analyse.
Le prévenu s'est défendu en affirmant :"Je n'ai jamais manipulé personne pour de l'argent, je voulais juste faire le bien des gens en appliquant des méthodes reconnues" (sic!). Selon son avocat Maître Max Joly, "il a du mal à comprendre ce qu'on lui reproche, son activité s'exerçant dans des conditions légales" [...] "Pour qu’il y ait une infraction, il faut qu’il y ait conscience de la commettre", a affirmé l’avocat. Certains patients sont aussi venus défendre le praticien à la barre.
Selon MYTF1News : ...ici Durant des années, ce prétendu thérapeute, sans diplôme ni formation *, a soigné ses patients d'une manière très singulière. Partant du principe que les hommes ont un problème d'ordre sexuel avec leur mère et les femmes avec leur père, (ndlr. selon Sigmund. Freud **) et parvenant à faire croire à ses patientes qu'elles avaient été victimes d'abus sexuels lors de leur enfance (ndlr. selon la théorie de la séduction de S. Freud **), ces dernières devaient pour se soigner assouvir leurs fantasmes via des orgies, du sadomasochisme etc. Il exigeait également que ces rapports sexuels soient, non-protégés et réalisés hors du couple. Les faits se sont produits dans son cabinet à Ugine, en Savoie, mais aussi à Cuers, dans le Var, où Jacques Masset dispensait des formations pour permettre à ses patients de devenir thérapeutes dans le cadre de la Société française des analystes praticiens jungiens (SFAPJ).
France Bleu Pays de Savoie avait publié le 16 décembre un article de Mélodie Viallet intitulé : "Un psychanalyste aurait incité ses patients à se livrer à des pratiques sexuelles" L'article comporte aussi 2 interviews audio d'Isabelle Ferrari (ADFI) et de Roselyne Duvouldy (avocate des victimes). ...ici
Le procès a duré 3 jours, 88 victimes ont été identifiées et 25 se sont constituées parties civiles.
Jacques Masset, cet homme de 70 ans, ancien éboueur de la ville d’Annecy s’est autoproclamé thérapeute en 1996 et a installé son cabinet à Ugine. Il avait induit de faux souvenirs à ses patients. Il aurait fait croire à certains qu’ils avaient été victimes d’inceste dans leur enfance. Pour soi-disant les guérir, ce pseudo-psychanalyste aurait mis en place des séances de "thérapies" qu’il appelait des "rendez-vous pulsions". Jacques Masset dispensait aussi des formations pour permettre à ses patients de devenir thérapeute, il faisait payer très cher pour ses cours.
Le huit-clos avait été demandé par Maître Roselyne Duvouldy, avocate au barreau d'Annecy, qui représentait 15 victimes afin de préserver leur réputation, mais elle n'a pas été suivie par le tribunal. Jaques Masset risquait jusqu’à 5 ans de prison.
Psyfmfrance vous en dit plus :
* Pour être psychanalyste aucun diplôme n'est nécessaire, une psychanalyse didactique suffit. Selon la FFDP, Fédération Freudienne de Psychanalyse, "L’analyse didactique est une cure psychanalytique personnelle que tout élève aspirant à devenir psychanalyste se doit de suivre auprès d’un analyste confirmé. C’est donc l’analyse incontournable pour celui qui se destine à la profession de psychanalyste.[...] Jacques Lacan, fut mis au ban de l’Association Psychanalytique Mondiale en raison de l’extrême brièveté de certaines séances."(pour lui 5 à 10 minutes suffisaient, Lacan a justifié cette pratique par un souci d’économiser du temps pour… l’analysé ).
** Brigitte Axelrad a étudié l'origine du Syndrome des faux souvenirs dans son livre. La 1ère origine est l’impact culturel de la pensée freudienne dans les sociétés occidentales.
- Les 7 concepts freudiens : L’Inconscient, Le refoulement, Le déterminisme psychique, L’enfance, La sexualité infantile, Le déni, et enfin la fièvre de l’interprétation.
Freud avait imaginé 2 théories successives:
- La théorie de la séduction : “une idée qui n’a pas marché”. De 1895 à 1897, Freud dit qu’il considère comme vrais tous les récits de scènes de séduction de ses patient(e)s. En 1897, il abandonne sa théorie. Il dit qu’elle est inefficace et qu’il a commis par naïveté une erreur en croyant les récits de ses patientes. [Lettre à Fliess du 21 septembre 1897].
- La théorie du complexe d’Œdipe et du fantasme. À partir de 1900, Freud considère les abus sexuels comme imaginaires et les récits de ses patients, comme des fabulations. Le Complexe d’Œdipe : les patientes auraient, en tant qu’enfant, désiré inconsciemment des relations incestueuses avec leur père et ce désir aurait été refoulé. Tous les troubles dits « psychonévrotiques » résulteraient d’expériences sexuelles réelles ou fantasmées refoulées.
- Séduction ou fantasme Œdipien ? Du point de vue scientifique, deux théories sont aussi spéculatives, arbitraires, invérifiables l’une que l’autre.
L’amnésie traumatique le retour….
L’amnésie traumatique revient sous la plume de Louis Jehel, psychiatre dans « L’OBS Le plus » du 26 novembre 2015 à l’occasion de Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes «, sous le titre : « Violences sexuelles : un grand nombre de victimes souffre d'amnésie traumatique »
Selon ce psychiatre, « la dissociation* est une tentative mise en place de façon automatique pour survivre, "tolérer" ce qui a été vécu, éviter ou s’adapter à la situation. »
* Note : La dissociation est un autre vocable pour désigner le refoulement inventé par Freud et jamais prouvé scientifiquement.
Rappelons que M. Louis Jehel, psychiatre, ancien responsable de l’unité de psychotraumatologie de l’hôpital Tenon, est intervenu lors de la Commission Sénatoriale sur le projet de loi sur la prescription, réunie le mercredi 21 mai 2014 sous la présidence de M. Jean-Pierre Sueur. Pour M. Louis Jehel, « cette «conscientisation» des faits subis dans l’enfance peut intervenir tardivement, aux alentours de 40 ans, alors que le délai de prescription est écoulé. »
Cette prise de position avait suscité les commentaires suivants dans le Quotidien du Médecin :
- Le 29/05/2014 à 18h10 Profession : Médecin
« Rappelons à toutes fins utiles que l'hypnose peut faire ressurgir des souvenirs enfouis mais aussi des fantasmes inconscients, et qu'il est impossible de différencier les deux. C'est un phénomène bien connu des psychiatres qui impose donc la plus grande prudence pour faire la part des choses. »
- Le 28/05/2014 à 22h59 Profession : Médecin
« J'aimerais connaître sur ce sujet l'opinion d'Elizabeth Loftus... »
Le tour de France sur les faux souvenirs induits continue....
Après Viuz-en-Sallaz (avec l'ADFI 2 Savoies-Isère), Grenoble (avec Antigone), l'Hopital psychiatrique de Valence (avec les médecins psychiatres), Montpellier (avec l'AFIS Languedoc-Roussillon), Toulouse (avec le Cercle Zététique), Fontaine (Mairie de Fontaine et l'OZ), Bordeaux (avec le CCMM Aquitaine), Paris (avec l'AFIS), Marseille (avec le GEMPPI) voici la dixième conférence :
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Les ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée en thérapie
Mardi 24 novembre 20:30 - Durée : 1 heure 30 minutes
Lieu : Lycée des portes de l’Oisans - 960 Avenue Aristide Briand - Vizille
Orateur : Brigitte AXELRAD (professeur honoraire de philosophie et de psychosociologie, membre du Comité de rédaction de la revue Science et pseudosciences de l’AFIS (Association française pour l’information scientifique))
"La mémoire est fragile. Il est en effet possible de modifier les souvenirs d’une personne par la manipulation mentale ou même au cours d’une psychothérapie. L’exemple le plus marquant est celui des faux souvenirs retrouvés au cours d’une psychothérapie qui démolissent le patient et sa famille.
Je développerai cet aspect des recherches scientifiques dans mon exposé et je l’illustrerai à l’aide de courts extraits de vidéos."
La question se pose de savoir comment faire la différence entre les vrais et les faux souvenirs et comment résoudre la contradiction entre les points de vue suivants :
- Alors que la communauté scientifique exige des preuves scientifiques pour valider une position,
- la communauté des thérapeutes est plus convaincue par la réalité subjective de leurs expériences et de celles de leurs clients.
Manifestation organisée avec la collaboration du Club CNRS du Dauphiné et de la Ville de Vizille et le soutien des Municipalités de Champ sur Drac et de Jarrie.
Entité organisatrice : (Association des Cafés des Sciences du Pays Vizillois)
Nature évènement : (Conférence / débat)
Nature évènement : (Grand public)
Un psychanalyste en Savoie jugé pour faux souvenirs induits et d'autres dérives...
Le journal 20 minutes en date du 19 octobre 2015 publie un article intitulé : Savoie: Un psychanalyste jugé pour avoir profité de ses patients. la même information est reprise par Francetvinfo, le Parisien, Paris Normandie, le Quotidien du médecin.
Un psychanalyste de 70 ans devait être jugé à partir de mercredi par le tribunal de grande instance d’Albertville (Savoie) pour abus de faiblesse de patients. L’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes (l'UNADFI) par son antenne locale l'ADFI 2 Savoies-Isère, a alerté la justice dès 2009 et s'est portée partie civile.
Placé en garde à vue en 2010, Jacques Masset « a reconnu avoir incité ses patients à avoir des relations sexuelles non protégées et à s’adonner à des pratiques sadomasochistes ». Il a également induit de faux souvenirs d’inceste chez ses victimes, provoquant des dommages collatéraux dans les familles concernées par ces fausses allégations ».
Durant l’instruction, 72 victimes ont été identifiées, notamment dans « le monde enseignant », et dix-neuf d’entre elles se sont portées parties civiles, selon le parquet d’Albertville, mais la plupart rongées par la honte ont préféré rester à l'écart de la procédure. Trois jours d’audience ont été prévus pour entendre les victimes. Le procès pourrait cependant se tenir à huis clos, à la demande des parties civiles.
Les faits poursuivis se sont produits de 2007 à 2010 dans son cabinet à Ugine (Savoie), mais aussi à Cuers (Var), où M. Masset dispensait des formations pour permettre à ses patients de devenir thérapeutes dans le cadre de la Société française des analystes praticiens jungiens (SFAPJ)*.
M.Masset était parti depuis 2010 s’installer en Suisse, en infraction de son contrôle judiciaire. Il a été placé en détention provisoire il y a six mois.
Selon Le Parisien, Jacques Masset, agent de propreté à la mairie d'Annecy , a décidé de se reconvertir dans les années 1990 pour devenir psychothérapeute, bien qu’ayant quitté les bancs de l’école en… 5ème. Il avait pour habitude d'exiger que conjoint, enfants et proches consultent également expliquant qu'en cas contraire la thérapie est vouée à l'échec.
Initialement programmé du 21 au 23 octobre, le procès se déroulera du 16 au 18 décembre 2015. A la demande des parties civiles, les débats devraient se tenir à huis clos. Jacques Masset encourt jusqu’à cinq ans de prison et 750.000 euros d’amende. Me Roselyne Duvouldy, que nous connaissons bien, est l’avocate de plusieurs parties civiles.
* Note : SFAPJ 83390 à Cuers, Société Française d'Analystes Praticiens Jungiens et centre de formation. La psychanalyse Jungienne a pour démarche une psychologie des profondeurs, le but étant de permettre à la personne qui consulte d'entrer dans la catharsis de ses troubles psychiques et somatiques. La catharsis signifie purification, en psychanalyse, selon Sigmund Freud, la catharsis est tout autant une remémoration affective qu'une libération de la parole, elle peut mener à la sublimation des pulsions. La catharsis est ainsi le processus, parfois émotionnellement violent, au travers duquel le sujet se libère du refoulement !!!.
Lire l’article ...ici.
Notre avis : On attend avec impatience le verdict qui, on n’en doute pas, sera peu dissuasif pour les milliers de thérapeutes français qui pratiquent les thérapies de la mémoire retrouvée (TMR) **. En France les procès sont rares, et les condamnations légères, nous ne sommes pas aux États-Unis ou les condamnations des thérapeutes de la mémoire retrouvée se chiffrent en millions de dollars.
** Psyfmfrance vous en dit plus: Selon les témoignages que nous avons reçus, parmi les milliers de thérapeutes des TMR on trouve : les professions paramédicales comme des infirmiers, des kinésithérapeutes, des hypnothérapeutes, des praticiens EMDR, des psychologues, des psychothérapeutes autoproclamés, les charlatans de toute nature, des coaches, des psychanalystes de toutes obédiences (freudiens, lacaniens, jungiens) des psychiatres-psychanalystes, des psychiatres et même récemment le témoignage d'une étudiante qui poursuit en justice son prof de psycho... qui a tenté de lui faire retrouver des souvenirs, soi-disant "refoulés", d'abus sexuel ! Tout ce petit monde n'est pas toujours répertorié par les ARS (Agences Régionales de Santé).
Notre Conseil scientifique préconise, pour mettre un terme aux dérives, que toutes les séances de thérapie fassent l'objet d'un enregistrement vidéo remis au patient.
Psychothérapies et faux souvenirs.
Le site La réponse du psy publie ,le 17 septembre 2015, un article du Docteur Philippe Aïm, psychiatre et psychothérapeute à Paris, sur ce sujet. Il écrit:
* Increased False-Memory Susceptibility After Mindfulness Meditation. Brent M. Wilson, Department of Psychology, University of California, San Diego, Laura Mickes, Department of Psychology, Royal Holloway, University of London .
"Une étude récente * montre que la mindfulness (la méditation de pleine conscience) pourrait induire des faux souvenirs. L’hypnose a également fait l’objet de vives controverses par le passé autour de cette question et notamment sur le plan médico-légal avec la question des abus remémorés parfois très tardivement, lors d’une séance, après une amnésie de plusieurs années. La question des faux souvenirs induits n’est donc pas nouvelle, et se pose même au-delà des états de conscience particuliers que génère l’hypnose ou la méditation. A titre d’anecdote, 30 % des personnes faussement accusées puis innocentées par leur ADN avaient avoué un crime pendant leur interrogatoire. [...]
On a longtemps pensé que notre mémoire contenait tous les souvenirs et que s’ils n’étaient pas toujours tous accessibles d’emblée, ils étaient cependant tous présents et encodés d’une manière ou d’une autre quelque part dans la mémoire. L’hypnose s’imposait alors comme une technique particulièrement adaptée pour aider à remémorer les souvenirs oubliés. L’état de conscience induit par l’hypnose, la facilité avec laquelle des images semblaient se présenter et le fort « réalisme » de ces dernières paraissaient indiquer cette pratique comme une voie privilégiée pour accéder à ces souvenirs oubliés. Même le maître de l’hypnose, le grand docteur Milton Erickson (1901-1980) qui a contribué de façon unique à son développement et à l’essor des psychothérapies, pensait - l’idée ne provenait pas de lui au départ mais il semblait y adhérer dans certains de ses écrits - qu’on pouvait en hypnose accéder à toute la réalité des souvenirs.[...]
Grâce à l’hypnose, il aurait été possible d’entrer en lien avec la personne que nous étions à un âge antérieur. Cela semble aujourd’hui assez aberrant et sur ce point précis, on peut affirmer qu’Erickson se trompait, cela ne remettant aucunement en question ni l’admirable travail d’Erickson, ni les recherches et expérimentations actuelles sur le fonctionnement et l’efficacité de l’hypnose dans le traitement des psychotraumatismes.[...]
Pour conclure : De nombreuses méthodes, mais aussi des modalités de communications anodines et quotidiennes peuvent créer de faux souvenirs, ou « contaminer » les vrais souvenirs avec de l’imaginaire. Il n’y a pas lieu de s’en inquiéter et c’est même parfaitement physiologique, notre esprit donne ainsi un sens et une cohérence à notre vécu.
Il est impossible de distinguer ce qui provient de l’empreinte mnésique réelle ou des capacités de notre esprit qui réinterprète et reconstitue sans cesse notre mémoire autobiographique. Ainsi des souvenirs qui « reviennent » pendant une thérapie, notamment en état de conscience particulier, peuvent éventuellement être vrais, mais peuvent tout aussi bien être faux. Ils n’ont donc pas de valeur médico-légale et il convient de rester prudent sur ce point."
Notre avis : Il est très rassurant de trouver, en France, des psychiatres qui sont au fait des méthodes de création de faux souvenirs en psychothérapie. Les théories non fondées de "la mémoire traumatique" et de "l'amnésie dissociative traumatique" énoncées par Madame Muriel Salmona et les mouvements féministes ne sont évidemment pas partagées par les psychiatres sérieux. La conclusion constitue un pavé dans la mare pour la tentative de ces militantes de faire prolonger à 30 ans le délai de prescription pour les souvenirs d'abus soi-disant "retrouvés" en thérapie.
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LaRéponseDuPsy est un site dédié aux personnes confrontées directement ou indirectement aux maladies psychiques et qui souhaitent obtenir des informations fiables sur ces dernières. Les fausses idées et les fausses informations sur ce type de pathologies circulent tous les jours dans les médias, sur internet ou même dans les conversations quotidiennes. Le conseil scientifique de LaRéponseDuPsy est présidé par les Professeurs Pierre-Michel Llorca (Clermont-Ferrand) et Raymund Schwan (Nancy).
Qui sont-ils ?
Nous sommes un groupe de psychiatres, enseignants en psychiatrie, chercheurs et médecins spécialistes qui avons décidé de nous réunir pour créer un site Web et une collection de livres consacrés aux maladies psychiatriques et destinés en première ligne aux patients et à leur entourage. Comment comprendre ce qui nous arrive ? Comment s’informer ? Comment avoir des informations fiables lorsque l’enjeu est notre santé, notre qualité de vie et celle de nos proches ? Comment poser les bonnes questions à notre médecin ou aux autres intervenants de santé ? Comment améliorer notre quotidien avec la maladie ? Comment aider et devenir actif dans notre prise en charge ?...
Lire l'article complet ...ici.
"La mémoire, comme la liberté, est une chose fragile"
"Memory, like liberty, is a fragile thing" Elizabeth Loftus
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The Psychologist la revue de la British Psychological Society, de septembre 2015, rend compte de l’inauguration de la nouvelle unité médico-légale à Goldsmiths, Université de Londres, dirigée par le Dr Fiona Gabbert.
L'unité aura pour but d'être une plaque tournante internationale pour la recherche, l'enseignement, et de conseil sur la relation entre la science psychologique et le système de justice pénale.
Un panel éminent de conférenciers (1) étaient parmi les personnes invitées, dont le professeur Elizabeth Loftus, Chris French, Tim Valentine, Pamela Atwell, James Ost, Richard Dawkins.Voici un résumé de l'intervention d'Elizabeth Loftus:
L’Innocence Project des États-Unis a contribué à innocenter plus de 300 personnes de condamnations injustifiées à l'aide de preuves d'ADN. Le Professeur Loftus a fait cette révélation surprenante que, dans près des trois quarts de ces cas la mémoire humaine défectueuse était à incriminer pour ces condamnations. Les inexactitudes dans le souvenir humain ne sont cependant pas limités à la salle d'audience,. Loftus a souligné que si on donne à des gens une désinformation suivant un événement, elles sont sujettes à l'intégrer dans leurs propres souvenirs. Elle a ajouté que la désinformation est partout: elle est donnée au cours des interrogatoires, en parlant à d'autres témoins et dans les médias.
Les affaires impliquant des souvenirs d'abus sexuels pendant l'enfance qui sont «récupérés», souvent au cours d’une psychothérapie, ont stimulé E. Loftus afin de savoir comment faux souvenirs pouvaient être implantés dans la tête des gens. Elle a constaté qu'il était possible d’implanter des faux souvenirs d'enfance dans la tête des participants, y compris un souvenir de s'être perdu dans un centre commercial. Loftus a trouvé que ces faux souvenirs peuvent être tout aussi texturés émotionnellement que de véritables souvenirs, ils montrent des signaux neuronaux similaires à ceux de vrais souvenirs, et même les gens qui ont des souvenirs autobiographiques incroyablement riches et précis montrent des niveaux similaires de la susceptibilité aux faux souvenirs.
E. Loftus a conclu: «Si j’ai appris quelque chose au cours des décennies de travail sur ces problèmes de malléabilité des souvenirs c’est ceci : juste parce que quelqu'un vous dit quelque chose et le dit avec confiance, avec des détails et exprime de l'émotion, ne signifie pas que c’est vraiment arrivé. Nous avons besoin de corroboration indépendante pour savoir si nous avons affaire à un véritable souvenir. Les condamnations injustifiées doivent être la préoccupation de tout le monde ... la mémoire, comme la liberté, est une chose fragile.
Pour l'avenir Elizabeth Loftus et Tim Valentine ont dit qu'ils voulaient plus de rigueur scientifique dans la pratique judiciaire et une formation plus scientifique pour les avocats et les juges.
Ses conseils aux chercheurs en psychologie :
Faites la bonne science, publiez dans de bonnes revues, mais aussi écrivez pour un public plus large. Elizabeth Loftus a ajouté : «Une des choses qui a vraiment lancé mon implication avec le système judiciaire a été d'écrire un article pour un magazine populaire. Décrire en termes accessibles le travail que vous et d'autres ont fait. C’est lorsque les avocats ont commencé à appeler parce qu'ils ne lisaient pas The Journal of Experimental Psychology, mais ils lisaient Psychology Today (2).
(1) - Fiona Gabbert Professor of Applied Psychology at Goldsmiths, University of London
- Tim Valentine Professor of Psychology at Goldsmiths, University of London
- Pamela Attwell Consultant Clinical Psychologist at Oxleas NHS Foundation Trust Eastchurch, Kent, United Kingdom
- James Ost University of Portsmouth, Portsmouth Applied Psychology, Cognitive Psychology, Forensic Psychology
- Richard Dawkins Professeur émérite de Public Understanding of Science à Oxford. Biologiste et éthologiste britannique, vulgarisateur et théoricien de l'évolution, membre de la Royal Society. Il est bien connu pour sa critique du créationnisme et de l'intelligent design (dessein intelligent).
(2)Psychology Today est un magazine américain publiant des articles sur le thème de la psychologie, fondé en 1967 par un psychologue, Nicholas Charney, dont l'objectif est de rendre cette discipline scientifique plus accessible au grand public. Il se rapproche du magazine français, grand public, Psychologie.
Le colloque du GEMPPI à Marseille présente les faux souvenirs induits
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LES DETOURNEMENTS SECTAIRES DU PSYCHOSOMATIQUE Samedi 3 Octobre 2015 de 9H A 17H00
A l’Espace Ethique Méditerranéen (EEM)
Hôpital adultes de La Timone 264, rue St Pierre 13005 Marseille
Le Président du GEMPPI, Didier Pachoud, introduit le colloque de cette année ainsi :
Les médecines non conventionnelles, pour ne pas dire dans certains cas, les superstitions thérapeutiques s’infiltrent dans tous les rouages de la société. Elles sont de plus en plus utilisées comme produit d’appel par certains mouvements sectaires. Elles sont très souvent dogmatiques et prétendent pouvoir décrypter tous les langages du corps lesquels révéleraient notre psychisme, voire notre âme et même celle de nos ancêtres. De nombreuses propositions thérapeutiques s’inspirent de ces élucubrations et elles sont très souvent présentées avec un vocabulaire scientifique, médical, psychologique pour désigner des choses qui jusqu’à présent étaient de l’ordre de la croyance et de l'occultisme.
Les intervenants:
- Dr Yann Le Coz (DU de psychosomatique intégrative)
- Dr Michel CAILLOL (chirurgie orthopédique), Docteur en philosophie (éthique et politique), Master Sciences-Po Paris
- Mme Chantal GATIGNOL, conseillère santé à la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires – Miviludes
- Dr Jean-Marc-Xavier Henry, psychiatre, hôpital de la Conception – Marseille.
- Sandrine Mathen, psychologue et analyste au CIAOSN
- Mme Brigitte Axelrad. Professeur honoraire de Philosophie et de Psychosociologie : Les ravages des faux souvenirs et la mémoire manipulée en thérapie.
- Dr Jean-Pierre BOUYSSOU, psychiatre, administrateur au Centre Contre les Manipulations Mentales
Gratuit, mais inscription obligatoire à : GEMPPI BP 30095 13192 Marseille Cedex 20
Tel. 04 91 08 72 22. Portable : 06 98 02 57 03
Courriel : gemppi@wanadoo.fr - www.gemppi.org
La conférence à Paris sur les faux souvenirs induits
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L’Association Française pour l’Information Scientifique (AFIS) a organisé, le samedi 30 mai 2015, une conférence de Brigitte Axelrad sur Les Ravages des Faux Souvenirs ou la Mémoire Manipulée. Elle s’est tenue dans la prestigieuse salle Dussane à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm.
Brigitte Axelrad avec Anne Perrin Présidente de l'AFIS à la tribune Salle Dussane (ENS Paris)
L’amphithéâtre était plein pour l’occasion. Nous avons noté la présence entre autres du Professeur Paul Benssussan, psychiatre, expert auprès de la Cour de Cassation, de 2 représentantes de la Miviludes, de représentants des associations d’aide aux victimes et notamment 3 personnes du CCMM, de médecins, de psychologues et de nombreuses personnalités du monde scientifique, médical et universitaire. Enfin, plusieurs personnes victimes de cette dérive sectaire ont apporté leur témoignage. La conférence a été suivie d’un débat avec la salle. Les interventions ont été nombreuses et intéressantes. En voici quelques-unes :
- Des témoignages de plusieurs victimes, dont certaines font un procès à leur thérapeute, faux souvenir par EMDR, une étudiante en philo mise sous emprise et victime d’un thérapeute des TMR lui fait un procès…
- Le Dr. Paul Bensussan, de façon très directe, est revenu sur le rôle et l’éthique des experts, sur la « valeur thérapeutique » présumée du procès pour la victime.
- Un psychologue a demandé comment on pouvait compter les praticiens des TMR, quel était le critère pour savoir si un praticien pratique une TMR, et que, lorsqu'il tape "Thérapie de la mémoire retrouvée" sur Google, il ne trouve rien d'exploitable.
- Un psychanalyste a demandé des détails méthodologiques concernant les études chiffrées de Lawrence Patihis et Élisabeth Loftus. Par exemple, il a mis en doute les pourcentages de praticiens reconnaissant l'existence de la notion de "refoulement", en justifiant que tous les praticiens interrogés n'avaient peut-être pas la même notion de ce qu'est le refoulement.*
- Ce thérapeute a aussi réagi à la remarque faite par la représentante de la Miviludes, qui disait qu'il fallait se référer aux listes maintenues par les ARS (Agences régionales de Santé) pour savoir quel praticien consulter. Il a dit que les listes en question n'étaient pas la seule manière de s'informer, car il existe aussi des organisations professionnelles de praticiens qui respectent une certaine éthique et qui éditent aussi leurs propres listes de praticiens qui "travaillent sérieusement".
- Intervention de Jean Paul Krivine, rédacteur en chef de Science et Pseudosciences, qui rappelle que cela amène aussi à la discussion du fondement scientifique des pratiques.
- Interventions de la Miviludes et du CCMM
- Comment désinhiber les victimes manipulées (sentiment de honte, culpabilité…)
- Y a-t-il une méthode pour effacer un faux souvenir implanté ?
- En dehors des thérapeutes quelqu’un de la famille peut-il jouer ce rôle et implanter de faux souvenirs ?
- Coût de la thérapie : Selon une auditrice, la thérapie des faux souvenirs a été pratiquée sur une victime sans ressources (au RSA)
- Les femmes sont-elles plus facilement victimes des thérapeutes des TMR que les hommes ?
- ….
*Note de l'auteur sur les détails méthodologiques de l’étude Patihis-Loftus:
L'enquête a pris environ 20 min pour être mise en œuvre, et a été menée en ligne au moment et au lieu choisi par les participants. Ceux-ci étaient au nombre de 1376 dont :
- 203 psychologues cliniciens membres d'associations scientifiques, chercheurs scientifiques sur la mémoire,
- 58 psychologues cliniciens,
- 82 psychanalystes,
- 176 thérapeutes alternatifs (PNL, familiales, hypnothérapeutes...)
- étudiants en premier cycle en psychologie,
- grand public
Le questionnaire comprenait notamment les questions suivantes :
→ Les souvenirs refoulés peuvent-ils être récupérés en thérapie avec précision ?
→ Avec un effort, pouvons nous nous souvenir des événements jusqu’à la naissance ?
→ L'hypnose peut-elle récupérer avec précision des souvenirs qui, auparavant, n’étaient pas connus de la personne ?
→ Quand quelqu'un a un souvenir d'un traumatisme, lorsqu'il est sous hypnose, cela doit objectivement avoir eu lieu ?
→ Aidez-vous le client à récupérer des souvenirs d'abus sexuels de l'enfance ?
→ À un certain moment au cours du traitement, dites-vous au client que vous soupçonnez une histoire d'abus sexuel ?
→ L'incapacité à se souvenir des événements de la petite enfance pourrait-il signifier la preuve d’un traumatisme refoulé ?
→ À certains moments, les médias ont rapporté que la récupération des souvenirs traumatiques refoulés peut être peu fiable et a conduit à la condamnation de personnes innocentes. Croyez-vous ces souvenirs étaient vraiment faux?
→ Est-il possible de suggérer de faux souvenirs à quelqu'un qui les incorpore alors comme de véritables souvenirs ?
→ Si une chaine d’information rapporte l'histoire d'un individu en thérapie qui révèle des souvenirs refoulés, quelle est la probabilité que vous croyiez à cette histoire?
→ Si un ami(e) actuellement en thérapie a rapporté des souvenirs refoulés d'abus sexuels, et qu’il n’avait pas ce souvenir avant le traitement, seriez-vous susceptible de le (ou la) soutenir dans cette croyance?
→ Pensez-vous plausible, qu'une personne ait été victime d'abus sexuels dans l'enfance, même si la personne est incapable de se souvenir de l'abus?
→ La mémoire est constamment reconstruite et change à chaque fois nous nous souvenons de quelque chose.
Rappel important : la conférencière a insisté sur le fait qu’il ne s’agit pas ici de nier l’existence et la gravité des abus sexuels avérés. La lutte contre ceux qui les commettent doit être sans merci.
Fabriquer des faux souvenirs, en trois séances de 40 minutes.
Julia Shaw est maître de conférence et chercheuse
en psychologie à l'Université London South Bank en Grande BretagneLe Journal Psychological Science(1) en date du 14 janvier 2015 publie un article intitulé : « Constructing Rich False Memories of Committing Crime » repris par P. Barthélémy (2) le 3 février 2015. La revue de l'AFIS "Science et pseudosciences" N°312 (p. 35 à 37), sous le titre "L'aveu, la reine de preuves" analyse cette étude, la première du genre. Enfin la revue "Cerveau & Psycho" N° 69 de mai-juin 2015, comprend un article de Julia Shaw (p.24 à 30).
L’étude, réalisée par une psychologue britannique Julia Shaw, est la première à fournir des preuves suggérant que de faux souvenirs d’avoir commis des crimes peuvent être générés dans un cadre expérimental contrôlé.
Ces travaux, menés par des psychologues de l'université de Bedfordshire (Royaume-Uni), montrent en effet qu'en choisissant soigneusement les questions qui sont posées à un individu, il est possible de l'entraîner à fabriquer des souvenirs d'un crime qu'il n'a jamais commis, et ce en trois séances seulement.
La mise en condition
• L'interviewer encourage son interlocuteur à fouiller sa mémoire tout en faisant, gentiment mais réellement, pression sur lui. Il peut glisser de faux indices comme "Dans le questionnaire, vos parents ont dit que...».
• L'expérimentateur recourt aussi à une certaine forme de pression sociale en assurant que, "si elles font de gros efforts, la plupart des personnes sont capables de retrouver les souvenirs perdus".
• Ajoutons quelques ficelles plus ou moins subtiles (acquiescements, sourires, longues pauses pour inciter le sujet à ajouter quelque chose pour rompre de silence, faire semblant d'être déçu quand cela ne vient pas...),
• Ainsi qu'un décor adéquat (une étagère complète pleine de livres sur la mémoire pour laisser penser que l'on a, affaire à un expert) et on obtient une mise en condition du "cobaye".
Bref on se croirait dans une séance chez un vrai psy !
Les résultats sont assez impressionnants. Sur la base des détails "remémorés" lors des séances et sur les déclarations des sujets eux-mêmes, plus des deux tiers des participants (de 70 à76%) ont effectivement cru avoir vécu la fausse histoire.
Quand on vous dit que faire retrouver des faux souvenirs c’est facile ! Même sans hypnose.
Psyfmfrance vous en dit plus : Julia Shaw était le 25 avril 2015 l'invitée de l'Assemblée Générale de la BFMS (British False Memory Society), l'Association Britannique qui lutte contre les faux souvenirs "retrouvés" en thérapie. Elle y a exposé le résultats de ses travaux de recherche.
Shaw a dit notamment:
- "Ce que nous avons trouvé , nous a stupéfiés,"[...]
- "Nous pensions que nous aurions un taux de réussite d'environ trente pour cent, et nous avons fini par en avoir plus de soixante-dix,[...], nous n'avons trouvés, seulement, qu'une poignée de gens qui ne nous ont pas cru." [...]
- " Nous n’avons pas exercé de pression forte sur les sujets; en fait, on les a traités d'une manière amicale. Il a suffi de la suggestion d'une source qui fait autorité, et l'imagination des sujets a fait le reste." [...]
Et avec une femme participant à l'expérience :
- " Elle croyait sincèrement à la vérité de sa confession, comme la plupart de ses compagnons participants qui ont fait leurs confessions. Le souvenir était vif, chargé avec des détails sur le crime que l'intervieweur n’avait pas fourni."
Elle conclut :
- "Les théoriciens de l’évolution disent que mémoire est assez bonne, juste assez bonne pour survivre et de se reproduire. Mais, à tout le moins, cette recherche remet en question le fait de savoir si nous devrions mettre autant de poids sur un souvenir au tribunal" -en particulier en l'absence de preuve ou de corroboration."
Enfin, Shaw et Porter n’ont pu trouver aucun trait de personnalité qui distingueraient les faux confesseurs des quelques sujets récalcitrants, et aucun moyen d'identifier qui étaient ceux les plus vulnérables à la manipulation. Ces constatations sont troublantes. Les expérimentateurs imitent, de la manière la plus douce, ce qui peut arriver lors d'un interrogatoire de police: un petit mensonge, qui est dit pour faire apparaître la vérité, il secoue l'imagination d'un suspect et prend racine. C'est aussi la méthode utlisée par les thérapeutes de la mémoire "retrouvée" (recovered memory therapy).
Notes : (1) Constructing Rich False Memories : ...ici
(2) Comment convaincre aisément quelqu’un qu’il a commis un crime : ...ici
Un ouvrage de Paul R. McHugh à lire (pour nos lecteurs anglophones).
Notre Conseil Scientifique nous signale le livre, seulement en anglais, de Paul McHugh Try to Remember: Psychiatry's Clash over Meaning, Memory, and Mind, November 15, 2008. (Essayez de vous souvenir : Le clash de la psychiatrie sur le sens, la mémoire, et l'esprit). Paul McHugh analyse la vague des diagnostics sur la base des faux « souvenirs retrouvés » en thérapie. Un appel urgent aussi bien aux patients et aux thérapeutes, Try to Remember fait la différence entre la bonne et la mauvaise psychiatrie et nous invite à reconsidérer la psychothérapie comme le moyen le plus efficace pour guérir esprits troublés.
Paul McHugh analyzes the wave of diagnoses as a result of false “recovered memories”. An urgent call to both patients and therapists, Try to Remember delineates the difference between good and bad psychiatry and challenges us to reconsider psychotherapy as the most effective way to heal troubled minds.
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Paul R. McHugh est professeur émérite d'Université à l'Université Johns Hopkins. Il était auparavant directeur du département de psychiatrie et de sciences du comportement à l'Ecole de médecine Johns Hopkins et le psychiatre en chef à l'hôpital John Hopkins. Il est l'auteur ou le coauteur de cinq livres et a publié plus de 200 articles dans des revues et des publications comme le Wall Street Journal, American Scholar, Chronicle of Higher Education, et le Commentaire.
About the Author
Paul R. McHugh is the University Distinguished Professor at Johns Hopkins University. He formerly was director of the Department of Psychiatry and Behavioral Science at the Johns Hopkins School of Medicine and psychiatrist-in-chief at John Hopkins Hospital. He is the author or coauthor of five books and has published over 200 articles in journals and publications such as the Wall Street Journal, American Scholar, Chronicle of Higher Education, and Commentary.Voici quelques avis de professionnels :
Tom Wolfe, lauréat de plusieurs prix de journalisme, écrit : « "C’est l'histoire captivante, l’histoire jamais dite, sur la façon dont une secte de psychiatres freudiens a démarré une chasse aux sorcières à travers l'Amérique ... avant qu’un petit groupe de scientifiques aient risqué leur réputation et leurs moyens de subsistance pour révéler la secte pour ce qu'elle était: un tas de charlatans loufoques et délirants ».
Le professeur Richard J. McNally : " Écrit de manière engageante et accessible à un large public. . . une mine d'or d'idées nouvelles et de suggestions constructives concernant la façon dont nous pouvons améliorer notre système de diagnostic psychiatrique. »
Richard J. McNally, Ph.D., auteur de Remembering Trauma
Alan Stone, MD Professeur de droit et de psychiatrie, Université Harvard : « Jamais la psychiatrie été tellement inondée simultanément avec la science réelle et avec autant de pseudoscience. . . . McHugh explique aux lecteurs non-initiés comment il a appris à faire la différence et là où beaucoup de ses collègues se sont fourvoyés. »Note : Elizabeth Loftus, en raison de son combat,
- a fait l'objet de harcèlement sur Internet par la théoricienne du complot Diana Napolis,
- elle a été agressée dans un avion par un passager qui l'avait reconnue ,
- elle a reçu du courrier au contenu haineux et des menaces de mort ,
- elle a été l'objet d'une protection particulière par des agents de sécurité au cours de certains évènements où elle prononçait des conférences.
- En 2002, E. Loftus a dû quitter l' Université de Washington et sa maison où elle résidait depuis 29 ans à Seattle pour aller travailler à l' Université de Californie, Irvine , où elle est professeur émérite.
L'Association Française pour l'Information Scientifique publie un dossier de 60 pages sur la mémoire manipulée.
Paru dans le N°312 Avril 2015 de Science et pseudosciences, chez les marchands de journaux. Les spécialistes français et étrangers de la mémoire ont contribué à ce numéro exceptionnel, notamment Richard McNally et Scott Lilienfeld (États-Unis), Hedwige Dehon (Belgique). Un dossier de presse a a été envoyé aux élus... et associations ici
Introduction
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Sommaire du dossier
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Et ce n'est pas fini... le N°313, en préparation, comprendra un dossier sur l'hypnose, avec un article de Frédérique Robin de l'Université de Nantes, intitulé : Hypnose et Faux Souvenirs. Elle est l'auteur du livre Hypnose, Processus de suggestibilité et faux souvenirs, aux Éditions de boeck.
Conférence de Brigitte Axelrad à Paris le samedi 30 mai 2015 à 15h
Titre : Les ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée en thérapie
Conférence organisée par l'AFIS.
à l’École Normale Supérieure - Salle Dussane
45 rue d’Ulm 75005 Paris
(RER Luxembourg, métro Odéon ou Saint-Michel, nombreux bus)
SAMEDI 30 MAI 2015 À 15 H
ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE
Le cas de George Franklin
A la demande de nos lecteurs, voici le résumé du cas de George Franklin. Ce cas est exemplaire car il souligne que les souvenirs retrouvés sous hypnose n’ont pas valeur de preuve. Ce cas est détaillé dans l’« Innocence Project ». George Franklin a été condamné à la prison à vie en 1990 sur la base de souvenirs retrouvés, sous hypnose, par sa fille Eileen, il a été acquitté et libéré en 1996. Psyfmfrance a assuré la traduction en français. ...ici. Voir aussi la vidéo ...ici.
Le jour des élections régionales les faux souvenirs font relâche....un moment...
Christian IACONO est acquitté.
En l'espace de quinze ans, Christian Iacono, 80 ans (le grand-père accusé, condamné à 9 ans de prison en 2009, confirmé en appel en 2011), ancien médecin radiologue, ancien maire de Vence, n'a cessé de clamer son innocence.
Le réquisitoire paradoxal de l'avocat général, mardi, a jeté le trouble. Jean-Paul Gandolière a estimé que Gabriel Iacono, 24 ans, avait bien été abusé par son grand-père, sans toutefois requérir de peine.
Gabriel Iacono (la victime présumée, il s'est rétracté en mai 2011) dit :
- "On ne veut pas prendre en compte ma rétractation. Maintenant je peux comprendre qu'il y ait des réticences mais bon ça n'empêche que mon grand-père reste innocent ».[...]
- « Je me souviens parfaitement de la création de ce mensonge. Je me souviens parfaitement de l'ambiance familiale (son propre père ne parle plus au grand-père depuis près de 20 ans, ndlr), je me souviens parfaitement que mon grand-père est innocent. Je n'ai pas de soucis de mémoire".[...]
- "Je suis en souffrance. Ma famille complète est en souffrance que ce soit le côté qui a soutenu ma rétractation ou bien le côté qui a soutenu mes accusations. C'est une famille déchirée".[...]
- "Aujourd'hui, c'est beaucoup plus difficile de me rétracter parce que je suis bien moins cru en tant que faux accusateur », poursuit le petit-fils devant la presse. « Je suis moins cru dans cette position-là que dans la position de victime".[...]
- "même le plus inconsciemment possible, j'ai voulu faire plaisir à mon père"
- "Dans l’histoire, je vais être le plus détesté. C’est le risque à prendre lorsque l’on veut réparer ses erreurs."
Le psychiatre ayant examiné Gabriel en 2000 a déclaré : "J'ai repris le dossier, l'ensemble de ses déclarations et je me suis dit qu'on était peut-être passé à côté d'une emprise. Peut-être y sommes-nous encore, pour des enjeux que je ne connais pas".[...] "Je suis dans la même situation que vous, je ne comprends pas"
Après trois heures de délibéré, les jurés n'ont pas suivi l'avocat général et ont acquitté Christian Iacono, "cela peut permettre d'aller sur le chemin du pardon même si le pardon n'est jamais gagné d'avance" a souligné l'avocat de Gabriel. On peut relever le courage du jeune Gabriel Iacono (24 ans) qui s'est rétracté, ce n'est jamais facile. Les milliers de victimes des faux souvenirs pourraient, un jour, suivre cet exemple et tenter de se réconcilier avec leurs familles.
La Méditation pleine conscience (Mindfulness) et faux souvenirs.
La méditation pleine conscience (ou de l'attention consciente) est à la mode. Cette pratique a montré au cours des dernières années avoir des effets bénéfiques sur la cognition. Cependant, des données concernant l'impact de la pleine conscience sur la mémoire et spécifiquement sur les distorsions de la mémoire se font jour. Des études scientifiques, en ce sens sont faites notamment aux États-Unis et en Grande Bretagne. À cette fin, l'effet de la pratique de la méditation pleine conscience sur les performances de la mémoire a été examiné dans deux expériences dans lesquelles des faux souvenirs ont été provoquées en utilisant le paradigme de Deese-Roediger-McDermott ( DRM).
Les résultats des travaux d’Eyal Rosenstreich (Ph.D Cognitive Psychologist Tel-Aviv University) sous le titre : "Mindfulness and False-Memories: The Impact of Mindfulness Practice on the DRM Paradigm." ont été publiés dans le J Psychol du 6 février 2015 ont indiqué que la pleine conscience a augmenté la reconnaissance de véritables souvenirs, elle n’a aucun effet sur faux souvenirs spontanés, mais a augmenté le taux de faux souvenirs provoqués.
L'étude a été réalisée avec un groupe soumis à la méditation pleine conscience et un groupe de contrôle. Deux études ont été faites.
- A l'issue de l'étude N°1 Eyal Rosenstreich conclut :"les pratiquants de la pleine conscience étaient plus enclins aux faux souvenirs dans le paradigme DRM".
- A l'issue de l'étude N°2 il constate que la méditation de pleine conscience peut avoir un effet moindre sur les processus d'encodage que suggéré précédemment. Selon l'auteur, la pleine conscience augmenterait l'importance de l'activation de la trace mnésique (ou engramme, un codage présumé dans les tissus nerveux qui fournirait une base physique pour la persistance de la mémoire.)
Dans une autre étude de Christopher C. French (Goldsmiths, University of London), Krissy Wilson et Laura Davis (Université Charles Sturt), publiée sous le titre :"IS THE CORRELATION BETWEEN PARANORMAL BELIEF AND SUSCEPTIBILITY TO FALSE MEMORIES DUE TO ACQUIESCENCE BIAS?", une corrélation significative a été trouvée entre la croyance au paranormal, les faux souvenirs et la propension à l'imaginaire et au rêve, (paranormal belief and fantasy proneness), mais aussi que ce n'était pas du à un biais d’acquiescement (la tendance à consentir).
La prudence s'impose donc vis-à-vis de cette pratique.
Actualité sur le refoulement
Articles proposés par le Conseil Scientifique de Psyfmfrance.
Adolf Grünbaum, psychanalyse et le concept de refoulement
Le livre d’Adolf Grünbaum apporte un éclairage nouveau sur la question. Nous avons donc tenu à mettre ce document à la disposition des lecteurs de ce site. Lire le détail dans notre page "refoulement". ...ici.
Voici questions principales traitées :
- Quelle validité de la psychanalyse ?
- Freud est-il le théoricien de la « mémoire retrouvée » ?
- Succès thérapeutique ? Ou effet placebo ?
- Le refoulement tient-il vraiment les promesses de Freud ?
- Que conclure ?
Grünbaum considère que la thérapie psychanalytique n’a jamais montré une meilleure efficacité que des traitements jouant un rôle de placebo. Quand bien même ces doutes ne seraient pas justifiés, la théorie du refoulement, des actes manqués et des rêves ne lui semble pas du tout fondée.
- La théorie psychanalytique n’a jamais rendu crédible la fonction pathogène du refoulement,
- ni la valeur thérapeutique de la prise de conscience de ces mêmes refoulements.
Alors si l’on considère en plus que les souvenirs exhumés par la méthode psychanalytique ne sont pas fiables, il est clair que ces dernières thèses deviennent extrêmement douteuses."Faut-il croire au refoulement ? L’analyse d’August Piper
Lire le détail dans notre page "refoulement". ...ici .
L’article du Dr. Piper fait un point complet sur cette question. Il a été écrit, en 2008, par le Dr. August T.Piper, psychiatre à Seattle, Washington, Linda Lillevik avocate spécialisée dans la protection de l’enfance, et Roxanne Kritzer de Seattle University School of Law. Il est publié dans Psychology, Public Policy, and Law 2008, Vol. 14, No. 3, 223–242 sous le titre : “WHAT’S WRONG WITH BELIEVING IN REPRESSION?”.
Il est destiné, par les auteurs, à éclairer les avocats et les juges États-Uniens sur : les souvenirs retrouvé en thérapie, l’amnésie dissociative traumatique et le refoulement. La revue comprend l’analyse des travaux scientifiques réalisés jusqu’en 2008. Sa lecture est indispensable pour les juristes français, les élus de la République, et nos lecteurs pour éclairer le débat récent sur l'allongement du délai de prescription.
En conclusion de l'article le Dr. August Piper écrit:
"En 1999, Faigman et ses collègues, en citant la décision Hungerford (697 A.2d 916 [NH 1997] à 929) ont déclarés que le jour n’était pas encore arrivé où les souvenirs refoulés et récupérés pourraient être perçus comme fiables. Neuf ans plus tard, ce jour-là n’est pas encore arrivé. La présente étude montre qu’en 2008, la science ne parvient toujours pas à fournir des preuves de la croyance dans le refoulement et les souvenirs retrouvés, et que la loi continue à se débattre avec ces concepts."Le Refoulement analysé par Deborah Davis et Elizabeth Loftus
Deborah Davis et Elizabeth Loftus ont publié en mai 2014 un article sous le titre “Repressed Memories”, dans The Encyclopedia of Clinical Psychology, les auteures font le point sur la question des soi-disant souvenirs refoulés « retrouvés » en thérapie. Élizabeth Loftus et sa collègue expliquent la "guerre des souvenirs" qui a eu lieu entre certains praticiens et les chercheurs scientifiques sur la mémoire.
Au début des années 1980 et plus encore dans les années 1990, des dizaines de revendications juridiques ont été déposées par les victimes présumées, alléguant qu’elles avaient récemment “récupéré” des souvenirs d’abus sexuels qui avaient été « refoulés » pendant des périodes s’étendant sur plusieurs années ou plusieurs décennies (Loftus et Ketcham, 1994 ; Pendergrast, 1995).
Les questions
Les nombreuses questions soulevées par ces affirmations sont parmi les plus controversées de l’histoire de la psychologie.
- Un phénomène, tel que le refoulement, existe-t-il ?
- Si oui, peut-on vraiment refouler les souvenirs d’événements dramatiques et aussi personnellement traumatisants que les horreurs de la guerre ou les abus sexuels, commis par des auteurs aussi proches que les membres de la famille, le clergé, les cultes sataniques ou simplement le voisin d’à côté ?
- Si oui, ces souvenirs refoulés peuvent-ils être récupérés intacts, même après de nombreuses décennies, exempts de toute fabrication ou de distorsion ?
- D’autre part, les images et les pensées ressenties comme de vrais souvenirs peuvent-elles être fausses ?
- Ces souvenirs, qui semblent réels et vifs même si les événements ne sont jamais arrivés, peuvent-ils être en quelque sorte fabriqués de toutes pièces (from whole cloth). Si oui, par quels processus ?
- Comment pouvons-nous connaître la différence entre des souvenirs réels et de faux souvenirs?
- Fondamentalement, comment pouvons-nous connaître les réponses à ces questions?
- Y a-t-il des méthodes scientifiques disponibles et adéquates pour enquêter sur ces questions?
Les thèses en présence.
- Certains praticiens, thérapeutes "de la mémoire retrouvée" avaient tendance à croire dans le phénomène du refoulement, à croire qu’une agression sexuelle était particulièrement susceptible d’être refoulée, et à croire en l’efficacité des procédures telles que l’hypnose, l’imagerie guidée et d’autres procédures thérapeutiques communément utilisées pour la récupération de souvenirs précis et sans distorsion, autrement inaccessibles à la conscience.
- Les scientifiques de la mémoire, d’autre part, ont trouvé ces affirmations fondamentalement invraisemblables. Un important corpus de recherche a démontré que les événements traumatiques sont particulièrement susceptibles d’être mémorisés, plutôt que d’être refoulés. De nombreuses recherches ont indiquées que l’essentiel des événements traumatiques a très peu de chances d’être oublié.
Peut-on apporter une solution à la controverse ?
Élizabeth Loftus et sa collègue concluent :" Les 2 parties s’appuient sur des critères de vérité différents pour évaluer la question.
- Alors que la communauté scientifique exige des preuves scientifiques à l’appui de n’importe quelle position,
- la communauté des thérapeutes est plus convaincue par la réalité subjective de leurs expériences et de celles de leurs clients."
Les publications récentes sont données à la fin de l’article. Cet article a été traduit de l'anglais par Mme Axelrad et publié sur son site. Pour le lire cliquez ...ici .
Les visiteurs intéressés par les faux souvenirs "retrouvés" en thérapie sont de plus en plus nombreux...
Semaine du 8 au 14 mars 2015 : Voici nombre de visiteurs chaque jour.
Des visiteurs de 118 pays dont :
- 76,7% de visiteurs français (75,7% de Métropole et 1% de la Martinique et de la Réunion notamment),
- 3,8% du Canada, 3,6% de Belqique, 3,2% de Suisse,
- 2,4% du Maroc, 2,3% des États-Unis, 1,5% d'Algérie....
Pendant cette période le nombre de pages lues s'élève
- au total à 411 pages en moyenne par jour,
- et plus de 40 pages différentes.
Notre souhait : Que le nombre de victimes des faux souvenirs diminue et donc aussi le nombre de visites... Mais ce n'est pas le cas.
Un verdict historique: Benoît Yang Ting, thérapeute de la "mémoire retrouvée" est condamné en appel
Ce mardi 13 février 2015, il a été condamné à un an de prison avec sursis pour abus de faiblesse. L'homme, aujourd'hui âgé de 78 ans, est accusé d'avoir implanté des faux souvenirs dans la tête de ses "patients". Il les avait isolés de leurs familles, de leurs amis, et leur avait extorqué de fortes sommes d'argent. Cette pratique est dénoncée par la Miviludes depuis 2007, mais c'est la première fois qu'une telle affaire est portée devant les tribunaux en France.
Ce verdict, très attendu par les familles des victimes, va permettre d'étayer l'arsenal juridique à leur service.
Fabriquer des faux souvenirs, en trois séances de 40 minutes.
Le Journal Psychological Science(1) en date du 14 janvier 2015 publie un article intitulé : « Constructing Rich False Memories of Committing Crime » repris par P. Barthélémy (2) le 3 février.
L’étude, réalisée par une psychologue britannique Julia Shaw, est la première à fournir des preuves suggérant que de faux souvenirs d’avoir commis des crimes peuvent être générés dans un cadre expérimental contrôlé.
Ces travaux, menés par des psychologues de l'université de Bedfordshire (Royaume-Uni), montrent en effet qu'en choisissant soigneusement les questions qui sont posées à un individu, il est possible de l'entraîner à fabriquer des souvenirs d'un crime qu'il n'a jamais commis, et ce en trois heures seulement.
• L'interviewer encourage son interlocuteur à fouiller sa mémoire tout en faisant, gentiment mais réellement, pression sur lui. Il peut glisser de faux indices comme "Dans le questionnaire, vos parents ont dit que...».
• L'expérimentateur recourt aussi à une certaine forme de pression sociale en assurant que, "si elles font de gros efforts, la plupart des personnes sont capables de retrouver les souvenirs perdus".
• Ajoutons quelques ficelles plus ou moins subtiles (acquiescements, sourires, longues pauses pour inciter le sujet à ajouter quelque chose pour rompre de silence, faire semblant d'être déçu quand cela ne vient pas...),
• Ainsi qu'un décor adéquat (une étagère complète pleine de livres sur la mémoire pour laisser penser que l'on a, affaire à un expert) et on obtient une mise en condition du "cobaye".
Bref on se croirait dans une séance chez un vrai psy !
Les résultats sont assez impressionnants. Sur la base des détails "remémorés" lors des séances et sur les déclarations des sujets eux-mêmes, plus des deux tiers des participants ont effectivement cru avoir vécu la fausse histoire.
Quand on vous dit que faire retrouver des faux souvenirs c’est facile ! Même sans hypnose.
(1) Constructing Rich False Memories : ...ici
(2) Comment convaincre aisément quelqu’un qu’il a commis un crime : ...iciLes faux souvenirs induits dans les retraites «psycho-spirituelles»
Le site québeqois "forum-religion" (1) a ouvert un sujet "Pour en finir avec les hoax, les légendes urbaines !"(2). La modératice catholique Marmhonie aborde, le 6 janvier 2015, ce qu'elle appelle une technique d'enfumage: la création de faux souvenirs. Elle écrit :
"Ainsi, un psychologue, un kinésithérapeute, un sophrologue, un guérisseur, vous induit en relaxation ou en persuasion, de faux souvenirs. Il arrive à vous convaincre que jadis, bla bla bla... Et cela fait un tel effet de surprise sur vous, cela touche à votre émotivité suffisamment pour vous dire :
- Après tout, pourquoi pas ?"
Le piège des inductions de faux souvenirs et de manipulation mentale vient de se refermer sur vous.
Dans les liens qu'elle donne il y a bien entendu notre site, mais aussi le GEMPPI, Infosectes-Aquitaine, Santé-médecine, mais aussi le site pncds72 (3) qui traite des faux souvenirs créés dans certaines sessions de retraites «psycho-spirituelles». ou Agapèthérapie. Nous avons donc détaillé cette dérive sectaire dans notre page "Techniques"
* Notes :
1- http://www.forum-religion.org/
2- http://www.forum-religion.org/general/pour-en-finir-avec-les-hoax-les-legendes-urbaines-t31597-45.html
3- Le site catholique de la Sarthe (72) "Pastorale, Nouvelles Croyances et Dérives Sectaires:http://pncds72.free.fr/"
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L'actualité des faux souvenirs induits en 2014
Faux souvenirs en France: Délai de prescription, Me Picotin réagit.
Le Journal Sud-Ouest a publié un entretien avec Me Picotin. Celui-ci exprime son soulagement après que l'Assemblée Nationale ait repoussé ce projet de loi. Il dit: "C'est une folie juridique. Le projet de loi s'appuyait sur la théorie de la "mémoire réprimée". Celle-ci ne repose sur aucune base scientifique."
Lire l'article ...ici. Cet article est reproduit par la CIPPAD ...ici.Faux souvenirs en France: le délai de prescription (suite).
La proposition de loi UDI pour allonger de 10 années supplémentaires le délai de prescription a été repoussée à l'Assemblée Nationale, le 2 Décembre 2014, par 252 voix contre 191 *. Le travail intensif de lobbying de Muriel Salmona, citée à plusieurs reprises lors des débats au Sénat et à l'Assemblée Nationale, est donc provisoirement mis en échec. On a cependant noté que les députés qui ont défendu cette proposition de loi ont tous fait référence à une hypothétique "amnésie traumatique" nommée parfois "amnésie post-traumatique". Un travail des scientifiques et des professionnels de santé est donc plus que jamais nécessaire pour combattre cette théorie farfelue, sans preuve scientifique.
Il ne s’agit pas de nier l’existence des abus sexuels avérés. La lutte contre ceux qui les commettent doit être sans merci. Mais c’est seulement si l’on différencie les souvenirs réels, corroborés par une source indépendante, des souvenirs imaginaires ou implantés par un thérapeute, que l’on pourra rendre la justice. Élizabeth Loftus, Richard McNally, Scott Lilienfeld ont en effet démontré qu'il est facile d'implanter de faux souvenirs et que la soi-disante "amnésie (dissociative) traumatique" qui enfouit le trauma dans l'inconscient pendant 30 ou 40 ans est un morceau de folklore dénué de tout fondement scientifique convaincant.
Merci aux associations, et députés, qui par leur ténacité ont rendu possible ce résultat.
Note 1 : * Le député radical de gauche Alain Tourret devrait se voir confier rapidement, par la commission des Lois de l’Assemblée, une mission d’information sur la réforme des règles de la prescription avec son collègue UMP Georges Fenech.
Note 2: A l'instar de nombreuses associations françaises qui ont publiés le communiqué de l'AFIS, nos amis italiens de "l'Association des parents des victimes de sectes" parlent de ce projet de loi aberrant :
Francia. Presentata una proposta di legge che incentiverebbe pericolose pseudo-terapie basate sulla manipolazione psicologica degli individui. Il comunicato dell’Associazione Francese per l’Informazione Scientifica (AFIS). Pubblicato da favisonlus in Comunicati stampa il 25 novembre 2014.
Faux souvenirs en France: le délai de prescription.
Les députés voteront, le mardi 2 décembre 2014, pour allonger (ou pas) de 10 années supplémentaires le délai de prescription pour les abus sexuels infantiles présumés. Cette modification est basée sur l'affirmation que "l'amnésie dissociative traumatique" justifie la révélation tardive de l'abus. Rappelons que :
- L’amnésie dissociative traumatique, n’a aucun fondement scientifique, c’est un vocable inventé par les thérapeutes de “la mémoire retrouvée” pour créer la confusion avec celui d’amnésie traumatique. L’amnésie traumatique existe vraiment, notamment à la suite d’un choc à la tête, mais cette amnésie est temporaire (habituellement quelques jours ou quelques semaines ).
-- Les souvenirs “retrouvés” en thérapie ou par hypnose (30 ou 40 ans plus tard), peuvent être vrais ou faux, seule une corroboration extérieure peut les différencier. Ils sont le plus souvent faux. Les critères invoqués de clarté, précision, vivacité, émotion, qui accompagnent le récit ne sont pas probants : un faux souvenir peut être aussi clair, précis, vif, émotionnel, qu’un vrai.
- Le "refoulement" comme Richard McNally le dit, est un "morceau de folklore" que certains thérapeutes revendiquent mais sans aucune preuve scientifique.
- La proposition de loi d‘extension du délai de prescription, qui se fonde sur ces deux notions (l’amnésie dissociative traumatique, le refoulement) pour expliquer une révélation tardive, loin d’aider les victimes, aggraverait les ravages des thérapies déviantes, qui font retrouver des « souvenirs enfouis » en utilisant des techniques de manipulation mentale ou l’hypnose.
- R. Christopher Barden, un avocat et psychologue américain qui a travaillé sur des dizaines de cas à travers le pays, a déclaré : À la fin des années 1990, les tribunaux étaient devenus sceptiques concernant revendications d’amnésie traumatique. Il était devenu clair que de nombreux souvenirs retrouvés étaient faux. Les poursuites et les jugements ont chuté brusquement, les tribunaux ont commencé à insister sur la corroboration et rejetaient les témoignages qui ne répondent pas aux normes scientifiques rigoureuses. Une décision dans l'État de Rhode Island 1999 a "pratiquement terminé toutes les poursuites pénales fondées sur des souvenirs retrouvés aux Etats-Unis."
Il ajoute : "Tragically, the French and Israeli systems are currently having more troubles with Recovered Memory cases because these countries are applying Pre-Burgus*, Pre-Quattrocchi* (science-illiterate) legal methods."
Aujourd’hui, 15 ans plus tard, la France tombe dans ce travers. Tragiquement, les législateurs ignorants en matière scientifique, donnent du crédit à la théorie farfelue de « l’amnésie dissociative traumatique ».
L'Association Française pour l'Information Scientifique (AFIS) a écrit à tous les députés et sénateurs et publié un communiqué intitulé : "Abus sexuels, « souvenirs retrouvés » et manipulation mentale : la loi peut-elle ignorer la science ?" Lire ...ici
Nous les remercions pour leur courage...
* Note : Les cas Quattrochi et Burgus ont contribués à faire évoluer le système légal américain en déniant la valeur de preuves des souvenirs retrouvés en thérapie s'ils ne sont pas corroborés de façon indépendante.Faux souvenirs en Israel: un exemple à ne pas suivre.
Richard McNally nous a transmis un communiqué de The Society for a Science of Clinical Psychology (SSCP) . Celle-ci dénonce le verdict du 13 Août 2014 de la Cour suprême israélienne qui a confirmé la condamnation d'un père, Benny Samuel, pour le viol de sa fille, quand elle était enfant, et qui est maintenant âgée de 38 ans. Cette décision est unique parce qu'elle est entièrement basée sur le souvenir retrouvé au cours d'un rêve vécu par la fille, plus d'une décennie après que l'abus sexuel apparent ait eu lieu, sans aucune preuve ou corroboration externe.
"La Société (ndlr. américaine) pour une science de la psychologie clinique (SSCP) est profondément troublée par la décision de la Cour suprême israélienne, qui va à l'encontre de la meilleure science psychologique disponible. Il n'y a pas de mécanisme psychologique connus par lequel les souvenirs d'événements traumatiques répétés peuvent être complètement oubliés et puis tout à coup remémorés suite à un rêve. De plus, il existe des preuves fondées sur des résultats de recherche bien établis que, beaucoup ou les plus souvent allégués, des souvenirs retrouvés d'abus précoce sont en fait des fabulations - souvenirs sincères mais faux ou déformés. [...] Même les experts qui ont une opinion différente conviennent que les souvenirs récupérés ne doivent pas être acceptés comme authentiques sans corroboration convaincante par d'autres sources. La SSCP croit fermement que les décisions juridiques, dont beaucoup peuvent avoir une incidence sur la vie et les moyens d'existence des individus et de leurs familles, doivent être fondées sur les meilleures preuves scientifiques disponibles. En conséquence, SSCP s’oppose fermement à la décision de la Cour suprême israélienne, qui accrédite des allégations psychologiques extrêmement douteuses. "
Le Journal Jerusalem Post du 11 janvier 2014 écrivait : Le tribunal de toute évidence a ignoré, ou était ignorant ou ne se souciait pas de la controverse et de la science réfutant l'exactitude des souvenirs refoulés. Ceci est une tragédie pour le père et la fille qui doivent vivre avec les conséquences de juges non informés et d’experts biaisés. » [...] Les juges Zvi Gurfinkel, Judith Amsterdam et le Dr Kobi Vardi ont accepté à l'unanimité des témoignages d'experts concernant la plaignante, qui a, dit-elle, refoulé des souvenirs d'abus et s’en est rappelé des années plus tard dans un rêve terrifiant.[…] Les témoins de la défense ont déposé des avis soutenant que les souvenirs de la plaignante étaient faux, mais la Cour a jugé que cela ne suffisait pas à créer un doute raisonnable sur la culpabilité de Samuel. Au lieu de cela, les juges ont accepté le témoignage de témoins à charge le Professeur Eli Zomer, le Dr Zvia Zeligman et le Dr Anat Gur, tous experts dans le traitement des victimes d'agression sexuelle.
Note Psyfmfrance : Il est dommage que des scientifiques comme Élizabeth Loftus, ou Richard McNally ou encore Scott O. Lilienfeld n'aient pas été appelés à témoigner !Souvenirs refoulés, faux souvenirs et délai de prescription
Madame Brigitte Axelrad a publié, le 23 octobre 2014, sur le site Science et pseudo-sciences de l'Association Française pour l'Information Scientifique (AFIS) un article très intéressant et documenté. ...ici. Elle a interrogé Richard McNally, Scott Lilienfeld et Elizabeth Loftus à l'occasion de la proposition de loi soumise au Sénat concernant la prescription des viols et abus sexuels. Les auteures de la proposition de loi s'appuient sur l'existence supposée de "l'amnésie dissociative traumatique" pour expliquer que les souvenirs puissent apparaitre, en thérapie, 30 ans après les faits supposés. Les sénateurs ont paru particulièrement ignorants sur ce sujet.
Richard McNally explique notamment que le "refoulement" et "l'amnésie dissociative traumatique" sont "un morceau de folklore dénué de tout fondement scientifique convaincant". Il détaille ses travaux de recherche et explique que les théoriciens de l’amnésie dissociative traumatique (c’est-à-dire du refoulement) confondent ce concept de refoulement avec d’autres phénomènes de mémoire. Il détaille les sept confusions les plus fréquentes.
Sur le projet de loi il réagit ainsi: " Oh my... ! Le problème, c’est qu’il n’existe pas de preuve convaincante que des personnes soient incapables de se rappeler les événements vraiment traumatiques, c’est-à-dire de preuve convaincante de l’existence de l’amnésie dissociative traumatique. En conséquence, le projet de loi repose apparemment sur des hypothèses sur la mémoire qui ne sont pas étayées par des preuves."
Scott Lilienfeld conclut son interview ansi : "Si le Parlement Français modifie la loi pour permettre la présentation de la mémoire retrouvée comme preuve, il ira à l’encontre d’énormes quantités de données et de connaissances scientifiques bien établies en ce qui concerne les mécanismes de la mémoire. Les dernières décennies de recherche médicale et psychologique nous ont apporté un enseignement puissant, mais largement négligé : une tradition clinique bien établie n’est pas toujours équivalente à la preuve scientifique. Nous devons nous tourner vers des données bien établies, pas vers des intuitions viscérales ("gut hunches"). Nous devons distinguer les faits scientifiques de la fiction scientifique. Si nous ne le faisons pas, nous risquons de faire subir un préjudice grave à des personnes innocentes et à leurs familles."
Enfin Elizabeth Loftus conclut: " Si les Français doivent traverser le même épisode tragique que les Américains lors de la guerre des souvenirs, je les plains sincèrement !"
A lire et à diffuser absolument !Zoélie n'est plus...
Nous tenons à rendre hommage à Zoélie, qui a succombé à un cancer. Elle aurait pu venir à bout de sa maladie si elle n’avait pas été la victime d’un charlatan qui l’a détournée de son traitement médical.
Zoélie a consacré le temps qui lui restait à vivre à se battre contre ces charlatans (1). Suite à son expérience et à celle de proches, elle avait créé l’Institut Supérieur de Charlatologie et un blog (2) afin de dévoiler leurs méthodes pour que les victimes puissent ouvrir les yeux sans se sentir jugées et aider « à prendre conscience de la dangerosité de certaines médecines dites douces ». Elle avait publié sur un mode humoristique, une parodie de conférence de "Sue Vientois", Thérapeute Autoproclamée Spécialisée en Thérapie de la Mémoire Retrouvée le 27 juin, puis le 22 juillet et le 08 août 2013, deux autres épisodes consacrée aux faux souvenirs induits. Retrouvez les 3 épisodes(3), cela en vaut vraiment la peine.
(1) Le site Faux Psycho a pour objectif de prévenir les risques du recours aux pseudo-thérapeutes : ...ici
(2) Son blog ...ici
(3) - Les faux souvenirs: épisode 1 ...ici
- Les faux souvenirs: épisode 2 ...ici
- Les faux souvenirs: épisode 3 ...ici
Au revoir l'amie...Le procès en appel de l'"humanothérapeute" Benoït Yang Ting (suite mais pas fin).
L'AFP du 4 octobre publie un communiqué sur le procès en appel de Benoît Yang Ting. L'accusation a demandé vendredi soir un an de prison avec sursis. Tous deux Benoît Yang Ting et son épouse Suzanne étaient jugés jeudi et vendredi en appel, M. Yang Ting ne comparaissant pas en raison de son état de santé très fragile.
L'avocate générale a estimé que les méthodes employées étaient "de nature à mettre (les plaignants) en état de sujétion" et ressortaient de "l'emprise" dans laquelle ils étaient plongés, "psychiquement dans un état de totale dépendance". Elle a également estimé que Mme Yang Ting était "co-auteur" car "parfaitement au courant" et puisque les versements avaient "profité au couple".
Pour les parties civiles, Me Olivier Hillel a réclamé 500.000 euros de dommages et intérêts pour chaque plaignant, dénonçant un comportement de "pervers narcissique". "Il lui faut s'approprier les êtres, de l'intérieur. Yang Ting est en eux, ils sont aliénés. Ils ne pensent plus par eux-mêmes, ils pensent Yang Ting".
La cour d'appel a mis son arrêt en délibéré au 13 février 2015. Rappelons que le premier procès a eu lieu le 12 avril 2012
(Source : AFP, 04.10.2014).Stephanie Trastour dans Le Magazine du Monde du 4 octobre 2014 (p.21) publie un article intitulé :"Le vrai procès des faux souvenirs".
" C'EST LE PROCÈS EMBLÉMATIQUE de tous les charlatans du divan. La première affaire portée devant la Justice traitant d'un phénomène encore méconnu, les faux souvenirs induits. Selon L'Association Alerte Faux Souvenirs Induits, de nombreuses autres victimes de « thérapies déviantes» ont depuis porté plainte en France. Sa présidente, Claude Delpech, souhaite que « ce procès historique fasse jurisprudence ».
C'est aux Etats-Unis qu'est apparue la première « épidémie de faux souvenirs. Au début des années 1990, la méthode est dénoncée et le nombre de procès explose. Plus de 700 au cours de la décennie, selon The False Memory Syndrome Foundation (la Fondation pour le syndrome des fausses mémoires créée aux Etats-Unis). D'abord, ce sont des patients qui poursuivent leurs parents pour des viols ayant eu lieu durant leur enfance. Puis ce sera au tour des parents injustement accusés de se retourner contre les thérapeutes.
Le phénomène retombera comme un soufflé au tournant des années 2000. « En partie grâce à sa forte médiatisation, mais aussi grâce aux scientifiques qui ont démontré à quel point la mémoire est facile à manipuler, explique Brigitte Axelrad, professeure de psychosociologie et auteure des Ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée (éditions Book-e-book) « Les condamnations très lourdes pouvant se compter en millions de dollars, ont également contribué à dissuader les thérapeutes mal intentionnés »
La France serait-elle à son tour guettée par la même épidémie? « Si les Français doivent traverser le même épisode tragique que les Américains lors de la "guerre des souvenirs", je les plains sincèrement », prévient la psychologue américaine Elizabeth Loftus, mondialement reconnue pour ses travaux sur la question.
(Source : Le Magazine du Monde, 04.10.2014)La recherche continue aux USA :
La privation de sommeil double la probabilité de création de faux souvenirs induits
Psychological Science OnlineFirst, le journal de l'Association for Psychological Science a publié le 16 juillet 2014 un article intitulé : "Sleep Deprivation and False Memories". Cet article décrit une recherche menée par l'équipe d'Élizabeth Loftus à L'Université d'Irvine en Californie. Lire aussi l'article du Figaro Santé* du 12 Août 2014* ...ici
De nombreuses études se sont penchées sur les facteurs qui influent sur la susceptibilité aux faux souvenirs. Cependant, peu de chercheurs ont étudié le rôle de la privation de sommeil dans la formation de faux souvenirs, malgré des preuves accablantes que la privation de sommeil altère la fonction cognitive. Les chercheurs ont examiné la relation entre la durée du sommeil auto déclarée avec les faux souvenirs et l'effet de 24 heures de privation totale de sommeil sur la susceptibilité aux faux souvenirs.
Les chercheurs ont constaté que la privation de sommeil peut augmenter le risque de développer de faux souvenirs. Plus précisément, la privation de sommeil a accru les faux souvenirs dans une tâche de désinformation lorsque les participants étaient privés de sommeil pendant l'encodage de l'événement, mais n'a pas eu un effet significatif lorsque la privation est survenue après l'encodage de l'événement. Ces expériences sont les premières à étudier l'effet de la privation de sommeil sur la susceptibilité aux faux souvenirs, qui peuvent avoir des conséquences désastreuses.
Le docteur Pierre-Marie Liedo, directeur du département de neurosciences à l’Institut Pasteur et directeur de recherche au CNRS se réjouit de ces recherches et pense que :
« Ces résultats apportent une pierre à l'édifice, en démontrant que la mémoire humaine n'est pas fiable. Même pour le sujet qui est trompé par son propre cerveau. Que le souvenir soit réel ou virtuel, les mêmes structures cérébrales sont utilisées, le souvenir emprunte les mêmes voies, et provoque les mêmes réponses émotionnelles. C'est pourquoi il est si difficile de différencier un vrai souvenir d'un faux car, une fois créés, ils se ressemblent en tout point. »
Aux États-Unis, ces résultats relancent le débat sur la véracité des témoignages. Le professeur Elizabeth Loftus, psychologue à l’Université d’Irvine en Californie étudie, depuis quarante ans, les mécanismes de manipulation de la mémoire et des faux souvenirs. Elle a mis en garde sur les risques de faux souvenirs liés à certaines pratiques utilisées en psychanalyse. Elle se bat pour la prise en compte de l’éventualité de ces faux souvenirs lors des témoignages dans les procédures de police et de justice. (Source : Le Figaro, 12.08.2014)
Résultats extraits de l'article communiqué à Pyfmfrance par Lawrence Patihis.
Les chercheurs en psychologie ont réuni 193 personnes, dont 28 avaient dormi moins de cinq heures la nuit précédente, et leur ont fait remplir un questionnaire simple mais comprenant un élément trompeur : il leur était demandé si, après les attentats du 11 septembre 2001, ils avaient vu la vidéo «largement diffusée» du crash en Pennsylvanie du quatrième avion détourné, prétendument filmé par un témoin au sol. Or, si des vidéos des restes de l'avion existent, aucune n'a capturé le crash en lui-même.
Pourtant, parmi les 28 participants qui avaient peu dormi, 54 % ont déclaré avoir vu cette vidéo, contre 33 % chez les 165 autres. Grâce à deux autres expériences, l'équipe a montré qu'il était aussi possible de falsifier des souvenirs récents - vieux d'à peine quelques dizaines de minutes - et qu'il était d'autant plus facile de les fausser lorsque le témoin est privé de sommeil au moment de la création du souvenir.
Le taux de réponse intégrant la mauvaise information (MCR) est augmenté (passant de 27 à 38%) et le taux de faux souvenirs est également augmenté (passant de 13 à 18%) pour les sujets qui ont dormi 5H ou moins par rapport au groupe de référence qui a dormi 5H ou plus.
Le taux de faux souvenirs double (passant de 23 à 38%) pour les sujets qui ont reçu l’information le matin après une nuit de veille par rapport aux sujets reposés. Par contre pour ceux qui ont reçu l’information le soir précédent le taux de faux souvenirs l'écart pour les sujets privés de sommeil et pour ceux reposés n’est pas significatif.
* Steven J. Frenda(1), Lawrence Patihis1(1), Elizabeth F. Loftus1(1), Houx C. Lewis(2), et Kimberly M. Fenn(2)
1-Département de psychologie et le comportement social de l'Université de Californie, Irvine, et
2-Département de psychologie, Université d'État du Michigan.
Nous remercions vivement Brigitte Axelrad qui recense et analyse depuis 2010 les travaux de recherche scientifique sur les faux souvenirs induits et Lawrence Patihis de nous avoir communiqué cet article pour nous permettre d'informer nos lecteurs francophones.
Cette technique de privation de sommeil est assez largement utilisée par les gourous de sectes. Certains thérapeutes de la "mémoire retrouvée" n'hésitent pas à induire de faux souvenirs chez des patientes déprimées qui manquent de sommeil.
Note * L'article du Figaro exprime des vérités et une certaine ignorance, à propos de faux souvenirs "retrouvé" en thérapie. Jonathan Herchkovitch écrit :"Ces nouveaux résultats viennent relancer le débat qui agite la justice américaine sur la véracité des témoignages, cheval de bataille du Pr Loftus. D'après Innocence Project, une organisation américaine qui utilise des contre-expertises ADN pour dénoncer des erreurs judiciaires, le faux témoignage visuel serait impliqué dans 72 % des 317 condamnations qu'ils sont parvenus à casser.
Ce facteur fatigue s'insère aussi dans une guerre qui, depuis presque vingt ans, oppose les défenseurs des souvenirs retrouvés aux neuropsychologues. Ces derniers insistent sur les risques liés à certaines techniques utilisées par les psychanalystes qui induisent - le plus souvent involontairement - de faux souvenirs, d'abus sexuels dans l'enfance.[...] En France, où ces techniques psychanalytiques controversées sont moins développées (sic), la justice a mis des barrières à l'intrusion dans les tribunaux de la neuropsychologie, science très complexe et en perpétuelle évolution.".
On aurait bien aimé que les thérapeutes de la mémoire "retrouvée" soient moins nombreux. C'est loin d'être le cas !
Le journal "Le Monde" publie un article sur les singuliers troubles de la personnalité qui sont une variante des faux souvenirs induits.
Le Monde publie le 02 août 2014 un article de Sandrine Cabut intitulé : Aux Etats-Unis, de singuliers troubles de la personnalités. Elle écrit :
En ces années 1980, une nouvelle et étrange maladie envahit l’Amérique : le trouble de la personnalité multiple (TPM).[...] Les malades, en majorité des femmes plutôt introverties, et leurs autres personnalités, appelées alters, « peuvent être d’âge, de caractère, voire d’espèces différentes », souligne Brigitte Axelrad, professeure honoraire de philosophie et de psychosociologie, dans un article paru en 2009 dans les dossiers de l’Observatoire zététique (http://www.zetetique.fr/index.html/dossiers/287-personnalite-multiple?start=1).[...] Les psys américains expliquent ce profond « morcellement du moi » par des abus sexuels subis dans l’enfance. Les traumatismes refoulés ressurgissent et s’expriment à travers les personnalités alternatives dont le nombre moyen est de seize. Richard Kluft, thérapeute star de ce trouble outre-Atlantique, rapportera même un cas avec 4 500 personnalités différentes.
L’explosion des cas coïncide avec la période où de nombreuses Américaines sont convaincues d’avoir été sexuellement abusées pendant leur enfance. « Souvent, ces abus étaient censés être survenus au cours de rituels sataniques, où la victime était forcée de participer à des incestes, des viols, des meurtres et des actes de cannibalisme », précisent Evans et Bartholomew. Les patientes portent plainte contre leurs parents et elles sont indemnisées malgré l’absence de preuves. Alors que, dans les années 1990, les histoires sont de plus en plus extravagantes, le scepticisme gagne.[...] Parallèlement, des psychologues montrent par des expériences que de faux souvenirs peuvent être implantés chez des individus. Après les parents, ce sont les psys qui se retrouvent assignés dans les tribunaux. Au cours de sa thérapie, une patiente s’était « souvenue » qu’elle avait été violentée par 50 membres de sa famille, y compris ses arrière grands-parents. Réalisant le grotesque des accusations, elle porta plainte contre son thérapeute et fut dédommagée de 2,4 millions de dollars. Bien que certaines personnes témoignent encore dans des talk-shows, les TPM ont presque disparu. En France, de nombreux praticiens sont restés sceptiques sur leur réalité, mais de rares psychiatres affirment rencontrer quelques cas chaque année.
Les milliers de cas de faux souvenirs induits découverts chaque année en France mériteraient un article au moins aussi bien fait que celui-ci.
Conférence-débat à Bordeaux le 12 juin 2014 sur la dérive des faux souvenirs
C’est devant une assistance nombreuse et attentive qu’a commencée à 19 heures la conférence organisée par Infosectes Aquitaine sur le thème des ravages des Faux Souvenirs « retrouvés » en thérapie. La salle de l’Athénée municipale de Bordeaux était bien pleine mais à la suite d’un incident technique, les participants ont du évacuer les lieux. Cela s’est passé dans le calme et ils se sont tous retrouvés sur la place Jean Moulin en attendant qu’un nouveau lieu soit trouvé. Finalement les organisateurs ont trouvés une solution au pied levé et la conférence a pu se poursuivre sans autre incident dans la salle de conférence d’un hôtel proche. L’auditoire était encore au complet et il est resté attentif jusqu’à 22 heures 30 !
Maitre Daniel Picotin Président d’Infosectes Aquitaine a introduit Brigitte Axelrad professeur de philosophie et de psychosociologie, membre de l’Observatoire Zététique de Grenoble et de l’AFIS (Association Française pour l’Information Scientifique) qui a traité le sujet des ravages de faux souvenirs. Puis Me Daniel Picotin a introduit le Docteur Alain Sauteraud, psychiatre à Bordeaux. Celui-ci a présenté l’approche scientifique des thérapies et insisté sur “l’effet prise en charge” qui est la clé de voûte de l’emprise psychologique.
Les interventions ont suscité de nombreux échanges avec l’assistance. On a noté la présence de vice- présidente de l’Ordre régional des Médecins, la présidente de l’Agence Régionale de Santé (ARS) et de plusieurs médecins généralistes. Des parents de victimes se sont aussi exprimés, ils ont notamment évoqué la position des juges aux affaires familiales qui refusent aux grands-parents le droit de visite à leurs petits enfants. L’heure tardive n’a pas rebuté les auditeurs qui sont restés jusqu’à la fin.
Extrait vidéo de la conférence donnée à l'Athénée municipale de Bordeaux
Réalisation et commentaire de Brigitte Giraud
Brigitte Axelrad a étudié un fait de société répandu, mais dont on parle peu : l'accusation d'un parent ou d'un proche pour abus sexuel, 20 ou 30 ans après les faits supposés s'être produits. Vrai ? Faux ?
Les Thérapies de la Mémoire Retrouvée (TMR) retrouvent toujours, elles sont faites pour ça !
Est-ce que je me souviens vraiment de ma chute de vélo à cinq ans ? Ou bien est-ce le récit qu'on m'en aura fait qui aura construit le souvenir du vélo et de la chute ?
Si, à présent, dans cette même phrase, je remplaçais chute de vélo par abus sexuel commis par mon grand-père.... Alors tout, pour toute une famille, et chacun de ses membres, devient saccage, confusion, et plaies vives. "Un faux souvenir aura la même charge émotionnelle qu'un vrai", nous dit Brigitte Axelrad. C'est le début de la douleur.Lire le compte-rendu de la conférence publié par Infosectes Aquitaine ...ici
Lien vers Dailymotion:
Les faux souvenirs induits | Brigitte Axelrad... par Quani
Prendre en compte l’amnésie post-traumatique dans le délai de prescription : l'avis d'un magistrat
Le site Rue89 publie ...ici le 31 mai 2014 un article du juge Michel Huyette sur la proposition de loi présentée au Sénat visant à modifier le régime de prescription des viols et agressions sexuelles. Il écrit notamment :
" Au final, ils ont rajouté dix années aux délais en vigueur. Ainsi, en matière de viol, le délai de prescription serait de trente ans, toujours à compter de la majorité, permettant à une victime mineure de porter plainte jusque la veille de ses 48 ans. Pourquoi pas.[...]
Sans doute faudra-t-il inlassablement le répéter, et nous ne cesserons pas de le faire ici : même si tout le monde sait et admet qu’une écrasante majorité des personnes qui déposent plainte pour viol ont bien été victimes de viol, il arrive que de temps en temps une plainte soit mensongère. Ceci est une réalité qui ne peut être écartée, quand bien même elle dérange. C’est pourquoi la justice ne peut pas se contenter d’une dénonciation et de la mention du nom de l’agresseur pour que celui-ci soi aussitôt déclaré coupable et puni.[...]
D’où cette seule et unique question à retenir : par quels moyens une personne se disant victime de viol quand elle avait 8 ans et portant plainte alors qu’elle est âgée de 45 ans pourra-t-elle rapporter en justice la preuve convaincante de la réalité de l’agression sexuelle qui s’est produite 37 ans avant la dénonciation à la police ? Ce ne sera pas toujours impossible. Mais ce sera très souvent extrêmement difficile.[...]
Rapporter la preuve est difficile quand l’agression a lieu contre une victime mineure et que celle-ci porte plainte juste après sa majorité ou, peu de temps après, une fois qu’elle est autonome comme cela se voit assez souvent en cas d’agression sexuelle dans le cadre familial. C’est pourquoi tous les professionnels qui interviennent dans le processus policier et judiciaire savent combien il est difficile, c’est peu dire, de prouver la réalité de faits d’agressions sexuelles plusieurs dizaines d’années après qu’ils ont été commis.[...]
C’est bien pourquoi la question doit être posée : en allongeant encore le délai de prescription, les parlementaires sont-ils absolument certains d’œuvrer dans l’intérêt des victimes de viol ?"Ndlr : Cet article est tout à fait remarquable. Cependant le magistrat ne parle pas des faux souvenirs implantés par suggestion, par les thérapeutes de "la mémoire retrouvée". Il est ensuite difficile de distinguer les vrais des faux souvenirs et les patient(e)s sont persuadées que les abus se sont réellement produits des dizaines d'années auparavant.
Nous avons interrogé le magistrat :
- Connaissez-vous ce type de thérapie et pourriez-vous nous donner votre point de vue du magistrat sur la façon dont la justice devrait traiter ces cas ?
Voici sa réponse:
- Non je n'ai pas de connaissances spécifiques en ce domaine. La seule chose que peut dire un magistrat c'est que quelque soit le déclencheur du processus judiciaire la règle sera toujours la même : quelle preuve est rapportée au delà des affirmations de la plaignante ?
Merci pour sa réponse rapide.
Une proposition de loi pour prendre en compte l’amnésie post-traumatique dans le délai de prescription
Le Quotidien du médecin publie ...ici le 28 mai 2014 un article sur une proposition de loi présentée au Sénat par les sénatrices UDI-UC, Chantal Jouanno et Muguette Dini, visant à modifier le régime de prescription des viols et agressions sexuelles. Pour illuster leurs propos les sénatrices citent le témoignage d’une journaliste de 42 ans qui aurait été violée sans discontinuer jusqu’à l’âge de 11 ans et demi par son grand-père maternel, son père et le curé du village : « J’ai amnésié tous ces viols et je ne m’en suis souvenue qu’à... 42 ans (...) Trente longues années d’amnésie (...) Et puis mon corps s’est souvenu. La nuit du 13 au 14 octobre 2012, je suis partie en enfer, j’ai décompensé et revécu tous les viols. »
Richard J McNally Professeur au Department de Psychologie, Harvard University, Massachusetts écrivait dans un article "Debunking Myths About Trauma and Memory" en 2005 :
"Comment les victimes de traumatismes se remémorent— ou oublient— leurs expériences les plus horribles se trouve au cœur de la controverse la plus affligeante de la psychiatrie et de la psychologie des récentes années. Alors que les experts soutiennent que les événements traumatiques — ceux qui sont vécus dans une terreur écrasante au moment où ils se produisent— sont trop bien présents à la mémoire, les théoriciens de l’amnésie traumatique sont d’avis contraire. Bien que ces derniers admettent que le trauma est souvent apparemment gravé dans la mémoire, ils soutiennent néanmoins qu’une minorité significative de survivants sont incapables de se souvenir de leur trauma, grâce aux mécanismes soit de la dissociation, soit du refoulement. Malheureusement, les preuves qu’ils présentent à l’appui du concept de l’amnésie dissociative traumatique ne soutiennent pas leurs allégations. Le but de cette étude est de dissiper la confusion et de dégonfler les mythes sur les traumatismes et la mémoire."
Il ajoutait:
"Malheureusement, cette argumentation erronée a inspiré la soi-disant "thérapie de la mémoire retrouvée", sans doute la plus grave catastrophe qui a frappée le domaine de la santé mentale depuis l'époque de la lobotomie."
Note: Des médecins ont réagi à cet article du Quotidien du Médecin:
- Le 28/05/2014 à 22h59 Profession : Médecin
" J'aimerais connaître sur ce sujet l'opinion d'Elizabeth Loftus... "
- Le 29/05/2014 à 18h10 Profession : Médecin
"Rappelons à toutes fins utiles que l'hypnose peut faire ressurgir des souvenirs enfouis mais aussi des fantasmes inconscients, et qu'il est impossible de différencier les deux. C'est un phénomène bien connu des psychiatres qui impose donc la plus grande prudence pour faire la part des choses. "
- Le 30/05/2014 à 08h34 Profession : Médecin
« Mais il est également bien connu des psychiatres, qu'un évènement traumatisant entraîne souvent un refoulement, refoulement qui est loin de protéger contre les conséquences délétères du traumatisme. C'est le rôle du juge de faire le tri, éventuellement assisté d'experts, entre la mythomanie volontaire, et donc condamnable, ou non, et le retour douloureux du refoulé, où il est indispensable que la victime soit reconnue comme telle. Un psychiatre expert près-la Cour d'Appel.
Ndlr: Le concept du refoulement n'a pas été prouvé scientifiquement.
Conférence-débat à Bordeaux le 12 juin 2014 sur la dérive des faux souvenirs
Infosectes Aquitaine organise pour la première fois une conférence-débat qui réunit un avocat spécialisé, l'auteure du livre "Les ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée", et un médecin-psychiatre, sur ce thème. De courtes vidéos illustrent aussi le sujet.
Tous les aspects de cette dérive pourront ainsi être traités, les intervenants répondront aux questions que se posent les victimes, leurs familles et les professionnels : médecins, juristes et journalistes.
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Le procès en appel de l'"humanothérapeute" Benoït Yang Ting (suite).
Le procès en appel reporté : Les avocats de Benoît Yang Ting, psychothérapeute, ont demandé le report du procès de leur client qui devait comparaître le 03 avril 2014 devant la cour d’appel de Paris Les avocats ont réclamé un report sine die du procès arguant que le praticien présente des troubles neurologiques. Ils ont basé leur requête sur les résultats d’une expertise concluant que l’homme n’était pas prêt à comparaître. L’expert a cependant précisé que Yang Ting pouvait donner mandat à ses avocats pour le représenter. Ce que ses défenseurs n’ont pas souhaité.
L’avocate générale, Catherine Levy a dénoncé une forme d’instrumentalisation de la justice. Me Olivier Hillel, l’avocat des parties civiles, a quand à lui réclamé une nouvelle expertise après avoir exprimé des doutes sur les réels troubles de l’accusé.
Début avril 2014, à l’ouverture de l’audience, ses avocats ont demandé un report sine die toujours pour des raisons de santé. L’avocate générale avait requis le rejet de la demande en dénonçant « une forme d’instrumentalisation » de la justice.
La cour a fixé la nouvelle date au 14 octobre 2014.
(Source : Paris-Normandie, 16.05.2014)
L'Ordre des Médecins de Gironde alerte les médecins sur les faux souvenirs induits
Le bulletin du Conseil de l’Ordre des Médecins de la Gironde publie sous la plume du Dr Michèle Daut un texte qui alerte les médecins et les patients sur les faux souvenirs induits. Elle écrit:
"Nous avons reçu l’avocat bordelais Me Daniel Picotin le 7 novembre dernier, accompagné de la secrétaire générale de l’association Infos-Sectes Aquitaine, Martine Amelineau, psychologue, pour lancer sa campagne de prévention contre les dérives sectaires dans 1e domaine de la santé.[...]
Le développement des théories d’ana1yse basée sur l’induction des faux souvenirs (FSI : faux souvenirs induits) fait exploser des familles entières. Les discours pseudo rationnels théorisant à l’envi sur les mécanismes de refoulement censés protéger l’individu de cette souffrance intolérable n’aboutissent qu’à des détresses, éloignant du vrai soin.[...]
Cela touche des officines ayant pignon sur rue, voire des centres de formation agréés par le DIF (Droit Individuel à la Formation), et pénètre même les milieux médicaux. L’abus de transfert est utilisé par de pseudo thérapeutes. Le transfert connu et recherché dans les cures analytiques peut faire émerger de l’inconscient des ressentis .Il convient de rester prudent quant au sens donné à ces flashes. La mémoire est un phénomène en reconstruction permanente ; elle n’est pas un disque dur informatique où les données sont stockées ad integrum.[...]
Il convient de bien différencier ces gourous et escroc de tout poil des nos guérisseurs des campagnes, inoffensifs, Médecins, notre place privilégiée d’écoute de toute une population doit nous servir et nous mettre en alerte si nous entendons par exemple des témoignages de personnes dont un enfant, devenu adulte qui se détourne brutalement de sa famille, suite à une thérapie non conventionnelle.[...] Dénoncer ces dérives est un devoir !"
Nous apprécions, à sa juste valeur, le travail de Me Picotin et de l’Association Infos-Sectes Aquitaine pour sensibiliser les médecins bordelais.
Surprenant : Le jour des élections municipales, en France, les souvenirs induits ont moins la cote.
Le 30 mars 2014 le nombre de visiteurs du site est passé de 200 visites par jour à 160 visites !
Mais la fréquentation remonte dès le lendemain...
Conférence de Brigitte Axelrad sur: Les ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée en thérapie
Après celles de Viuz-en-Sallaz, Valence, Montpellier, Toulouse ...
Mme Brigitte Axelrad a donné à Fontaine (près de Grenoble) le Mercredi 12 Mars à l'Hotel de Ville une conférence proposée par l’Observatoire Zététique sur "Les Ravages des faux souvenirs". Cette conférence de 1H30 a été filmée et suivie en direct sur USTREAM par une dizaine d'auditeurs distants.
Vous pouvez regarder toute la conférence et le débat sur Youtube: cliquer ici.
Plus d'une centaine de personnes y a participé et notamment des psychothérapeutes, psychanalystes, hypnothérapeutes. Le débat qui s'en est suivi a été très courtois et de haut niveau. Une auditrice, hypnothérapeute, s'interroge sur la tendance des patients qu'elle reçoit depuis quelques années, qui demandent à travailler sur des souvenirs oubliés. Pouquoi y accordent-ils tant d'importance? Elle n'a pas de réponse, en tout cas comme "bonne freudienne", elle refuse. A méditer...
Note : Le livre de B. Axelrad Les ravages de faux souvenirs ou la mémoire manipulée est disponible chez Book-e-Book et chez Chapitre.com
- en version papier: ...ici et ...ici et en version numérique: ...ici
La conférence à Fontaine a réunie une assistance nombreuse, attentive et très intéressée. L’intervention a suscité de nombreux échanges avec les participants, démontrant une nouvelle fois que le cycle des “remue-méninges” a un impact fort dans la cité.
Brigitte Axelrad a présenté une approche scientifique de la mémoire et les possibilités de manipulation des souvenirs par la suggestion thérapeutique. Une manipulation basée sur la dépendance au thérapeute…
En Grande Bretagne les faux souvenirs induits en thérapie font la une... .
L'UNADFI vient de publier « Les Actualités de mars 2014 » nous y avons relevé un article du Daily Mail daté du 09 février 2014 qui rapporte 3 cas de jeunes femmes qui ont cru qu’elles avaient été abusées par leurs parents et qui sont revenues sur leurs accusations.
L'article en français est à lire ...ici
Note de Psyfmfrance: Les anglais n'y vont pas "avec le dos de la cuillière", effrayant...
Le procès en appel de l'"humanothérapeute" Benoït Yang Ting.
Plusieurs lecteurs nous interrogent sur la date du procès en appel. Nos correspondants judiciaires nous affirment que le procès aura lieu début avril 2014, si l'état de santé du prévenu le permet. (Lire le communiqué du CCMM ci-dessous)
Philippe-Jean Parquet : les 9 critères pour caractériser l’emprise mentale.
Philippe-Jean PARQUET, professeur de psychiatrie infanto-juvénile à l'université du droit et de la santé de Lille II, chef de service, exerce au Centre hospitalier et universitaire de Lille
Le professeur Parquet a établi une grille de critères pour pouvoir caractériser l’emprise mentale. Pour porter le diagnostic, il faut que cinq des neuf critères soient établis. Ces critères ont été mentionnés lors de son audition devant la Commission d'enquête sénatoriale en décembre 2012 (photo).
Note : Dans les cas de faux souvenirs induits et des thérapies de la « mémoire retrouvée » tous les critères sont présents chez les patientes sous emprise mentale du thérapeute.
Les critères d'emprise mentale définis par le Professeur Philippe-Jean PARQUET
(source le bulletin de mars 2014 de l'UNADFI):
1- Rupture imposée avec les modalités antérieures des comportements, des conduites, des jugements, des valeurs, des sociabilités individuelles, familiales et collectives ;
2- Occultation des repères antérieurs et rupture dans la cohérence avec la vie antérieure et acceptation par une personne que sa personnalité, sa vie affective, cognitive, relationnelle, morale et sociale soient modelées par les suggestions, les injonctions, les ordres, les idées, les concepts, les valeurs, les doctrines imposées par un tiers ou une institution, ceci conduisant à une délégation générale et permanente à un modèle imposé ;
3- Adhésion et allégeance inconditionnelle, affective, comportementale, intellectuelle, morale et sociale à une personne ou à un groupe ou à une institution : ceci conduisant à une loyauté exigeante et complète, une obéissance absolue, une crainte et une acceptation des sanctions, une impossibilité de croire possible de revenir à un mode de vie antérieur ou de choisir des alternatives, étant donné la certitude imposée que le nouveau mode de vie est le seul légitime ;
4- Mise à disposition complète, progressive et extensive de sa vie à une personne ou à une institution ;
5- Sensibilité accrue dans le temps aux idées, aux concepts, aux prescriptions, aux injonctions et ordres à un « corpus doctrinal » avec éventuellement mise au service de ceux-ci dans une démarche prosélyte ;
6- Dépossession des compétences d’une personne avec anesthésie affective, altération du jugement, perte des repères, des valeurs et du sens critique ;
7- Altération de la liberté de choix ;
8- Imperméabilité aux avis, attitudes, valeurs de l’environnement avec impossibilité de se remettre en cause et de promouvoir un changement ;
9- Induction et réalisation d’actes gravement préjudiciables à la personne, actes qui antérieurement ne faisaient pas partie de la vie du sujet. Ces actes ne sont plus perçus comme dommageables ou contraires aux valeurs et au mode de vie habituellement admis dans notre société. »
Ces 9 critères doivent permettre d’identifier avec rigueur l’emprise sectaire et « de ne pas imputer à tort un changement d’attitude et de comportement, qui pourrait avoir d’autres origines comme une pathologie mentale, un trouble de la personnalité ou la réaction à une perturbation survenue dans la vie d’une personne. »
Pourquoi les femmes sont plus souvent victimes des sectes et des dérives sectaires que les hommes?
Le bulletin de l’UNADFI de janvier 2014 nous signale un article intéressant du journal The Telegraph
Dans cet article du journal britannique du 9 janvier 2014 Jemina Thackray se demande pourquoi les femmes sont plus souvent victimes des sectes et des dérives sectaires que les hommes. Pour la journaliste du Telegraph, les femmes sont beaucoup plus susceptibles d’être séduites par les sectes religieuses et les gourous que les hommes. Elles représenteraient 70% de l’ensemble des membres des sectes et des victimes des dérives sectaires. Même lorsqu’elles sont instruites, rejoignent ces sectes de la même manière.
La journaliste explique qu’il existe 3 raisons sociologiques à ce constat.
- Elles sont donc plus attirées que les hommes par l’illusion de sécurité.
- Les femmes auraient un plus grand besoin d’épanouissement spirituel que les hommes.
- les femmes, même les plus émancipées, sont plus vulnérables aux sectes car leur éduction les a préparées à la soumission. (ndlr: nous laissons la responsabilité de cette affirmation à la journaliste)
Dans le domaine des thérapies de la « mémoire retrouvée » et des faux souvenirs les chercheurs ont fait le même constat et sont arrivés à des conclusions voisines :
- les femmes font plus facilement confiance à leur thérapeute
- elles recherchent auprès de lui une sécurité souvent illusoire.
- leur besoin d’épanouissement personnel
- et le besoin de trouver une explication à leur mal-être explique leur adhésion aux théories du thérapeute.
- même les femmes instruites et émancipées sont des victimes faciles et consentantes de ces thérapeutes.
Affaire Iacono : le petit-fils demande pardon à son grand-père.
La Cour de révision dira le 18 février 2014 si elle annule la condamnation de l'ancien élu à neuf ans de prison et ordonne un nouveau procès. L'avocate générale a demandé le rejet de la requête en révision.
Quelle est l'histoire ? Celle d'un grand-père, accusé de viol par son petit-fils, et qui est condamné à neuf ans de prison. Sauf que le petit-fils, Gabriel Iacono, se rétracte, fait même une grève de la faim pour être entendu. Au final, Christian Iacono ne purge que 16 mois de prison ; il est remis en liberté le 5 avril 2012. Tout commence en juin 2000 par le signalement d'un médecin au procureur. Gabriel, 9 ans, aurait subi agressions sexuelles et viols de la part de son grand-père, Christian Iacono, entre 1996 et 1999.
Mais le 3 mai 2011, juste après le procès en appel, coup de théâtre : Gabriel, 20 ans, écrit au procureur qu'il souhaite se rétracter. Il explique qu'il a « inconsciemment menti », pris dans un conflit familial intense entre son père et son grand-père dont il se sent prisonnier : en 1997, Christian Iacono avait dû aller en justice pour obtenir un droit de visite. À l'époque de ses premières dénonciations, précise encore Gabriel, les adultes l'ont cru et il a fini par y croire lui-même. Gabriel avait déclaré, en mars 2012, qu'il avait "menti, petit, pour attirer l'attention et réunir ses parents autour de lui", avait "ensuite été convaincu par les divers médecins de la réalité de ses propres mensonges jusqu'au premier procès, eu des doutes lors du second procès mais ne pas avoir osé les formuler à haute voix en présence de ceux qui l'avaient soutenu au cours des dix ans d'instruction".
La commission de révision découvre un adolescent instable, suicidaire, parfois violent et qui a fait l'objet d'une mesure d'assistance éducative en milieu ouvert (AEMO) entre 2003 et 2007. Elle découvre surtout qu'une autre enquête le concernant a été menée en 2005 et 2006, alors qu'il accusait un camarade d'agressions sexuelles. L'enquête s'était conclue par un non-lieu.
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L'actualité des faux souvenirs induits en 2013
Connaissez-vous l’effet Dodo ?
Le nom d’effet Dodo vient des Aventures d’Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. Celle-ci avait organisé une course autour d’un lac, lorsqu’elle a demandé à l’oiseau Dodo de désigner le vainqueur celui-ci a répondu : "Tout le monde a gagné et tous doivent recevoir des prix ".
En ce qui concerne les psychothérapies, l’effet Dodo affirme que toutes les thérapies se valent. Cette affirmation vient d’être sévèrement contredite dans une étude de Stig Poulsen et Susanne Lunn, psychanalystes chevronnés dans une clinique consacrée à la psychanalyse à Copenhague au Danemark, et publiée ce mois-ci dans l’American Journal of Psychiatry.
Ils ont comparé les résultats obtenus par la psychanalyse et par les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sur 70 patients atteints de boulimie. Ce sont les TCC qui se sont avérées les plus efficaces et de très loin. L’American Journal of Psychiatry conclut : «Nous nous félicitons de l’honnêteté des principaux investigateurs d'être si directs dans la présentation de leur résultats. Cela n’est peut-être pas ce qu'ils espéraient trouver et même ce n'était pas ce dont ils avaient émis l'hypothèse ».
Daniel Freeman,Professeur de psychologie clinique et Senior Fellow auprès du Conseil de la recherche médicale clinique au département de psychiatrie de l'Université d’Oxford a publié un article dans le Guardian du 23 janvier 2014 : «Are all psychological therapies equally effective? Don't ask the dodo». Lire l'article ...ici et sa traduction en français ...ici
Qu'est-ce qu'une amnésie traumatique ?
Le 19 décembre 2012, à la suite de la décision de la Cour de Cassation de refuser l’allongement du délai de prescription, la psychiatre Muriel Salmona a publié dans le Nouvel Observateur un article intitulé : « Violée à 5 ans, elle s'en souvient à 37 : avec la terreur, le cerveau peut disjoncter »
Lire l'article : ...ici. En conclusion de son article Muriel Salmona écrit: « Cet ensemble remarquable d’études scientifiques (sic) a permis d’invalider la théorie des "faux souvenirs", et des enquêtes (re-sic) ont pu démontrer que les chiffres avancés par the False Memory Syndrome Foundation pour justifier d’une épidémie de faux souvenirs déclenchés par des thérapies étaient, eux, réellement faux. »
Bigre…
Le fil Facebook de l’Observatoire Zététique du 23 janvier 2014, a produit une discussion très documentée sur le sujet entre des spécialistes.
On découvre que :
- Muriel Salmona est peut être sérieuse comme psychiatre mais elle n'a aucune légitimité pour théoriser quoi que ce soit. C'est qq’un qui n'a jamais publié quoi que ce soit...(0 référence sur pubmed, 0 sur psychinfo, Google scholar confirme cet état de choses).
Conclusion temporaire : ce n'est pas une chercheuse mais une praticienne de terrain. Muriel Salmona "croit" à la dissociation et à l'amnésie post traumatique...et... "croire permet de faire l’économie du savoir"
- Cet article qu'on nous présente comme étant le point de vue d'une experte impartiale est en réalité un plaidoyer militant.
- L'amnésie traumatique n'est qu'un "faux nez" du refoulement freudien, pour ceux qui n'aiment pas les concepts psychanalytiques.
Notre page Forum 2014 donne de larges extraits de ces échanges.
Le documentaire "le Mur" n'est plus interdit de diffusion, les psychanalystes sont déboutés en appel.
Cette vision dogmatique de la famille coupable conduit également aux dérives des faux souvenirs induits.
Une trentaine de psychanalystes avaient accepté d'accorder de longues interviews à Sophie Robert*, ils ont traité notamment de l'approche de l'autisme par la Psychanalyse. Le film est intitulé "Le Mur" et sous titré "La psychanalyse à l’épreuve de l’autisme". Trois psychanalystes ont déposés une plainte et, en première instance (le 26 janvier 2012), ce film a été interdit à la diffusion. Mais le 16 janvier 2013, la Cour d'Appel de Douai a examiné l'appel de Sophie Robert contre cette décision, en audience publique, du 08 Novembre 2013. Le jugement a été rendu le 16 janvier 2014 et les psychanalystes ont été déboutés de leurs demandes et condamnés aux dépens de première instance et d’appel .
* NOTE : Sophie Robert est productrice et réalisatrice. Elle constate les visions freudienne et lacanienne de la femme, de la mère et de la famille décrites comme "sexuellement psychogènes". Elle dit : « J'ai découvert qu'il y avait des dogmes qui ne faisaient pas débat, comme l'idée que toutes les femmes sont psychotiques à la naissance de leur enfant, qui est un substitut du phallus...»
L'hypnose ne permet pas de retrouver la mémoire de faits réels...
Le Huffington Post publie le 23 décembre 2013 sous ce titre un article du Dr Jean-Marc Benhaiem, médecin hypno thérapeute, à Ambroise Paré et à l'Hôtel Dieu (Paris). Cet excellent texte expose clairement les usages et les limites de l'hypnose, notamment sur les faux souvenirs induits :
"Depuis quelques années, régulièrement, médecins et psychologues pratiquant l'hypnose sont sollicités par des patients désireux de retourner dans leur passé. Certains veulent simplement retrouver et revivre des moments de leur enfance dont ils n'ont plus aucun souvenir. D'autres imaginent avoir subi un traumatisme, des attouchements, un abus sexuel étant enfant et voudraient que l'hypnose leur ravive la mémoire."
Il ajoute :
"Les instances judiciaires et juridiques ont donc raison de douter de la véracité de souvenirs trop anciens et encore plus si ces souvenirs sont revenus sous hypnose. Aux USA, depuis l'épidémie des faux souvenirs des années 70, la Police n'a plus recours à l'hypnose pour raviver la mémoire des témoins et la Justice ne tient plus compte des souvenirs retrouvés sous hypnose.
L'hypnose médicale offre cette possibilité d'inventer, de créer et d'imaginer. [...) Mais ces souvenirs n'ont aucune valeur pour le Police ou la Justice : ils sont fabriqués de toute pièce. La vraie application de l'hypnose n'est pas la remémoration, mais l'oubli."
Lire l'article complet ...ici ou sur notre page hypnose
Les faux souvenirs dans "Le top 10 des découvertes de l'année"
La revue La Recherche vient de sortir le N°483 de janvier 2014. Ce numéro consacre un dossier spécial aux grandes découvertes de l’année 2013, on y trouve les faux souvenirs. Un article d'Anne Debroise s'intitule: "Les faux souvenirs ressemblent aux vrais". Elle décrit l'expérience au MIT de Susumu Tonegawa sur les souris. Elle écrit : "Pour la première fois, des biologistes sont parvenus à implanter de faux souvenirs dans le cerveau d'un animal. Une avancée qui prouve que les bases neuronales des vrais et des faux souvenirs sont les mêmes."
Trois encadrés complètent cet article en rapportant les faux souvenirs créés chez l'homme , l'un d'Élizabeth Loftus (perdu dans un centre commercial), le second de Miriam Lommen (suggestion, par une question, d'une attaque fictive à des soldats néerlandais de retour d'Afghanistan , et le troisième d'Aline Desmedt (souvenirs déformés des victimes de stress post-traumatique). Anne Debroise rappelle enfin les faux souvenirs mémorables rapportés par Jean Piaget, Peter Freyd (le mari de Pamela Freyd qui a fondée la FMSF aux USA), et enfin les faux souvenirs créés, en France, par "l'humano-thérapeute" Benoit Yang Ting chez ses patients.
Rappelons que nous avions cités 2 articles de Madame Brigitte Axelrad sur ces sujets. Ils sont publiés dans la revue de l'AFIS et ont pour titres : L’hippocampe, des souris et des hommes ...ici. et Comment fabriquer de faux souvenirs avec une question ? ...ici. .
Le délai de prescription concernant les abus sexuels "retrouvés" en thérapie ... ne sera pas repoussé!
Saintes : Elle avait porté plainte après avoir retrouvé, sous hypnose, le souvenir d'un viol, 32 ans après...
Mercredi 18 décembre 2013 , la Cour de cassation a refusé de repousser le délai de prescription en matière de crime sexuel, même lorsque le souvenir des faits est resté enfoui dans la mémoire de la victime pendant de nombreuses années.
Les spécialistes juristes et la majorité des experts psychiatres considèrent que cette décision est légitime *. Lire nos nouvelles précédentes et les derniers commentaires d'un hynothérapeute éclairé dans notre page Forum. Il tente d'expliquer ce qui peut pousser la patiente à "remuer " tout cela. Il rappelle aussi sa position sur les souvenirs "refoulés" que des thérapeutes "co-créent" avec leurs patients.
* Note : Paul Bensussan, expert psychiatre agréé par la Cour de cassation, explique dans un excellent article de La Nouvelle République ...ici. :" On a montré expérimentalement que l'on pouvait induire de faux souvenirs d'inceste. Si un thérapeute très "inducteur" demande à une patiente particulièrement sensible à la suggestion de chercher dans sa mémoire les souvenirs d'une agression oubliée, elle va finir par les trouver. Hélas: psychologiquement, il est impossible de prouver qu'un événement ou un geste n'a pas eu lieu. [...] il ne faut pas que le désir, louable, de tenir compte des blocages psychologiques amène vers une imprescriptibilité, au risque de renoncer à la recherche de la vérité et de faire une "exception sexuelle" du droit.[...] Il faut faire une différence entre :
- la vérité psychologique (le ressenti des individus),
- la vérité juridique (ce que retiendra la justice), et
- la vérité historique (ce qui s'est réellement passé): cette dernière, hélas, échappe à tous dans le cas de faits très anciens. L'expert psychiatre doit avoir l'humilité et le professionnalisme de le reconnaître."
En 2013, les psys américains gardent leur croyance sur les souvenirs refoulés.
L’Association for Psychological Science publie le 13 décembre 2013 un article sur les croyances actuelles des psys américains. Le phénomène des faux souvenirs « retrouvés » en thérapie a pratiquement disparu aux Etats-Unis depuis le début des années 2000. Ceci, grâce au travail persévérant de la FMSF et des nombreux chercheurs comme Élizabeth Loftus, ….
Les chercheurs et les cliniciens en psychologie ont gardé l’impression que le débat avait été résolu, mais il fallait s’en assurer. Lawrence Patihis et ses collègues de l'Université de Californie, Irvine, ont donc voulu étudier, si les croyances sur la mémoire pouvaient avoir changé depuis les années 1990. Ils ont interrogé en ligne des psychologues cliniciens praticiens, des psychothérapeutes et des chercheurs en psychologie.
En voici les résultats surprenants :
1- Les psychothérapeutes traditionnels et les psychologues cliniciens sont plus sceptiques, qu’il a 20 ans sur la possibilité de faire remonter des souvenirs refoulés .
2- Mais… 60 à 80% des praticiens-cliniciens, psychanalystes et thérapeutes interrogés conviennent, que les souvenirs traumatiques sont souvent refoulés et qu’ils peuvent être récupérés par la thérapie.
3- C’est le cas de moins de 30 % des chercheurs en psychologie.
4- Le grand public, croit encore largement au concept de mémoire refoulée.
Ce fossé marqué, entre des chercheurs d'une part et les cliniciens et le public d'autre part, est préoccupant en raison des implications que cela révèle pour la pratique clinique et pour le système judiciaire.
Les chercheurs écrivent :
"Les thérapeutes qui croient que les souvenirs traumatiques peuvent être refoulés peuvent élaborer des plans de traitement qui diffèrent considérablement de ceux développées par les praticiens qui ne détiennent pas cette croyance. Dans la salle d’audience, les croyances sur la mémoire déterminent souvent si le témoignage basé sur la mémoire refoulée est admis comme preuve"
En conclusion :
Les auteurs appellent à une plus large diffusion des recherches fondamentales sur la mémoire, en particulier dans les programmes d'études supérieures en psychologie clinique et dans les programmes de formation des autres professions de la santé mentale.
Alors que dire de la situation française !!!
Les co-auteurs de l’étude incluent Elizabeth Loftus and Ian W. Tingen de l’Université de Californie, Irvine; Lavina Y. Ho de la Pennsylvania State University; and Scott O. Lilienfeld de l’Université Emory.
Lawrence Patihis, UC Irvine a bien voulu répondre à quelques-unes de nos questions et commenter ses réultats. Lire son interview ...ici (traduite en français). Après avoir consulté notre site il nous a réécrit: "Best wishes, super job and keep up the good work--I have a soft spot for France and the French." que nous avons traduit par : "Meilleurs voeux, superbe travail et continuez ce bon travail - j'ai un petit faible pour la France et les Français." Merci encore à ce scientifique doué et courtois.
La lettre d'Actualité de novembre 2013 de l'UNADFI.
L'UNADFI vient de publier « Les Actualités de novembre 2013 » nous y avons relevé :
Colloque de la Miviludes
Organisé par la Miviludes, le colloque « L’emprise mentale au cœur de la dérive sectaire : une menace pour la démocratie ? » s’est déroulé le 23 novembre 2013. Psychiatres, magistrats, responsables de santé publique et parlementaires se sont succédé pour évoquer le processus d’emprise sectaire. Manuel Valls a rappelé à ce sujet que quatre français sur dix ont recours aux pratiques non conventionnelles.
Ecole nationale de la magistrature (ENM)
Le rôle du magistrat en matière de dérives sectaires est aussi complexe que fondamental. Il devra identifier le contexte sectaire du dossier, appréhender la notion d’emprise mentale qui le caractérise puis, tirer les conséquences juridiques de cette notion. La revue Justice Actualités N°8 de l’ENM a été rédigée dans le but de les y aider. Entièrement consacrée au phénomène sectaire, cette revue fera l’objet d’une synthèse dans les Actualités de l’UNADFI du mois de décembre.
Nous attendons cette synthèse avec impatience.
Belgique / Spiritualité et dépression psychologique
La revue Psychological Medicine a publié, en octobre 2013, les résultats d’une étude prospective internationale intitulée : « Croyances spirituelles et religieuses en tant que facteurs déterminants pour l’apparition de dépressions majeures ». En conclusion de cette étude, il s’avère que les personnes ayant une pratique religieuse ou des préoccupations spirituelles sont davantage touchées par la dépression que les personnes ayant une conception plus « terre-à-terre » de la vie. Plus l’inclinaison religieuse ou spirituelle est forte, plus le risque de dépression s’accroit.
Cette étude va à l’encontre de l’idée généralement admise selon laquelle les pratiques religieuses et les croyances spirituelles auraient un effet protecteur face aux difficultés. Elles pourraient même être le signe d’une fragilité mentale préalable. D’autres études ont montré que « la quête de sens est, avec la quête de plaisir, une condition essentielles» pour connaître le bonheur.
(Source : Psychologie.be, 19.11.2013)
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur la "théorie de la séduction" de Freud
Le Professeur Jacques Van Rillaer a envoyé le texte d'un entretien de S. Shamdasani, à Londres, le 19 août 1993 avec Hans Israëls * publié dans Le livre noir de la psychanalyse en 2005, intitulé : "La théorie de la séduction : une idée qui n’a pas marché". Dans cet entretien Hans Israëls explique pourquoi S. Freud a abandonné cette théorie qui est toujours le credo des thérapeutes de la "mémoire retrouvée". Il écrit notamment :
Dans ses articles de 1896, Freud répète qu’il exhortait ses patients à lui avouer qu’ils avaient été abusés sexuellement dans l’enfance, mais qu’ils ne se rappelaient de rien, et que même après la cure, ils continuaient à refuser de croire à ces « scènes ». Jamais il ne raconte que des patients sont venus à lui pour lui parler d’abus sexuel — bien au contraire, puisque cela aurait été contraire à sa propre théorie ! [...] Freud a tout d’abord pensé qu’il avait découvert la cause de l’hystérie et qu’il serait capable de guérir ses patients en leur faisant dévoiler les souvenirs inconscients d’abus sexuels subis à un très jeune âge. Il en était même tellement convaincu qu’il n’a pas hésité à se vanter publiquement de succès thérapeutiques qu’il n’avait pas encore obtenus. [...] Vous voyez donc que l’explication (ndlr : l'abandon par Freud, en 1897, de la théorie de la séduction remplacée par celle du complexe d'Oedipe) est étonnamment simple, il n’y a rien de mystérieux là-dedans. Freud a tout simplement eu une idée et elle n’a pas marché. Il a bien essayé de la faire marcher, mais cela a été un échec. Il a donc décidé de l’abandonner. C’est aussi bête que cela. Lire l'extrait du livre ...ici
* Han Israëls enseigne la psychologie judiciaire à l’Université de Maastricht après avoir enseigné l’histoire de la psychologie à l’université d’Amsterdam.
La conférence à Toulouse : Les ravages des faux souvenirs
ou la mémoire manipulée en thérapieCompte rendu sommaire de la conférence
La présidente de l'UNADFI, Catherine Picard, nous avait fait parvenir les « Actualités » du mois de octobre 2013. Comme toujours ce numéro est très documenté sur les dérives sectaires. On y trouve l'annonce pour le Samedi 23 novembre 2013 de la 1ère journée zététique de Toulouse consacrée à « L’évaluation des psychothérapies et les dérives psychothérapeutiques »..
Le Samedi 23 novembre 2013 la 1ère journée zététique de Toulouse était consacrée à « L’évaluation des psychothérapies et les dérives psychothérapeutiques ».. Les conférences ont été enregistrées et seront disponibles en téléchargement et CD mp3, après la manifestation.
La conférence à 14h30 : « Les ravages des faux souvenirs », par Brigitte Axelrad s'est déroulée devant une salle archi pleine. On a noté la présence du Président de l'ADFI Midi-Pyrénée qui a remercié la conférencière pour son exposé clair et documenté. Celle-ci a notamment expliqué :
- combien il est facile de manipuler la mémoire,
- le rôle de la suggestion dans les "thérapies de la mémoire retrouvée",
- les théories et les concepts qui sous-tendent ces thérapies,
- le débat autour du refoulement et de la mémoire
- l'attitude des thérapeutes des TMR .
Elle a aussi traité de :
- l'évolution du phénomène aux États-Unis et en France,
- la sociologie des victimes,
- qui sont les thérapeutes des faux souvenirs,
- les principales raisons de l’adhésion du patient,
- la difficulté à sortir des faux souvenirs.
Enfin elle a tenté de répondre aux questions :
- Pourquoi les patients, avec une formation universitaire, sont-ils plus enclins à croire aux faux souvenirs induits ?
- Comment différencier les vrais des faux souvenirs ?
- Les thérapeutes des faux souvenirs sont-ils malveillants ?
- La guérison est-elle au bout de ces thérapies ?
Après son exposé qui a duré 1H15, agrémenté de 5 petites vidéos, elle a répondu aux nombreuses questions du public.
Nous avons particulièrement apprécié l'approche très scientifique et professionnelle du sujet, tous les arguments étaient référencés et une bibliographie complète a été présentée.
De quoi convaincre les professionnels, qu'ils soient médecins, juristes ou journalistes.
Au programme de cette journée :
- 1ère conférence à 10h30 : « EMDR, Brain gym, rebirth et autres psychothérapies alternatives... Peut-on savoir si ça marche ? », par Nicolas Gauvrit.
- 2ème conférence à 14h30 : « Les ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée en thérapie », par Brigitte Axelrad.
Toutes les conférences sont enregistrées et seront disponibles en téléchargement et CD mp3, après la manifestation. Si vous le pouvez, venez nombreux...cela promet d'être passionnant.
Cela se passe à la salle de Conférence de l'Espace Jolimont, 1 avenue Camille Flammarion, 31500 Toulouse. Pour tout renseignement : Tél: 05 61 42 14 40 ou par email: philo@alderan-philo.org.
Le Cercle de Zététique de Toulouse a publié le programme 2013-2014 de ses « mercredis de la pensée critique » Cercle Zététique de Toulouse,
Souvenir tardif de viol: une dénonciation sous hypnose !
Le 08 novembre un internaute belge a compris le sens du débat sur la prescription des abus sexuels retrouvés en thérapie, il fait la relation avec les faux souvenirs induits. Il conclut ansi son billet :
" Une dame demande à la Cour de Cassation de prendre en compte la prescription d'un viol (qui est un crime, je le répète) à partir du moment où le fait est découvert.[...]
Nous connaissons les « faux souvenirs induits », ces remontées de faits, purement imaginaires qui, à la faveur d'une psychothérapie souvent douteuse encombrent et pourrissent le mental de certains consultants. Déjà des tribunaux ont dû trancher dans ce type de dénonciation qui laisse sur le carreau des mis en examen traumatisés malgré leur acquittement.
Dans le cas d'espèce, nous voilà devant une personne qui après une séance d'hypnose (quel hypnotiseur, quels titres, quelle compétence ?) se met en tête qu'elle a fait l'objet d'une agression sexuelle et qui demande des comptes trente ans après.(ndlr. en fait 32 ans). [...]
Imaginez que la Cour accède à la requête, où irait-on ? La moindre écervelée traînerait son père, oncle, grand-père, voisin, sur le banc de l'infamie au prétexte qu'une hypnotiseur lui aurait permis de se ressouvenir d'un fait refoulé dans les tréfonds de son subconscient, allons donc !
Ce qui est sûr – car nous ne doutons pas que la Cour n'ira pas dans le sens de réforme de la prescription – c'est que cette séance d'hypnose aura fait deux victimes, cette pauvre femme et celui qu'elle accuse bien à tort !
L'hypnotiseur aura reçu son salaire, lui. Un salaire honteux, indigne et méprisable !"
Vous pouvez lire ce billet, en entier, dans notre page ...Forum ici.
Lire d'autres réactions sur nos pages Justice et Forum notamment :
- Le juge Michel Huyette s'exprime sur la prescription...
- Les lecteurs de Rue 89, se posent de bonnes questions :
La prescription concernant les abus sexuels... retrouvés en thérapie.
Saintes : Elle porte plainte après avoir retrouvé, sous hypnose, le souvenir d'un viol, 32 ans après...
Pour lire plus de détails de cette affaire reportez-vous à notre page Justice : ...ici.
Le 6 novembre 2013 la Cour de Cassation devait se prononcer sur la validité de la prescription concernant des crimes sexuels allégués, dont le souvenir enfoui, pendant des dizaines d'années, a été retrouvé au cours d'une psychothérapie. Ce sera une première en France. Aujourd'hui, la prescription, délai au-delà duquel il n'est plus possible de porter l'action en justice, est de dix ans après la majorité de la victime et de vingt lorsque le crime a été commis par un ascendant ou un proche. La Cour de cassation a examiné mercredi cette question et tranchera le 18 décembre.
Cécile T., 41 ans, est cadre dans la communication. La plaignante de Charente-Maritime avait porté plainte en 2012, à l'âge de 40 ans. Elle aurait été violée par un cousin par alliance pendant des vacances chez une grand-tante à Saint-Savinien, en juillet 1977, alors qu'elle avait 5 ans.
Ces faits auraient été "refoulés" en raison d’une "amnésie traumatique" causée par le viol. Cécile jure avoir été dans l'ignorance pendant plus de trente-deux ans. "Comme si mon cerveau, pour se protéger, avait tout effacé, ou enfoui ces scènes douloureuses dans un des tiroirs inaccessibles de la mémoire". Puis Cécile a tout cumulé : les crises d'anorexie, de boulimie, les phobies scolaires, les mois d'hospitalisation.
Elle a suivie une psychothérapie entre 2009 et 2011, et en 2009 le souvenir des "faits", lui a "explosé à la figure", selon ses propres mots, lors d'une séance de psychothérapie sous hypnose. Rappelons qu'un arrêt du 12 décembre 2000 de la chambre criminelle de la Cour de cassation a posé que le recours à l’hypnose n’était pas conforme aux dispositions légales relatives au mode d’administration des preuves en matière pénale et, partant, portait atteinte aux intérêts des personnes mises en examen.
La presse française parle abondamment d'"amnésie traumatique", de "souvenirs refoulés", mais ignore les thérapies déviantes de la mémoire retrouvée. On note aussi que les experts psychiatres, cités au procès, parlent de refoulement et de déni.
On peut regretter l’absence en France, d’une association comme la False Memory Syndrome Fondation américaine qui s’appuie sur un Comité Scientifique et d’une personnalité comme Elizabeth Loftus pour expliquer aux juges et aux médias ce qu’est la thérapie de la mémoire retrouvée.
Fréquentation journalière du site en 2013
Les visites (200) et le nombre de pages lues (300) chaque jour en 2013 ont doublés en un an.
Les visiteurs français sont 75% du total suivis par le Canada, la Belgique, la Suisse et les 3 pays du Maghreb. En tout, 103 pays.
Si on compare avec l'année 2012 on mesure le chemin parcouru...
Les visites (80) et le nombre de pages lues (150) chaque jour en 2012.
En 2013 nos lecteurs consultent en moyenne 35 pages différentes chaque jour.
Nos pages les plus lues : forum, les techniques de manipulation mentale, hypnose, accueil... mention spéciale pour le "guide des faux souvenirs" qui est consulté par une dizaine de visiteurs chaque jour.
Le déclin de l’enseignement de la psychanalyse dans les départements de psychologie de l’Université… mais c’est aux Etats-Unis.
Pour lire l'article en anglais, cliquer...ici
- Dans un article du New York Times, publié le 25 novembre 2007, Patricia Cohen détaille les raisons de cette désaffection. Cet article est illustré par un dessin de Paul Hoppe qui montre un divan jeté par la fenêtre du Département de Psychologie du bâtiment de l’Université.
Le titre de l’article est ironique : Freud est largement enseigné dans les Universités, excepté dans le Département de Psychologie. (Freud Is Widely Taught at Universities, Except in the Psychology Department). Elle écrit :
Mme Eagly, la présidente du département de psychologie à l'Université Northwestern , a déclaré que : "la principale raison, pour laquelle la psychanalyse a été marginalisée, c’est qu’alors que la plupart des disciplines de la psychologie ont commencées à tester la validité de leurs approches, scientifiquement, les psychanalystes n'ont pas développé le même fondement (grounding) basé sur des preuves." En conséquence, la plupart des départements de psychologie ne portent plus autant d'attention à la psychanalyse.[…]
Dans le même temps, les progrès majeurs, en neurosciences, par exemple, ont attiré de nouveaux élèves et de nouvelles ressources, en excluant davantage la psychanalyse. En dehors du cadre universitaire, le refus de la plupart des compagnies d'assurance de payer pour une thérapie psychanalytique prolongée en a limité son impact.[…]
Scott Lilienfeld, professeur au département de psychologie à l'Université Emory, a déclaré: "Je ne pense pas que la psychanalyse va survivre sauf elle parvient à plus de rigueur expérimentale et à l’acceptation de tests d’évaluation."[…]
Mark Edmundson, professeur d'anglais à l'Université de Virginie et auteur de "La mort de Sigmund Freud", a déclaré, "Freud est pour moi un écrivain comparable à Montaigne et Samuel Johnson et Schopenhauer et Nietzsche, écrivains qui traitent des grandes questions, de l'amour, la justice, la bonne gouvernance et de la mort".
En France, on n'en est pas là ! L'évaluation des thérapies et de la validité de leur approche est encore à faire...
Hypnose Justice et Droit en France
Ce point important du droit en France nous a été signalé par l'un de nos correspondants "juriste". - L'article de Catherine Puigelier et Charles Tijus, dans Science Éthique et Droit
Ed. Odile Jacob mai 2007, ISBN : 978 – 7381 – 1983 – 4, Pages 149 et suivantes. Les auteurs écrivent :
"Un arrêt du 12 décembre 2000 de la chambre criminelle de la Cour de cassation a posé que le recours à l’hypnose n’était pas conforme aux dispositions légales relatives au mode d’administration des preuves en matière pénale et, partant, portait atteinte aux intérêts des personnes mises en examen.[…]
Dans cette affaire, un juge d’instruction avait commis un hypnologue et un sophrologue - expert non inscrit sur la liste, mais ayant à plusieurs reprises participés à des expertises judicaires – afin qu’il procède à la mise sous hypnose d’un témoin ayant préalablement donné son accord en présence d’enquêteurs de la section de recherche chargés d’acter ses déclarations. La chambre d’accusation de la cour d’appel de Rennes, avait estimé le 18 mai 2000, que si l’efficacité d’une telle technique, mise en œuvre dans des conditions normales de forme, pouvait être discutée, l’audition ainsi réalisée, n’était pas irrégulière et n’avait pas eu pour effet de porter atteinte aux intérêts des mis en examen.
La Cour de cassation a censuré cette décision(1), en ce qu’elle avait rejeté la requête en annulation des actes de la procédure relatifs à l’audition sous hypnose du témoin pour avoir violé les articles 81, 101 et 109 du code de procédure pénale. Elle a par ailleurs réitéré, le 28 novembre 2001, son rejet – tout en l’affinant – d’une audition sous hypnose d’une personne intervenue à l’instance pénale, non pas cette fois en tant que témoin, mais en tant que personne mise en examen.
(1) Cass. crim., du 28 novembre 2001 arrêté N° 7546"
Le procès en appel de l'"humanothérapeute" Benoït Yang Ting est reporté.
Communiqué du CCMM * (extrait)
- Cette affaire n’a pas été plaidée et elle a été renvoyée au 7 novembre prochain. En effet, Monsieur YANG TING n’a pas été cité, par huissier, à comparaître à l’audience du 6 juin 2013. La Cour a demandé que le certificat médical présenté à l’audience par l’avocat de Monsieur YANG TING soit précisé grâce à la communication d’un certificat médical plus circonstancié. La Cour a également demandé de prévoir la désignation d’un curateur ou d’un tuteur si l’état de santé de Monsieur YANG TING le nécessite.
La Cour s’est ainsi interrogée sur le mandat de représentation de l’avocat de Monsieur YANG TING, au vu de l’état de santé de celui-ci décrit aux termes du certificat médical. Les termes de ce certificat médical ont été lus à haute voix par Monsieur Le Président :
"Monsieur YANG TING est apragmatique.... il a du mal à choisir ses mots.....l’altération de ses facultés cognitives s’est aggravée...il n’est pas apte à assister à l’audience et à répondre aux questions".
Suite à la question de Monsieur Le Président, Madame RAMON, épouse de Monsieur YANG-TING a répondu : " il n’est plus capable de gérer les choses du quotidien".
Dans ce communiqué vous trouverez le texte qu'avait publié la Miviludes et celui de Benoit Yang Ting au titre du droit de réponse. Pour lire le communiqué du CCMM en entier : cliquer...ici
* Le CCMM Centre Contre les Manipulations Mentales : CCMM–CENTRE ROGER IKOR. L’association CCMM a pour but de participer à la protection de la Liberté de l’Homme : « Elle s’oppose à toute action, collective ou individuelle, qui tend, par quelque moyen que ce soit, à pénétrer, domestiquer ou asservir les esprits, notamment ceux des jeunes.
Steve Ramirez and Xu Liu: A mouse. A laser beam. A manipulated memory
Steve Ramirez and Xu Liu ont fait un exposé en "duettistes" lors de la Conférence TED, tenue en juin 2013 à Boston et publiée en août, intitulée : « Une souris, un faisceau laser et la mémoire manipulée ».
Ils expliquent comment ils ont implantés de faux souvenirs dans le cerveau d'une souris. L'expérience très innovante qu'on réalisée les chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Boston leur a permis d'activer un souvenir déplaisant spécifique chez une souris. L'un des co-auteurs de cette recherche et chercheur au MIT, Xiu Liu, ajoute: "Le rappel de ce faux souvenir active les mêmes centres de la peur dans le cerveau, ce qui ne permet pas de le distinguer du souvenir d'une expérience bien réelle de frayeur." Les scientifiques estiment que le même mécanisme serait à l'oeuvre lorsqu'un psychanalyste fait ressortir le souvenir enfoui d'une expérience traumatisante chez son patient. Une expérience souvent fictive. "Une des idées fausses les plus répandues quant à la mémoire c'est celle d'une image qui reste gravée pour toujours dans le cerveau sans être altérée" explique le professeur Liu. Cette avancée scientifique sera décrite en détail et en français dans le prochain numéro de la revue de l'AFIS Science et Pseudoscience. (N°306, à paraître début octobre 2013). Cet article écrit par Madame Brigitte Axelrad s'intitule : "L'hyppocampe des souris et des hommes".
Pour voir l'exposé de Ramirez et Liu en anglais facile, cliquer...ici
Elizabeth Loftus : The fiction of memory
Elizabeth Loftus a fait un exposé lors de la Conférence TED*, le 23 Septembre 2013 à Edimbourg en Écosse, intitulée : « The fiction of memory ». "Nous ne pouvons pas distinguer de façon fiable les vrais souvenirs des faux souvenirs», déclare-t-elle.
Elle a passé les quarante dernières années, à l'étude de la mémoire, et a atteint des conclusions hallucinantes sur ce que nous savons et ce que nous croyons savoir. Elle a implanté de faux souvenirs de traumatismes de l'enfance sur des sujets adultes dans le cadre de son travail expérimental. Elle a mis en évidence des défaillances dans les témoignages de témoins oculaires. Elle a trouvé que la désinformation peut remodeler les préférences gustatives. Et, elle a constaté que les personnes, dans des situations stressantes, pouvaient ne pas se rappeler de leur expérience de manière aussi fiable comme on pourrait le penser. Elle évoque aussi les injures et les attaques violentes dont elle a fait l’objet au cours de sa carrière scientifique (morceaux choisis) :
- Pseudo-docteur quand vous disparaîtrez le monde sera meilleur, …
- Quelle sorte de garce prédatrice vicieuse (vicious predatory bitch) est-elle dont le travail de sa vie est de détruire les victimes des prédateurs sexuels ?…
- Je suis profondément outragé que le Docteur Loftus ait été embauchée par l’Université (Irvine). Aucune personne ne peut être caractérisée comme plus diabolique pour avoir nuit à autant de gens dans la période récente…
Décidément, la vie de cette grande Dame n’a pas été facile !
Les recherches d’Elizabeth Loftus sont provocatrices, stimulantes et comme elle le reconnaît, soulèvent des questions éthiques profondes concernant le moment où on pourrait réellement avoir le droit d’implanter de faux souvenirs (par exemple, si vous voulez que vos enfants aiment les asperges et se détournent des aliments gras ? Pourriez-vous, et devez vous incorporer des faux souvenirs dans leurs petits esprits).
Nous vous recommandons de voir cet exposé prononcé dans un anglais clair et facilement compréhensible cliquer...ici
* TED est une organisation à but non lucratif consacrée à la diffusion des idées « qui en valent la peine. Les sujets à traiter lors des Conférences TED sont suggérés par de personnalités de tous horizons comme : Bill Gates, Microsoft et Philanthrope, Craig Venter, Pionnier de la génomique, Daniel Dennett, Philosophe, Daniel Gilbert, Psychologue, Don Norman, Chercheur en Science Cognitive, Jeff Bezos, PDG d’ Amazon, Larry Page, Co-fondateur de Google, Meg Ryan, Actrice, Sergey Brin, Co-fondateur de Google, Wade Davis, Anthropologue, Chee Pearlman, gourou en Design….
Psychanalyse, mémoire et faux souvenirs.
Sur le site Psychologie.com, dans la rubrique : Est-il possible de retrouver la mémoire ? un internaute demande :"J’ai 36 ans et j’ai d’énormes problèmes de mémoire... Serge."
La psychanalyste Claude Halmos lui répond:
[...] Je peux néanmoins vous dire ce que mon expérience m’a appris. Il arrive qu’il y ait, dans la vie d’un enfant, des choses qu’il ne peut intégrer. Parce qu’elles sont trop violentes. Parce qu’elles auraient dû rester cachées, ou parce qu’elles induisent chez lui de la culpabilité. Ces choses peuvent être subies par l’enfant mais aussi bien vues, entendues, surprises par lui, etc. Et, comme il ne peut pas les "métaboliser", les "digérer" normalement, l’enfant, pour ne pas succomber à l’angoisse, les oublie. Et il peut, même, pour être sûr de ne jamais s’en souvenir, "casser" sa mémoire, comme on casse un instrument dangereux.
Je pense que vous devriez chercher un psychanalyste qui vous aide à interroger votre passé. Car, même si vous n’en avez aucun souvenir conscient, vous en avez forcément la mémoire inconsciente. Et vous pouvez donc retrouver ce qui, un jour, vous a obligé à bloquer votre mémoire.
Commentaire de Marinamarty :
Bonjour, j'aimerais beaucoup savoir si il est réellement possible d’effacer de sa mémoire de façon involontaire des évènements qui se sont déroulés? De telle sorte à ce qu'ils n'aient jamais existés car ils sont trop traumatisants par exemple. Et même voir à du coup transformer la réalité sans même le vouloir.
Le professeur Jaques Van Rillaer a posté le 17/09/2013 les commentaires suivants (en version complète *) :
- Pour Serge :
Si vous avez des troubles de mémoire, consulter plutôt un neurologue ou un neuropsychologue, pour faire un bilan et ensuite faire des exercices qui pourront vous aider à mieux mémoriser. La psychanalyse est un processus très passif (je peux en parler, j’ai été analyste freudien pendant 10 ans), au terme duquel les souvenirs que vous allez retrouver seront en réalité largement conditionnés par la théorie psychanalytique et l’interprète qui vous guidera. Je vous invite à lire ce texte : cliquer...ici
Et si vous voulez en savoir plus, lisez cet ouvrage : cliquer...ici On peut le commander sous forme papier ou sous forme électronique. Cela devrait vous préserver de dangereuses errances.
- Pour Marinamarty :
Je vous invite également à lire le texte en ligne ci-dessus. Vous y apprendrez que les événements avant l’âge de ± 3 ans sont irrémédiablement oubliés, vu l’immaturité des structures cérébrales assurant la mémoire événementielle. Vous y apprendrez aussi que les traumatismes importants après ± 3ans ne s’oublient pas, quand bien même on le voudrait. C’est même une des grandes douleurs des personnes qui ont vécu des choses horribles.
Prof. Jacques Van Rillaer, Université de Louvain (Louvain-la-Neuve), Belgique.
* Note de Psyfmfrance : Sur le site Psychologie.com, les commentaires de JVR ont été coupés après la première phrase (3 lignes).
Pour lire l'article sur le site Psychologie.com: cliquer...ici
L’Inception de la mémoire : peut-on créer de faux souvenirs ?.
Le site Mademoiselle.com a publié le 14 Août 2013 un article très clair sur ce sujet. Est-il possible de créer, d’implanter de faux souvenirs chez quelqu’un ? De rendre une personne CERTAINE qu’elle a vécu un évènement n’ayant jamais eu lieu ? Justine vous explique !
Vous pouvez lire l'article cliquer...ici ou le lire dans notre dossier documents : il est ...ici. Les expériences d'E. Loftus sont bien décrites, un extrait du journal de 20 heures de France 2 du 14 Août, et notre site est lui aussi donné en référence.
Pourquoi les psychologues cliniciens résistent à la pratique fondée sur les preuves.
Scott O. Lilienfeld, Lorie A. Ritsche, Steven Jay Lynn, and all publieront dans le numéro de novembre 2013 de la revue Clinical Psychology Review Volume 33, Issue 7, November 2013, Pages 883–900 The Future of Evidence-Based Practice in Psychotherapy un article intitulé:
Why many clinical psychologists are resistant to evidence-based practice: Root causes and constructive remedies.
Pourquoi de nombreux psychologues cliniciens résistents à la pratique fondée sur les preuves: Les causes profondes et les remèdes constructifs.Dans cet article les paragraphes 7.1 et 7.2 sont consacrés à la pratique des faux souvenirs induits.
7.1. Les mythes sur la mémoire et la récupération des souvenirs
7.2. Les mythes concernant la primauté donnée aux évènements de l'enfance(d’expériences précoces)
Ils rappelent notamment la métaphore du "mammouth laineux" pour caractériser le rôle des évènements de l'enfance dans les thérapies psychodynamiques traditionnelles. Selon cette métaphore largement utilisée, les douloureux souvenirs d'enfance sont enfouis dans l'inconscient sous leur forme primitive originale (un peu comme les mammouths laineux conservé intact dans la glace de l'Arctique) et continuent d'affecter négativement le comportement actuel des patients. Les psychanalystes traditionnels croient ainsi que les thérapeutes doivent revisiter l’enfance de leurs clients pour traiter ces souvenirs d'enfance et éradiquer ainsi l'influence des souvenirs funestes sur le fonctionnement actuel du patient. Les auteurs écrivent :
Au milieu des années 1990, plusieurs enquêtes (Polusny & Follette, 1996; Poole, Lindsay, Memon, et Bull, 1995) ont révélées que près d'un quart des psychothérapeutes au niveau doctorat utilisaient deux ou plusieurs techniques suggestives, pour sonder les souvenirs refoulés d'abus, incluant l’hypnose, l'imagerie guidée, et le questionnement répété comme :
- Êtes-vous sûre que vous n'avez pas été abusée?
- Je vous encouragerais à continuer à y penser..
On peut douter que les cliniciens contemporains connaissent plus qu’auparavant les risques de création de faux souvenirs avec les procédures suggestives. D'ailleurs deux études récentes démontrent que les croyances douteuses concernant la mémoire et les techniques de récupération de souvenirs sont toujours utilisées par de nombreux professionnels de la santé mentale. Dans une étude sur 220 praticiens professionnels de la santé mentale du Canada, incluant 76 psychologues, Legault et Laurence (2007) ont trouvé que :
- 41% des psychologues étaient d’accord avec la phrase "l'hypnose permet aux gens de se souvenir des choses dont ils ne se souviendraient pas autrement" (p. 121) et que de façon plus remarquable
- 67% des psychologues conviennent que "l'hypnose peut être utilisée pour récupérer des souvenirs ou des événements réels remontant à aussi loin que la période de leur naissance"(p. 121).
- 27% des psychologues ont souscrit à l'opinion que "les souvenirs récupérés doivent être fiables parce que personne ne veut avoir été abusé comme enfant" (p. 122).
Le travail pour corriger ces croyances erronées est donc immense, en France aucune étude de ce type n'est faite, mais on imagine les résultats dans un pays où l'idéologie freudienne est aussi prégnante.
Ils concluent leur article en écrivant :
"En fait, les traitements avec un focus principal sur l'ici-et- le maintenant, comme les thérapies comportementales, cognitivo-comportementale et interpersonnelle, sont incontestablement efficaces pour un large éventail de problèmes psychologiques (Butler, Chapman, Forman, et Beck, 2006; Chambless & Ollendick, 2001; Tolin, 2010). En outre, elles sont généralement plus efficaces que l’approche psychanalytique et que la plupart des autres approches pour l'anxiété, l'alimentation et les troubles du sommeil, et plus efficace que les autres traitements pour les enfants et les adolescents ayant des problèmes de comportement, comme le mensonge, le vol, la provocation extrême et l'agressivité physique (Lilienfeld et al, 2010; Weisz, Weiss, Han, Granger, et Morton, 1995)."
Ma vie en pièce détachée, Souvenirs Retrouvés D’Inceste ou Faux Souvenirs..
- L’un de nos lecteurs nous signale l’article du Nouvel Observateur a publié le 18 juin 2013 intitulé : Le cerveau des victimes de violences sexuelles serait modifié : ce n'est pas irréversible, écrit par Muriel Salmona.
Il nous demande: qui est le Dr.Muriel Salmona ?.
Madame Muriel Salmona est Psychiatre-Psychothérapeute, Chercheuse et Formatrice en psychotraumatologie et victimologie, Présidente de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie, Responsable de l'Antenne 92 de l'Institut de Victimologie, à Bourg la Reine, France. Elle mène un combat contre les violences familiales exercées sur les femmes et les enfants, l'inceste et les abus sexuels sur les enfants. Nous soutenons, bien entendu, cette cause lorsque les faits sont avérés. Mais nous luttons contre les faux souvenirs induits que des thérapeutes déviants suggèrent à leurs patients et qui détruisent à la fois les patients et leurs familles.
Sur les faux souvenirs induits, Madame Muriel Salmona reprend à son compte tous les poncifs des thérapeutes de la mémoire retrouvée dans sa préface du livre de Maritée Ma vie en pièce détachée, Souvenirs Retrouvés D’Inceste ou Faux Souvenirs.. Maritée est une québécoise qui a « retrouvé » des souvenirs en thérapie 28 ans après les abus supposés.
Citons la préface de Madame Muriel Salmona :
- Et j'ai découvert avec émotion son livre : un témoignage extraordinaire et capital sur une vie fracassée par un inceste effroyable dont elle n'avait plus aucun souvenir conscient
- Nous apprenons comment elle a été murée pendant des dizaines d'années dans une amnésie de survie"
- nombreux sont ceux, à commencer par sa famille, qui ont tout fait pour entraver sa route et entretenir un déni massif.
La théorie délétère des « faux souvenirs » a été leur arme principale.
- elle n'a jamais renoncé à la vérité et ce n'est qu'en coupant toute relation avec sa famille incestueuse qu'elle a pu enfin se libérer, reconstituer son histoire et entamer un processus de guérison.
- Cette grande injustice se met en place avec la complicité du plus grand nombre, et bénéficie du silence des victimes. […]
La théorie des « faux souvenirs » parachève cette injustice en disqualifiant le travail psychothérapique qui permet à des victimes de retrouver leur mémoire.
- Cette lutte, Maritée et moi, nous la menons en commun et de façon complémentaire.
- De mon côté en tant que médecin, psychiatre et psychothérapeute, pendant plus de vingt ans j'ai pris en charge des victimes de violences, et avec elles j'ai travaillé à reconstruire leur histoire
- Je ne pouvais accepter les concepts explicatifs freudiens de fantasmes .
Tout y est.
Rappelons que les thérapies de la « mémoire retrouvée » s’appuient sur :
- la théorie freudienne de l'inconscient et du refoulement qui n'a jamais été prouvée scientifiquement,
- que la possibilité d’induire de faux souvenirs en thérapie a été prouvée et a fait l’objet de nombreuses recherches et d’expérimentations scientifiques, ce n'est donc pas une théorie et,
- que des psychiatres français de renom comme le Professeur Philippe-Jean Parquet ou Edouard Zarifian, des psychanalystes, ainsi que la Miviludes dénoncent ces pratiques thérapeutiques comme déviantes.
Elizabeth Loftus : La justice fondée sur les preuves, la mémoire corrompue
- Elizabeth Loftus a passé des décennies à exposer les failles dans les témoignages de témoins oculaires. Ses idées gagnent du terrain dans le système judiciaire américain. La revue Nature du 14 août 2013 lui consacre un article. Dans une carrière de quatre décennies, E.Loftus, psychologue à l'Université de Californie, Irvine, a fait plus que tout autre chercheur pour documenter le manque de fiabilité de la mémoire dans un cadre expérimental. Et elle a utilisé ce qu'elle a appris pour témoigner comme expert dans des centaines d'affaires criminelles - Pacely était sa 101e - informer les jurys que les souvenirs sont flexibles et que les témoignages sont loin d'être de parfaits enregistrements d'événements réels.
Son travail lui a valu des applaudissements de ses pairs, mais il lui a aussi fait des ennemis. Les critiques l’accusent que, dans son zèle à contester la véracité de mémoire, E.Loftus a nuit aux victimes et aidé des meurtriers et des violeurs. Elle a été poursuivie et agressée, et a même reçue des menaces de mort. «Je suis allé dans un stand de tir pour apprendre à tirer», dit-elle, notant qu'elle garde quelques cibles utilisées dans son bureau comme un point de fierté. Maintenant, la recherche de cette scientifique de 68 ans commence à apporter des changements durables dans le système juridique américain. [...]
Pourtant, Loftus a tracée une limite envers certains accusés, comme John Demjanjuk, qui en 1988 était accusé en Israël d'être "Ivan le Terrible", un gardien qui a fait fonctionner des chambres à gaz au camp de concentration de Treblinka en Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale. Loftus, elle-même juive, a refusé de témoigner parce qu'elle a craint que cela ne bouleverse sa famille et ses amis. [...]
E. Loftus a acquis la conviction que des psychothérapeutes bien intentionnés pouvaient implanter de faux souvenirs dans l'esprit des patients, et ses témoignages ultérieurs ont conduit à une bagarre entre les thérapeutes qui croyaient que leurs patients récupéraient souvenirs perdus et des chercheurs qui pensaient que quelque chose n'allait pas, ce fut ce qu'on a appelé "la guerre des souvenirs".
Sa recherche s'est aujourd'hui déplacée dans de nouvelles eaux controversées. Prenant en compte la leçon que les souvenirs peuvent être fabriqués, elle a étudié la possibilité d'utiliser ces souvenirs pour modifier le comportement. "Nous avons montré que vous pouvez implanter le souvenir d'être tombé malade lorsque vous mangiez certains aliments étant enfant", dit-elle, "et on peut amener les gens à penser qu'ils ont été malade en buvant de la vodka , donc ils ne veulent pas en boire autant par la suite. " Il n'existe aucune preuve que tout cela va se transférer avec succès du laboratoire au monde réel. Même si c'est le cas, ce serait violer le code de conduite des thérapeutes, et pourrait avoir des conséquences imprévues.... Pour lire l'article original en anglais : cliquer...ici
Les psychothérapeutes en Europe.
- Françoise Champion, sociologue, chargée de recherche au CNRS a publié dans la revue Sciences Humaines* un article sur le sujet. Depuis les années 1980, plusieurs pays européens ont institué une réglementation légale de la psychothérapie : partout la loi autorise la pratique des non-médecins, le plus souvent maintenant en protégeant l’usage du titre de psychothérapeute. Elle résume la situation des Pays-Bas, Autriche, Allemagne, Suisse, Angleterre et en France.
Elle note : « Ces réglementations interviennent au moment où, avec la norme des psychothérapies brèves, notamment les TCC (thérapies comportementales et cognitives), le travail effectif des psychothérapeutes tend à se déqualifier. Une profonde réorganisation de la pratique des psychothérapies pourrait s’ensuivre. »
* Grands Dossiers N° 31 - juin - juillet - août 2013 Histoire des psychothérapies.
Pour lire l'article : cliquer...ici
Les faux souvenirs dans version Fémina
Le supplément gratuit distribué avec la presse régionale du 12 Août 2013, à plusieurs millions d'exemplaires, s’illustre cette semaine par une réponse qui vaut son pesant de cacahuètes…
Une lectrice de 22 ans interroge la psychologue (ou psychanalyste) : « L’idée d’avoir une relation avec un homme me tétanise …qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? ».
La réponse est la suivante : « Votre rejet de toute relation masculine, de tout contact physique avec le sexe opposé est massif. Il a forcément un sens et c’est en découvrant les évènements réels ou fantasmatiques qui l’ont engendré que vous pourrez en sortir […] Il serait souhaitable de suivre une psychothérapie afin d’établir les liens entre ce que vous mettez en acte et votre vie psychique, votre passé, votre enfance, vos fantasmes, vos souvenirs…».
Encore une preuve de l’influence en France de cette idéologie freudienne perverse qui ramène tout aux traumatismes supposés de l’enfance.
France 2: Dans les yeux d'Olivier ou sous l'emprise d'un manipulateur.
Regardez vite cette excellente émission du 8 Août 2013 à 22h15, rediffusée pendant encore 4 jours. Elle en vaut la peine. Olivier Delacroix recueille le témoignage d'individus sous influence, qui ont été le jouet d'un gourou, d'un proche, d'un pervers narcissique ou d'un psychanalyste mais sont finalement parvenus à sortir des griffes de leur bourreau. Me Daniel Picotin y explique son action et décode les étapes de la manipulation mentale et comment on peut en sortir. A la fin de l'émission (1h23) une victime d'une psychanalyste raconte aussi son histoire et les faux souvenirs qu'elle lui implantés.
Nous n'avons pas pu l'enregistrer. Si vous l'avez, contactez nous.
Pour la voir cliquer...ici
La création de faux souvenirs chez des souris fait encore le buzz dans la presse.
Une équipe internationale de chercheurs a réussi l’incroyable prouesse de créer de faux souvenirs dans le cerveau de souris. Une avancée qui permettrait de mieux comprendre le mécanisme de faux souvenirs chez l’humain. Ces travaux ont étés publiés dans la revue américaine Science du 27 juillet 2013. "Ces expériences sur ces souris représentent le premier modèle animal dans lequel la formation de faux et de vrais souvenirs peut être étudiée au niveau des engrammes, les traces laissées dans le cerveau par tout événement passé", explique Susumu Tonegawa, professeur de biologie et de neurosciences au Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Boston.
"Les humains sont des animaux très imaginatifs et, tout comme ces souris, une expérience déplaisante peut être attachée à une autre expérience antérieure à laquelle la personne pense au même moment, créant ainsi un faux souvenir", poursuit le professeur Tonegawa, prix Nobel de médecine en 1987.
"Le rappel de ce faux souvenir active les mêmes centres de la peur dans le cerveau, ce qui ne permet pas de le distinguer de la mémoire d'une expérience bien réelle de frayeur", note le Dr. Xu Liu, chercheur au MIT et coauteur de cette recherche. Selon lui ce mécanisme de formation de faux souvenirs serait similaire quand un psychanalyste fait ressortir par la persuasion un souvenir enfoui d'une expérience traumatisante dans l'enfance qui est souvent fictive. Lire l'un des articles :cliquer...ici
Nous sommes étonnés de constater que 2 fois, à 1 mois d'intervalle, toute la presse s'intéresse...enfin...aux faux souvenirs induits ( cf.l'étude de Miriam Lommen et de ses collègues de l'Université d'Utrecht aux Pays-Bas, réalisée auprès de soldats néerlandais en Afghanistan.)
Les faux souvenirs traités avec humour...
L'Institut Supérieur de Charlatologie publie le 27 juin 2013 et le 22 juillet une parodie consacrée aux faux souvenirs induits. Il s'agit de "la première conférence" sur la nouvelle tendance : les faux souvenirs induits, proposé par Sue Vientois (prononcez Souviens-toi), Thérapeute Autoproclamée Spécialisée en Thérapie de la Mémoire Retrouvée. L'essentiel est dit, l'auteur Sushi Douglas a tout compris.
Zoélie F. a ajouté un commentaire le 22 juillet :" Quel excellent article ! Le processus est très bien décrit et on en mesure bien les tristes conséquences. Pourvu qu'un maximum de gens engagés dans des thérapies douteuses le lisent !"
Lire l' article en 2 parties : Partie 1: cliquer...ici et partie 2 :cliquer...ici
Faux souvenirs induits et autisme : même combat...
Le blog "Autisme.info31" publie le 27 juin 2013 l'article de Madame Axelrad Comment fabriquer de faux souvenirs avec une question.
Nous avions, nous avions bien compris que la prise en charge des enfants autistes par les psychanalystes et les thérapies de la "mémoire retrouvée" qui implantent des faux souvenirs relèvent de la même idéologie : mères soi-disant incestueuses et pères soi-disant incestueux. Les familles sont détruites de la même façon. Une page du site sur "Les scandales financiers" prend d'ailleurs modèle sur le combat des Associations de parents d'enfants autistes pour dénoncer le gâchis immense pour le contribuable français.
Nos lecteurs écrivent...
Reçu le 24 juin 2012,
Bonjour, Un grand merci pour votre réponse. Elle contient exactement les conseils complémentaires que je recherchais. Du coup, maintenant, je ressens un peu moins le besoin de consulter et de me faire aider par quelqu’un de l’extérieur. Mais, je garde bien précieusement l’adresse que vous m’avez communiquée. Meilleures salutations,
Le procès de Bordeaux : 15.000 euros de dommages et intérêts
On attendait le jugement aujourd'hui mercredi 19 juin 2013. Rappelons les faits : Une fille S. âgée de 34 ans accuse son père d’un viol présumé qui serait survenu il y a plus de 20 ans. Il y a donc prescription pour l’action pénale, mais la plaignante attaque au civil pour obtenir des dommages et intérêts (donc une affaire de gros sous!). Me Daniel Picotin représente le père, il a dénoncé "les thérapeutes de pacotille, les escrocs qui se permettent de recevoir des personnes en mal-être et de manipuler leur mémoire". Il a produit aussi les cartes d'anniversaire affectueuses écrites par la fille au père, et des photos du mariage de la jeune femme où elle semble très proche de lui. En cause une thérapeute bordelaise aujourd'hui en retraite mais qui aurait repris récemment son activité (elle n'a donc pas fini de sévir). Celle-ci, pour contourner le décret de 2010 qui règlemente l’utilisation du titre de psychothérapeute, se présentait ces dernières années comme "coach en développement personnel".
La chambre civile du Tribunal de Grande Instance de Bordeaux s'est prononcée : Elle a reconnu les faits d'agression sexuelle (survenus il y aurait plus de 20 ans!) et a condamné le père à une somme de 15.000 euros de dommages et intérêts pour le préjudice subi. Le père accusé a fait appel.
L'enseignement qu'on peut tirer, c'est que les résultats des procès au "civil" sont plus aléatoires qu'au "pénal" car tout se passe à l'écrit, il n'y a pas d'investigation ni de confrontation, ni témoignages oraux.
Il y a donc encore du travail pour informer les magistrats sur le phénomène des faux souvenirs induits. Nous ne sommes pas aux Pays-Bas ni aux USA et l'expérience internationale n'est pas prise en compte en France. C'est d'autant plus urgent que les milieux judiciaires sentent que la vague de procès de faux souvenirs et de leurs ravages contre les familles monte rapidement. Il y a aussi des procès de grands-parents pour obtenir un droit de visite pour voir leurs petits-enfants, mais pas assez de procès de victimes contre leurs thérapeutes. Ce sont pourtant ces procès et les condamnations sévères qui ont fait reculer les thérapeutes aux États-Unis.
Le bêtisier des thérapies.
La revue Sciences Humaines publie dans son numéro N° 31 de juin 2013 un dossier intitulé : Histoire des psychothérapies. Jean-François Marmion a écrit un article intitulé: Le bêtisier des thérapies, « un inventaire des tentatives de prise en charge catastrophiques ou ridicules ». Il mentionne entre autres les électrochocs, la lobotomie, mais aussi le LSD substance qui devait, dans les années 50, « favoriser la révélation de souvenirs refoulés, de conflits intérieurs, et hâter la guérison ». Et il conclut : «Nous verrons dans quelques années lesquelles de nos thérapie actuelles pourront y figurer.»
Une étude scientifique, faite en dehors du laboratoire, sur les faux souvenirs induits fait le « buzz ».
Le 2 juin 2013 une étude a été publiée* par la psychologue néerlandaise Miriam Lommen et collègues de l'Université d'Utrecht aux Pays-Bas. Cette étude a été réalisée auprès de soldats néerlandais qui ont été envoyés en Afghanistan. Les psys ont introduit un évènement fictif dans la mémoire des soldats avec de simples questions. Au bout de 9 mois, un total de 26% des participants ont déclaré qu'ils avaient connu l'événement fictif, alors que sept mois plus tôt, ils affirmaient qu'il ne s’était pas produit. Ce résultat est très proche de celui obtenu en laboratoire par Elizabeth Loftus.
Il est intéressant (et inquiétant) de constater que la fausse information a été présentée dans le cadre d'une question, et pas d’une affirmation. Le simple fait d'être interrogé sur quelque chose peut, dans certains cas, conduire à des souvenirs d'avoir vécu cette chose.
Ce procédé est utilisé par de nombreux thérapeutes de "la mémoire retrouvée" pour induire chez des patientes des souvenirs d’abus soi-disant subis dans l’enfance. Environ un tiers de leurs patientes (34%) "retrouvent" des faux souvenirs fictifs.
Lire l'article très complet de Mme Brigitte Axelrad sur le site de l'AFIS: cliquer...ici.
Plusieurs blogs ont repris l’information et notamment Pierre Barthélémy sur le blog du Monde, et 93 commentaires. cliquer...ici.
Libération et d’autres journaux ont repris l’information. Pour lire l'article en anglais: cliquer...ici
* Lommen, M., Engelhard, I., & van den Hout, M. (2013). Susceptibility to long-term misinformation effect outside of the laboratory European Journal of Psychotraumatology, 4 DOI: 10.3402/ejpt.v4i0.19864
Les lecteurs nous écrivent...presque chaque jour.
Nous avons reçu le 26 mai 2013 le courrier suivant :
"Merci pour votre site que je consulte régulièrement. J'ai tout lieu de penser que ma fille est victime de faux souvenirs. Ma fille, âgée de 29 ans, a essayé plusieurs thérapies et depuis fin 2011 elle consulte une psy* et "grâce" à l'EMDR aurait appris (sic) que son père l’aurait violée à 32 mois et ensuite que son frère (son ainé) aurait reproduit les gestes déplacés de son père sur elle (sic). Son père est décédé. Tout cela n'existait pas avant. La thérapie se poursuit avec l’hypnose. Alors l'EMDR peut être... A part cela je renouvelle mes remerciements pour ce site."
* Psychothérapeute qui indique dans son profil : Membre de la FF2P, de l'EMDR Europe, de la Société de Psychosomatique intégrative.
Victime d'un psychanalyste :
J'ai suivi de Mars à Juillet 2012 une psychanalyse dont les méthodes et résultats sont exactement ceux énoncés sur votre site (attouchements, méthode rebirth, souvenirs incestueux, etc.). J'ai heureusement pu m'en sortir rapidement et ai toujours émis des doutes quant aux conclusions de ce psychanalyste*. Je pense qu'il serait nécessaire d'interdire à cette personne la pratique de la psychanalyse et aimerais donc savoir comment dénoncer ces pratiques. Sans doute aurez-vous quelques éléments de réponse à m'apporter ? Comme je vous l'ai dit, j'ai eu la chance de "fuir" suffisament tôt mais d'autres doivent malheureusement continuer de le consulter (à en croire les dossiers épais rangés sur les étagères...). Je ne possède malheureusement pas de beaucoup d'éléments de preuve de ses pratiques à part : les retraits d'espèces sur mon compte en banque puisque je retirais 60€ en liquide avant chaque consultation, c'est-à-dire une à 2 fois par semaine. Pour en revenir au paiement, tout se faisait en liquide puisqu'il m'a bien précisé au début de l'analyse qu'il était nécessaire d'avoir un échange "concret" et que les chèques n'étaient que "du papier". Je vous remercie encore pour votre travail et votre site très bien renseigné qui m'a, je dois dire, soulagée d'un grand poids. D'avance merci pour votre réponse. Recevez mes salutations distinguées.
* Psychanalyste qui indique sur son site : Somatothérapie Strasbourg Paris, Art-thérapie Montpellier.
Un famille détruite:
Je vous suis infiniment reconnaissante d'avoir répondu à mon mail, j'ai maintenant l'impression qu'une porte s'ouvre, qu'une main se tend vers moi pour me redonner envie de vivre malgré mon grand âge. Le père de mes petites filles est détruit, mon fils, n'est plus que l'ombre de lui-même, ses soeurs, mes filles sont très pertubées, quelle chance d'avoir pû prendre contact avec vous je demeure à...
Nous pourrions encore en citer des centaines...
Ces situations doivent cesser au plus vite, nous appelons le Ministère de la Santé et les organisations professionnelles à prendre leurs responsabilités et à mettre en garde les thérapeutes : le Conseil de l'Ordre des Médecins, la FF2P, les Sociétés psychanalytiques, EMDR France et... les Centres des Impôts.
Compte rendu de la conférence de Brigitte Axelrad à Montpellier le 17 mai 2013.
Les ravages des faux souvenirs – ou la mémoire manipulée – en thérapieLe sujet est difficile. En effet, les ravages occasionnés par les faux souvenirs qui ressurgissent au cours d’une TMR (thérapie de la mémoire retrouvée) sont peu connus. Ce sont pourtant de nombreuses familles totalement brisées par de faux souvenirs d’abus sexuels qui auraient eu lieu dans l’enfance et qui seraient retrouvés au cours d’une psychothérapie, vingt ou trente ans plus tard.
Les TMR (thérapies de la mémoire retrouvée) prennent leurs sources dans le concept de refoulement, en vogue chez de très nombreux psychiatres et psychothérapeutes. Vers 1890, nait "le mythe psychiatrique" qu’un traumatisme oublié serait la cause des troubles psychiques. Ce concept freudien, bien que très populaire, n’a aucun fondement scientifique. Certains psychothérapeutes de la mémoire retrouvée sont tout à fait sincères. Ils croient dans cette théorie du refoulement pour l’avoir apprise, or le refoulement ne figure pas parmi les mécanismes d'oubli reconnus par la science actuelle de la mémoire, et les preuves disponibles ne corroborent pas l'idée de refoulement.Les ravages de la thérapie de la mémoire "retrouvée" Les explications de Brigitte Axelrad s’appuient essentiellement sur les avancées scientifiques dans le domaine de la mémoire et sur la façon dont les souvenirs peuvent être inventés, manipulés ou transformés. Au cours de la conférence, le public a semblé particulièrement frappé par quelques exemples de fabrication expérimentale de faux souvenir. En commençant seulement par une suggestion cohérente, puis à partir de détails véridiques, en accentuant la plausibilité d’une situation, on glisse subrepticement vers une interprétation qui s’implante et prend toute sa place dans la mémoire.
Il est essentiel de comprendre que, malheureusement, rien ne permet de différencier un faux souvenir d’un vrai ! Ni l’émotion, ni la netteté, ni la présence de détails précis… Ici réside l’extrême difficulté du sujet. Seule une (ou des) corroboration(s) indépendante(s) ou des preuves extérieures peuvent permettre d’avoir des certitudes.
Après cet exposé d’une grande clarté, naît une discussion animée, où la conférencière répondra avec une grande compétence et un calme souverain aux questions brûlantes, comme aux demandes d’information spécifiques.
On a noté la présence de quelques représentants d’associations concernées.
Source: Revue de l'Afis
Boris Cyrulnik * témoigne…contre l'oubli et le refoulement des traumatismes d'enfance.
- Dans son livre Sauve-toi la vie t'appelle publié chez Odile Jacob en septembre 2012, Boris Cyrulnik raconte son arrestation à l’âge de 6 ans et demi, le 10 janvier 1944. Le traumatisme terrible qu’il a subi, ces hommes venus pour le tuer, il ne l’a jamais oublié, ni « refoulé ».
Extrait : Quand Mme Farges a dit : «Si vous le laissez vivre, on ne lui dira pas qu'il est juif», j'ai été très intéressé. Ces hommes voulaient donc que je ne vive pas. Cette phrase me faisait comprendre pourquoi ils avaient dirigé leur revolver vers moi quand ils m'avaient réveillé : torche électrique dans une main, revolver dans l'autre, chapeau de feutre, lunettes noires, col de veste relevé, quel événement surprenant ! C'est donc ainsi qu'on s'habille quand on veut tuer un enfant. […] Le chef a répondu : «Il faut faire disparaître ces enfants, sinon ils vont devenir des ennemis d'Hitler.» J'étais donc condamné à mort pour un crime que j'allais commettre
Cherchant à démêler le "vrai" du "faux", il traque ses souvenirs. Certains réels, d'autres enjolivés, inconsciemment, pour donner cohérence à l'impensable, pour pouvoir survivre, attraper les mains qui lui étaient tendues...Ses parents mourront au camp d'extermination d'Auschwitz. S’il fallait encore prouver qu’un traumatisme d’enfance ne s’oublie pas, Boris Cyrulik en apporte le témoignage.
* Boris Cyrulnik est neuropsychiatre, psychanalyste et directeur d'enseignement à l'Université de Toulon.
Un marqueur physiologique du faux souvenir.
- L'excellent site Psychologie Psyblogs (2) publie, en avril 2013, un article sur ce sujet, on peut y lire:
"Notre mémoire n'est pas aussi efficace qu'on se plait à le croire. De précédentes recherches, initiées dans les années 1970, montrent combien il est aisé de modifier le souvenir d'un évènement réel, voire de créer de nouveaux souvenirs à partir d'une simple suggestion (voir le dossier Manipuler la mémoire (1) ...ici). Chaque souvenir n'est pas le reflet fidèle de l'évènement auquel il correspond, mais se présente davantage comme un processus de reconstruction d'une représentation mentale de l'évènement. Cet évènement laisse une trace en mémoire, et cette trace est par la suite modifiée par les nouvelles informations qui y font référence.[...] Si dans la plupart des cas, notre mémoire se montre efficace, il arrive ainsi que des souvenirs dont on est sûr et certain, se révèlent faux, soit parce qu'ils ne décrivent pas précisément la réalité (souvenir flou, aspects modifiés) soit parce qu'ils ont tout bonnement été implantés, et nous donnent le souvenir d'un évènement qui n'a en fait jamais eu lieu. [...] Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les faux souvenirs sont très facilement créés : le souvenir d'évènements historiques peut être modifié grâce à de simples photos, le souvenir d'évènements personnels peut être altéré par la seule suggestion verbale. Des faux souvenirs peuvent être implantés, ce qui fut le cas de plusieurs rapports concernant l'implantation de souvenirs de viols et de rites sataniques par des psychiatres, dans la mémoire de leurs patients. Les faux souvenirs représentent ainsi actuellement l'explication la plus plausible dans les cas rapportés d'enlèvement par des extraterrestres.[...] Jusqu'à présent, il n'existait aucun moyen efficace d'indiquer si un souvenir décrivait précisément la réalité, ou s'il était faux. Des chercheurs de l'Institute for Frontier Areas of Psychology and Mental Health de Freiburg, d'Allemagne, pensent avoir trouvé le moyen de le déterminer, à l'aide d'un simple test physiologique."
Lire la suite de l'article ...ici.
(1) Nous avions déjà mentionné le dossier Manipuler la mémoire, très bien fait et très complet, sur notre site. A lire donc et à télécharger.
(2) Note des auteurs du site : En tant que psychologues cliniciens, nous nous devons de partager expériences et connaissances acquises au fil du temps… Ce site conçu à partir de Décembre 2011 a pour but de présenter simplement et efficacement la psychologie dans sa diversité, ainsi que les spécificités du métier de psychologue clinicien. Il a également pour but de suivre une partie de l'actualité de la recherche, sur le modèles des nombreux sites et blogs anglo-saxons, qui réalisent un travail formidable pour rendre accessible tant aux initiés qu'aux amateurs, récentes avancées et concepts-clés de la psychologie et des disciplines proches.
Parution d'un livre de chercheurs français sur les faux souvenirs... en Belgique
Le site Psychotémoins du CNRS-INIST signale une nouvelle parution:
Depuis les années 1970, la recherche psychologique sur les faux souvenirs a connu une explosion considérable. Cependant, les travaux sont publiés majoritairement en anglais dans des revues scientifiques internationales, destinées aux spécialistes et auxquelles le grand public n’a pas un accès aisé. Les articles et ouvrages en français faisant le point sur l’état actuel des connaissances dans ce domaine sont encore peu nombreux.
Le public francophone peut désormais découvrir ce champ de recherche, ses paradigmes, ses résultats et ses approches théoriques dans un ouvrage publié récemment aux éditions de Boeck par Yves Corson et Nadège Verrier, deux enseignants-chercheurs à l’université de Nantes, experts de ces questions. Concis et rédigé dans un langage accessible, le texte constitue une excellente introduction à la littérature scientifique sur les faux souvenirs..
Les ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée en thérapie
L’Association Française pour l'Information Scientifique du Languedoc-Roussillon (AFIS-LR) vous convie à assister à la 5ème édition des « rencontres pour l'information scientifique », sur le thème : Les ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée en thérapie
Vendredi 17 mai 2013 à 19h - CORUM de MONTPELLIER
Salle du Belvédère (entrée sur la gauche ou par l’ascenseur face au tram)
- Entrée libre et gratuite -
L'intervenante, Brigitte Axelrad, est professeur honoraire de Philosophie et de Psychosociologie. Elle les a enseignées au Lycée Emmanuel Mounier ainsi que la Psychologie à l’Université Stendhal de Grenoble. Elle est l'auteur du livre « Les ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée » paru en septembre 2010 aux éditions Book-e-book. Elle a entrepris d'informer les professionnels de la santé, du monde judiciaire, les médias et le public de ce phénomène inquiétant qui se répand en France. Les thérapies de la mémoire "retrouvée" au lieu de conduire vers la guérison, provoquent des ravages chez les patients et leurs familles.
Alcool : insérer de faux souvenirs pour lutter contre l'addiction
Le psychothérapeute Michel Lejoyeux publie un article sur ce sujet dans "Nouvel Observateur Le Plus" le 16 avril 2013. Il écrit entre autres :
" Aussi étonnant que cela puisse paraître, de nombreuses études montrent maintenant qu’il est facile de créer chez des adultes de faux souvenirs d’enfance. Les psychologues un peu apprentis sorciers qui se livrent à ces pratiques utilisent la suggestion. Ils peuvent convaincre jusqu’à 40% de leurs patients (mais peut-on vraiment les appeler patients ?) qu’ils ont des souvenirs traumatisants qui n’ont pas existé. On peut ainsi implanter dans l’esprit des idées étranges qui finissent par faire leur chemin.
Cette technique se situe à mi-chemin entre la manipulation et le traitement. On sait à quel point les sectes utilisent cette idée des souvenirs oubliés et qui sont censés revenir brutalement à la surface pour manipuler le comportement de leurs malheureuses victimes. C’est un moyen classique pour exercer son emprise sur autrui que de lui révéler des faux souvenirs qu’il croit avoir perdus.
Ici, c’est pour le bien de leurs patients que les psychologues se proposent d’implanter de faux souvenirs. Mais cela ne lève ni les réticences ni les méfiances. Un travail a été conduit par Elisabeth Loftus, professeur de psychologie en Californie. Elle a recruté 147 étudiants en psychologie et elle leur a suggéré par exemple qu’ils avaient été malades en buvant trop de vodka ou qu’ils avaient eu mal à l’estomac près une alcoolisation."
Il conclut ainsi:
" Méfions-nous cependant de ne pas perdre l’éthique en ne voulant garder gardant que la magie. La psychothérapie crée des changements positifs (comme je le démontre dans mon livre "Changer… en mieux"). Encore faut-il que ce ne soit pas sous l’effet du mensonge ou du traficotage de l’histoire personnelle."
Les 50 grands mythes de la psychologie populaire
Un de nos correspondants universitaires nous a signalé ce livre paru en 2010, en anglais aux Éditions Wiley-Blackwell. Scott O. Lilienfeld et al. détaillent les 50 mythes de la psychologie populaire.
Nous en avons extrait et traduit en français les mythes 11, 12 & 13 qui se rapportent aux faux souvenirs induits "retrouvés" en thérapie.
Mythe 11 : La mémoire humaine fonctionne comme un magnétophone ou une caméra vidéo. ...ici
Mythe 12 : L'hypnose est utile pour récupérer des souvenirs d'événements oubliés. ..ici
Mythe 13 : Les individus refoulent communément les souvenirs d'expériences traumatiques. ...ici
L’influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé
La commission d’enquête sénatoriale sous la Présidence de M. Alain MILON, Rapporteur M. Jacques MÉZARD a auditionné plusieurs personnalités d'octobre 2012 à mars 2013.
Le rapport a été remis à Monsieur le Président du Sénat le 3 avril 2013 et publié au Journal Officiel. Plusieurs intervenants ont parlé des faux souvenirs induits "retrouvés" en thérapie:
- M.Serge Blisko président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), page 13.
- M. Didier Pachoud président du groupe d’études des mouvements de pensée en vue de la protection de l’individu (Gemppi), pages 90 et 97.
- Mme. Anne Guibert présidente du Centre contre les manipulations mentales (CCMM), page 105.
- Prof. Philippe-Jean Parquet professeur de psychiatrie infanto-juvénile à l’université de Lille, spécialiste de l’emprise mentale, page 133.
- M. Guy Rouquet président de l’association Psychothérapie Vigilance (PSYVIG) page 151.
- Mme Claude Delpech présidente de l’association Alerte faux souvenirs induits (Afsi) et Mme. Françoise Chalmeau, secrétaire générale, pages 185 et suiv.
- La Direction générale de la Police nationale page 355.
- Me Daniel Picotin avocat, pages 453 et 455.
- Mme Mylène Escudier, présidente de la Commission des citoyens pour les droits de l’homme (CCDH), page 547.
Vous trouverez le Tome II : les procès-verbaux des auditions(le chargement des 677 pages prend un peu de temps) : ...ici
Un nouveau procès des faux souvenirs « retrouvés » en thérapie ?
Le journal Le Parisien, dans un article du 10 avril 2013, rend compte du procès de Bordeaux. Une fille S. âgée de 34 ans accuse son père d’un viol présumé qui serait survenu il y a plus de 20 ans. Il y a donc prescription pour l’action pénale, mais la plaignante attaque au civil pour obtenir des dommages et intérêts (donc une affaire de gros sous!). Me Daniel Picotin représente le père.
En cause une thérapeute bordelaise aujourd'hui en retraite. Celle-ci, pour contourner le décret de 2010 qui règlemente l’utilisation du titre de psychothérapeute, se présentait ces dernières années comme "coach en développement personnel".
Une expertise réalisée pour la défense par un expert judiciaire, la psychologue Isabelle Laurent-Labadie, met en doute une telle amnésie prolongée de S. si elle a été violée aux âges qu'elle avance, et s'étonne dans ce cas du maintien de rapports proches avec son père.
Nous connaissons Maitre Daniel Picotin, celui-ci lutte sans relâche contre les dérives sectaires et les faux souvenirs induits. Le tribunal civil se prononcera le 12 juin. Affaire à suivre donc.
Un guide des faux souvenirs : les questions les plus fréquentes
A la demande de nos lecteurs nous nous avons répondu, dans un guide, aux questions les plus fréquentes sur les faux souvenirs induits. Suivez le guide......ici Cliquez sur les liens pour avoir plus de détails en accédant aux pages correspondantes du site.
Quel avenir pour l’EMDR et les faux souvenirs induits associés ?
Ce n'est pas de la fiction. Tous les médias en ont parlé. Un chercheur canadien de Montréal, Alain Brunet, a montré qu’un médicament, le propanolol, provoque la baisse des symptômes du stress post-traumatique liés aux mauvais souvenirs d’un accident, d’un attentat ou d’un viol par exemple. Ce médicament est indiqué principalement dans le traitement de l'hypertension.
Dans 2 études contre placebo présentées lors de la 60ème conférence annuelle de l’association psychiatrique canadienne, le taux de rémission après 6 prises hebdomadaires ont été de 86% et 71% pour chacune des études, comparées à 8% pour la prise de placebo. Le laboratoire du stress traumatique de Toulouse dirigé par le professeur Philippe Birmes, expérimente aussi cette voie thérapeutique. Le médicament n'est pas cher, a déjà un générique, et les effets sont là en six séances.
L’EMDR, est une thérapie utilisée, avec un certain succès, dans le traitement du stress post-traumatique, mais elle est aussi utilisée pour traiter des dépressions et autres troubles du comportement. Elle crée chez de nombreux patients des faux souvenirs induits quand le thérapeute est un adepte des thérapies de la mémoire « retrouvée ». Cette technique, plus longue et non remboursée par la Sécurité Sociale a donc du souci à se faire !
Fréquentation du site Psyfmfrance : Semaine du 22 au 28 mars 2013
Nous recevons chaque jour 200 à 250 visiteurs qui regardent 350 pages. La page d’accueil recense les visiteurs nouveaux de la page et leurs pays d’origine : France 74,5% - Belgique 4,3% - Etats-Unis 2,5% - Suisse 3,6% - Canada 4,2% - Algérie Tunisie Maroc de 1% à 1,9%... La fréquentation a plus que doublée en un an elle est passée en moyenne de 73 visites/jour à 200 visites/jour.
Voir les données ...ici
Les travaux des chercheurs suisses et belges sur les faux souvenirs arrivent en France…
Les étudiants en psychologie de l’Université d’Aix Marseille, UFR Psychologie et Sciences de l’Éducation, ont planché en examen (le 10 janvier 2012) sur le thème des faux souvenirs. Ce sujet s’appuie sur la publication d’Hedwige Dehon, Martial Van den Linden and all. « Emotion and false memories » de 2010.
C’est un progrès…les étudiants en psychologie auront ainsi entendu parler des faux souvenirs produits dans le paradigme DRM et l'association sémantique.
Lire le sujet d'examen: ...ici
Rappelons ici, qu'une lycéenne suisse de 17 ans, Jessica Mossaz, avait produit en 2003 un travail remarquable sur les faux souvenirs. Elle avait parfaitement saisi et expliqué, en termes simples, cette dérive des thérapeutes. Elle avait rencontré et interrogé le Professeur Martial Van den Linden, cité et commenté le cas de Lynn Price Gondolf décrit par Élizabeth Loftus dans son livre.
Sa rencontre avec un psychiatre-psychanalyste suisse et son commentaire vaut bien des analyses. Ce fut l'un des premiers écrits en français sur le sujet, il est toujours très actuel. Les principaux extraits sont dans notre page "Techniques de suggestion"
Vous pouvez imprimer faire lire le document complet à vos proches il est ...ici
"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années." Pierre Corneille.
Samuel Lepastier et Mikkel Borch-Jacobsen s’affrontent sur les faux souvenirs induits
Une lectrice, qui a de la mémoire, nous indique le débat, très intéressant, entre Samuel Lepastier psychanalyste et Mikkel Borch-Jacobsen professeur à l'Université de Washington. Ce débat a été tenu dans les colonnes du journal Le Monde à la suite du procès d’Outreau en février 2006.
Dans l’affaire d’Outreau, les enfants ont bel et bien été abusés, de la façon la plus réelle qui soit. Il n’y avait pas de thérapie de la mémoire retrouvée, ni de faux souvenirs.
Mais certains experts du procès d’Outreau, d’obédience psychanalytique, se sont lourdement trompés et sont, pour une bonne part, responsables de ce fiasco judicaire. .
Le psychanalyste Samuel Lepastier a donc tenté d’expliquer ce fiasco dans un article du 7 février sous le titre : "L'inconscient, le grand absent". Il s’est ensuite s’est lancé dans une explication freudienne sur les causes du phénomène de la "mémoire retrouvée" (recovered memory) aux Etats-Unis. .
Mikkel Borch-Jacobsen lui répond le 16 février dans son article : « Outreau, Freud et le diable ». Il met en cause « la méthode de déchiffrement psychanalytique » et conclut : .
« Ne la mettons pas entre les mains de personnes susceptibles de décider de notre destin. » .
Nous vous invitons à lire notre document qui reprend les principaux extraits de ces articles: ...ici
Lire les articles ...ici
Les techniques d’imagerie cérébrale pourraient être utilisées pour distinguer les vrais des faux souvenirs
Le site Psychotémoins publie le 27 février 2013 un article sur ce sujet.
Dans un article publié dans le numéro de février de la revue Nature Neuroscience, deux chercheurs, Daniel Schacter, du Département de psychologie de l’Université de Harvard, et Elizabeth Loftus, du Département de psychologie et du comportement social de l’Université de Californie, réfléchissent sur les contributions possibles des neurosciences cognitives de la mémoire, notamment celles de la neuroimagerie fonctionnelle, dans le déroulement d’affaires judiciaires.
Les techniques d’imagerie cérébrale pourraient ainsi être utilisées, nous disent-ils, pour aider à distinguer les vrais des faux souvenirs. Si de nombreux travaux indiquent que vrais et faux souvenirs activent des structures cérébrales identiques, des différences sont aussi observées.
Les cartographies cérébrales des vrais et faux souvenirs sont le résultat de traitements statistiques à partir de données recueillies sur des groupes de sujets et sur plusieurs essais, donc la neuroimagerie n’est pas encore capable de distinguer les vrais des faux souvenirs à un niveau individuel.
Les deux psychologues préfèrent utiliser les neurosciences cognitives de la mémoire pour informer une cour de justice sur le fonctionnement et les erreurs de la mémoire. Par exemple, informer sur le fait que vrais et faux souvenirs activent des régions cérébrales identiques permettrait à un jury de mieux comprendre pourquoi les faux souvenirs peuvent être vécus subjectivement comme de vrais souvenirs.
Lire l'article complet de Psychotémoins, CNRS-INIST: ...ici
L'article d'Elizabeth Loftus publié en français en ... 1997.
- Un lecteur attentif nous signale l'article d'Élizabeth Loftus, publié dans la revue "POUR LA SCIENCE" N° 242 de décembre 1997, intitulé : "Les faux souvenirs, la suggestion et l'imagination créent des souvenirs d'évènements qui ne se sont jamais produits". Il s'agit d'un document exceptionnel en français, qui n'a pas pris une ride. Les cas emblématiques de Nadean Cool et Beth Rutherford sont décrits. E. Loftus alors Présidente de l'Association Américaine de Psychologie (APA) mettait déjà en garde les professionnels de la santé mentale contre la suggestion qui vise la "résurgence de souvenirs supposés perdus".
On y trouve aussi un encadré de Michel Topaloff, psychiatre, intitulé "Faux souvenirs et psychanalyse". Il défend, comme on pouvait s'y attendre, le complexe d'Oedipe pour expliquer les fantasmes, mais ignore la manipulation et la suggestion que des psychanalystes exercent sur leurs patientes.
Ceci ne nous étonne pas quand on sait que 64,6% des psychiatres sont acquis aux thèses de la psychanalyse (voir l'étude de la revue "Nervure, Journal de psychiatrie", de juin 2005 dans notre page sur les dérives des thérapeutes : ...ici.
Lire l'article d'Élizabeth Loftus ...ici
Classer les souvenirs retrouvés d’agressions sexuelles infantiles ?
Le site Psychotémoins publie le 17 janvier 2013 un article sur ce sujet sous la plume de Frank Arnould.
La psychologue Linsey Raymaekers *, et ses collègues de la Faculté de psychologie et de neuroscience de l’Université de Maastricht, aux Pays-Bas ont proposé une nouvelle classification des souvenirs retrouvés :
- Les souvenirs retrouvés spontanément : les personnes affirment avoir oublié des souvenirs d’agressions sexuelles infantiles et les avoir retrouvés spontanément, en dehors de toute forme de thérapie, sans y avoir été incitées par quiconque, et sans avoir voulu rechercher consciemment de tels souvenirs, (les souvenirs retrouvés spontanément sont plus souvent corroborés par des preuves externes que les souvenirs retrouvés au cours d’une thérapie)
- Les souvenirs retrouvés en thérapie : les personnes racontent avoir retrouvé graduellement des souvenirs de sévices au cours une thérapie suggestive (interprétation des rêves, hypnose, imagerie guidée, etc.), et s’être engagées activement pour reconstruire le passé ;
- Souvenirs continus réinterprétés : à première vue, les personnes rapportent des expériences de souvenirs retrouvés, mais ne sont pas certaines du degré d’oubli avant cela. Ces souvenirs retrouvés doivent être considérés comme des souvenirs continus (sans période d’oubli) qui sont réinterprétés ;
- Souvenirs mixtes : remémoration composée de différents types de souvenirs (p. ex., des souvenirs continus pour un évènement A et des souvenirs retrouvés pour un évènement B) ;
- Suggestion, en dehors d’une thérapie : souvenirs retrouvés et suggérés par une personne tierce, en dehors d’un cadre thérapeutique.
* Raymaekers, L., Smeets, T., Peters, M. J. V., Otgaar, H., & Merckelbach**, H. (2012). The classification of recovered memories : A cautionary note. Consciousness and Cognition, 21(4), 1640 1643. doi:10.1016/j. concog.2012.09.002
Lire l'article complet de Psychotémoins, CNRS-INIST: ...ici
** Harald Merckelbach est un universitaire engagé dans la lutte contre les faux souvenirs.
- Il est professeur titulaire de psychologie et ancien doyen de la Faculté de psychologie et des neurosciences, de l'Université de Maastricht, mais il détient aussi une chaire de «psychologie et droit» à l’Ecole de droit de l'Université de Maastricht.
- Il est le coauteur avec Hans Crombag psychologue et professeur de droit du livre court et simple (malheureusement en néerlandais) : Faux souvenirs retrouvés et autres idées fausses. Cet ouvrage donné aux juges, policiers, avocats et aux médias a eu une importance considérable. Il a contribué à l’éradication des faux souvenirs induits aux Pays-Bas. Voir notre document : ...ici
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L'actualité des faux souvenirs induits en 2012
L'année 2012 est-elle l'amorce d'une prise de conscience ?
La première condamnation, même symbolique, d'un thérapeute de la "mémoire retrouvée" est un pas significatif dans la bonne direction. Grâce au documentaire "Le Mur" qui met en lumière les dérives de l'idéologie psychanalytique, un mouvement est en marche pour exiger une psychiatrie et une psychologie basées sur des preuves scientifiques.
Les associations d'enfants autistes l'ont bien compris, il est temps de tordre le cou à "la diabolisation familiale" et dénoncer les thérapeutes d'inspiration freudienne qui font croire, sans preuve, aux patient(e)s que leurs familles sont à l’origine de leur mal être.
Les sujets victimes potentielles de la "théorie" sont nombreux :
- les sujets de la dépression.
- les sujets des « états limites ».
- les sujets anorexiques et boulimiques.
- les sujets bipolaires.
- les sujets cyclothymiques ( une variante spécifique des bipolaires ).
- les sujets atteints de troubles schizophréniques.
- les jeunes femmes en difficultés.
- les troubles anxieux.
- les étudiantes en psychologie.
- les enfants dys et autistes.
- les adultes victimes des thérapies de la "mémoire retrouvée".
Exiger une psychiatrie et une psychologie basées sur des preuves scientifiques c'est ce à quoi nous nous employons sur ce site. D'ailleurs la notoriété de notre site est en hausse constante avec 120 visites chaque jour. Elle a doublé depuis janvier 2012. Le 10 avril, à l'ouverture du procès, nous avons reçu 530 visites.
Nous avons essayé, tout au long de cette année, de vous informer avec sérénité et sans polémique, nous avons répondu aux lecteurs qui nous ont contacté. Nous continuerons sans relâche cette tâche. Bonne année à tous.Un nouvel ouvrage sur la recherche concernant les faux souvenirs
- Hedwige DEHON publie en décembre 2012 un nouveau livre* sur ses travaux : Recollection illusoire et faux souvenirs d’évènements. En voici le résumé :
La qualité des souvenirs d’évènements que nous avons personnellement vécus peut varier considérablement d’un souvenir à l’autre. Certains souvenirs peuvent contenir une multitude de caractéristiques (perceptives, contextuelles, émotionnelles, cognitives,…) tandis que d’autres s’accompagnent simplement d’un vague sentiment de familiarité. De façon troublante, cependant, de par son mode de fonctionnement, notre mémoire peut nous induire en erreur et nous nous rappelons parfois d’évènements de façon inexacte, déformée ou nous pouvons même avoir le souvenir d’un évènement qui ne s’est jamais produit. Plus étonnant encore, certains de ces « faux souvenirs » s’accompagnent d’un véritable sentiment de « recollection illusoire », au cours duquel nous sommes capables de récupérer une foule de détails liés à l’occurrence supposée d’un évènement qui ne s’est pourtant jamais produit. Le but de ce chapitre est de décrire différentes procédures qui permettent d’induire et d’étudier des faux souvenirs en laboratoire et de fournir un modèle explicatif général des faux souvenirs et du sentiment de « recollection illusoire » qui les accompagne.
* Dehon, H. (2012). Recollection illusoire et faux souvenirs d’évènements personnellement vécus. In S. Brédart & M. Van der Linden, « Identité et cognition : Apports de la psychologie et de la neuroscience cognitives (pp127-140) ». Deboeck, Bruxelles.Rappelons que cette jeune enseignante effectue un travail remarquable sur le sujet. Elle a publié de nombreux articles et présenté sur ce thème des conférences, même chez nous, à l'Ecole Nationale de la Magistrature à Paris en Décembre 2010**. L'Université de Liège vient de publier, en août 2011 et en français, un dossier pour le grand public: «Faux et usage de faux souvenirs / Faux et forgé ». Vous le trouverez ...ici
** Dehon, H. (2010). « Des faux souvenirs et autres choses qui remettent assez sérieusement en cause la valeur du témoignage, au moins dans certaines circonstances ». Conférence invitée, formation sur le témoignage, Ecole Nationale de la Magistrature, Paris, Décembre 2010.
Visites de la page "Actualité" du site Pyfmfrance en décembre 2012
La fréquentation du site Psyfmfrance est en croissance:
- Chaque jour nous avons en moyenne 100 à 120 visites et 20 à 25 pages différentes sont lues.
- Les pages les plus consultées sont : Techniques de manipulation, Forum, Justice et faux souvenirs, Accueil, Actualité, et nos pages documents (notamment les extraits des rapports de la Miviludes).
- Nous comptabilisons les visiteurs différents sur quelques pages, notamment la page Actualité, en éliminant les visites successives du même lecteur. C'est ce qui est illustré dans le tableau ci-dessous :
Les visites sur notre page Actualité en 12 mois
Date d'édition 30 déc. 2012 Nombre total de Pays ayant visité Psyfmfrance 76 Nb total de visiteurs de la page Actualité
depuis le 01/01/201211 773 Nb de visiteurs différents 6516
Répartition des visiteurs Nb de visiteurs différents
depuis le 1er janvier 2012Pourcentage en % France 4933 75,7 Belgique 278 4,3 Canada 246 3,8 Suisse 209 3,2 Total des pays francophones 5666 -
M. GUY ROUQUET Président de PSIVIG devant la Commission d’enquête sénatoriale
- M. Guy Rouquet Président de Psychothérapie Vigilance a été entendu le 21 novembre 2012 devant la Commission d’enquête sénatoriale sur l'influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé. Il est revenu sur l'usage des titres divers par les thérapeutes qui ne peuvent plus utiliser le titre de "psychothérapeute" ce qu'il qualifie d'un "indécent pied de nez au législateur".
Il a ensuite dénoncé les apprentis sorciers qui "s'ingénient à fabriquer de faux souvenirs traumatisants, pénètrent par effraction dans les cœurs, les consciences et l'inconscient pour dépersonnaliser, zombifier, instrumentaliser."
Il illustre son propos par les questions posées au patient qui conduisent à la conclusion: " Vous avez refoulé ce souvenir traumatisant, mais votre corps s’en souvient. Désormais la question n’est plus de savoir si vous avez été violé ou non, mais par qui.
L'exposé était de qualité. Vous pouvez en lire un extrait : ...ici
Nous avons même souri de l'anecdote presque "lacanienne": Cette maman qui m’a confié que le psy avait dressé sa fille contre elle en donnant sa lecture du prénom : Violaine. Violaine, c'est VIOL-HAINE.
Nos sénateurs ont sûrement apprécié les délires de certains psys !
Lancement d'un projet de recherche français sur les faux souvenirs
- Fabienne COLOMBEL, Frédérique ROBIN Maîtres de Conférences de psychologie cognitive et Nadège VERRIER Enseignant-chercheur, à l'Université de Nantes ont lancé une action sur les faux souvenirs qui vise à développer les collaborations scientifiques entre les chercheurs et les acteurs sociaux régionaux. Elles souhaitent mettre en place des liens avec d'autres universités françaises (Montpellier, Rennes 2, Paris 5), internationales (Louvain, Genève, Davis, Irvine, NY).
Une première journée d'étude sera organisée en 2013 et aura pour objectif de réunir ces différents partenaires nationaux voire internationaux afin de préparer la réponse à un appel à projet à l'ANR*.
Dans la présentation les chercheurs écrivent : " Les faux souvenirs sont des constructions mnésiques déconnectées de la réalité historique. Il s'agit soit de souvenirs qui présentent des déformations par rapport à l'expérience réelle, soit de manière plus dramatique des souvenirs d'événements jamais advenus. [...]
L'objectif scientifique de cette action est d'étudier les mécanismes psychologiques impliqués dans l'existence des faux souvenirs et identifier les facteurs responsables de l'augmentation ou de la réduction de leur production. L'investigation de ces facteurs pourrait alors contribuer à améliorer d'une part les prises en charge des populations concernées et d'autre part les techniques d'audition dans le cadre du témoignage judiciaire."
* ANR: Agence Nationale de la Recherche sélectionne et finance les projets de recherche.
Hommage à Léon Jaroff.
- Nous sommes très tristes d'apprendre le décès d'une figure discrète du scepticisme, Leon Jaroff. Il a pendant de nombreuses années écrit des articles pour contester les pseudo-sciences. M. Jaroff était le rédacteur en chef en charge de la rubrique: la science, la médecine, le comportement et l'environnement de la revue Times Magazine. Le créationnisme, l'astrologie, la perception extrasensorielle, les OVNIS et les médecines alternatives étaient quelques uns de ses sujets d'analyse. Leon Morton Jaroff est né à Detroit le 27 Février 1927, le seul enfant d'Abraham et Ruth Jaroff. Il a servi dans la Marine pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le 29 novembre 1993, il a écrit un article dans Times magazine: Is Freud Dead? Lies Of The Mind, Freud est-il mort, les mensonges de la mémoire.
Il écrivait : Les thérapies de la mémoire refoulée nuisent aux patients, dévastent des familles et intensifient une réaction contre praticiens de santé mentale. [...] Si ces souvenirs récupérés sont en effet faux, d'où viennent-ils? À partir de deux sources: la culture populaire et une thérapie erronée ou inepte.[...] C'est une bulle qui va éclater. Pour finir il faudra recréer la confiance que ce pays met dans la psychothérapie. "
Léon Jaroff avait prédit dès 1993 la fin du Syndrome des faux souvenirs aux États-Unis.
Le sang et l'inconscient... encore une théorie farfelue.
- Le Docteur B. VIAL médecin généraliste en Ardèche a adressé en novembre 2012 une lettre ouverte au Président et au Secrétaire Perpétuel de l’Académie de Médecine pour "défendre une découverte française et 40 ans de recherche sur les protéines plasmatiques" qui n’a pas été comprise en 1985 par l’expert de l’Académie et faire un peu de pub à son livre « Le sang révélateur de notre inconscient » .
Les profils protéiques informatisés du CEIA *, inventés à Lyon en 1969-70, mettraient "en évidence , d'après l'auteur, le « portrait » en image de synthèse de la dynamique des protéines plasmatiques, portrait qui se révèle être celui de l’INCONSCIENT". Ceci expliquerait, selon lui, que les sciences psychiques (neurologie, psychiatrie, psychanalyse** (sic)) n’ont pas fait de progrès depuis 50 ans sur la connaissance de l‘inconscient, malgré les scanners, les IRM.
* Centre européen d’informatique et d’automation : www.ceia.com.
** Remarquons que :
- la psychanalyse, selon ses promoteurs eux-mêmes et Jacques Lacan, n'est pas une science,
- l'existence de l'inconscient de Freud n'a pas été prouvé,
- les affirmations de ce médecin sur le lien entre les profils protéiques et l'inconscient laissent sceptiques les scientifiques et les chercheurs.
Des faux souvenirs de faits traumatisants
- Un article de Psychotémoins du 30 octobre 2012 présente les travaux récents de l'équipe de recherche de Strange & Takarangi* sur le sujet.
Les psychologues scientifiques considèrent aujourd’hui que la mémoire ne fonctionne pas comme un appareil photographique ou une caméra vidéo. Quand nous nous souvenons, nous ne rejouons pas le film exact des expériences que nous avons vécues, mais nous reconstruisons notre passé. Une nouvelle expérience confirme que cette reconstruction peut parfois conduire à de faux souvenirs, même quand les personnes se souviennent de faits traumatisants.
Les résultats suggèrent que les personnes se sont parfois souvenues d’un évènement comme étant encore plus traumatisant qu’il ne l’a été en réalité. Elles indiquent aussi que même les faits les plus choquants et les plus critiques d’une situation pouvaient faire l’objet de faux souvenirs, alors que les études antérieures montraient plutôt que les faits périphériques étaient les plus sensibles aux erreurs de mémoire.
Lire l'article CNRS-INIST: ...ici* Le Dr Mélanie Takarangi enseigne à l'Université Flinders, d'Adelaide en Australie. Ses travaux de recherche portent notamment sur la mémoire autobiographique, et aussi sur les convictions erronées. Elle s'intéresse également aux implications légales des distorsions de la mémoire. Elle a publié avec Elizabeth Loftus et prépare un article avec elle intitulé: Suggestion, placebos and false memories. Mind-Body Regulation. Takarangi, M. K. T., & Loftus, E. F. (sous presse).
Le Monde fait l'éloge de la psychogénéalogie...
- Le Monde.fr publie le 17/09/2012 un article intitulé : Savoir se libérer des maux de ses ancêtres. Celui-ci commence par La célèbre phrase d'André Gide "Familles, je vous hais". La journaliste Christine Angiolini présente la psychogénéalogie comme une discipline qui mêle psychologie, psychanalyse et sociologie. Elle écrit :
Nous sommes là au cœur du transgénérationnel, qui concerne tout ce qui est transmis inconsciemment de génération en génération au sein d'une même famille. ou encore Les loyautés invisibles (fidélités inconscientes à un ancêtre) se manifestent aussi à travers le corps.
Karine Segard, qualifiée de psychologue (!!!) écrit : Comment expliquer ces héritages encombrants ? Par une sorte d'inconscient familial qui se transmettrait d'une génération à l'autre ? Oui, mais un inconscient qui s'exprimerait surtout à travers le corps. "80 % de notre façon de communiquer passe par le non-verbal.
Les psychanalystes Nicolas Abraham, Didier Dumas, Serge Lebovici, Serge Tisseron l'appellent: transmission psychique transgénérationnelle, le Fantôme ou encore l'arbre de vie. La constellation familiale, théorie très voisine est issue d'une méthode développée dans les années 1990 par Bert Hellinger, psychanalyste et psychothérapeute allemand.
Le rapport 2007 de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires met en garde contre la pratique de cette technique susceptible de créer des faux souvenirs induits.
Note : Un de nos lecteurs nous a fait part de son indignation : Comment un journal dit "de référence" peut-il faire la promotion d'une technique de manipulation mentale qui a induit des faux souvenirs chez de nombreuses victimes?
Lire ou ignorer l'article il est...ici
Le contenu des récits autobiographiques des hommes serait différent de celui des femmes.
- Un article de Psychotémoins du 6 septembre 2012 fait le point de la recherche
L’équipe de recherche dirigée par Matthew Schulking, du Département de psychologie du Amherst College, aux États-Unis, a comparé le contenu des souvenirs autobiographiques d’hommes et de femmes.
Les résultats ont fait apparaître que les souvenirs masculins étaient plus factuels que les souvenirs féminins. Les récits autobiographiques des femmes se sont révélés être plus longs, plus riches et exprimant des idées plus complexes que ceux des hommes. Ils contenaient aussi un plus grand nombre d’interprétations, qu’il s’agisse d’interprétations de comportements externes ou traduisant des états internes.
Les données de l’étude ont permis aux chercheurs de déterminer l’origine probable de ces différences : les hommes seraient plus orientés vers les faits que les femmes. Non seulement ils stockeraient un plus grand nombre de faits dans leur « base de connaissances autobiographiques », mais ils seraient aussi plus enclins à sélectionner les informations factuelles quand ils se souviennent du passé.
Lire l'article CNRS-INIST: ...ici
Note: Ce résultat pourrait-il expliquer le fait que les femmes soient majoritairement (80%) victimes de faux souvenirs induits en thérapie? La question n'a pas de réponse à ce jour.
Une nouvelle sur un cas de faux souvenirs induits qui finit presque bien…
Le blog effluves.skynetblogs.be a publié cette Nouvelle le 22 août 2012.
L’histoire se passe en juillet 1996 à Péoria dans l’Illinois aux États-Unis. Tom Käsmacher retraité de la société Caterpillar a soixante-treize ans, c’est un petit bonhomme mince, à la silhouette fragile. Tom est un ancien combattant de la 2ème guerre mondiale, il débarqua en France le 20 juillet 1944. Neuf mois auparavant, il avait été incorporé in extremis dans l'armée américaine. Sa petite taille, tout juste réglementaire et sa constitution malingre l'avaient rendu inapte au service, mais Tom avait insisté et l'officier l'avait désigné apte à servir dans les transports.
Il sort du Tribunal du 5eme district de Peoria qui venait de l'acquitter d'une accusation d'agression sexuelle sur la personne de Joan, sa petite fille par alliance et de Vera, la mère de cette dernière. Vera, à la suite de sa fille Joan, l'accusait de l'avoir touchée quand elle était enfant. Le jury ne les avait pas crues, ni elle ni sa fille, et rendu à son beau-père sa liberté et son honneur. On retrouve dans cette histoire, très bien écrite en français, tous les ingrédients du Syndrome des Faux souvenirs :
- les personnalités fragiles et crédules des soi-disant victimes,
- un thérapeute (de psycho-généalogie) qui affirme sur un ton grave : « je ne vois que des abus sexuels perpétrés dans votre enfance pour expliquer vos blocages, vous n'avez pas de souvenirs de cet ordre, non ? Vous devriez chercher dans votre entourage proche. Vous avez été élevée par votre beau-père ? Je vois, je vois... Vous avez sûrement refoulé ces souvenirs, essayez de fouiller dans votre passé, même si cela doit vous faire mal. »
- une patiente, Vera, qui retrouve le «souvenir enfoui» au bout de 2 semaines, c'est Tom.
- Bridget, sa sœur, était plus réservée. Quand elle lui en avait parlé, elle lui avait sèchement répliqué : toutes tes conneries ésotériques, je n'en ai rien à cirer. Tom ne m'a jamais touchée et toi non plus, tu racontes vraiment n'importe quoi.
- un psychiatre séduisant, lui déclare : je crois que toute cette histoire d'orgasme que vous ne vivez pas est un blocage, voire une affabulation, dans votre chef. Et sur ce, il lui prescrit un truc comme du Prozac.
- le psychanalyste qui, depuis 10 ans, pratique avec elle une « individuation *» !!! Il lui dit, à l'issue du procès, sur un ton professoral qui l'impressionne : vous vous souvenez de ce rêve que vous m'avez décrit dernièrement ? Il ajoute: il va falloir reprendre certaines phases d'individuation à zéro, c'est désolant, mais c'est comme ça.
* Note : Dans la psychologie analytique de Jung, l’individuation est le processus de formation naturel de l’individu psychologique comme être distinct. C’est la «réalisation du soi», ou «réalisation de soi-même».
Pour lire cette nouvelle, super bien écrite, suivez le lien : ...ici
Texte déposé à la Société des Gens de Lettres (Paris 2012).
Dossier: Dérives sectaires dans le bulletin de l'Ordre National des Médecins.
Un groupe de médecins et de psychothérapeutes qui contribue à améliorer le contenu de notre site nous signale:
- L’Ordre National des médecins consacre un dossier aux dérives sectaires dans son N° 21 de janvier-février 2012. Un sondage réalisé par l’Institut IPSOS en septembre 2010 révèle que 25 % des Français ont été déjà été personnellement contactés par une secte, et 20 % connaissent dans leur entourage des personnes victimes de sectes. C’est dire si le phénomène est loin d’être anecdotique. La Miviludes reçoit environ 2 000 requêtes par an. Les dérives sectaires dans le domaine de la santé représentent 22 % des activités de la Mission, suivies par les dérives concernant les mineurs (17 %) et le domaine de la formation professionnelle (17 %).
Le dossier met notamment en garde les médecins: Attention aussi aux méthodes psychologisantes.
La prise en charge psychologique dans le domaine du bien-être et du développement personnel est particulièrement concernée. Certains mouvements ont des pouvoirs de nuisance insoupçonnables, telle la vogue des « faux souvenirs induits »
Le dossier signale que la Miviludes met en place à l’Université Paris V-René-Descartes, au sein du laboratoire d’éthique médicale et de médecine légale du Pr Christian Hervé, un master interdisciplinaire, de 3e cycle « Emprise sectaire et processus de vulnérabilité ». Il s’adresse à tous les médecins, mais aussi aux avocats, magistrats, experts médicaux, policiers… La formation se déroule sur 144 heures.
A lire ici les extraits du dossier.
Le bulletin du CNOM N° 21 est accessible ...ici
Insolite: Un film de science fiction sur l'implantation de faux souvenirs
"Total Recall : mémoires programmées" une nouvelle version du film qui ne vaut pas celle avec Arnold Schwarzenegger et Sharon Stone vient de sortir. Douglas Quaid (Colin Farrell) sujet à des cauchemars dans lesquels il se voit fuir d’innombrables ennemis avec la belle Melina (Jessica Biel), il a la tentation d’aller chez Rekall, une compagnie qui promet l’implantation de faux souvenirs, encore meilleurs que les vrais (sans l'aide d'un psy!). Si vous cherchez un bon divertissement avec grosse portion de pop corn et sans effort de réflexion, vous serez parfaitement servi. Total Recall : mémoires programmées n’a donc rien d’un grand film: trop d'action pour trop peu de scénario.
La connaissance des faux souvenirs avance....
- Vrais et faux souvenirs coexistent dans le cerveau (INIST juillet 2012)
Les psychologues savent aujourd’hui que la mémoire est malléable. L'effet de désinformation est maintenant un phénomène bien établi dans la littérature scientifique des faux souvenirs depuis les travaux d'Elizabeth Loftus, bien que les mécanismes sous-jacents soient encore débattus.
Lors d'une opération de désinformation, certains pensent que le souvenir original est purement et simplement détruit et remplacé par le faux souvenir induit. D’autres estiment plutôt que vrai et faux souvenir coexistent. Une nouvelle étude, publiée par des psychologues américains, vient confirmer la seconde hypothèse (Gordon & Shapiro, 2012)*. À l’aide d’une méthodologie inédite, les chercheurs ont confirmé l’hypothèse selon laquelle un vrai souvenir ne serait pas détruit et remplacé par un faux souvenir suggéré. En réalité, les deux formes de souvenir peuvent coexister.
* Département de psychologie, Université de Tufts, 490, avenue de Boston, Medford, Massachusetts USA. Lire l'article CNRS-INIST: ...ici
Nouvelles du GEMPPI (une association active...)
- Un jugement intéressant: une voyante de Marseille a été, elle aussi, condamnée pour abus de faiblesse. Le journal La Marseillaise du 5 juillet 2012 rapporte la condamnation d'une voyante à 18 mois de prison avec sursis, interdiction d'exercer pendant 3 ans, restitution des sommes perçues auprès de ses patients (dont 237 000 euros, pris à un quinquagénaire dépressif près son divorce).
On peut regretter que Benoit Yang Ting n'ait pas été jugé à Marseille, la sanction aurait été plus en rapport avec le préjudice des patients.
- Avec l'aide du Conseil Général des Bouches du Rhône, le GEMPPI va développer l'esprit critique des collégiens, pour lutter contre les dérives sectaires par des conférences et des films, sur le thème: "On ne s'en rend pas compte, mais les dérives sectaires peuvent toucher n'importe qui car nous sommes tous manipulables".
Comment éviter les faux souvenirs produits par la suggestion ?
Le travail des chercheurs français Gaën Plancher, Serge Nicolas, Pascale Piolino du Laboratoire de Psychologie et de Neurosciences Cognitives, Université Paris Descartes, CNRS est publié en juin 2012.
Rappel: Les faux souvenirs sont le rappel ou la reconnaissance conscient(e) d’un événement ayant jamais eu lieu. La suggestion est un facteur qui provoque souvent des faux souvenirs (Loftus,2003)
Voici leurs conclusions:
- Premièrement, nos résultats confirment ceux observés dans le paradigme de fausse information (Loftus, 2003). Même avec un matériel verbal simple, la suggestion forte provoque des faux souvenirs.
- Deuxièmement, nous confirmons les résultat qui montrent que la fausse information suggérée est davantage associée à un sentiment de familiarité « Je sais K » (Roediger et al., 1996). Ces résultats montrent que les participants n’ont pas de sentiment de reviviscence avec la fausse information, même avec un matériel verbal simple.
- Troisièmement, nous avons observés qu’un matériel riche contextuellement mène à une diminution de la confiance accordée aux faux souvenirs quelque soit la suggestion.
- Nous suggérons qu'un moyen d'éviter les faux souvenirs est de porter son attention davantage sur les détails perceptifs du matériel et ceci quelque soit la manière dont ils sont induits. Lire le poster qui décrit leur travail: ...ici
Cessez le feu dans la guerre des souvenirs...
La controverse scientifique sur les faux souvenirs induits en thérapie entre les deux camps a été particulièrement vive, déclenchant une véritable « guerre des souvenirs » aux États-Unis. L’Université de Nebraska-Lincoln a organisé, en avril 2010, dans le cadre de ses symposiums sur la motivation, une rencontre entre plusieurs experts de la question. Leurs communications sont rassemblées dans un ouvrage collectif (en anglais) paru en 2012 aux éditions Springer. Robert Belli, qui a coordonné la rencontre, reconnaît qu’aucun consensus ne s’est vraiment dégagé concernant la nature des souvenirs retrouvés. Toutefois, les spécialistes ont enfin pu discuter de leurs points de vue de manière ouverte et apaisée. Il cite le commentaire de l’un des participants qui notait « qu’après des années de batailles dans la guerre des souvenirs, c’était un soulagement bien venu d’être capable de discuter de sujets controversés d’une manière ouverte et collégiale, en étant seulement guidé par les données empiriques et par des arguments raisonnés ».
Lire l'article de Psychotémoins ...ici
Note de Psyfmfrance: Nous tenons à remercier Frank Arnould du CNRS-INIST qui rassemble depuis de nombreuses années toute l'information scientifique sur les faux souvenirs induits.
Le verdict dans l'affaire Benoit Yang Ting
Le verdict a été rendu le 12 juin 2012 (source agences de presse):
Le psychothérapeute parisien, accusé par deux anciens patients de les avoir manipulés mentalement, leur créant notamment de faux souvenirs d'abus sexuels, a été reconnu coupable d'abus de faiblesse, mardi 12 juin. Il a été condamné à un an de prison avec sursis et 50 000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris. Le ministère public avait requis, le 12 avril, dix-huit mois de prison avec sursis et 100 000 euros d'amende.
Benoît Yang Ting, 76 ans, devra verser 100 000 euros et 50 000 euros de dommages-intérêts aux deux anciens patients qui s'étaient constitués parties civiles. L’épouse du thérapeute, qui était également poursuivie, n’a pas été condamnée par le tribunal correctionnel de Paris.
Le thérapeute n’avait assisté à aucune des audiences, pour raison de santé. Mais la présidente avait lu à haute voix ses procès-verbaux d’audition , en particulier les phrases qui relativisent son action " Pendant mes études j'ai été éblouï par Freud [...] l'argent comme la mesure d'un élément affectif, c'est un outil depuis Freud". Il pouvait ainsi facturer ses prestations 320 euros de l'heure, sanctionner 50 euros chaque faute d'orthographe commise par ses patients dans leurs compte-rendus, ou 75 euros pour être autorisés à se rendre aux toilettes.
L'avocate des anciens patients, Anne Colonna a salué la condamnation mais estimé que, "vu les préjudices subis", les montants des indemnisations étaient "décevants". "Nous savons pertinemment que 200.000 euros, c'est une goutte d'eau pour M. Yang Ting, vu son patrimoine dont nous avions pris connaissance. Il s'en sort très bien", a-t-elle estimé.
Patient Jugement du 12 juin 2012: Dommages et intérêts Sommes versée au thérapeute au cours de la thérapie Bernard Touchebeuf 100 000 euros 750 000 euros Sophie Poirot 50 000 euros 238 000 euros
Une sanction symbolique qui fera peut-être jurisprudence, mais qui n'est pas dissuasive. Rappelons que les thérapeutes américains ont été condamnés à des millions de dollars de dommages et intérêts avant de cesser leurs pratiques...
La Miviludes a publié le 15 juin un communiqué de presse dans lequel elle relève:"Ce procès emblématique de l'emprise sectaire exercée par un "gourou thérapeutique" fut aussi pour la première fois celui des "faux souvenirs induits"[...] Les parties civiles et les témoins -parmi lesquelles d'anciennes victimes dont les faits sont aujourd'hui prescrits- ont décrit cette emprise exercée sur eux durant de nombreuses années par le "thérapeute". Le jugement est susceptible d'appel."Note: Le trafic journalier sur notre site a presque doublé le 12 juin, pour le verdict
Trafic journalier sur notre page Actualité 2012 ( Visiteurs différents)
Le thérapeute accusé d'implanter de faux souvenirs à ses patients condamné.
Voici un extrait de l'article de l'Express du 12 juin 2012:
Une technique bien rodée
Le mensonge paraît en effet évident vu de l'extérieur, mais la manipulation psychique est telle qu'il faut souvent un intervenant extérieur pour ouvrir les yeux des victimes. Or, la thérapie consiste souvent à couper les liens. "On est bien là dans une manipulation mentale", avait assuré la procureure, Laetitia Felici, au moment du réquisitoire, avant de brocarder les pratiques "anti-déontologiques" de ce "charlatan". "Ce sont des charlatans qui accrochent une plaque de thérapeute et ciblent des personnes qui traversent une période de mal-être, avait expliqué George Fenech, le président de la Miviludes, à L'Express au moment du procès. Ils instaurent un climat de confiance et font croire à leurs patients que leur mal-être remonte à la petite enfance. Quand ils sont conditionnés, il fait revenir à la surface un souvenir prétendument refoulé - souvent une agression sexuelle de la part d'un membre de la famille ou de la maltraitance - qui expliquerait la cause du mal-être. La personne va alors s'approprier cette scène et y croire comme s'il s'agissait de son propre souvenir."
Une méthode appliquée à la lettre par le psychothérapeute: "Quand ma mère (est) morte, j'avais 16 ans, a raconté Sophie Poirot pendant le procès. Mon père m'avait prise dans ses bras, c'était quand même normal... Mais Yang Ting demandait: 'Est-ce que votre père n'avait pas de désir?'. Ca a commencé comme ça..." **.
** Nous l'expliquons dans : Les "10 commandements" du thérapeute. Voir ci-dessous et ...ici
Entre 5000 et 10 000 thérapeutes concernés
Ce verdict, très attendu par les familles des victimes, va permettre d'étayer l'arsenal juridique à leur service. Car selon l'organisme de lutte contre les sectes, entre 5000 et 10 000 thérapeutes non qualifiés utilisent des pratiques non-conventionnelles à l'instar des faux souvenirs induits.
Commentaires des lecteurs de l'Express:
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/le-therapeute-accuse-d-implanter-de-faux-souvenirs-a-ses- patients-condamne_1125792.html
Ninibaby - 12/06/2012 19:53:35
Notre famille ne connaissait pas jusqu'au printemps 2011, les faux souvenirs induits en psychothérapie. Nous ne devons pas oublier que les victimes de ses pratiques sont les patients eux-mêmes, les parents accusés (dans notre famille notre père est accusé d'inceste et notre mère de complicité d'inceste) mais aussi les petits-enfants qui sont dans notre cas interdits de voir leurs grands parents et les cousins/cousines/oncles/tantes/pour simplifier tous ceux qui n'adhèrent pas à "l"existence" d'abus sexuels. La rupture avec l'entourage fait partie du processus de manipulation. Notre sœur a eu "cette révélation" à 40 ans, après avoir consulté à plusieurs reprises une thérapeute qui dans le cas présent ne demande pas d'argent à ses patients. Comme toutes les personnes manipulées par un psychothérapeute ayant induits des faux souvenirs d'abus sexuels, elle a perdu tout sens critique et croit trouver une réponse à son mal-être. Ce qu'il faut comprendre, c'est que la manipulation est telle que les accusateurs sont persuadés d'avoir été abusés, que les psychothérapeutes sont souvent de bonne foi (ils croient à ce qu'ils annoncent à leurs patients). Le site à consulter sur le sujet : http://psyfmfrance.fr/ Surtout, je crois que ce qu'il faut retenir de tout cela c'est que des familles entières sont dévastées et détruites. C’est le cas de la nôtre.
nechnech - 12/06/2012 23:21:51
Espérons qu'il soit le premier condamné d'une longue série
Les "10 commandements" du thérapeute de la mémoire "retrouvée".
A la demande de plusieurs lecteurs du site, nous avons crée une page spéciale qui résume les "10 commandements" du thérapeute de la mémoire "retrouvée". On y trouvera:
- les 5 hypothèses qu'ils émettent pour justifier leur pratique des faux souvenirs,
- les 5 indications et recommandations qu'ils prescrivent à leur patient(e),
- le décryptage du psychiatre français Edouard Zarifian, et d'Elizabeth Loftus,
- une liste des symptômes sur lesquels ils fondent leur "diagnostic",
- enfin, une liste des abus sexuels tels que définis par ces thérapeutes.
Une association étrangère a souhaité mettre cette page dans sa brochure simplifiée pour alerter le public et expliquer ce qu'est le Syndrome des Faux Souvenirs induits par la thérapie: d'où il vient, comment il commence, et les conséquences sur la famille du patient. A lire ...ici
L’Université Paris Descartes propose une formation sur la prise en charge des victimes de dérives sectaires .
Le Quotidien du Médecin du 06 juin 2012 publie un article:
Comment repérer et prendre en charge les victimes des gourous?
L’Université Paris Descartes propose un diplôme universitaire « Emprise sectaire et processus de vulnérabilité » pour repérer et prendre en charge les victimes de la psychotraumatologie liée aux phénomènes sectaires.
Cette formation de troisième cycle s’adresse en particulier aux médecins, souvent en première ligne face à des problématiques complexes.
Modification "in extremis" du décret relatif à l’usage du titre de psychothérapeute.
Un décret du 8 mai 2012 modifie le décret du 20 mai 2010 relatif à l’usage du titre de psychothérapeute. Il est à noter que le Premier Ministre François Fillon a pris cette initiative avant la passation de pouvoir au nouvel exécutif issu des élections du 6 mai. On s'interroge sur l'urgence ainsi manifestée. Le décret supprime les pré-requis imposés aux psychologues pour utiliser le titre de psychothérapeute.
Les psychanalystes qui avaient retardé la parution de la loi pendant 7 ans sont contents. Voici le texte du communiqué dans la lettre Lacan Quotidien, du 9 mai: "Le Premier ministre a tenu à signer le 7 mai le décret supprimant tout réquisit imposé aux psychologues pour utiliser le titre de psychothérapeute. Résultat : le projet Accoyer s’en trouve un peu plus dévitalisé. Les psychothérapeutes ont depuis longtemps abandonné cette dénomination; les psychanalystes ne semblent pas courir après. Un coup d’épée dans l’eau ne laisse pas de traces. Mais restons vigilants."
On s'interroge aussi sur le motif de leur satisfaction...
Lire le décret ...ici
C'est un petit sourire...mais c'est vrai
Pouvez-vous implanter un faux souvenir chez un neuroscientifique ou chez une souris?
"Les personnes qui croient aux ovnis ou aux fantômes, nous disent souvent que nous devrions croire à leurs histoires parce que le témoin était une personne de confiance, pas quelqu'un qu'il est habituellement facile de tromper. Il ya une perception selon laquelle toute personne qui déforme les choses est stupide. Mais ce n'est pas vrai, avec un peu de suggestion, il est possible d'implanter de faux souvenirs chez tout le monde. J'ai accidentellement implanté un faux souvenir chez la neuroscientifique qui partage mon bureau, «Susie». Récemment, les scientifiques sont allés un peu plus loin ils ont été en mesure de créer des souvenirs entièrement faux chez une souris."
Par Stephen Makin et Sara Reardon le 22 mars 2012, du journal sceptique The twenty-first floor et le NewScientist Lire les articles en anglais
- La neuroscientifique anglaise: ...ici
- La souris: ...ici
Les faux souvenirs induits résistent au temps
- Un an et demi après avoir été formés, certains faux souvenirs persistent toujours.
PsychoTémoins INIST publie le 24/04/2012 un article sur le sujet. Dans ce domaine de recherche, l’une des questions toujours en suspens est de savoir si ces faux souvenirs induits résistent au temps. Sont-ils toujours présents dans la mémoire des témoins plusieurs mois après avoir été formés ? Une expérience dirigée par Bi Zhu, de l’Université normale de Pékin, et à laquelle a d’ailleurs participé Elizabeth Loftus, répond par l’affirmative à cette question (Zhu et al., 2012). Les chercheurs constatent en effet que 53 % des faux souvenirs, formés chez les participants peu de temps après avoir été induits, sont toujours présents un an et demi plus tard, ce taux de persistance étant similaire à celui des vrais souvenirs.
Les traces mnémoniques de certains faux souvenirs, induits chez les participants après avoir été exposés brièvement à de fausses informations, seraient donc aussi robustes que les traces de vrais souvenirs. Les chercheurs pensent même que leur étude a pu sous-estimer cette résistance.
Lire l'article: ...ici
Malgré le procès, cela continue encore....
- Viol: la durée de prescription en question
Voici l'article paru le 18/04/2012 dans le Figaro
Une femme, qui affirme n'avoir pris conscience que très récemment de viols subis dans l'enfance, tente d'obtenir, à Saintes, que la justice n'applique la prescription qu'à partir du moment où ses souvenirs sont apparus, a indiqué aujourd'hui son avocat. Cette femme, âgée de 40 ans, accuse un homme de l'avoir violée en 1977 lorsqu'elle avait cinq ans **, alors qu'elle séjournait chez une parente en Charente-Maritime. Selon elle, les souvenirs de ces viols ne lui sont revenus qu'en 2009, à l'occasion d'une thérapie entamée pour connaître la raison de difficultés psychologiques de longue date.
** Note: Les psy, adeptes des TMR, font maintenant remonter les souvenirs à l'âge de 5 ans pour suivre les avancées de la science sur l'amnésie infantile. Auparavant ils les faisaient remonter à l'âge de 2 ans, avant l'apparition du langage.
Commentaire d'une lectrice Fanchon LE DOZE :
"Selon elle, les souvenirs de ces viols ne lui sont revenus qu'en 2009, à l'occasion d'une thérapie"... C'est ce qu'on appelle le "syndrome des faux souvenirs induits", méthode très en vogue chez les thérapeutes actuels, qui font croire à leurs patientes qu'elles ont été abusées par un père, un oncle ou un cousin. Gare aux erreurs judiciaires qu'auront à subir ces malheureux !
Un autre lecteur:patatras l.
Bonjour, c'est mal connaître le mécanisme d'amnésie traumatique... Ce n'est pas parce que l'agresseur nie les faits que les viols n'ont pas eu lieu. Tentez de vous documenter sur le fonctionnement de l'amygdale cérébrale. Il est très facile de faire douter, puis revenir sur ces affirmations une personne victime de viol ou d'agression sexuelle. Cela ne veut pas dire que des incompétents n'induisent pas de faux-souvenirs mais de là a prétendre qu'il s'agit d'un "syndrome"...
Le procès de Benoît Yang Ting
La fréquentation du site Pyfmfrance a explosé depuis mardi 10 avril :
Après le pic de mardi la fréquentation est doublée. : 165 visites par jour.
Le procès de Benoît Yang Ting : Réactions en chaîne...
Les lecteurs du site et la presse ont réagi au procès intenté par Bernard Touchebeuf et Sophie Poirot au thérapeute des faux souvenirs, Benoît Yang Ting. Voici quelques réactions :
- "On finit par vous mettre dans la tête que vos parents ne vous ont jamais aimé et que votre père vous a violée" (RTL)
- La chasse aux destructeurs de famille est ouverte...
- Son cas cumule l'induction de faux souvenirs, l'extorsion de fonds et des relations sexuelles dénoncées par la patiente. On croirait lire le roman de Sarah Chiche, L'Emprise, paru de façon prémonitoire en 2010 chez Grasset. Un beau sujet de film en perspective.
- Cette technique illustrée par le film Eternal Sunshine of the Spotless Mind a malheureusement franchi la frontière de la fiction. (www.allodocteurs.fr)
- je suis déçue, le réquisitoire (100 000€ d'amende et de la prison avec sursis) n'est pas à la hauteur, la procureure n'a pas compris l'enjeu de ce procès ...dommage.
- les faux souvenirs induits ont encore de beaux jours devant eux en France. Soutirez des millions d'euros à des personnes fragiles ils ne vous en coutera que 100 000€...
- ce procès est une bonne chose pour faire connaître ces thérapies des faux souvenirs
- les patients des psychiatres des faux souvenirs sont eux remboursés en partie par la Sécu, on ne le dit pas assez
- le cas est spectaculaire. Sur ce plan, il ne reflète pas ce que nous vivons, l’aiguille bleue vue par le fœtus parait ridicule, cela risque de discréditer les autre cas réels
- les montants escroqués sont certes importants mais notre souffrance quotidienne ne se mesure pas avec de l’argent
- les grands-parents privés du droit de visite de leurs petits-enfants ne sont jamais entendus
- le JAF (juge aux affaires familiales) réagit aux accusations par « il n’y a pas de fumée sans feu » et ne nous donne pas raison pour le droit de visite de nos petits-enfants
- la loi ne permet pas en France aux familles d’assigner le thérapeute, puisqu’elles ne sont pas les victimes directes et que le thérapeute demande souvent le secret sur lui et sa méthode
- quand décidera-t-on de faire un recensement sérieux du nombre de victimes des faux souvenirs.
- Où prend-on les chiffres qu’on avance ? Il y en a des milliers, plus que d’accidentés de la route, et on ne fait rien
- Si on ne connaît pas exactement le nombre de thérapeutes utilisant cette technique, la Miviludes recense entre 5000 et 10 000 thérapeutes non qualifiés utilisant des pratiques non-conventionnelles à l'instar des faux souvenirs induits. (L'Express.fr) - ….
Lire les autres réactions sur ce procès ci-dessous.
La chasse aux destructeurs de famille est ouverte...
- Le blog du CEDIF pour la défense de l'individu et des familles fait une analyse pertinente du procès de Benoît Yang Ting et de son épouse. Maître Sophie Poirot est LA victime de trop qui fera enfin comprendre à la justice française les ressorts et les ravages des faux souvenirs. Voici un résumé de son analyse:
Maître Sophie Poirot entrera en analyse sur les conseils de son père. C’est ainsi qu’elle croisera le chemin de cette sorte de thérapeute holistique qui et commencera un cycle de consultations pour surmonter un viol dont elle aurait été victime dans l’enfance. Ce souvenir refoulé aurait été la source de son mal-être qui n’avait rien d’imaginaire.[...] Évidemment, persuadée d’actes de pédophilie de son père à son endroit, Maître Sophie Poirot va rompre tout lien avec sa famille, mais aussi avec ses amis qui s’étonnent de son comportement. L’emprise peut alors se resserrer par son isolement.
Mais comment a-t-elle pu s’en sortir, puisque comme elle le dit elle-même : « Vous finissez par croire tout ce qu’il vous dit. Une fois que le mécanisme de l’emprise se met en place, vous ne pouvez plus dire non. » ?
C'est là que commence l'"Opération Rescue"
Il a fallu qu’un homme la sorte de sa torpeur et ose faire face aux menaces, ce qui est finalement arrivé en 2001, alors que le cauchemar avait commencé en 1993. Son sauveur est devenu son mari et celui qui l’épaulera dans l’œuvre de dénonciation de la dérive sectaire dont elle a été la proie. Le courage de l’avocate et de son mari permettront aussi à d’autres langues de se délier.
Les modes usuels de défense des endoctrinants: Benoît Y T produit ses témoins de moralité, parmi lesquels un sénateur apparenté socialiste qui vante son engagement social**, un psychiatre hospitalier qui n’a rien contre les séances à poil sur les divans. les avocats de Benoît Y T ont ainsi rappelé qu’il avait obtenu un non-lieu dans une procédure antérieure, la justice est souvent mal informée sur la nature de tels phénomènes.
Une jurisprudence attendue: Cette fois les magistrats ne semblent pas disposés à se laisser abuser eux aussi, pour le parquet, la procureure Felici n’hésite pas à parler d’une « couple maléfique » comme on en connaît d’autres, et requiert 18 mois de prison avec sursis et 12 mois de prison avec sursis pour sa femme, outre 100 000 euros d’amendes. Espérons donc pour ce 12 juin 2012 une condamnation qui fera jurisprudence...
** Un engagement social du thérapeute avec les millions d'€ soutirés à ses patients!
Le Dossier : Manipuler la mémoire de "Psychologie Psyblogs"
- Le site Psychologie Psyblogs ** vient de publier en février 2012 un dossier remarquable sur:
Manipuler la mémoire. Ce dossier très documenté de 13 pages traite en 7 volets de:
- 1 Faux souvenirs, mémoire malléable
- 2 Faux souvenirs et suggestion, l'influence sur la mémoire
- 3 L'implantation de faux souvenirs en mémoire
- 4 Manipuler la mémoire par la formulation des questions (Loftus et Palmer, 1974)
- 5 Création de faux souvenirs par suggestion (Loftus et Palmer, 1974)
- 6 Manipulation mentale induite par la psychothérapie
- 7 Le côté obscur et dangereux des psychothérapies
Le dernier volet donne les résultats de l'étude de Michaël Yapko. Cette enquête réalisée auprès de 800 psychothérapeutes, décrit leurs a-priori et leurs croyances. Le dossier se conclut ainsi: On apprenait en 2008, qu'en France près de 3000 médecins pratiquaient les méthodes de régression permettant de retrouver, par la suggestion notamment, les "souvenirs refoulés".
Lire ou télécharger ce dossier : ...ici
Accéder au site: ...ici
** Note des auteurs du site: En tant que psychologues cliniciens, nous nous devons de partager expériences et connaissances acquises au fil du temps… Ce site conçu à partir de Décembre 2011 a pour but de présenter simplement et efficacement la psychologie dans sa diversité, ainsi que les spécificités du métier de psychologue clinicien. Il a également pour but de suivre une partie de l'actualité de la recherche, sur le modèles des nombreux sites et blogs anglo-saxons, qui réalisent un travail formidable pour rendre accessible tant aux initiés qu'aux amateurs, récentes avancées et concepts-clés de la psychologie et des disciplines proches.
Procès suite: LES IDÉES CLAIRES DE CAROLINE ELIACHEFF du 18 avril 2012
- Très bonne chronique de Caroline Eliacheff en ce 18 avril 2012 sur les Faux souvenirs induits. Pour une fois qu’une psychanalyste évoque ce sujet…il faut le souligner.
On peut regretter toutefois qu’elle ait fait l’impasse sur :
- Les origines théoriques du syndrome des faux souvenirs.
Les thérapeutes de la « mémoire retrouvée » s’appuient sur la théorie de la séduction de Freud. Théorie sur laquelle il est ensuite revenu pour la remplacer par la théorie du complexe d’Œdipe. Lire aussi le dossier sur les origines du syndrome des faux souvenirs: ...ici
- Le concept freudien, non scientifiquement prouvé, du «refoulement», et
- L’utilisation par ces thérapeutes du concept freudien d’ «inconscient » qu’ils s’évertuent à «faire parler» par des techniques que Caroline Eliacheff a cité : suggestion, hypnose, analyse des rêves, imagerie guidée…
Écouter la chronique: ...ici
et/ou lire le texte de la chronique sur Le Huffington Post: ...ici
Procès suite: Plus d’un million et demi de cas d’incestes « révélés » par l’induction de souvenir aux Etats-Unis
- Le Journal International de Médecine (JIM), réservé aux professionnels de santé, du 13/04/2012 réagit au réquisitoire dans le procès du thérapeute freudien Benoît Yang Ting sous le titre, "Induction de faux souvenirs : dix-huit mois de prison avec sursis requis contre un pseudo thérapeute".
Le journal revient sur le nombre de victimes des faux souvenirs "retrouvés" en thérapie, il serait plus important que généralement admis, notamment aux États-Unis; il cite le psychologue Robert A. Blaker** qui livrait ces chiffres en 2008:
- le phénomène concernait aux Etats-Unis 160 000 cas d’abus sexuels infantiles en 1967
- et 1 700 000 en 1985 dont 65 % sans fondement.
Lire l'article : ...ici
** Robert Allen Baker Jr. était un psychologue américain. Il a reçu un doctorat en psychologie de l'Université de Stanford en 1951. Baker était un critique de la pseudo-science dans la pratique de la psychiatrie et de la psychothérapie. Il a consacré beaucoup de son temps à l'hypnose et syndrome des faux souvenirs. Il a publié notamment: Child Sexual Abuse et False Memory Syndrome , Amherst, New York: Prometheus Books, ISBN 1573921823.
Procès suite: George Fenech, Président de la Miviludes, régit au procès
- Procès suite: France Bleu le 13/04/2012 George Fenech, Président de la Miviludes, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires est l'invité du fait du jour. Il réagit à la tenue du premier procès en France sur le Faux Souvenirs Induits. Écouter l’interview : ...ici
Procès suite: Le Monde rend compte du procès de Benoit Yang-Ting à sa façon...
- Le journal Le Monde le 13/04/2012, après 3 jours de réflexion, rend compte du procès de Benoit Yang-Ting. Le journal donne notamment la parole au thérapeute:
"Selon M. Yang Ting, dont le procès verbal d'audition a été lu à l'audience, ces méthodes lui ont permis de guérir des alcooliques, et même des drogués. "Je partage ma vérité", a-t-il dit aux policiers. Pour lui, le revirement de ces deux patients est le résultat d'une manipulation, orchestrée notamment par le mari de Mme Poirot. Et de démentir les accusations d'abus sexuels. "Pour moi, c'est le bien de l'autre qui est prioritaire", a-t-il dit. Quant au montant de ses prestations, il a déclaré : "l'argent est un moyen de faire comprendre à la personne la valeur des choses".
Cités par la défense, plusieurs témoins sont venus défendre l'intégrité de M. Yang Ting. Ainsi, un psychiatre hospitalier, ami du couple, est venu expliquer qu'il ne voyait pas de problème lié à la nudité, "si c'est accepté par le patient", de même que les dérapages sexuels, qui sont tolérés par "nos usages, par l'air du temps". Claude Lise, sénateur de la Martinique, d'où est originaire M. Yang Ting, a lui aussi pris la défense du thérapeute : "les accusations portées contre lui sont invraisemblables et je n'a jamais rien perçu de sectaire chez lui". M. Lise a dit par ailleurs son admiration pour "son intégrité, sa générosité et son engagement social en Martinique".
Citant Lacan, qui pratiquait des "prix extravagants", l'avocat de la défense Me Gibault a demandé s'il valait mieux faire une session de trois semaines qu'"une psychothérapie qui dure sept, huit, voire dix ans". Pour lui, les deux plaignants "n'étaient pas en état de vulnérabilité". "L'une est avocate, l'autre, consultant en management, a-t-il rappelé. Au cours des conversations, il y a des souvenirs qui remontent. Des vrais et des faux. Mais, "est-ce que le tribunal est armé pour dire si tel souvenir est vrai, tel autre est faux ?", a-t-il souligné, avant de conclure : "Dans le doute, on s'abstient."
Une défense qui n'a pas convaincu le procureur de la république Laetitia Felici, qui a dénoncé un "couple maléfique", qui s'est rendu coupable d'"abus de faiblesse par manipulation mentale". "Il n'y a rien de thérapeutique dans ce que fait M. Yang Ting", a-t-elle ajouté, dénonçant les actes d'un "charlatan machiavélique", pour finalement requérir 18 mois de prison avec sursis et 100 000 euros d'amendes contre l'humanothérapeute et 12 mois avec sursis contre sa femme. Jugement le 12 juin. Lire l'article ...iciNote 1: Toutes les références à Freud qui avaient été relevées pendant l'enquête et rapportées à l'audience ("j'ai été « ébloui par Freud » durant mes études" [...] « l'argent est la mesure d'un élément affectif, c'est un outil depuis Freud») ont été gommées par le journaliste du Monde: Simon Piel.
Note 2: Le réquisitoire de Madame Laeticia Felici a peu de chance de dissuader les thérapeutes de la "mémoire retrouvée" de poursuivre leurs activités destructrices.
Procès suite: Il créait de faux souvenirs chez ses patients
- Allodocteurs et France5 le 11/04/2012 rend compte du procès de Benoit Yang-Ting et met en ligne une interview de Françoise Chalmeau, ex-conseillère sur les questions de santé à la MIVILUDES. Madame Chalmeau connait bien le dossier, elle était intervenue en Haute Savoie avec Madame Axelrad devant une salle composée de médecins et de victimes des faux souvenirs. Elle avait fait également une intervention remarquée au Colloque du GEMPPI à Marseille. Elle indique, elle aussi que les victimes sont souvent d'un bon niveau intellectuel, manipulés par des gens très habiles et manipulateurs qui mettent le patient sous un emprise extrêmement destructrice. Parmi les 400 thérapies recensées elle en cite 2 reconnues: l'hypnose et la psychanalyse. Voir la vidéo ...ici
Procès suite: La MIVILUDES cible les médecins dans son guide
- Le Quotidien du Médecin du 11/04/2012 indique que la Miviludes publie un guide qui s’adresse au monde de la santé : à la fois pour aider les professionnels de santé (médecins, dentiste, sage-femme, pharmacien, infirmier...) à repérer un patient membre d’un groupe sectaire et à agir face à un confrère engagé dans un mouvement déviant.
La MIVILUDES rappelle à cette occasion les méthodes les plus répandues (psychologisantes, décodage biologique, faux souvenirs induits, kinésiologie, énergiologie...) et détaille les symptômes alarmants et les situations à risque. Au médecin, le guide conseille d’alerter son conseil départemental ou son agence régionale de santé, dotés d’un référent dérives sectaires. Il décrit aussi la marche à suivre en cas de mise en danger du patient, de refus de soin, ou de refus de toute couverture vaccinale. Lire l'article ...ici
Dans la préface, le président Georges Fenech communique un certain nombre d’estimations :
- Quatre Français sur dix ont recours aux médecines dites complémentaires (dont 60 % parmi les malades du cancer) ;
- 400 pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique sont proposées ;
- 1.800 structures d’enseignement ou de formation sont « à risques » ;
- 4.000 « psychothérapeutes » autoproclamés n’ont suivi aucune formation et ne sont inscrits sur aucun registre ;
- 3.000 médecins seraient en lien avec la mouvance sectaire.
Nous avons relevé dans ce guide, une erreur, page 28, lorsqu'il indique: "Les faux souvenirs induits, en vogue outre-Atlantique, compteraient déjà 800 victimes principalement dans les pays anglo-saxons». Ce chiffre est fantaisiste puique l'étude de Mark Pendergrast l'a évalué à plus d'un million aux États-Unis et que la FMSF rassemble des dizaines de millers d'adhérents. Il serait temps que la Miviludes enquête en France pour mesurer le nombre de victimes et des thérapeutes de la mémoire retrouvée.
Procès suite: Faux souvenirs : ces cas d'inceste inventés sur le divan
- Francetvinfo publie le 11/04/2012 un article bien documenté à l'occasion du procès du "thérapeute" Benoît Yang Ting. La journaliste Marion Solletty s'est documentée de façon sérieuse et ne se contente pas de reproduire les dépêches d'agence. Elle fait référence notamment à la False Memory Syndrome Foundation, à notre site, à l'ouvrage "Les ravages des faux souvenirs", publié en 2010 (Book-e-book) par Brigitte Axelrad, et aux travaux d'Hedwige Dehon, docteur en sciences psychologiques, qui travaille sur le sujet au sein de l'unité de psychologie cognitive de l'Université de Liège. Elle cite Jean-Marie Abgrall, psychiatre aujourd'hui retraité, et longtemps expert pour des affaires judiciaires de ce type. Il a connu des dizaines de cas tout au long de sa carrière où "la réalité des faits s'efface derrière une fiction". Parfois, des incohérences flagrantes apparaissant, comme dans ce cas cité par Hedwige Dehon, où la victime pensait avoir été violée par son beau-père au domicile dont la famille avait déménagé plusieurs années avant les faits. Mais certains cas sont beaucoup plus difficiles à juger.
Lire l'article ...ici
- La Miviludes publie mercredi 11 avril 2012 son nouveau guide pratique Santé et dérives sectaires. Alors que la pratique de faux souvenirs induits est au coeur d'un procès mardi et mercredi au tribunal correctionnel de Paris, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires souligne l'offre pléthorique de pseudo-thérapies s'appuyant sur une approche psychologisante.
Selon le guide, qui se décline en une série de fiches d'informations et de conseils, la pratique thérapeutique devient sectaire lorsqu'elle essaie de faire adhérer le patient à une croyance, à un nouveau mode de pensée.
La Miviludes dénonce aussi les psychothérapies déviantes (ou faux souvenirs induits), comme le rebirth ou les thérapies de rêve éveillé, qui sont tenues pour responsables de mises sous emprise des patients et de ruptures avec le milieu familial au motif de faux souvenirs d'inceste, de viol, explique-t-elle.
Le guide présente les méthodes les plus répandues, notamment les méthodes psychologisantes, qui reposent sur la culpabilité du patient dans le développement de sa maladie ou de son mal-être, l'angoisse de la maladie, et la revendication d'un mieux-être dans une société individualiste et matérialiste.
C'est aujourd'hui un domaine d'offres pléthoriques (..) où se côtoient professionnels de santé, médecins et paramédicaux, ainsi que des thérapeutes individuels autoproclamés à l'issue de formations non homologuées. Le guide des fiches-conseils aux professionels de la santé (médecins, dentistes, sage-femme, pharmacien, infirmier, etc.), pour savoir comment réagir face à un patient membre d'un mouvement sectaire ou face à un confrère engagé dans une dérive sectaire.
Premier procès en France contre un thérapeute de la "mémoire retrouvée"
"J'ai été ébloui par Freud pendant mes études et découvert l'humanothérapie"
- Deux thérapeutes, Benoît Yang-Ting et son épouse, comparaissent le mardi 10 avril 2012 à 14 heures pour "abus de faiblesse" devant le tribunal correctionnel de Paris. Ils sont accusés d'avoir extorqué des centaines de milliers d'euros à des patients, par la méthode des "faux souvenirs induits". Ils prétendaient leur faire revivre des souvenirs « soi-disant » refoulés.
En France, c’est le premier procès de thérapeutes. Des centaines de procédures ont eu lieu aux États-Unis et ont conduit à l’arrêt, dès 2002, du syndrome des faux souvenirs.
Les thérapeutes incriminés ont été condamnés à verser des millions de dollars de dommages et intérêts aux victimes et à leurs familles. Ils sont donc devenus très prudents. On peut douter que la condamnation éventuelle des deux thérapeutes sera suffisamment dissuasive en France. Mais c’est un début…
Bernard et Stéphanie espèrent que ce procès servira d’exemple pour d’autres victimes de ces pseudos-thérapeutes. Nous aussi…
Lire notre synthèse des articles de presse ...ici
Note : Les chiffres du nombre de victimes et des thérapeutes des faux souvenirs, donnés ici ou là, sont complètements fantaisistes, puisqu’aucune enquête ni étude sérieuse n’a été entreprise en France, contrairement aux Etats-Unis, en Grande Bretagne, ou ailleurs en Europe. En France, les associations n’ont pas mis en place de Comité Scientifique qui pourrait piloter de telles études à l’instar de la FMSF (USA) ou de la BFMS (GB). C’est notre grand regret.
Verdict historique dans le Wisconsin (USA)
- La Cour du Wisconsin a émis, le 23 janvier 2011, un verdict historique dans un cas de Faux Souvenirs en reconnaissant le droit des tiers (des familles) à l’encontre des thérapeutes des TMR. Charles and Karen Johnson avaient attaqué en justice l’hôpital psychiatrique du Wisconsin le Rogers Memorial Hospital (RMH) pour des traitements négligents envers leur fille Charlotte. Le jury a accordé, aux époux Johnson, la somme de 1 million de dollars en dommages et intérêts.
Cette affaire a été plaidée devant les tribunaux pendant 15 ans en raison de la difficulté de montage d'une action de tierce partie. Il s'agit d'un cas extrêmement révélateur, et qui créera un précédent par lequel les familles peuvent poursuivre en justice des thérapeutes responsables de l’implantation de faux souvenirs.
Après 15 ans de procédure Charles and Karen Johnson ont gagné leur procès, ce qui aidera les autres familles confrontées au syndrome, mais ils n’ont pas retrouvé leur fille qui est encore sous l’emprise de cette croyance. Lire l'article de l'Examiner en français ...ici
La lettre d'Actualité de mars 2012 de l'UNADFI.
L'UNADFI a publié le 15 Mars 2012 sa lettre mensuelle d'Actualité. En voici un extrait:
Aujourd’hui, la Miviludes note une montée en puissance des signalements en matière de santé. La Miviludes travaille actuellement à la rédaction d’un guide destiné aux praticiens de la santé, pour les aider à identifier les pratiques douteuses et à agir « utilement en cas de doute ». Ce guide qui paraîtra au premier trimestre 2012, est réalisé en partenariat avec le Cnom qui siège au conseil d’orientation de la Miviludes.
L’article évoque également « la prise en charge psychologique » par certains mouvements ou pseudo-thérapeutes qui finissent par convaincre les patients qu’ils ont refoulé des souvenirs d’abus sexuels. Ces faux souvenirs induits conduisent à de fausses accusations et à des ruptures familiales(1).
[...] Lors d’une interview, Hervé Machi, secrétaire général de la Miviludes, signale que le secteur de la santé représente 25 % de l’ensemble des signalements et que ce pourcentage est en augmentation constante. La Miviludes observe une multiplication du nombre de pseudo-thérapeutes « qui parviennent à mettre des malades sous emprise mentale». Certains d’entre eux, médecins, n’ont pas hésité à se faire radier de l’Ordre pour ne plus risquer de subir « des sanctions ordinales ». Ils restent toutefois passibles de poursuites pour « exercice illégal de la médecine, escroquerie, blessures, voire homicides involontaires ». La Miviludes compte une dizaine de cas de ce type.
(1) Site internet à signaler : Faux souvenirs et manipulation mentale
- Dossier Manipulation mentale ...ici.
- Dossier Souvenirs-fantômes ...ici.
La lecture de cette lettre de l'UNADFI est toujours très instructive sur toutes les dérives.
Le Séminaire du GEMPPI: Médecines parallèles et dérives sectaires est REPORTÉ.
- Le GEMPPI et l'Ordre des médecins de la région PACA organisait le Samedi 12 mai 2012 de 14h à 17h30 un Séminaire :Médecines parallèles et dérives sectaires.
A l’Espace Ethique Méditerranéen – Hôpital de La Timone - Marseille. Celui-ci est reporté. Parmi les thèmes traités nous avons relevé:
15h15. Les faux souvenirs induits, thème évoqué dans le film présenté et très répandu actuellement. Dr Eric Kania, psychiatre, vice-président du GEMPPI.
Avec une présentation du livre «Les ravages des faux souvenirs», de Brigitte Axelrad (Professeur de psychosociologie).
16h15. Médecines parallèles : Approche juridique. Maître François Marchiani, avocat au barreau de Marseille et vice-président du GEMPPI.
Entrée libre, mais inscription obligatoire par courriel, téléphone ou courrier à :
gemppi@wanadoo.fr, Tel: 0698025703, www.gemppi.org
La pièce d'Arnold Wesker Denial sera rejouée à Londres en mai 2012
Les faux souvenirs implantés chez l’enfant sont-ils des souvenirs ?
- Frank Arnould publie dans Psychotémoins du 20 février 2012 un intéressant article sur ce sujet.
Les psychologues Elizabeth Loftus et Jaqueline Pickrell ont été les premières à réussir l’implantation d’un faux souvenir autobiographique complet chez des adultes**. L’une des questions que soulève ce type d’étude est de savoir si les faux souvenirs implantés correspondent bien à des distorsions de la mémoire ou si les participants sont sensibles à l'influence sociale de l'expérimentateur. Cette interrogation est encore plus vive concernant les enfants, en raison de leur plus grande sensibilité aux influences sociales.
Les chercheurs néerlandais des Universités de Maastricht et d'Amsterdam (Henry Otgaar et Bruno Verschuere) ont mené une expérience auprès d’enfants âgés de 8 à 10 ans. Les résultas de cette étude indiquent que les faux souvenirs implantés sont semblables aux vrais souvenirs et ne sont pas le résultat d’un conformisme des enfants envers l’expérimentateur. D’ailleurs, malgré le débriefing en fin d’expérience, 65 % des enfants ayant formé un faux souvenir sont restés convaincus qu’ils avaient bien vécu l’évènement fictif !
Lire l'article complet, ... ici
** Bugs Bunny chez Disney World, Perdu dans un centre commercial ou Le voyage en montgolfière.Par ailleurs le site Psychotémoins du CNRS INIST contient une liste assez complète des articles et publications sur le thème des Faux souvenirs que nous reproduisons ...ici.
Des regrets bien tardifs....
Commentaires :
Dans une interview télévisée, le 15 Février 2012 avec Oprah Winfrey, Roseanne Barr, la célèbre actrice américaine qui a aujourd’hui 59 ans, est revenue sur ses accusations d’inceste qu’elle avait lancée en 1991 contre son père. Celui-ci est décédé depuis 10 ans. Roseanne explique:
« Je voulais lancer une bombe sur ma famille »,
« Tout cet épisode a été amené par ma thérapie, et était une terrible erreur »,
« C’est ce livre The Courage to Heal qui disait : Si vous avez l’impression que cela vous est arrivé, cela signifie que cela vous est arrivé »
« J’avais totalement perdu le contact avec la réalité »,
« J’ai voulu imiter Marilyn Van Derbur l’ex Miss America »,
Sa sœur Géraldine Barr ajoute : La « révélation » de l’inceste a crée un gouffre entre les sœurs et elles ne se sont pas parlé pendant 12 ans. Je n’ai pas cru que mes parents auraient fait cela.
- Elisabeth Loftus avait cité le cas de Roseanne, dès 1993, dans la revue American Psychologist, dans un article fondateur, sous le titre : The Reality of Repressed Memories.
- Oprah Winfrey s'était elle aussi prétendue une victime d'inceste au moment de l'épidémie des années 80/90, lire le témoignage de Meredith Maran, une autre "retractor" dans son livre My lie.
- Cet aveu bien tardif, montre qu’il ne faut pas désespérer, les regrets peuvent venir 21 ans après...
La Communication Facilitée invente des faux souvenirs chez une ado autiste
- La chaine de TV ABC News, le 7 janvier 2012, a fait un reportage sur les faux souvenirs "retrouvés" par une thérapeute qui pratique la Communication Facilitée (CF) *. Il s'agit d'une adolescente autiste, Aislinn, qui avait "accusé" son père Julian Wendrow d'abus sexuel par l'intermédiaire de la thérapeute-facilitatrice. Le père a été emprisonné pendant 80 jours avec une perspective de 75 ans d'emprisonnement. Mais le juge a ordonné une séance de CF en double aveugle, les questions sont posée en dehors de la présence de la thérapeute. Les réponses se sont alors, toutes révélées fausses. L'accusation a été levée.
Voir le reportage en anglais, cliquer... ici
La famille a déposé plainte contre la police et la thérapeute qui avait fabriqué ces accusations. La police a accepté de verser 1,8 M$ à la famille pour qu'elle retire sa plainte. La facilitatrice Cindy Scarsella, est maintenant employée comme vendeuse dans un centre commercial.
* La Communication Facilitée est une méthode pseudo-scientifique pour "faire parler l'inconscient".
** On espère que la police du Michigan aura retenu la leçon et que la facilitatrice ne sera plus jamais autorisée à approcher un enfant. Il y a aux États-Unis 10,2 millions de familles d'enfants autistes.
Colloque sur l'Exit Counceling ou le conseil en sortie d'emprise mentale.
- La délégation Aquitaine du CCMM organise le 31 mars 2012 à Bordeaux un colloque sur l’Exit Counceling. Cette technique adaptée d’une pratique américaine, est destinée aux familles qui tentent de reprendre contact avec leurs proches placés sous l’emprise mentale d’un gourou ou d’un thérapeute. Le colloque exposera l’intérêt et les résultats de cette méthode.
Une équipe est d’ores et déjà active à Bordeaux, elle est constituée d’une criminologue, experte judiciaire, d’une psychanalyste, d’une psychologue clinicienne, d’un spécialiste en recherche et accompagnement de personnes.
Inscriptions auprès de la coordinatrice : Mme Marie-Hélène Hessel tel:06 86 26 00 15
Le conseil en sortie, est aussi appelé thérapie d'intervention stratégique, l'intervention est destinée à persuader une personne de quitter un groupe perçu comme une secte ou une thérapie déviante. Le conseil de sortie se distingue de la déprogrammation par le fait que c'est une procédure volontaire, et que le sujet y est traité avec respect. Le conseil de sortie nécessite un accord volontaire entre un disciple et un spécialiste des conseils de sortie pour parler de l'implication de l'adepte avec le groupe ou le thérapeute et il est généralement fait en présence de la famille du disciple. Le spécialiste des conseils de sortie est généralement embauché par les parents de l'adepte.
Un marqueur physiologique pour les faux souvenirs
- Des chercheurs de l'Université de Giessen en Allemagne publient le 27 janvier 2012 un rapport montrant qu’un simple test physiologique peut distinguer entre les vrais et les faux souvenirs. Ali Baioui et ses collègues ont utilisé une variante du paradigme de Deese-Roediger-McDermott (DRM), une méthode bien établie pour créer de faux souvenirs dans un cadre expérimental. Les chercheurs ont modifié cette méthode pour utiliser des stimuli visuels au lieu de listes de mots.
Cette étude est la première à utiliser des mesures physiologiques pour enquêter sur les faux souvenirs, et les résultats suggèrent que des réponses basiques involontaires peuvent être utilisées pour distinguer les faux souvenirs et les vrais. Vous trouverez une traduction en français de l'article ...iciNota: Cet article est publié dans le journal britannique The Guardian. On remarquera, une fois encore, que les journalistes anglo-saxons ont gardé une culture scientifique qui leur permet d'écrire des articles bien documentés dans leur journal. On regrette que cette culture des journalistes ait partiellement disparu dans l'hexagone ainsi que les rubriques correspondantes. En tout cas sur les sujets qui nous intéressent...
Comment vous sentiriez-vous si quelqu'un avait implanté un faux souvenir dans votre esprit?
- Tali Sharot est l'une des neuroscientifiques les plus innovantes à l'œuvre aujourd'hui. Elle s'intéresse à la manière dont la motivation et le jugement forment l'émotion humaine, la mémoire et l'action. Elle utilise une combinaison de techniques comportementales, informatiques, pharmacologiques, et des méthodes d'imagerie neurologique, pour élucider les processus sous-jacents du cerveau à trois niveaux: les comportements, les systèmes neuronaux et des neurotransmetteurs. Elle vient de publier un ouvrage: "Le biais d'optimisme" (The optimism bias, a tour of the irrationally positive brain)
Note pour la petite histoire: Business Insider a publié le 25 février 2013, un classement des scientifiques actuels les plus "sexy". Tally Sharot y figure à la 37ème place. Son CV révèle aussi qu'elle descend de Karl Marx!
La "pression sociale" peut faire croire à des faux souvenirs comme "vrais"
C'est possible et facile en se basant sur de nouvelles recherches surprenantes, . Votre mémoire est malléable et peut facilement être trompée en vous faisant vous souvenir de quelque chose ce qui n'est pas vrai à 100% .
En fait, tout ce qu'il faut pour créer un faux souvenir est un peu d'«aide» de vos amis ou de votre ...psychothérapeute s'il est mal intentionné...
L'étude de Tali Sharot et des chercheurs de l'Institut Weizmann en Israël vient d'être publiée dans la revue Science [1] elle révèle le lien intime entre la mémoire et de notre moi social. Il s'agit d'un effet de la "pression sociale". Mais pourquoi sommes nous si confiants que nos faux souvenirs sont vrais?
Une étude antérieure du Centre Médical de la Duke University aux États-Unis[2] effectuée en 2008 montre que les faux souvenirs sont parfois ressentis comme s'ils étaient absolument vrais.
Cela explique comment les cobayes dans l'étude de l'Institut Weizmann ont été si certains de leur réponse, alors qu'elle était fausse mais "implantée socialement".
Quand il s'agit de récupérer un souvenir, deux régions de votre cerveau sont accessibles simultanément: votre lobe pariétal frontal (FPL) et votre lobe temporal médian (MTL). Il s'avère que les raisons pour lesquelles nous pouvons être aussi confiants dans les faux souvenirs tiennent à notre lobe pariétal frontal (FPL). Cette région du cerveau nous donne une impression d'un souvenir. Il ne nous donne pas les détails exacts, mais plutôt juste un «résumé» de ce qui s'est passé.
Alors les bénévoles de l'étude De Tali Sharot, de l'Institut Weizmannn, qui étaient confiants dans le faux souvenir avaient une forte activation de leur FPL. Les bénévoles qui étaient confiants dans des vrais souvenirs avaient plus d'activité dans leur lobe temporal médian (MTL). Le MTL est la région à la base du cerveau qui aide à vous rappeler les spécificités et les détails. C'est ce qui vous aide à vous rappeler de certaines couleurs, odeurs, goûts, sons, etc Lorsque vous essayez de vous rappeler de quelque chose qui n'est pas vraiment arrivé, votre cerveau ne peut pas retrouver les spécificités ou les détails... alors il active plus la zone FPL pour essayer de donner un sens à ce qui est supposé s'être passé dans le souvenir.Si vous n'avez pas tout compris, votre neuroscientifique préféré vous l'expliquera mieux que nous, mais ne le demandez pas à votre pyschanalyste il vous parlerait certainement de souvenir refoulé par votre inconscient...
[1]Micah Edelson, Tali Sharot, Raymond J. Dolan, Yadin Dudai. Following the Crowd: Brain Substrates of Long-Term Memory Conformity. ( Chercheurs de l'Institut Weizmann en Israël. En suivant la foule: Les substrats du cerveau pour la conformité de la mémoire à long terme) Science, 2011; 333 (6038): 108-111
[2]Duke University Medical Center (2007, November 8). Why False Memories Sometimes Feel Like They Are Absolutely True.
Choisir une psychothérapie efficace
** La psychothérapie consiste en la mise en œuvre d’interventions psychologiques dont le but est de soulager une souffrance émotionnelle exprimée par un patient, un couple, une famille ou un groupe.
- Conférence du Pr Jean Cottraux le 3 Décembre 2011 à Grenoble: Choisir une psychothérapie** efficace.
Devant une salle comble Jean Cottraux a livré pendant 1h30 son analyse sur les thérapies. Parmi les 230 à 500 formes de psychothérapie, laquelle choisir ? Il a insisté sur la notion de médecine fondée sur des preuves. Le rapport de l'INSERM en 2004 a montré la supériorité de la Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) dans la dépression et les troubles anxieux, par rapport aux autres méthodes de psychothérapies. Selon lui la psychanalyse "est une religion sans dieu qui se fait passer pour une science qui n’a pas besoin de preuves". Il cite notamment Claude Lévi-Strauss qui disait dès 1958 :" « Dans les sociétés occidentales la mythologie psychanalytique a servi de système d’interprétation collective »".
Dans un aparté, il a dénoncé le procès intenté par 3 psychanalystes lacaniens, pour faire interdire la diffusion du film Le Mur. Sophie Robert, documentariste, montre dans ce film de 52 minutes les conceptions des psychanalystes pour "traiter" les enfants autistes. Les psychanalystes mettent systématiquement en accusation la famille de l'enfant et principalement la mère.
Jean Cottraux a conclu sa conférence en expliquant que l’efficacité des TCC dans les troubles de personnalité, en particulier le trouble de personnalité borderline été confirmée par une longue série d’études contrôlées convergentes. Le psychothérapeute propose un affrontement progressif du malaise en favorisant l’acceptation des émotions positives ou négatives. Le but ultime est de changer la vie du patient en fonction de ses valeurs personnelles.
- Ces interventions se déroulent dans le cadre d’un contrat explicite de soins.
- Il s’agit donc d’un « traitement » (thérapie) qui est mis en place par un professionnel de santé, responsable de l’utilisation judicieuse de méthodes auxquelles il a été formé.
- La revue Le Cercle Psy N°3 de décembre 2011 contient un article de Martin Gay-Lussac intitulé " Faux souvenirs: les psychologues peu informés... Une enquête menée en Norvège avec 857 psychologues agrées, a de quoi semer l'inquiétude : "la majorité des psycholologues n'est pas au courant des recherches récentes sur la mémoire et semble ignorer les risques de faux souvenirs. Les 2/3 des psychologues (63%) estiment que des adultes peuvent soudain se souvenir d'évènements traumatiques anciens au cours d'une psychothérapie et oubliés jusque-là - idée largement contestée par la plupart des recherches sur la question. En outre 38% des psychologues interrogés pensent que des adultes peuvent refouler, puis se souvenir avoir commis un crime. Parmi ces psychologues 12% ont déjà été appelés comme experts auprès des tribunaux..."
Ces chiffres confirment l'étude de Michaël Yapko faite aux États-Unis en 1990. L'Europe a donc 20 ans de retard sur la question. Il est dommage qu'une étude similaire n'ait pas encore été effectuée en France.
- Maltraitance dans l'enfance et stress de l'adulte
Le site Techno-Science publie lundi 16/01/2012 un article sur une étude menée par une équipe de chercheurs de la Faculté de médecine de l'Université de Genève (UNIGE) et des Hôpitaux Universitaires de Genève HUG), et qui a fait l'objet d'une publication dans la revue Translational Psychiatry. Chez l'homme, la maltraitance dans l'enfance**, en entraînant une dérégulation du gène récepteur des glucocorticoïdes (NR3C1) observée dans les cellules sanguines, perturbe la gestion du stress à l'âge adulte, ce qui peut déclencher le développement de psychopathologies.
** Les sujets qui ont été maltraités dans leur enfance ont subi des abus physiques, sexuels et émotionnels, ou des carences affectives. Il s'agit bien entendu de maltraitances avérées et vérifiables. Lire l'article ...ici
- Certains psychanalystes lacaniens font aussi retrouver des faux souvenirs…
Le 25 novembre 2011 : Une lectrice écrit :
Je suis de tout cœur avec votre combat car je et nous sommes victimes en tant que parents de la psychanalyse « lacanienne » qui a détruit notre famille, car notre fille depuis cinq ans a fait la rupture totale : incriminant « la mère » dans un premier temps puis tous les autres. Le psy fait partie d’une association lacanienne dans le 64…
- Dans une chronique de 7 minutes sur France 5 du Magazine de Santé ** le 24 novembre 2011 le neurologue Laurent Cohen explique comment le cerveau fabrique de faux souvenirs. Il rappelle qu'on peut facilement implanter de faux souvenirs, les victimes y croient ensuite fermement et de bonne foi. "La mémoire est très proche de l'imagination" dit-il. Il passe ensuite en revue les tests de mémoire notamment celui de Deese-Roediger-McDermott (DRM) qui révèle des faux souvenirs avec des listes de mots. Le test des associations lointaines est quand à lui révélateur d'un esprit créatif. Dans un contexte judiciaire il faut donc selon lui être très prudent avec les témoignages.
** Séquence de 37':45" à 45':10" à revoir ...ici
- Un de nos lecteurs nous signale une "thérapie" pour retrouver des souvenirs: la PMT – Pyramidal Memories Transmutation. Selon le thérapeute : "La PMT, en transmutant d'anciennes mémoires souvent inconscientes, nous libère des blocages qui paralysent notre vie, dénoue les difficultés récurrentes qui perturbent nos relations et accélère notre évolution [...] La PMT est une technologie de cinquième dimension. À ce niveau de conscience, on ne parle plus de thérapie ni de spiritualité, car l'esprit et la matière sont réunis." sic... La séance est facturée 60€, payable en espèces.
- Le GEMPPI vient de réaliser un DVD de 4 films sur le thème "Des sectes qui n’en ont pas l’air" , ces fictions jouées par des acteurs professionnels évitent la caricature, sont très proches de la réalité et évoquent les grands types de manipulations mentales. Ils sont conçus pour développer l’esprit critique.
Nous avons visionné ces films, l'un d'entre eux a particulièrement attiré notre attention: Medecines parallèles, guérisseurs et thérapeutes sectaires. Il présente médecin "quantique" qui suggère à la mère d'une petite patiente atteinte d'un cancer, que la maladie serait due à un abus sexuel subi par la fillette quelques années auparavant. La suspicion de l'épouse envers son mari s'installe et cette famille est sur le point de se disloquer. A voir!
Le DVD est envoyé sur demande aux sympatisants, pour la modique somme de 3€ (frais d'envoi). Lire l'annonce: ...ici
- "Il ne faut pas assimiler le fait de ne pas être heureux à l'âge adulte avec l'abus sexuel supposé dans l'enfance." Dr. Jo Woodiwiss, sociologue.
Pourquoi les femmes s'identifient-elles comme des victimes d'abus sexuels dans l'enfance? Madame Jo Woodiwiss donne le point de vue du sociologue dans un article du Guardian. Nous avions rencontré, lors de l'Assemblée Générale de la BFMS, le Dr Jo Woodiwiss qui est maître de conférences en sociologie à l'Université de Huddersfield en Angleterre, et auteur de l’ouvrage "Contestation des histoires d'abus sexuels durant l'enfance". Lire l'article ...ici
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- L'un de nos lecteurs nous signale le mini dossier sur le syndrome des faux souvenirs, sur le site Santé médecine.net. Il est réalisé en collaboration avec des professionnels de la santé et de la médecine, sous la direction du docteur Pierrick HORDE.
Succint mais exact. Les spécialistes nous ont fait remarquer toutefois l'utilisation inappropriée du mot "refoulement" qui n'est pas un terme médical mais un concept psychanalytique scientifiquement non fondé . Vous trouverez le lien et le texte de l'article ...ici.
- La lettre de l'UNAFI de juillet-août 2011 vient de paraître. Elle contient plusieurs nouvelles concernant les dérapages des psys: les faux souvenirs et le cri primal ou rebirth, un sexologue sans diplôme condamné. Elle annonce le décès de David Servan-Schreiber neuropsychiatre et son approche non conventionnelle, l'entretien très intéressant, sur le site PsyVig, de Guy Rouquet avec le Dr Jean Cottraux, psychiatre, spécialiste des thérapies comportementales et cognitives sur l’efficacité de la psychothérapie et les bonnes pratiques en la matière.
Vous trouverez les liens et des extraits de la lettre ...ici, ainsi que les questions posées par Guy Rouquet à Jean Cottraux et le lien vers PSYVIG ...ici.
- Une nouvelle émission de FR3 Viktor Vincent mentaliste est diffusée le samedi à 20H10 depuis le 10 septembre 2011. C'est un illusioniste qui utilise la manipulation, des trucs et astuces pour distraire. Mais il dit clairement: J'ai également recours à la suggestion et à la psychologie afin de régulièrement jouer avec les probabilités et les choix des participants et il ajoute plus sérieusement: Je m'élève contre toutes les dérives possibles du mentalisme : voyance, thérapies, coaching, programmes comportementaux et autres arnaques qui pullulent malheureusement dans ce domaine.
A voir, pour se détendre, oublier un instant les faux souvenirs et comprendre combien il est facile de se faire manipuler. Ces 26 minutes aideront, nous l'espérons, à développer la vigilance et l'esprit critique du téléspectateur.
- La revue "Le Cercle psy" vient de publier son numéro 2 (Septembre - Octobre - Novembre 2011).
Ce N° contient un dossier Le piège des Faux souvenirs.
On pourra lire sur ce sujet les articles suivants:
- Faux souvenirs induits: La manipulation, de Sarah Chiche
- Faux souvenirs: Les mots plus forts que les images, de Claudie Bert
- Faux souvenirs: La mémoire sous emprise, de Brigitte Axelrad
Mais l'ensemble de ce numéro est à lire pour son sérieux et ses analyses passionnantes. Disponible chez votre marchand de journaux: 7€ 90
>- L'ADFI 2 Savoies-Isère a organisé le 7 juin 2011 à Annecy une conférence débat sur le thème :Santé et dérives sectaires. Les intervenants : Jean-Michel ROULET, Président de la MIVILUDES 2005-2008, Roselyne DUVOULDY, Avocat au barreau d’Annecy “ intervenant pour les droits des victimes”, Docteur Pierre-François GOY, Vice président Adfi2SI et Isabelle FERRARI, membre de l’Adfi2SI.
Nous avons noté une assistance nombreuse (120 personnes), et des exposés de qualité. Sur le sujet des faux souvenirs il y a beaucoup de cas qui sont traités par L'ADFI 2 Savoies-Isère et plusieurs affaires sont portées devant les tribunaux. L'ignorance des juges, des avocats et des experts sur le syndome des faux souvenirs a été soulignée. Le Conseil Régional de l'Ordre des médecins a fait états de sanctions prises, ou à l'étude, à l'égard de médecins déviants. Brigitte Axelrad a enfin été invitée à présenter son ouvrage : "Les ravages des faux souvenirs". Ce livre court et clair contribue à lutter contre l'ignorance citée plus haut.
Le débat intéressant qui a suivi a permis de préciser les nouvelles dérives qui se font jour. Il a été aussi reproché, dans le public, un manque de réactivité des organisations professionnelles de psychologues à l'égard des thérapeutes déviants. La bataille pour l'amendement Accoyer montre la puissance du lobby de ces thérapeutes déviants. Sa promulgation a en effet été retardée de 4 ans.
- Brigitte Axelrad a publié le 15 septembre 2010 le premier livre français qui répond aux questions qu'on se pose tous sur les faux souvenirs "retrouvés" en thérapie: Les ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée aux Editions book-e-book, (2010), ISBN : 978-2-915312-22-5, Collection "Une chandelle dans les ténèbres" 84p, 10€45. Disponible chez Book-e-book : Les ravages des faux souvenirs
Une version anglaise a été publiée par la BFMS (British False Memory Society) avec une bibliographie complète sur le sujet. Le livre est disponible sur Amazon.com ou auprès de la BFMS, ISBN-10: 0955518423 ISBN-13: 978-0955518423.
...L'appréciation d'Elizabeth Loftus, Distinguished Professor, University of California-Irvine, USA:
"Les ravages des faux souvenirs est un livre lucide et important. L’analyse convaincante que fait Brigitte Axelrad du problème des faux souvenirs est une lecture incontournable pour les familles qui sont tombées dans le piège des guerres de la mémoire et pour les professionnels dont le travail influence leurs vies."
...L'appréciation de Sir Arnold Wesker, dramaturge britannique, auteur de "Souvenirs Fantômes":
"Je suis plein d’admiration pour tous vos efforts pour attirer l’attention sur ce problème des faux souvenirs. Vous avez travaillé avec énergie, intégrité, imagination et dévouement et j’espère que vos efforts porteront leurs fruits. Je sais que c’est un problème qui progresse dans le monde et j’espère que beaucoup d’autres comme vous surgiront et se battront pour attirer l’attention sur ce syndrome insidieux."
...L'appréciation de Jacques Van Rillaer,
Professeur à l’Université de Louvain en Belgique.
"En quelques pages limpides, sous forme de questions et de réponses, Brigitte Axelrad fournit des informations capitales que devraient connaître tous les hommes de loi, tous les psychothérapeutes et les victimes de faux souvenirs."
Lire la présentation du livre ici.
Les faux souvenirs aux Pays-Bas.
- Madame Atsou-Pier de l’organisation sceptique hollandaise Skepsis nous a écrit le 19 avril 2011 : « Une remarque sur le fait remarquable que la seule organisation néerlandaise a été dissoute en 2004 faute de nouveaux cas de faux souvenirs retrouvés. On dirait que c’est trop beau pour être vrai. Mais peut-être les efforts de l’Université de Maastricht (et de Skepsis) ont eu, pour une fois, des effets.»
Depuis 2004 il n'y a plus, aux Pays-Bas de nouveaux cas de faux souvenirs "retrouvés" en thérapie, l'association Werkgroep Fictieve Herinneringen (Groupe de travail sur les souvenirs fictifs) crée en 1995 a été disssoute. Voici un résumé des actions qui ont conduit à ce résultat "remarquable": ...ici- Mais...Le correspondant hollandais de la FMSF a écrit en novembre 2011:
Parfois je me demande si le groupe néerlandais FMS ne s’est pas dissout trop tôt **. Dans ces dernières semaines j'ai parlé avec deux avocats qui se spécialisent dans les allégations d'abus sexuels. L'une d'elles a été particulièrement critique de l'atmosphère ici. Elle a souligné plusieurs décisions inquiétantes, de ce que j'appelle le cas Paul Ingram hollandais. (Paul Ingram a été emprisonné aux USA sur des allégations inventées de faux souvenirs d'abus sexuels). Même si l'accusé ici a finalement été acquitté par le juge, il a reçu le même traitement par la police que Paul Ingram, il a dû également supporter de nombreux mois d'interrogatoires. Les détectives hollandais étaient convaincus que cet homme avait caché avoir abusé ses propres enfants. Ensuite, en utilisant l'imagerie guidée, ils ont commencé à "l'aider" à récupérer les souvenirs, ils ont "aidé" à briser le mur derrière lequel il avait "caché" ces souvenirs. Il a fini par tout avouer. Ce n'est qu’a un stade très avancé que le procureur a appelé le LEBZ (le groupe d'experts hollandais sur des questions complexes allégations d'abus sexuels) qui a déchiré la procédure d'interrogatoire utilisée par la police. Pour moi, ceci est un cas exaspérant, je ne comprends tout simplement pas que ces détectives n'aient pas été poursuivis et emprisonnés pour avoir volontairement provoqué de faux aveux.
Les faux souvenirs au Royaume_Uni.
-Assemblée Générale de la British False Memory Society (BFMS), le samedi 9 avril 2011, de 10H30 à 17H00.
Il y avait, cette année, deux invités étrangers :
- Pamela Freyd, présidente de l’association américaine False Memory Syndrome Foundation (FMSF), qui a réussi à faire reculer aux États-Unis les thérapies de la mémoire retrouvée (TMR).
- Brigitte Axelrad, auteure du premier livre en français sur ce phénomène : « Les ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée ». Après le succès de cet ouvrage en France et dans les pays francophones, ce livre vient d’être publié en anglais par la BFMS dans une traduction de Robert Shaw, sous le titre : « The Ravages of False Memories or manipulated memory ».A l'issue de l'assemblée statutaire des exposés et 9 ateliers thématiques ont permis des échanges entre les participants et les spécialistes. Vous trouverez le compte-rendu de cette assemblée générale de haute tenue ...ici
Notre avis: La présence d’un conseil scientifique auprès des associations anglo-saxonnes (BFMS et FMSF) leur permet d’avoir une crédibilité certaine et les professeurs d’université qui en sont les membres peuvent intervenir auprès des organismes professionnels, des avocats et des juges, des médias, des églises… sans être considérés comme manquant de l’objectivité indispensable sur ce sujet très controversé.
Le travail en équipe de la BFMS, l’ambiance amicale, la présence de "rétractors" avec leur famille, la dignité des participants nous ont particulièrement impressionnés, malgré la peine visible de certaines familles et la présence de pères qui ont été emprisonnés puis relaxés en appel grâce à la BFMS.- La BFMS (l'association britannique qui combat le faux souvenirs) a rendu publique les membres de son Comité Scientifique.
Dans une lettre ouverte publiée le 28 Février 2010, à l'Archevêque de Canterbury, des scientifiques britanniques demandent à l'Eglise d'Angleterre de reconnaître l'existence des faux souvenirs et de supprimer dans ses documents la recommandation du livre de Bass et Davis "The Courage to Heal". Lire, en français, l'article du Professeur Chris French. Lire la lettre anglais, et version française.
- Le journal anglais Le Guardian publie le 25 novembre 2010 un article du Professeur Chris French intitulé:
"Les faux souvenirs d’abus sexuels conduisent à de terribles échecs de la justice"..
Cet article est proposé de façon judicieuse aux professionnels abonnés à l'extranet "PsY en mouvement" le 27 novembre 2010. C'est le site d'informations et d'échanges pour les Psychiatres, Psychologues, Psychanalystes et Psychothérapeutes..sur la Psychothérapie qui compte à l'heure actuelle plus de 4000 psys en France. L'article est accessible en français ici....
Publications et médias
- Dans une chronique de 7 minutes sur France 5 du Magazine de Santé ** le 24 novembre 2011 le neurologue Laurent Cohen explique comment le cerveau fabrique de faux souvenirs. Il rappelle qu'on peut facilement implanter de faux souvenirs, les victimes y croient ensuite fermement et de bonne foi. "La mémoire est très proche de l'imagination" dit-il. Il passe ensuite en revue les tests de mémoire notamment celui de Deese-Roediger-McDermott (DRM) qui révèle des faux souvenirs avec des listes de mots. Le test des associations lointaines est quand à lui révélateur d'un esprit créatif. Dans un contexte judiciaire il faut donc selon lui être très prudent avec les témoignages.
** Séquence de 37':45" à 45':10" à revoir ...ici
- La recherche universitaire en Belgique sur les faux souvenirs est soutenue, plus spécialement à l'Université de Liège au Département de Psychologie: Cognition et comportement (Cognitive Psychology Unit). Nous connaissions déjà les travaux des Professeurs Serge Brédard et Martial van der Linden, mais une jeune enseignante Hedwige DEHON effectue un travail remarquable sur le sujet. Elle a publié de nombreux articles et présenté sur ce thème des conférences, même chez nous, à l'Ecole Nationale de la Magistrature à Paris en Décembre 2010. L'Université de Liège vient de publier, en août 2011 et en français, un dossier pour le grand public: «Faux et usage de faux souvenirs / Faux et forgé ». Vous le trouverez ...ici
La pression de la psychanalyse et des psychanalystes semble moins forte en Belgique que chez nous, ce qui donne une plus grande liberté pour entreprendre ces recherches.
- TF1 a diffusé le 30 Août 2011 l'enquête du 20 heures :Quand de vrais gourous inventent de faux souvenirs une vidéo de 4 min 48:
Certains thérapeutes manipulent leurs patients en inventant de faux traumatismes soi-disant vécus dans leur enfance. La consultation en caméra cachée et les témoignages de parents et d'enfants adultes victimes de ces thérapeutes sont édifiants. On apprend au fil du reportage que selon la Miviludes, plus d'un quart des 15000 psychothérapeutes français, soit plus de 4000 psychothérapeutes, pratiqueraient des thérapies visant à faire retrouver de faux souvenirs d'abus dans l'enfance.
Cette émission a eu un impact immédiat sur la fréquentation de notre site. Vous pouvez retrouver le lien vers TF1, les commentaires du forum de TF1 et l'impact sur la fréquentation du site ...ici
- La revue Sciences Humaines publie le 8 Août 2011 un article intitulé Faux souvenirs : le poids de l'émotion. Récemment, les psychologues des universités de Liège et de Genève, Hedwige Dehon, Frank Larøi et Martial Van der Linden, ont souligné l’influence des émotions – neutres, positives ou négatives – sur la production de faux souvenirs. Lire l'article ...ici
- La pression du groupe peut-elle falsifier vos souvenirs ?
Les faux souvenirs peuvent être aussi induits par la pression de l’entourage, du groupe social auquel vous appartenez. C’est le cas notamment des groupes de parole, ou des groupes de soutien… proposés par certains thérapeutes. La manipulation mentale en est largement facilitée. La recherche académique s’est penchée sur le sujet, elle a montré comment l’activité cérébrale se modifie lorsque se forment des faux souvenirs sous l’influence de la pression sociale.
Un article de Science Daily du 30 juin 2011 décrit ces travaux (traduction Psyfmfrance): ...ici
Hommage
- Richard Webster est décédé le 24 juin 2011 à l'âge de 60 ans. C'était écrivain et un journaliste d'investigation de talent. Son ouvrage le plus connu: Why Freud Was Wrong: Sin, Science and Psychoanalysis a été traduit en français sous le titre: Le Freud inconnu, l'invention de la psychanalyse. Il y dénonce notamment la théorie de la séduction de Freud qui est à l'origine du phénomène des faux souvenirs d'abus sexuels implantés par des thérapeutes adeptes de cette théorie.
Julie Summers, qui connaissait Richard Webster par le groupe des écrivains d'Oxford, dit de lui: "Ce qui était si spécial en lui c'est qu'il avait des vues très très claires et mesurée des choses. Vous pouviez toujours lui faire confiance pour voir exactement le point majeur d'un problème."
Richard Webster a fait beaucoup pour expliquer comment le Syndrome des faux souvenirs est apparu puis s'est développé notamment aux États-Unis avant de se répandre partout dans le monde.
Raymond Tallis appelle le livre "Why Freud Was Wrong"..."une critique définitive à partir de laquelle il semble improbable que la réputation de Freud et la pseudoscience (la psychanalyse) qu'il a inventé ne s'en remette jamais."Richard n'écrivait pas pour le profit, mais pour mettre en lumière des faits scrupuleusement exacts. Plus une controverse intellectuelle était épineuse, plus Richard se réjouissait de relever le défi.
Richard Webster était cet homme-là. Son français était certes un peu rouillé (rusty), il ne souhaitait donc pas écrire dans notre langue. Nous lui rendons un hommage ici.
- Frank Arnould dans la veille INIST "Psychotemoins" du CNRS de juin 2011 fait le point sur 2 sujets de recherche récemment publiés aux États-Unis:
- Les faux souvenirs sans suggestion. Quand des informations sont manquantes, soyez prudents de ne pas les remplacer par de faux souvenirs ! Une nouvelle série d’expériences (Gerrie & Garry, 2011) a montré qu’avertir les personnes sur le danger de cette forme d’erreurs mnésiques a permis de réduire la production de faux souvenirs d’actions manquantes non cruciales. Vous pouvez lire l' article du CNRS-INIST et les liens ...ici
- Faux souvenirs associatifs : il existe des différences entre individus, ceux ayant un besoin de cognition élevé ou une forte créativité seraient plus enclins à la formation de faux souvenirs associatifs. Vous pouvez lire l' article du CNRS-INIST ...ici
- Loïc Sécher est acquitté le 24 juin 2011, autopsie d'une erreur judiciaire sur des abus sexuels imaginaires:
Les experts, les gendarmes, les psychiatres, les juges, l’opinion publique une fois de plus victimes de leur ignorance et de leurs préjugés. Il ne s’agit pas ici de manipulation par un thérapeute mais de la manipulation d’une enfant fragile par son entourage (enseignants, police, parents...). Pour l'expert psychiatre, les symptômes d'Emilie (anorexie, cauchemars, réactions phobiques, inhibition, crises d'angoisse...) étaient typiques de "ce qu'on voit habituellement chez les victimes d'abus sexuels". L'analogie avec les faux souvenirs "retrouvés" en thérapie est frappante. Vous pouvez lire le dossier que nous avons constitué ...ici
- Christian Iacono libéré le 22 juin 2011.
Christian Iacono, médecin estimé et ex-maire de Vence a été libéré après 13 mois de prison. Il avait été condamné à deux reprises à 9 ans de prison pour le viol présumé de son petit-fils Gabriel. Celui-ci s’est rétracté après l’avoir accusé pendant 11 ans. Les raisons invoquées par le petit-fils pour dédouaner son grand-père :« J’ai menti pour rapprocher mes parents après leur divorce ». Une telle accusation par un enfant de 9 ans laisse perplexe, a-t-il été manipulé? et par qui?. Une fois de plus cette affaire remet en cause les verdicts d’assises en France, la crédibilité de certains experts et la facilité pour la justice d'accepter, sans preuve, des accusations d'abus sexuel.
L'ADFI 2 Savoies-Isère a organisé le 7 juin 2011 à Annecy une conférence débat sur le thème :Santé et dérives sectaires. Les intervenants : Jean-Michel ROULET, Président de la MIVILUDES 2005-2008, Roselyne DUVOULDY, Avocat au barreau d’Annecy “ intervenant pour les droits des victimes”, Docteur Pierre-François GOY, Vice président Adfi2SI et Isabelle FERRARI, membre de l’Adfi2SI.
Nous avons noté une assistance nombreuse (120 personnes), et des exposés de qualité. Sur le sujet des faux souvenirs il y a beaucoup de cas qui sont traités par L'ADFI 2 Savoies-Isère et plusieurs affaires sont portées devant les tribunaux. L'ignorance des juges, des avocats et des experts sur le syndome des faux souvenirs a été soulignée. Le Conseil Régional de l'Ordre des médecins a fait états de sanctions prises, ou à l'étude, à l'égard de médecins déviants. Brigitte Axelrad a enfin été invitée à présenter son ouvrage : "Les ravages des faux souvenirs". Ce livre court et clair contribue à lutter contre l'ignorance citée plus haut.
Le débat intéressant qui a suivi a permis de préciser les nouvelles dérives qui se font jour. Il a été aussi reproché, dans le public, un manque de réactivité des organisations professionnelles de psychologues à l'égard des thérapeutes déviants. La bataille pour l'amendement Accoyer montre la puissance du lobby de ces thérapeutes déviants. Sa promulgation a en effet été retardée de 4 ans.
Le livre de Brigitte Axelrad en français sur les thérapies de la mémoire retrouvée (TMR) : « Les ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée » a été très bien accueilli en France et dans les pays francophones.
La British False Memory Society (BFMS) a décidé de publier ce livre en anglais dans une traduction de Robert Shaw, sous le titre : « The Ravages of False Memories or manipulated memory ».
La version anglaise du livre a été enrichie avec l'historique des recherches sur les faux souvenirs, la mémoire et les manipulations mentales. Cet ouvrage, simple et complet, sera diffusé auprès des victimes anglophones des TMR, des médias, et des milieux professionnels de la santé et de la justice, en Grande Bretagne, aux États-Unis en Australie...
Il a été présenté le 9 Avril 2011 lors de l'Assemblée Générale de la BFMS à Londres et tous les exemplaires disponibles ont été vendus. Il est en vente sur Amazon.uk.
- Le CorteX (COllectif de Recherche Transdisiplinaire Esprit Critique & Sciences) a organisé le 9 mars 2011 à l'université de Grenoble, un Atelier psycho-pop sur les psychologies de comptoir et leurs dérives. Il a traité notamment de la Psychanalyse et des thérapies de la « mémoire retrouvée ».
Retrouvez l'article ...ici
- La revue de l'AFIS, Science et pseudo-science, vient de publier, un numéro hors-série: Psychanalyse: les dessous du divan. Ce numéro de 144 pages apporte une réflexion sur les 3 volets: le statut scientifique de la psychanalyse, la réalité des allégations thérapeutiques des psychanalystes, et la place injustifiée occupée par la psychanalyse dans l'espace public (santé, justice, médias etc...). Les faux souvenirs et "les thérapies de la mémoire retrouvée", les personnalités multiples, l'inconscient, l'amnésie infantile et le refoulement y sont notamment traités. Vous ne pouvez plus le trouver en kiosque mais lire directement: le hors-série numéro: 293, Psychanalyse, sur le site de l'AFIS.
- Brigitte Axelrad, professeur de philosophie et de psychosociologie, auteur du livre "Les ravages de faux souvenirs ou la mémoire manipulée a donné le 15 décembre 2010 une interview à Radio Chalom Nitsan dans le cadre de son émission "Chalom Psy". Vous pouvez écouter cette interview ici.....
- Le journal anglais Le Guardian publie le 25 novembre 2010 un article du Professeur Chris French intitulé: "Les faux souvenirs d’abus sexuels conduisent à de terribles échecs de la justice". cet article est proposé de façon judicieuse aux professionnels abonnés à l'extranet "PsY en mouvement" le 27 novembre 2010. C'est le site d'informations et d'échanges pour les Psychiatres, Psychologues, Psychanalystes et Psychothérapeutes..sur la Psychothérapie qui compte à l'heure actuelle plus de 4000 psys en France. L'article est accessible en français ici....
- Le site de Sciences Humaines, Cercle Psy publie le 27/10/2010 un "Entretien avec..." Brigitte Axelrad : Les ravages des faux souvenirs. Propos recueillis par Jean-François Marmion.
L'interview est accessible ici.... Ce site publie des articles de grande qualité réservés aux abonnés .
- L'un de nos lecteurs nous signale la nouvelle émission de la Télévision Suisse Romande (TSR) Spécimen consacrée à la manipulation mentale. Visionnez l'émission du 13 octobre 2010 (durée 56 minutes) vous y verrez une séquence de 10 minutes sur les faux souvenirs. Instructif ! A voir ici
- Un lecteur attentif nous signale le N°299 de « Psychologie Magazine » de septembre 2010. Dans ce numéro, un article a attiré son attention: « Journal d'une psy de campagne », p.109.
Dans un village de Haute Loire de 830 habitants, une psychothérapeute exerce son activité entourée de 2 médecins de campagne, qui glissent aux patients, ne réagissant pas aux médicaments, la carte de visite de la psy. Elle reçoit 9 ou 10 patients par jour, pour des séances de 45 minutes. Elle pratique des thérapies analytiques, elle se définit comme "reichienne" s'inspirant de Wilhelm Reich*.
Au détour de l'article, on découvre avec stupeur le credo de cette thérapeute de campagne.
Selon elle, le premier motif des souffrances psychiques mentionné par les médecins et la psychothérapeute se trouve dans les violences et les abus sexuels: "le plus souvent, les aveux (sic) surgissent bien après les faits, à l'âge adulte"
La thérapeute ne nous dit rien de la technique psychothérapeutique au moyen de laquelle elle obtient ces "aveux". Sait-elle différencier les vrais souvenirs spontanés d'abus des faux souvenirs, issus d'une possible manipulation mentale? La question restera posée.
* "La thérapie psychocorporelle que Wilhelm Reich a créée propose de retrouver l'accès à ses émotions et à ses sensations en dénouant par la parole et par différents exercices physiques les tensions neuromusculaires emmagasinées depuis notre naissance."
- Carol Tavris et Elliot Aronson publient en 2010 la traduction en français du livre: - Mistakes Were Made (But Not by Me): Why We Justify Foolish Beliefs, Bad Decisions, and Hurtful Acts - Il s'intitule en français: - Les erreurs des autres - aux Editions Markus Haller, 397p, 25€. Il contient un chapitre sur la mémoire et les faux souvenirs: La mémoire une historienne complaisante.
- Une étude conduite par Cara Laney et Elisabeth Loftus montre qu’il est difficile de distinguer les souvenirs authentiques des faux souvenirs sur la base de leur contenu émotionnel subjectif. Autrement dit, les faux souvenirs peuvent aussi être de nature émotionnelle. Le site Psychotémoins du CNRS-INIST animé par Frank Arnould en fait la synthèse en français. A lire ici.
- Faux souvenirs induits : Le Temps détraqué. Cet article de Sarah Chiche est publié le 16/06/2010 dans Cercle Psy. Article réservé aux membres.
"Des thérapeutes peuvent facilement persuader leurs patients qu'ils ont été victimes d'abus sexuels ou de maltraitances qui n'ont jamais eu lieu, et les amener à couper les ponts avec leur famille, pour mieux les escroquer. Enquête.Tout commence au début des années 1980, aux Etats-Unis. Des thérapeutes soutiennent que l’origine de certains troubles psychiques n’est accessibles qu’à partir d’une forme précise de thérapie, souvent basée sur l'hypnose : la Repressed Memory Therapy (RMT)...." .Sarah Chiche est une romancière qui a notamment publié récemment le roman "L'Emprise" dans lequel elle traite de façon romancée des faux souvenirs induits. Malgré une connaissance partielle du syndrome des faux souvenirs et de ses causes, l'article et son roman ont l'avantage de populariser les faux souvenirs soi-disant retrouvés en thérapie. Beaucoup de ses informations proviennent notamment de notre site et des témoignages de parents entendus au cours de l'assemblée générale de l'AFSI. Sarah Chiche se conforme cependant au "politiquement correct français" en dédouanant Sigmund Freud de toute responsabilité dans l'origine du phénomène. Les chercheurs étrangers (américains, britanniques, hollandais, belges...) n'ont pas cette attitude frileuse à l'égard des théories de Freud. Mais, il est vrai, l'emprise des psychanalystes sur l'opinion et les médias est là-bas moins forte qu'en France.
A voir: Le dossier de la TV australienne sur les thérapeutes et leurs techniques
- La télévision australienne ABC News a diffusé le 5 Avril 2010 une émission remarquable, de 45 minutes, sur les faux souvenirs et les thérapeutes "voyous". Les témoignages de "retractors" (les victimes qui sont revenues sur leurs accusations et ont retrouvé leurs familles) sont nombreux. Le Professeur Ian Hickie de l'Université de Sydney a accordé une interview de 10 minutes à Sarah Ferguson pour l'émission "Over the Edge". Il dit notamment:
"Nous ne permettons pas à des chirurgiens voyous de mettre en place leur activité dans leur garage. Nous ne permettons pas à des médecins malhonnêtes de prescrire des médicaments n’importe comment. De la même manière, nous devons être très clairs : les thérapies psychologiques peuvent faire du mal…."
Les principales scènes et extraits, traduits en français, sont dans notre dossier avec les photos de l'émission.
Voir notre dossier
N.B. Le dossier peut mettre un peu de temps à se charger, patientez quelques instants.
Les autres nouvelles sur les faux souvenirs
- Le site Charlatans.info consacre un page aux "Pseudosciences en psychologie", parmi les psychothérapies à la mode il décrit "La création de la fausse mémoire" et fournit une bibliographie où on retrouve en bonne place les ouvrages de Jérome Kagan, Elizabeth Loftus,Shacter, Jacques Benesteau, Jacques Van Rillaer, Pierre Debray-Ritzen. Pour lire la page "La création de la fausse mémoire"
- Le Dictionnaire Sceptique édité par les "Sceptiques du Québec" consacre un article au syndrome des faux souvenirs: Pour lire l'article "faux souvenir"
- Le CNRS INIST dans PsychoTémoins a rassemblé plusieurs articles concernant: Les mensonges,images truquées et faux souvenirs. Pour lire les articles
- Le CNRS INIST répertorie également les dossiers et articles récents sur le syndrome des faux souvenirs, la manipulation mentale, les personnalités multiples : Pour accéder aux dossiers
Interview d'Elizabeth Loftus, "Les faux souvenirs: le travail de ma vie".
L'interview exclusive est réalisée par Brigitte Axelrad, professeur de philosophie et de psychosociologie
lire l'article iciLa conférence d'Elizabeth Loftus : Les illusions de la mémoire.
lire l'article ici- Voir l'extrait de 15 minutes du reportage de France2 "Les infiltrés" sur les faux souvenirs (touche "Les infiltrés")
- La pièce d'Arnold Wesker : "Le déni" a été jouée à Montréal en 2009. articles à lire ici.
- Le journal Le Quotidien du Médecin du 20 mai 2009 rend compte du rapport 2009 de la Miviludes, Les médecins sont ainsi mis en alerte sur le "syndrome des faux souvenirs". à lire ici.
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